Bonsoir, personne ne se lance pour d'autres CRs ? un peu refroidis par l'accueil ?
Moi j'ose tout ( ) alors j'y vais pour les rieslings :


1 Suisse/Valais Fully, Riesling-sylvaner Domaine de Beudon 2002

Robe dorée, nez neutre, volume correct, acidité perceptible, bouche timide puis se dégagent des arômes d’agrumes avec une petite touche exotique
Long et persistant
BIEN-

2 Allemagne/Nahe Oberhäuser Leistenberg Kabinett Dönnhoff 2007

Robe paille, nez de fleurs blanches et colle blanche, un goût de bonbon pétillant, un peu simple, un peu de SR mais belle finale salivante
MOYEN+ (à cause du sucre)

3 Roumanie/Dealu Mare cuvée Amaury Welschriesling Serve (comte de Poix) 2005

Robe paille foncée , nez boisé, vanillé. Boisé en bouche, je m’exclame «Sauvignon chilien» !. En fin de bouche, reste de l’acidité et la vanille
MOYEN

4 Autriche/Kremstal Steinterrassen Federspiel Hirtzberger Franz 2007

Robe or pâle, nez alcoleuix puis fleurs blanches et agrumes exotiques. En bouche, un petit gaz fugace puis une belle structure acide. Un peu plat au début puis belle finale assez longue et salivante
BIEN

5 Allemagne/Rheingau Kabinett Erbacher Marcobrunn 2008

Robe or très pâle, nez dicret, floral. Du sucre résiduel, arômes d’abricot et d’orange. Longueur et persistance, belle complexité
BIEN

6 France/Alsace Trimbach 2007

Robe or très pâle, nez boisé, menthol et clou de girofle. Vin pas assez frais. Attaque un peu molle, l’acidité vient après. Finale salivante mais un peu dure.
MOYEN

7 Italie/Piémont (Barolo) Pétracine Vajra G.D. 2007

Robe dorée, nez de noisette, fleurs. Attaque franche, acidulé mais pas d’arômes en bouche. Belle structure toutefois et une assez longue finale salivante
Très légère pointe de sucre perceptible
MOYEN

8 Autriche/Wachau Terrassen Smaragd Domäne Wachau 2008

Robe or pâle, nez riche mais fugace, de fruits mûrs. Attaque moyenne, vin tendre, un peu de SR ?
Sinon belle longueur, persistance et une finale salivante
BIEN-

9 Autriche/Wachau Ried Kellerberg Smaragd Knoll Emmerich 2006

Robe dorée, nez fermé qui d’ouvre dans le verre. Arômes de surmaturité, fines notes d’élevage. L’attaque est franche mais la bouche est d’abord un peu plate avant de s’ouvrir ensuite. Acide et structuré, une pointe de dureté. Aurait gagné à être carafé ?
BIEN+

10 France/Alsace Gd cru Rangen de Than Clos Saint-Théobald Schoffit 1996

Robe or foncé, nez déconcertant, façon jeune côtes du jura bien puissante : du médicament, un peu de serpillière et de la pomme très très mûre. Surprise, le vin est sec en bouche, de l’acidité, des fruits jaunes, long et persistant
(BIEN-) j’imagine que ce caractère oxydatif pour ne pas dire oxydé est un défaut de la bouteille qui aurait sûrement été grande sans cela mais l'oxydatif moi ça ne m'effraie pas; certes c'est pas typique

11 France/Alsace Gd cru Sommerberg Boxler A. 1997

Robe or foncé, nez de fruits mûrs (fruits jaunes et agrumes exotiques). Belle bouche, du sucre toujours des agrumes et des fruits exotiques. Très long et puissant.
BIEN

12 France/Alsace Gd cru Hengst Barmès-Buecher 2007

Robe or pâle, nez discret. Attaque moyenne, un peu de sucre puis l’acidité. Beau volume, acidulé, quelques arômes intéressants, finale salivante et un peu de sucre.
BIEN

13 France/Alsace Altenberg de Bergbieten Cuvée Henriette Mochel Frédéric 2003

Robe or pâle, nez d’orange amère. Les voisins disent très typé pétrole, je n’arrive pas à fixer cette odeur. Attaque molle, de l’acidité. Vin souple vore plat mais acide.
MOYEN+

14 Autriche/Kremstal Kögl Weingut Stadt Krems 2007

Robe dorée, nez discret (du soufre ?). Ataque acide, beau volume, aromatique ; longueur et persistance, salivant. Un peu vert et dur quand même
BIEN-

15 France/Alsace Gd cru Kessler "Heisse Wanne" Dirler-Cadé 2007

Robe dorée, nez très discret. Attaque molle et aqueuse, peu d’arômes ; un peu plat ; belle persistance de ce pas grand-chose
Un petit goût de raisins pas mûrs ?
GRRRR ! c’est mon vin, le Heisse Wanne 2006 est excellent, le Kessler 2007 était bon aussi, déprimant.

16 Allemagne/Mosel-Saar-Ruwer Scharzhofberg Van Volxem 2007

Robe dorée, nez agréable de fruits jaunes bien mûrs. Attaque moyenne, un peu de sucre, volume moyen, persistant, minéral, légère amertume et du sucre.
BIEN

17 Allemagne/Nahe Traiser Rotenfels Auslese Crusius 1994

Robe dorée, trez beau nez mûr boire compoté, médicament, viande. Sec à l’attaque, un peu plat mais ça s’arrange, acide.
BIEN-

18 Allemagne/Nahe Schlossböckelheimer Auslese Crusius 1994

Robe doré foncé, nez discret (le vin est froid), puis dégage des notes de surmaturité. Attaque en bouche franche, goût d’abricot, acidité, volume. Un peu de pâte de fruit puis une finale salivante et persistante
BIEN+

Bon, je termine avec mes notes (rares) sur les "after" , une série de duels toujours à l'aveugle, proposés par Alain et un OVNI dégotté par Hervé :


1er duel :
Fully "Grains Noirs" 1999 de M.T. Chappaz
Très rond en bouche, souple, vin à maturité très agréable

Pessac-Leognan 1999 ch. Pape-Clement
Sensations assez semblables, juste un peu plus austère, peut être un peu plus d'allonge et encore de l'avenir devant lui ?

