Le lien ne fonctionnant pas, j'édite et je fais un copier coller...
Quel avenir pour les vins « light », allégés en alcool ?
En France, deux phénomènes poussent aujourd'hui les opérateurs à s'intéresser aux vins peu ou pas alcoolisés :
1) La répression accrue en matière d'alcool a changé les habitudes de consommation. «Le durcissement de la réglementation ouvre au vin désalcoolisé des marchés qui ne s'y intéressaient pas jusqu'à présent, comme la restauration ».
2) La baisse structurelle de la consommation de vin en France incite au lancement de nouveaux produits, en direction notamment des jeunes et des femmes. «Aujourd'hui, on fait davantage des vins à déguster, autour de 13%, que des vins à boire »,constate Jean-Pierre Laporte, ingénieur à l'Inra. « Or, il y a une demande pour des vins légers, faciles à boire. »
Les «vins sans alcool» sont en réalité des boissons à base de vin désalcoolisé. En France, le pionnier du secteur est l'Uccoar, qui a lancé dès 1989 la marque «0°». Le procédé, sous licence de l'Inra, consiste à désalcooliser le vin par distillation sous vide à basse température, puis à l'enrichir avec des moûts concentrés de raisin. Il se vend chaque année 1,5 million de cols de «0°» dans les grandes surfaces. La croissance des ventes est d'environ 10% par an. Les acheteurs :«Des gens qui ont besoin d'un produit sans alcool, souvent pour des raisons médicales. Si on arrive à élargir cette famille d'acheteurs et à faire entrer les vins sans alcool dans la sphère de la consommation-plaisir, alors il y aura un grand potentiel pour ces produits. C'est une niche, qui se maintient en volume, contrairement aux vins de table qui baissent ». Le marché des vins faiblement alcoolisés est hétéroclite. On y trouve des teneurs en alcool allant de 10% à 1%, depuis les vins européens traditionnellement légers (comme la Clairette de Die ou le Vinho Verde portugais) jusqu'aux «low alcohol wines» américains et australiens, en passant par des effervescents comme le «pétillant de raisin» (3%), mis au point par l'Inra, qui se vend chaque année à plus de 5 milions de cols. Dès les années 70, des wineries américaines avaient tenté de lancer des produits titrant 6 à 7%, mais sans succès durable.
Le groupe de vins et spiritueux Brown-Forman s'apprête à commercialiser deux vins allégés en glucides, un chardonnay et un merlot. Ces vins auront une teneur en carbohydrates inférieure de moitié à celle de la plupart des vins. Marché visé : les 59 millions d'Américains qui surveillent la teneur en sucres de leur alimentation. Les vins seront vendus 9,99 dollars la bouteille (8,3 euros). Selon Brown-Forman, plus de 100.000 caisses ont déjà été commandées par des distributeurs comme Wal-Mart.
Le lancement du produit sera accompagné d'une campagne de publicité de cinq millions de dollars, avec le slogan « La vie est pleine de compromis. Ceci n'en est pas un ».
De son côté, le groupe de vins et spiriteux Diageo (Smirnoff, Bacardi, Guinness) a ainsi lancé l'an dernier la marque Sorella, un vin conçu pour une clientèle féminine dont la teneur en alcool est divisée de moitié. Le chardonnay, cépage de base, est combiné à de l'eau pétillante et à des arômes de framboise… Ce produit hybride, vendu en bouteilles de 27 cl, est le résultat d'une vaste étude de marché menée par Diageo. Cible : les femmes de 25 à 34 ans qui boivent volontiers du vin chez elles mais hésitent à le faire dans les bars et les restaurants. Ces femmes, explique-t-on chez Diageo, n'aiment ni la bière ni les «premix» et trouvent les spiritueux trop forts et trop chers.
(jjj)
François
Message edité (28-07-2004 21:27)