Un message de Jan à  la rubrique SO me fait m'interroger. Il parlait des notes anisées sur les Gaillac secs. C'est une constante quelque soit le cépage. En outre la région produit du fenouil pour les distilleries de boissons anisées. J'ai souligné que la campagne Gaillacoise enbeaumait l'anis au moment des vendanges.
Alors, l'environnement végétal immédiat a-t-il une importance sur les arômes du vin?
Les notes de garrigue des vins du Languedoc sont-ils dus à  la présence de la garrigue. Je me souviens avoir vu des plantations de Romarin à  côté des vignes avec la volonté d'imprimer un style aromatique.
Si cela se vérifiait, voilà  qui mettrait un bémol à  ce que l'on attribue d'ordinaire au terroir.

Y a-t-il des eucalyptus dans la Maipo?

Pour rire, les notes de goudron dans le carignan, c'est peut-être la proximité de l'autoroute!

Avez-vous des commentaires à  ce sujet? (pas au niveau du goudron, mais au sujet de l'influence de l'environnement végétal.)

Pas de commentaire, mais le souvenir d'avoir lu récemment je ne sais plus où (peut-être ici même) qu'on retrouvait dans un vin (je ne sais plus lequel) des arômes d'eucalyptus et, fait curieux, le vignoble était bordé d'eucalyptus.

Didier

Jérôme,

L'influence de l'environnement végétal fait partie intégrante de ce que l'on définit comme le "terroir".
Du moins, si l'on s'en tient aux définitions (voisines) de ce que les plus éminents spécialistes donnent de ce mot, difficile à  traduire dans les autres langues...
Si on arrivait à  se mettre d'accord sur une définition qui ne tient compte que du sol (matière, forme, position...), on aurait moins l'impression d'user de ce terme comme d'une excuse...

Ceci dit, nombre de vignerons sont sensibles aujourd'hui à  la présence de végétaux de voisinages, notamment dans les haies.
Certains se basent sur les souvenirs qu'il leur reste des vins de leurs père, ou grand-père, lorsqu'ils avaient très régulièrement des arômes de chèvrefeuille, de pêche de vigne... et qu'ils n'ont plus depuis qu'ils ont rasé un petit buisson pour élargir un chemin viticole et permettre le passage d'une... machine à  vendanger!
J'en connais qui replante ou qui envisage de replanter.

Et il est vrai qu'il est parfois troublant de trouver des "constantes" lors de dégustation successives, notamment pour les domaines qui se situent dans des sortes d'ilôts de verdure (ex: Chevalier dans la forêt de pins, certains domaines de Provence ou de Vacqueyras).

Je fais partie de ceux qui sont convaincus de l'influence de l'environnement et qui sont près à  nuancer cette notion de "terroir", le vaudou viticole selon les anglo-saxons!...

Bien cordialement,

PhR

yep !
y parait qu'il faut pas grand chose (du genre quelques feuilles d'eucalyptus ou graines) pour donner des arômes aux vins.
Voir vins des US, Australie ou Chili.

Il serait très intéressant d'avoir des avis autorisés à  propos de la pollinisation...

PhR

Effectivement, les vins chiliens de la partie haute du Maipo - et plus precisement de la région de Macul - ont une forte connotation menthe / eucalyptus.

Le plus exuberant d'entre eux - le Domus Aurea de Quebrada de Macul, commente sur ce site - donne l'impression qu'une branche d'eucalyptus a ete mise en bouteille avec le vin. Derriere, il y a bien sur une structure, un fruit et une complexite, mais l'eucalyptus domine.
Son oenologque me disait il y a 2 semaines qu'une rangee de plants de Cabernets Sauvignons etait a proximite d'arbre a eucalyptus et que le CS etait un cepage qui "attirait" tres facilement les matieres dans l'environnement.

Surprenant, mais il faut boire une bouteille de ce domaine (ou de ses 2 voisins, Aquitania et Cousino Macul) pour le croire.

Ce que je ne sais pas, c'est si cet "echange" se fait par voir aerienne (parfum) ou par voie minerale (via le sol).

Tout a fait d'accord avec Phr. Ceci fait partie de ma definition du terroir. Sol, vigne, climat.