Duel très intéressant !

2ème duel :
Saint-Chinian 2005 Mas Champart
Coteaux du Languedoc ? 2005 Mas Jullien
Pas de notes. De mémoire, j'ai d'abord préféré le premier, plus svelte mais plus agréable et avec une fine acidité (septentrionale ) alors que le second m'a paru un peu plat. Toutefois, une fois les étiquettes découvertes, je regoûte et trouve enfin (...c'est plus facile qu'à l'aveugle non?) une bouche mieux constituée chez le Mas Jullien. Duel intéressant, à regoûter tranquillement

Interlude :

Allemagne/Rheinhesse Haardter Bürgergarten TBA Muller-Catoir 1976

Un vin d'ailleurs, visqueux, couleur bronze, nez hyper-concentré, j'ai du mal à distinguer des arômes. Très très bon, il ne manque que la cheminée pour le siroter à petites lampées au coin du feu.

3ème duel :
Sauternes 1997 ch. de FARGUES
Sauternes 1997 ch. YQUEM (déniaisage collectif pour tous sauf Olivier)

Deux robes dorées, la deuxième est plus sombre. Le premier vin est très concentré, un nez un peu médicamenteux pertube mais on sent derrière un beau fruité. Grosse liqueur, vin dense; c'est très bon en l'état, plus buvable que le deuxième, ça semble devoir être un futur grand à attendre encore un peu ? Que dire du deuxième, c'est énorme ! superlatif de concentration ! Je ne peux même pas dire que c'est bon ou que c'est un grand vin, c'est juste énorme, une puissance qui étouffe. J'ai beau agiter mon petit verre INAO, pas un arôme qui se dégage de la masse. Le Taster d'Alain livre un peu plus d'arômes. En bouche c'est compact, massif, indéfinissable et long.
A partir des indices (vins qui furent du même propriétaire mais plus maintenant), j'avais dit très vite Fargues et Yquem juste par connaissance livresque. En bouche, c'est tellement inconnu pour moi et différents des Sauternes bus jusqu'à maintenant que je suis perdu. Je risque timidement l'appellation Montbazillac.
Un grand silence s'installe dans la salle quand les masques tombent. Notre premier Yquem à presque tous !
Grande expérience, cela restera un grand souvenir pour très longtemps. Je ressent le besoin de goûter beaucoup d'autres Sauternes avant de réapprocher un truc pareil. Encore un grand merci Alain, je t'ai fait la bise en partant pour ça mais mes joues me grattent encore !! )

Merci Christophe pour ces compte-rendus ; je trouve cela plutôt sain de lire aussi des compte-rendus de personnes qui décrivent des vins de régions dont ils ne sont pas mordus, car çà enlève la dimension affective (qui peut éloigner l'objectivité encore un peu plus..) ; et ce quel que soit le résultat des CR.

Pour ma part c'est vrai que je fais tout un travail sur moi pour accepter qu'un vin de Bourgogne est pas bon quand je le trouve pas bon ; et j'essaie de lui trouver des excuses (transport, conservation, fermeture...) plus qu'aucun autre vin d'une quelconque autre région ; je lui cherche aussi des qualités plus qu'aucun autre vin d'une autre région. Parce que je suis attaché affectivement à cette région, les compte-rendus en deviennent donc plus compliqués ; est-ce que j'en fais trop sur tel vin ? Suis-je déçu parce que j'attendais plus de la région qui m'a le plus ému jusqu'ici ?
Bref tout ce baratin pour exprimer qu'il me parait plus difficile en général de commenter les vins de régions auxquelles on est attaché sentimentalement, et en cela les CR de Christophe me paraissent intéressants.

Emmanuel

PS : ah oui, j'oubliais, en fait je voulais réagir au départ sur le domaine de la présidente ; c'est celui qu'on trouve en grande surface ou rien à voir ?

C'est vrai que Beaucastel ne vaut pas le coup d'attendre . Le 89 dégusté récemment me confirme cette réflexion .

Serge

"7 Italie/Piémont (Barolo) Pétracine Vajra G.D. 2007
Robe dorée, nez de noisette, fleurs. Attaque franche, acidulé mais pas d’arômes en bouche. Belle structure toutefois et une assez longue finale salivante
Très légère pointe de sucre perceptible
MOYEN "

Eh bien Christophe je peux te dire qu'il n'y a pas que sur les C9P que la surprise est immense. J'ai gouté de nombreuses fois ce vin, dont certaines fois à l'aveugle, c'est juste un grand riesling! je me demande ce qui s'est passé ce jour là.

Si on ne goute pas avec sa tête Emane, et à l'aveugle, l'affectif de la région où l'on habite n'a rien à voir les commentaires que l'on peut en faire. Comme je n'habite pas le piemont, je peux te dire que le petracine de Vajra en 07, c'est habituellement magnifique. Néanmoins bu juste après un trimbach 07, on est à deux opposés en matière de riesling.

Laurent je pensais surtout aux C9P dégustés, où j'ai cru comprendre que christophe savait qu'il allait déguster des vins de cette commune, apparemment avec peu d'expériences vécues sur cette commune pour lui (comme il l'a écrit) ; il n'est donc pas encombré d' "empreintes émotionnelles". C'est ce côté intéressant de ces commentaires que je souhaitais souligner ; le côté pur, débarrassé d'affectif.

