Dans la série (plébiscitée par les amateurs de vins vieux et vieux mateurs angevins) : Déterrons joyeusement les cadavres.
Et sinon, amis pinophiles, où pensez-vous qu'il soit encore capable de trouver du pinot travaillé (si on veut) à l'ancienne, qui pinote bien sa race, fleure bon la prunasse, la cerisouille et le pivoniot, affiche une petite bouche assez florale, fuyante, courte et aigrelette, à la limite de l'inexistence, certes, mais somme toute assez étrangement séduisante en dépit de son physique ingrat, le tout (et le moins pour le même prix) pour moins de 25 euros et sans dépasser les 12 degrés (chose qui frise l'anachronisme par les temps qui courent) ?
Eh bien je vais vous le dire, moi : chez Paul-Louis Martin (ici
Paul-Louis Martin - Bouzy rouge 2015), président fondateur de la coopérative de Bouzy, dans la montagne de Reims (PLM est aujourd'hui dans le giron de la famille Rapeneau, propriétaire de Martel, de Cazanove et du Château de Bligny).
Disons-le tout net : le nez est admirable, fin, floral et épicé, mais la bouche est à la traîne, à la ramasse, loin derrière, sue sang et eau (et le peu vin qui lui reste) pour rester au contact. Aigre et courte sur pattes, presque infirme, il semblerait que seule une intervention divine soit en mesure de lui éviter une chute douloureuse dans les abysses de la dilution.
Oui. Eh bien moi, sans doute parce que j'ai été (mal) élevé à une époque où la valeur n'attendait pas nécessairement le nombre des années, et le nombre tout court, même si je trouve ce vin un peu cher (et sans chair), je m'en accommode avec une certaine émotion, car j'ai eu le sentiment de boire du vin comme on le faisait il y a 150 ans. Je précise pour les mauvaises langues, nombreuses dans les parages, que non, je n'étais pas là à l'époque, pour autant qu'il m'en souvienne, et donc que ma vision des choses reste purement subjective, chose que je revendique sans cas de conscience.
PS : ce sujet, mort avant d'avoir atteint sa deuxième page, a été en créé en 2004 par une certain SEBASTIEN qui semble avoir déserté les lieux après 180 messages. OLIF lui avait répondu : "je préfère largement, pour ce prix-là, voire beaucoup moins cher, un village de Bourgogne". En 20 ans l'eau a coulé sous les ponts, car on peine aujourd'hui à trouver un Village qui affiche ces qualités d'un autre temps, si ce n'est peut-être du côté d'Irancy.
(Je vous livre tout ça vite fait, je n'ai pas le temps de creuser des heures, faites-en ce que vous voudrez)