Samedi soir, une bien belle soirée passée chez ma proprio/collègue/amie avec son ami, tous deux diplômés de l'école d'hôtellerie du CERIA, section cuisine, et un autre couple d'amis.
Apéro: Doisy-Daà«ne sec 2001 (déjà décrit par ailleurs)
Entrée froide (on poursuit avec le même vin) : St Jacques poêlés sur lit d'herbes folles (fraîchement cueillies au jardin : Alliaire, ail des ours, lierre terrestre, chénopode bon-henri, cerfeuil musqué, etc) et sa petite vinaigrette.
Entrée chaude : demi homard à la nage avec pour commencer, un Meursault village 98 de Coche-Bizouard, au nez peu expressif, mais en finesse, sur la noisette et le pain grillé et à la bouche marquée par une acidité un peu verte et un début de madérisation. Il était temps de le boire. On poursuit avec un Meursault-Charmes, même producteur, même millésime. On retrouve le même nez avec plus d'ampleur, des arômes de fumé plus accentués. La bouche est beaucoup plus avenante, ronde et beurrée, les traces de verdeur (sous-maturité du raisin?) ont ici disparu et le vin présente encore un beau potentiel. On continue crescendo avec un Beaune Clos des Mouches 95 (blanc). Nez exubérant, avec le pain grillé qui devient ici lard fumé, de la vanille, du beurre, de la fleur blanche, de la pêche, de la pomme mûre au caramel, de l'ananas, une pointe de menthol qui apporte de la fraîcheur, belle complexité. En bouche, c'est impressionnant de puissance, d'ampleur et de longueur, avec une bel équilibre sur une acidité heureusement équilibrée par du beurre et des fruits que l'on retrouve de l'attaque à la finale où une légère note de poivre blanc vient les rehausser. C'est géant, et pour quelques années encore.
Plat principal : un navarin d'agneau de lait irlandais aux légumes primeurs, savoureux à souhait. Avec cela, pour commencer, une cuvée Sylvie 2000 de Terre Inconnue que je me réjouissais de découvrir. Et je ne fus pas déçu… Je l'avais carafé 4 heures à l'avance et il était parfait au moment du service : une robe rubis foncé à violacée, dense, avec des jambes splendides, une explosion de fruits au nez, mais également une touche florale et épicée (canelle), on retrouve la syrah dans toute sa splendeur. En bouche, c'est énorme, volumineux, ample, les mots me manquent. Les 15 degré d'alcool ne dérangent absolument pas, tant les autres constituants matière/fruits/tanins l'équilibrent. C'est bon c'est long, je le rapprocherais de l'Almaviva 99 bu récemment pour ce côté jouissif, mais en meilleur encore. Bravo Robert pour ce coup de maître; là , j'ai vraiment réussi à épater mes amis (pourrais-tu me fournir quelques données techniques du style nombre de bouteilles produite, rendements, élevage etc.) On poursuit avec Sociando-Mallet 97. A ce stade de la soirée, la concentration diminue (ben tiens!). Je dirai juste que c'est superbe, je me souviens encore d'un beau fruit au nez et d'un poivron bien mûr qui ne laisse guère de doute quant à l'origine et d'une bouche pleine et soyeuse avec une belle matière et une grande finale. Un superbe 97.
Fromages : Un bleu des Causses à point et un bleu espagnol (je connais pas le nom et l'origine) tout aussi à point. Le Rasteau 98 du domaine de la Soumade (Roméro) est aplati par le piquant des fromages. Qu'à cela ne tienne, il se rachète sur le dessert.
Dessert : un concentré de mousse au chocolat noir nappé d'un sirop d'orange avec zestes. L'accord avec le Rasteau est sublime. Mais je ne peux plus vous en dire plus ;-)
Heureusement, mon petit lit douillet n'est que 2 étages au-dessus.
Didier