Je préfère faire ressortir le positif, disons, pour équilibrer les remarques...( un bon fil c'est comme un bon vin ; trouver l'équilibre entre acidité, amertume, et douceur..).

Effectivement Laurent, je suis allé voir les quelques commentaires de dégustation et je ne sais que dire. Peut-être m'étais je fixé sur un type de riesling "alsacien" et que j'ai écarté inconsciemment ce qui était différent. J'ai pourtant bien aimé les autrichiens et allemands souvent moins secs. A relire mes notes, ça vaut mieux que Moyen dans mon référentiel mais c'est ce que j'ai écrit ce jour là, peut-être du fait que j'ai capté très peu d'arômes.
Il est dommage que mes camarades de dégustation ne s'expriment pas car cela m'a semblé une opinion partagée par quelque uns.

Quand au débat Emmanuel/Laurent, je pense que sur une dégustation à thème, on (dégustateur lambda pas les experts peut-être) se prédéfinit inconsciemment un modèle théorique et on juge par rapport à cet idéal ? ce qui sort trop du cadre est peut-être écarté de fait.
Dans une dégustation à l'aveugle complet, les résultats seront probablement différents ?

Christophe

PS: Emmane, je crois que le "Présidente" est bien celui vendu en GD par cette grosse structure commerciale
.

Merci Christophe, au plaisir de lire de prochains CR !

Je ne m'exprimerai pas sur les C9P, car j'avais renoncé à prendre des notes...

S'agissant des rieslings, il y a eu quelques déceptions, Trimbach, Mochel (2003...) et Dirler Cadé, notamment. Deux bouteilles atypiques, sur des cépages qui n'étaient pas du riesling rhénan, dont une était manifestement trop vieille. Quelques problèmes de bt, Schoffit notamment... Mais dans l'ensemble, j'ai eu du plaisir. Le sucre qui n'était d'ailleurs pas le seul apanage des allemands, plusieurs alsaciens et autrichiens étaient plus proches du demi-sec, voire du demi-doux, ne m'a pas dérangé. Les autrichiens m'ont globalement bien plus. Chez les allemands, il a un style que l'on aime ou pas..., perso, j'aime. Globalement et proportionnellement, j'ai eu plus de déceptions sur les alsaciens. Le Boxler et le Barmès-Buecher s'en sont néanmoins bien tiré. Par ailleurs, dans notre échantillonage, à part Boxler, il n'y avait que peu ou pas de très grandes pointures alsaciennes, pas de Deiss, de Faller, de Zind-Humbrecht ou de Kientzler par exemple...

Au-delà ce constat, il faut également considérer que les rieslings ne sont globablement pas des vins d'apéritif, mais des vins de table, qui se confrontent bien et mieux à des mets marqués par quelques protides et lipides....

Cordialement

RV

Bon.. après une journée à soigner un "rhube" bien virulent (j'en suis à entamer ma troisième boite de Kleenex..), je m'attaque dès demain à écrire quelques impressions sur cette belle réunion de la semaine dernière.

Je m'attendais aux remarques de certains, suite à la série un peu.. en demi-teinte des Châteauneuf
Les conditions étaient bonnes (bouteilles débouchées 2-3 heures auparavant et gardées au frais à 14° jusqu'à la dégustation). Aucun défaut particulier n'a été relevé sur les vins présentés.

Mon sentiment est que la série des "vieux" (composée principalement des 2000 et 2001) se trouvait dans une phase, non pas ingrate mais moins expressive. Comme souligné plus haut, la pureté du fruit s'est un peu fanée et n'a pas encore été remplacée par la complexité des sensations des grands vins à maturité. Seul La Nerthe 1998 semblait avoir passé ce cap ingrat. Après cette session Châteauneuf, je me sentais comme un cinéphile, sortant d'un film (français? ) de deux heures, certes agréable et sympa, mais où le scénario avait cruellement manqué de rebond.

Pour avoir déjà goûté à des Châteauneuf excellents de 20 ans et plus, je confirme que ce sont des vins qui "savent" se bonifier. Par contre - et là je rejoins un peu L'eaurend, cette réunion m'a fourni quelques pistes. Pistes qui corroborent l'impression déjà ressentie par le CDR-LPV de 2007 au thème un peu similaire (Rhône et Châteauneuf): les vins de Châteauneuf sont-ils forcément adaptés à de telles conditions de "dégustation-concours"? M'est avis qu'ils conviendraient probablement mieux à une ambiance plus intimiste..

Je crains surtout qu'après une série d'une vingtaine de riesling, on ne soit plus en état d'apprécier une série de rouges...

Luc

Salut Alain,

La dégustation de 2007 était consacrée aux vins du Rhône.
Cela allait donc de la Suisse à la mer.

Elle s'est déroulée dans rythme aussi dantesque qu'éclectique (nombres de flacons, rouges, blancs, vieux, jeunes, secs, sucrés, monocépage ceci ou cela, blends avec majorité de ceci et de cela, etc. ...)

Je le dis d'autant mieux que je suis en bonne partie à l'origine de ce dépassement d'échelle qui nous a certes apporté quelques joies exceptionnelles et m'a aussi fait avancer, mais ne nous a pas permis d'avoir une vision sereine, ni une véritable mise en perspective de ce que nous découvrions.

D'ailleurs, à l'époque quelques 2001 sans doute dans une meilleure phase, mais considérés alors à juste titre par nos palais éreintés comme trop juvéniles, nous avaient beaucoup impressionnés.

L'exceptionnelle horizontale consacrée exclusivement aux Châteauneuf 1995 organisée il y a quelques années par DidierT avait non seulement permis au maître de cérémonie de préparer les vins et les séries, mais surtout d'étaler sur 2 jours sans et avec repas les "tests". Et quelle vision extraordinaire avec des vins touchant au sublime (parfois pourtant à l'étiquette bien moins onéreuses que d'autres) et des médiocres soulignant d'autant plus l'homogénéité et la qualité de ces vins dans ce millésime. Merci encore Didier pour ce week-end qui fut magnifique sur de nombreux plans.

Nous n'avons ce luxe de temps que de façon exceptionnelle.
Nous sommes donc contraints, et c'est déjà source de belles soirées, de faire avec le laps de temps imparti.

Pour autant,
- Dire que les 2001 sont à un moment T très décevants, pourquoi pas ?
- Dire que tel ou tel vin semble même peu recommandable, pourquoi pas ?
Libre à chacun d'indiquer alors en réponse son point de vue, ses dégustation récentes, de se faire sa propre idée s'il le peut, d'évoquer des problèmes de bouteille ou d'un trop-plein de mélanges de saveurs, ou tout simplement de constater qu'il vaut mieux réserver les 2001 pour un plus tard.

- Dire en revanche (en paraphrasant à peine) : "il en ressort que cela ne sert à rien de les laisser vieillir" de façon si générale, s'appliquant à une appellation entière, quelle que soit la cuvée, etc., te connaissant Alain, tu ne laisserais pas passer cela s'il s'agissait de Bordeaux en phase ingrate, mais dont tu aurais pu constater les qualités du millésime et des domaines représentés.

Surtout encore une fois, si la dégustation même préparée avec grand soin, se fait sur un tel rythme avec autant de sujets et de vins différents, qui malmènent comme à chaque fois les vins quel que soient les thèmes retenus ou le type de film visionné .

Ne vois pas de leçon de morale la dessus, comme tu le sais je suis le 1er à apporter trop de bouteilles et trop de desserts .
Mais je n'aimerais pas que des LPViens passent à côté de belles choses ou même de ratages - qui sont tout autant sources d'apprentissage - parce qu'ils liraient que les Châteauneuf ne doivent jamais être bus après 3 ans de mise en bouteille.

Cordialement,
dfried

Luc, je ne saurais te donner tort.
D'ailleurs, après une pause et pendant le repas, les vins proposés à table ont tous été appréciés à leur juste valeur. Ce qui indique qu'on aurait probablement du faire un casse-croûte après la série de Riesling pour se reconstituer les papilles. Encore une dizaine de séances du CDR-Suisse et on finira par trouver la bonne carburation!

Ceci dit, cette série de Châteauneuf n'était, de mon point de vue, pas du tout "catastrophale"..! En fait, j'attendais simplement mieux de quelques "ténors" qui auraient du faire monter le niveau de la série d'un ou deux crans..
J'y reviendrai + en détails..

Denis, ton intervention est pleine de bon sens et je la partage entièrement.
Il est vrai qu'en fin de la dégustation, quelques remarques de participants désabusés, portaient sur la justification - ou non - de laisser vieillir des Châteauneuf qui se révélaient pourtant tellement bons sur leurs premières années.. et tellement plus fades après 10 ans. Probablement des propos déçus à constater légitimement que de nombreuses belles bouteilles amenées ne correspondaient pas aux attentes de leurs généreux donateurs.

Ce qui indique qu'on aurait probablement du faire un casse-croûte après la série de Riesling pour se reconstituer les papilles.

Alain, sauf erreur, on avait fait une pause après les Rieslings en dégustant ce fameux kugelhopf salé concocté par Hervé ?

Moi je ne revendique aucune circonstance atténuante, j'ai tout recraché et me sentais en pleine forme au moment d'attaquer ces chateauneufs.
Comme je l'ai écrit et comme le suggère Alain, la plupart des vins étaient "bons" mais aucun - à part peut-être La Nerthe - n'a déclenché d'émotion particulière individuelle ou collective y compris ces fameuses "vedettes" ( qui sont quand même dans la frange haute de mon palmarès très resserré). Beaucastel, j'ai même gardé un fond de verre jusqu'à la fin et désolé, je persiste, ce soir là il me semble que la bouche n'était pas à la hauteur du nez qui lui a fait la différence sur tous les autres.

Certes, une grosse trentaine de vins en dégustation, c'est beaucoup et c'est différent de quelques vins appréciés à table mais les conditions de dégustation étaient bonnes (cadre, température, temps disponible - presque, concentration,...) en tout cas largement meilleures que lors d'un salon par exemple ou pourtant beaucoup se permettent des commentaires en sortie de salon sur plusieurs dizaines de vins sans que cela ne déclenche une telle prose.

Sur ce, je vous laisse continuer, il faut que j'y aille....

...on me suggère dans l'oreillette que la "performance" relative de quelques belles étiquettes du Jura au mois de Novembre n'avait pas déclenché le même acharnement médiatique

Christophe,

Je ne crois pas que ce soient les commentaires moyens sur certaines étiquettes connues de C9P qui aient déclenché des commentaires, car après tout la vérité d'un jour n'est pas celle du lendemain et il me semble qu'on est bien sur un lieu de débat où l'intérêt est justement la différence dans les avis (sinon il ne faut plus mettre de commentaire de dégustation), mais plus dans les sentences générales du type "je crains que ce défaut soit davantage structurel que conjoncturel" pour charvin 01 ou encore "au vu du fruité agréable des Châteauneuf "plus jeunes", on pouvait se demander si ça valait la peine de les laisser vieillir" etc....
Si j'ai déjà dégusté un vin, pour ma part, je commente autant un jura qu'un C9P si j'ai un avis différent. Mais je confesse boire plus de C9P;)

Bonjour Christophe,

Là encore, mettons que j'écris trop long. C'est donc ma faute si je ne suis compris qu'à demi-mot.

Mais d'autres plus synthétiques ont dit la même chose que moi plus haut :

Que des vins soient décevants, même très décevants à un moment T, il n'y a rien de scandaleux.
D'autres dégustations ultérieures le confirmeront ou infirmeront cette vision du moment.

C'est la richesse d'une telle base de CR toujours évolutive.

Ce qui passe mal, c'est le décret : On n'a pas intérêt à faire vieillir les Châteauneuf.

Je ne pense pas que les membres présents à l'époque aient édicté de telles sentences universelles concernant la dégustation de vins du Jura où vous avez à juste titre indiqués que selon vos goûts tel ou tel vin passait bien ou mal sur vos papilles.
Je suis certain que les mêmes ne diraient pas une telle généralité lors d'une dégustation de Bordeaux GC quand bien même telle ou telle grande étiquette serait très peu appréciée.

Donc :
* Pas de remise ne cause de votre honnêteté descriptive indiquant aux lecteurs que vous avez été déçus.
* Certainement pas pour autant de quoi tirer une telle généralité aujourd'hui, qui se confirmerait ou qui serait largement démentie à mesure que les vins seront re-dégustés dans les années à venir.

Cordialement,
dfried

Le problème n'est pas tant le nombre de vin, ni le fait d'avoir recraché ou pas (je me doute que pour une telle série, vous avez tous recraché), mais bien l'état des muqueuses après une vingtaine de riesling. Personnellement, après la série de riesling 2007 concoctée par Patrick Böttcher, j'étais incapable d'apprécier la moindre bouteille pendant plusieurs jours. Et donc effectivement, comme le souligne Laurent, ce n'était peut-être pas le moment d'asséner des sanctions définitives sur les capacités de vieillissement des Chateauneuf-du-Pape...

Luc

Je découvre aujourd'hui dans sa totalité ce topic.

Pour ma part et avec mon expérience accumulée je pense qu'il y a eu, lors de cette dégustation, deux erreurs "techniques" qui se superposent :
- trop de vins dégustés (ce qui assèche inévitablement les muqueuses et finit par rendre tous les vins rouges "secs" surtout si ce sont des vins très tanniques, ce qui est le cas du Châteauneuf.
- déguster les rouges après les blancs, surtout des rieslings dont certains étaient dotés de sucre résiduel. Aujourd'hui, neuf fois sur dix je préfère commencer par les rouges et finir par les blancs dont la fraîcheur et l'acidité réveillent les papilles. Après une telle série de riesling n'importe quel rouge aurait été mal jugé.

Philippe

Denis a écrit: "Je suis certain que les mêmes ne diraient pas une telle généralité lors d'une dégustation de Bordeaux GC quand bien même telle ou telle grande étiquette serait très peu appréciée."

Ca dépend qui c'est qui juge.. J'imagine que certains seraient ravis..!

Bon.. passons au concret!

[size=large]Série Châteauneuf-du-Pape[/size]

Classés par ordre de mes préférences

Très Bien / ***(*) à **** / 15 à 17.5 / 88 à 94

- Château La Nerthe 1998
Arômes de cerises, un peu fumé (lard), un peu sur la retenue.
Attaque élégante à la trame fondue, bien articulé et sans lourdeur. Rond, long et persistant. Très beau!

- Château Mont-Redon 2001
L'aspect commence un peu à tuiler. Epicé avec des notes de fruits confits, légèrement levuré..
Bouche franche, les tannins commencent à se fondre et le développement se fait sur des notes grillées avec une belle fraîcheur de fruit. Très bien si j'excepte une finale un petit peu dure..

- Domaine de la Présidente 2007
Robe pourpre, profonde. Arômes de fruits rouges et de cerises, légèrement poivrés.
Puissant et fruité, trame serrée et fine. Bel équilibre en bouche, gourmand et juteux. Longue finale cacaotée, termine douceâtre, élevage flatteur. Très accessible à ce stade.

- Domaine Charvin 2001
Nez dominé par des arômes de café torréfié et de pruneau avec une touche de menthol rafraîchissante.
Montée en puissance progressive, bien équilibrée, dense et concentré avec une masse tannique encore marquée. On sent la qualité de la matière, mais il manque de finesse à ce stade d'évolution. Potentiel à suivre..

- Domaine Bois de Boursan 2005
Robe foncée. Nez de fruits rouges frais, un peu malté..
Plein et puissant, bien structuré. Tannins serrés et roulants. Belle définition de fruit, un peu linéaire mais a du potentiel. Bien réussi et procure du plaisir.

Assez Bien à Bien / ** à *** / 12.5 à 15 / 81 à 87.5

- Beaucastel 2001
Beaux arômes de fruits rouges, de bourgeon de cassis et d'épices douces.
L'entrée en bouche est glycérinée, concentrée. Tannins fins encadrant un beau fruit mûr. La fin de bouche accuse cependant un léger déficit de tonicité et de profondeur. Un peu décevant au vu du pédigree..

- Clos de l'Oratoire des Papes 2005
Arômes avenants de fruits rouges un peu confits, chocolat noir et kirsch.
Bouche généreuse, sphérique mais manquant de profondeur (relief). Tannins un peu fougueux. Bien mais a besoin de s'assagir..

- Cuvée Vieilles Vignes du Domaine de la Charbonnière 2000
Couleur profonde avec les bords du disque un peu tuilés. Palette aromatique intéressante et complexe, réglisse, fumé, cerise avec une note sanguine.
Bouche ronde, soyeuse avec beaucoup de gras. Puissant, mais centre un peu lourd. Finale à l'équilibre précaire - liqueur de fruit avec un salvateur retour de fraîcheur en dernière sensation. Bien, mais un peu sur le fil..

Moyen à Assez Bien / * à ** / 10 à 12 / 75 à 81

- Château de Vaudieu 2006
Nez un peu foxé, odeurs de quinine et d'âtre froid.
Structure sphérique avec une bonne ampleur, mais le vin manque de souffle et de relief. Termine sur une finale, certes sans défaut apparent, mais relativement anodine.

- Domaine Pegau, Cuvée Réservée 2000
Robe profonde, encore jeune.
Un peu d'acidité volatile au nez, fruits rouges..
Bonne tension en attaque, trop vite étouffée par des tannins rugueux. Seconde moitié de bouche puissante, concentrée mais ne semblant pas totalement trouver son équilibre. Un vin à attendre impérativement.. en espérant!

- Domaine Saint-Benoît 2000
Arômes un peu curieux de bouillon cube et de cuir, déjà évolué..
L'acidité en bouche est vive, avec des tannins un peu rugueux. Le fruit est expressif et la finale est plus agréable dans un premier temps, avant qu'une sensation de chaleur alcooleuse ne dérange l'équilibre en rétro. Pas très enthousiasmant.

- Clos de l'Oratoire des Papes 2000
Aspect rubis profond. Nez légèrement levuré, épicé avec de la liqueur de fruit.
La texture est fine, mais manque globalement d'élégance, structure un peu décharnée avec un retour acide préjudiciable en fin de bouche. Limite insuffisant..

Insuffisant

- Domaine de la Janasse, cuvée Chaupin 2003
Arômes diffus d'herbe coupée, fumée et de solvant.
Puissant et gras en bouche avec une bonne trame tannique. Centre manquant d'harmonie avec une acidité par trop dominante et débouchant sur une finale fuyante. Très décevant au vu de l'étiquette. Je prie pour un problème de bouteille..

- Domaine André 2000
Nez agréable mais un peu diffus de lard fumé, viande grillée, un peu légumineux..
Douceâtre, lisse et sirupeux sur le palais avec une structure dissociée manquant d'harmonie en finale.

- Château de la Font du Loup - Charles Mélia 1992
Robe nettement tuilée.
Nez de cuir et de raisin confit, malheureusement dominé par une trop nette odeur végétale.
Bouche maigre, mal structurée et déséquilibrée par une acidité féroce. Aucun charme.. N'a probablement jamais été bon..

Winemega - Alain écrivait:

---

...La fin de bouche accuse cependant un léger déficit de tonicité et de profondeur..

C'est le sens suisse de la diplomatie ? Moi j'avais juste écrit : finit un peu plat

Bon, sinon merci pour les CRs, enfin une alternative aux miens

sentence sèche et qui se veut universelle… de façon si générale, s'appliquant à une appellation entière, quelle que soit la cuvée, etc... sentences générales… décret... sentences universelles… une telle généralité… asséner des sanctions définitives...

J’aimerais quand même rétablir la vérité : personne n’a jamais décrété que tous les châteauneuf en général ne devaient pas vieillir ! Une bonne partie de la discussion part de ce malentendu, et c’est regrettable et préjudiciable.

Philippe, L'eaurend a dit 'Cela étant , à la fin de la dégustation, la plupart des dégustateurs – et le soussigné - sont arrivés à la conclusion que cela ne valait pas la peine de laisser vieillir ces châteauneuf. Et cela confirme le sentiment que j'avais déjà eu sur une autre session LPV (de 2007) aux Paccots sur les châteauneuf. C'est cette phrase qui a fait réagir le plus. D'autant plus que certains dont moi ont bu quelques vins de la liste, et qu'on a pas ce sentiment..

Même si on a "ces" chateauneuf à la place de "les" chateauneuf, on est quand même très proche de la sentance séche et générale, non ?

Arnaud

Euh ben non, Arnaud : pour moi, ça fait justement une différence d'employer "ces" à la place de "les"... En plus, l'eaurend a reprécisé ensuite : "Il s'agit d'une conclusion sur les bouteilles dégustées ce jour là."

Merci en tout cas du ton pacifique de ton intervention.

Bonjour Philippe,

Dans ce cas au temps pour moi (j'avais interprété "ces Châteauneuf" comme un pointage générique de l'appellation), même si comme le souligne Arnaud quelques unes des cuvées dégustées sont évidemment des vins à revoir dans un futur plus ou moins proche avant d'asséner une telle vérité valant pour le vin X d'un millésime précis.

Cela dit, j'avais participé à la rencontre de 2007 et la formulation de L'Eaurend sur le non vieillissement de "ces" Châteauneuf, "analyse" qu'il base à la fois sur la rencontre récente et sur celle plus ancienne, porte sur tellement de flacons allant de bons domaines à l'exceptionnel que cela demeure malgré tout une sentence bien maladroite de sa part.

Cordialement,
dfried

A vrai dire, même pour "ces" Chateauneufs, la sentence me semble un peu sévère, car pour les bouteilles que je connais le mieux, à savoir Beaucastel 2001 et Charvin 2001, il me semble évident que minimum dix années supplémentaires ne leur feront pas peur, bien au contraire.
Quant au ton des différentes interventions, elles m'ont toutes parues très pacifiques...

Luc

Hello !

Effectivement avec ma modeste expérience des châteaneufs, notamment lors de deux rencontres LPV Suisse, mon inclination personnelle pour le fruit me porte plutôt sur les millésimes récents que ceux plus âgés dégustés lors de ces sessions. Et comme je l’ai déjà indiqué auparavant, je n’ai jamais dégusté des châteauneufs âgés de 15 ou 20 ans. Ce qui constitue assurément un handicap pour émettre un avis général sur le vieillissement de ces vins. Cela étant, je constate que la plupart d’entre vous avez fort bien recouru contre ma « sentence ». Ce qui est bien et rend cette discussion très instructive.

Il serait aussi intéressant lors d’une prochaine rencontre LPV Suisse romande de déguster 2-3 bt de vieux millésimes de châteauneuf afin d’avoir une vue d’ensemble plus objective. Car il m’a semblé que la plupart des participants à notre dégustation n’avaient pas non plus d’expérience sur de vieux millésimes.
D’où probablement cette belle majorité qui fait débat

BARRET Philippe écrivait:

---

> Je découvre aujourd'hui dans sa totalité ce
> topic.
>
> Pour ma part et avec mon expérience accumulée je
> pense qu'il y a eu, lors de cette dégustation,
> deux erreurs "techniques" qui se superposent :
> - trop de vins dégustés (ce qui assèche
> inévitablement les muqueuses et finit par rendre
> tous les vins rouges "secs" surtout si ce sont des
> vins très tanniques, ce qui est le cas du
> Châteauneuf.
> - déguster les rouges après les blancs, surtout
> des rieslings dont certains étaient dotés de sucre
> résiduel. Aujourd'hui, neuf fois sur dix je
> préfère commencer par les rouges et finir par les
> blancs dont la fraîcheur et l'acidité réveillent
> les papilles. Après une telle série de riesling
> n'importe quel rouge aurait été mal jugé.
>
> Philippe

une fois n'est pas coutume, je pense comme Philippe.

Yves Zermatten

Bon.. puisque toutes nos impressions collectives sur les rouges sont jugées sans valeur, et que nous avons décidément cumulé toutes les erreurs possibles sur cette série , je me concentre donc sur la série Riesling. En espérant qu'il ne se trouvera pas un esprit chagrin qui me reprochera les effets néfastes de mon Banago matutinal sur mes papilles !

[size=large]Série Riesling[/size]

Classés par ordre de mes préférences

Très Bien à Excellent / **** à ***** / 17.5 à .. / 94 à ..

- Autriche, Wachau, Ried Kellerberg, Smaragd sec, Knoll Emmerich 2006
Arômes floraux, jasmin, légèrement terpénique.
Bouche fine, élégante, dynamique, racée et fraîche. Beau centre dense avec une sensation saline qui s'étire en finale. Quel raffinement!

- France, Alsace, Gd cru Sommerberg, demi-sec, Boxler Alfred 1997
Robe jaune-or soutenu. Palette aromatique particulièrement complexe, fumé, léger terpène, minéral, citronné et miellé..
L'attaque en bouche est délicate malgré une sensation marquée de sucre résiduel, superbement équilibrée par un fil conducteur acide qui confère une belle vivacité à la structure. Seconde partie de bouche fine et racée, révélant une légère amertume et une note saline en ultime sensation. Un Riesling parfaitement représentatif de son grand terroir.

- Allemagne, Nahe Traiser Rotenfels, Auslese, Crusius 1994
Aspect jaune or foncé d'un vin ayant déjà de la bouteille..
Nez expressif d'agrumes, pamplemousse, cire d'abeille et citron confit, légère note oxydative..
Beaucoup d'ampleur sur le palais, du gras parfaitement soutenu par une remarquable fraîcheur. Finale bien structurée et dynamique. Que du plaisir!

Bien à Très Bien / ***(*) à **** / 15 à 17.5 / 88 à 94

- Allemagne, Mosel-Saar-Ruwer, Kanzem Altemberg Alte Reben, demi-sec, Van Volxem 2007
Robe jaune pâle. Parfums floraux et de poire, très fin.
Structure classique, montant en puissance avec élégance. Très bel équilibre sucre/acidité. De la tension malgré la sensation de gras. Une excellente réussite que je ne dédaignerai vraiment pas d'avoir en cave..

- Autriche, Kremstal, Steinterrassen Federspiel, sec, Hirtzberger Franz 2007
Un vin qui met les sens olfactifs en éveil: fruits exotiques, rose, fruits à pépins et une touche de safran..
La première sensation en bouche est un léger perlant; c'est vif, tendu et très expressif. La finale est un peu sèche, faisant ressortir une touche minérale racée. Doit un peu s'arrondir.. Un beau Riesling sec très prometteur.

- Allemagne, Rheinhesse, Haardter Bürgergarten, TBA doux, Muller-Catoir 1976
Robe couleur bronze, peu lumineuse, beaucoup de gras sur le verre.
Les arômes semblent d'abord un peu basiques, pâte de coing, cire.. mais évoluent en se complexifiant à l'aération.
La sensation en bouche est étonnante, une grosse densité de fruit confit glycériné, mais le support acide est bien là en contrepoids. C'est long.. rond, doux et un peu indéfinissable au niveau du vécu personnel.. J'adore de tels vins, un peu hors normes!

- France, Alsace, Gd cru Hengst, demi-sec, Barmès-Buecher 2007
Aspect jaune pâle. Nez délicat et doux, fruité et floral.
Très bien construit avec une bouche dynamique, tendue par un bel extrait sec malgré le sucre résiduel. Persistant et bien équilibré. Un vin harmonieux qui devrait encore gagner en complexité dans quelques années.

- Allemagne, Nahe Schlossböckelheimer, Auslese doux, Crusius 1994
La robe ne fait vraiment pas son âge.. Arômes évolutifs, alliant une minéralité racée, des agrumes confits et une pointe terpénique. Très légère sensation de réduction..
Très ample en bouche, avec un beau gras "naturel", agrumineux avec un soutien acide sans faiblesse jusqu'à la finale, légèrement tombante.. Une bouteille un peu plus "qu'à point"..

- Autriche, Kremstal Kögl, demi-sec, Weingut Stadt Krems 2007
Arôme d’agrumes, citron confit, mangue et un léger fumé.
Excellente clarté sur le palais, frais avec une structure d'une grande franchise. La finale ne manque pas d'harmonie, malgré une densité un peu moyenne.

Assez Bien à Bien / ** à *** / 12.5 à 15 / 81 à 88

- Autriche, Wachau, Terrassen, Smaragd demi-sec, Domaine Wachau 2008
Arômes plaisants de poire et d'amandes amères.
Si la bouche ne développe pas une structure monumentale, c'est un vin impeccable et très bien fait, peut-être un peu linéaire en finale.

- France, Alsace, Altenberg de Bergbieten, sec, Mochel Frédéric 2003
Le premier vin de la série vraiment typé avec des notes de terpène dominantes, de ronces et une pointe minérale crayeuse.
Sans surprise, la minéralité, plus que l'acidité, tient la structure en place. Ce manque de vivacité laisse cependant une impression de mollesse en milieu de bouche alors que la finale manque de développement dans son articulation. C'est bon mais pas vraiment surprenant au vu du millésime.

- Roumanie, Dealu Mare, Terra Romama Cuvée Amaury Serve (comte de Poix), sec 2005
Un vin de cépage « Welschriesling ».
Robe jaune appuyé. Arômes nets floraux, de fruits à pépins et de banane.
La sensation en bouche est riche, beurrée avec du gras un peu fumé. Le milieu de bouche est plus fin, minéral et fruité malgré un élevage un peu ambitieux à ce stade d'évolution. Mérite quelques années de garde. Me fait presque penser à un pirate Chardonnay..

- Allemagne, Nahe Oberhäuser Leistenberg, Kabinett, demi-doux, Dönnhoff 2007
Le nez m'inquiète un peu avec ses arômes doucereux de bonbon. A l'aération, le vin gagne en finesse avec des notes florales plus élégantes.
Malgré une sensation de sucre résiduel très présent, cette bouteille garde une ligne claire grâce à une acidité bienvenue. La structure est simple mais bien équilibrée. Là encore, un Riesling qui devrait se bonifier dans 3-5 ans.

- Allemagne, Rheingau, Kabinett, demi-doux, Erbacher Marcobrunn 2008
Bien qu'à dominante florale, le nez reste un peu diffus..
La structure est propre, bien faite, sur une sensation d'agrumes (citron). L'équilibre est bon entre les sucres résiduels et l'acidité. Moyennement complexe mais agréable dans l'ensemble.

Moyen à Assez Bien / * à ** / 10 à 12.5 / 75 à 81

- Italie - Piémont (Barolo), Pétracine Langhe Bianco, sec, Vajra G.D. 2007
Robe jaune très pâle. Les arômes sont tellement éteints qu'il faut plonger le nez au fond du verre pour extraire quelques molécules de poire et de fleurs..
Le corps est rond, assez puissant, expressif au niveau variétal mais finalement moyennement complexe. Une légère note végétale mêlée à une chaleur alcooleuse (14°..!) perturbe la sensation finale. Un vin qui peine à convaincre les amateurs de terroirs traditionnels à Riesling.

- France, Alsace, Grand cru Rangen de Than, sec, Schoffit 1996
Couleur jaune or.
Arômes un peu évolués de coing, curry, légèrement oxydé.
La structure est puissante, avec un fruit mûr un peu pesant. Le gras porte le vin en bouche, malgré un manque de soutien acide. Un peu atypique au vu de l'étiquette, car très éloigné du style habituel de son géniteur. Un léger problème de bouteille, peut-être..

- Valais Fully, sec, Domaine de Beudon 2002
Ce vin est un "quasi pirate" puisqu'il s'agit d'un Riesling-Sylvaner.
Robe jaune claire avec un nez d'amandes et de fruit un peu blet.
La bouche est de bonne facture, tout en finesse avec une intéressante note d'amertume en finale. Le manque d'ampleur en finale me fait penser que ce vin a légèrement dépassé son apogée.

Insuffisant..

- France, Alsace, sec, Trimbach 2007
Nez sur les amandes pilées, un peu épicé.
L'attaque manque de franchise, c'est flou et hésitant. Le sucre résiduel est dominant en milieu de bouche et le manque de soutien acide crée une sensation de creux. Finale manquant de dynamisme.. Une déception générale à la découverte de l'étiquette. Espérons pour une bouteille "off" car même pour une entrée de gamme, ce vin est indigne d'une grande maison comme Trimbach!

- France, Alsace, Gd cru Kessler, sec, Dirler-Cadé 2007
Robe jaune citron. Nez peu agréable de térébenthine, un peu lacté.. pas net!
Trop de sucrosité en entrée de bouche relayée par une sensation herbacée qui rend une impression de maigreur. La finale est au diapason, manquant d'élégance avec une sensation de sous maturité. Vraiment étonnant..

En ce qui me concerne, ce qui me perturbe le plus , c'est de voir dans la série "insuffisant" la Janasse Chaupin 2003...

Cordialement,
Thierry

Thierry Debaisieux écrivait:

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> En ce qui me concerne, ce qui me perturbe le plus
> , c'est de voir dans la série "insuffisant" la
> Janasse Chaupin 2003...
>
> Cordialement,
> Thierry

Thierry, J'écrivais en complément de mon CR.. "Je prie pour un problème de bouteille.. " car la notre n'était clairement pas au niveau attendu, du moins de ce que je connais de ce beau domaine.