Une anecdote pour finir: ayant travaille dans le tabac pour quelques annees, je peux confirmer que la plante de tabac est tres susceptible a la viticulture qui l'entoure. Un champ de tomates trop pres et oups, voila le tabac contamine ....

Je n'ai que peu de raisons de croire que c'est different pour la vigne.

Salutations,
Anthony

Cependant, il semblerait qu'on ne peut (à  priori!) invoquer le travail des insectes pour ce "transport"... (dans le cas de la vigne).

Alors, alors?...

Le souffle du vent? L'eau de ruissellement?...

PhR

Autre anecdote que je racontais a Claude recemment:

lors d'une degustation de vins italiens il y a 2 ans, une amie portait le parfum "Angel" de Thierry Mugler. Parfum sensationel, mais d'une puissance enorme.

Au 3e verre, cette amie nous dit (nous etions 3) "c'est bizzare, mon vin sent le caramel". On met le nez sur son verre et effectivement, il n'y a que caramel. Nos verres a nous sentent par contre un tres bon Chianti ....

Elle change son verre et on passe au vin suivant. Rebelote .... caramel pour elle apres 5 minutes et rien pour nous.

La seule explication que nous avons trouve ce soir-la est la volatilite de son parfum qui a fait tourner le vin .......

On savait notre nectar susceptible ... mais pas a ce point !

Salutations,
Anthony

Anthony,

la plupart des molécules (sinon toutes, mais je ne pourrais pas l'assurer) responsables des odeurs sont des molécules "aromatiques" au sens chimique du terme, et elle sont donc solubles dans les solvants organiques, un certain nombre dans l'alcool, et presque pas dans l'eau.
il n'est donc pas si anormal que cela de vivre ce genre d'expérience, et il suffirait alors que les molécules en question soit nombreuses et/ou que leur parfum soit dominant par rapport au bouquet du vin pour empêcher toute dégustation dans de bonnes conditions par la personne porteuse de ce parfum (une fraction "caramel" entrait sans doute dans sa composition).
Mais je pense que quelqu'un de plus compétent que moi pourrait corriger mes erreurs éventuelles et apporter davantage de précisions...

Salutations,

Pierre M.

Je n'ai point senti d'odeur de rose dans la plupart des vignobles où des rosiers bordent les rangs des vignes afin de prévenir d'attaques nuisibles et de se prémunir en fonction.

Avez vous eu ce genre de rapport, peut être y a-t'il des molécules, si la constatation s'avérait exacte du fait de "l'arômatisation" en fonction du voisinnage?

Je vais me pencher ce WE sur quelques livres aux recherches crédibles sur ce sujet et vous en livrerais commentaires la semaine prochaine.

BONNES DEGUSTATIONS...lavé(e)s à  l'eau claire sans additifs

PhR,

Aaah d'accord !!!
Dans le sancerrois donc, il doit y avoir beaucoup de chats qui se balladent dans les vignes ....

Je plaisante bien sûr, je trouve le sujet très interessant mais très complexe aussi.... donc très interessant. ;-)

Amitiés,
M@nuel.

En fait, je m'attends à  la démonstration d'un spécialiste qui va nous dire que tout cela n'est que littérature!...

Non que je le redoute, je suis près à  assumer!... ;-)

Une bonne démonstration de scientifique, avec une garantie "pur diplôme", que l'on aura tendance à  croire sur parole, mais qui nous permettra de garder, très loin au fond de nous, une particule de doute!...

Un peu comme pour la bio!...

"Faites-moi confiance, tout ça, c'est du pipeau!..."

Et qui en plus nous collera une étiquette de "sectaire écolo-délirant"!

Et tant pis pour la part de rêve!

Bien cordialement,

PhR

Note pour Fabien : "Je n'ai point senti d'odeur de rose dans la plupart des vignobles où des rosiers bordent les rangs des vignes afin de prévenir d'attaques nuisibles et de se prémunir en fonction". Dans la mesure où à  l'heure actuelle les roses sont de moins en moins parfumées... voire n'ont plus de parfum du tout, faut-il s'en étonner ?

Note pour Anthony : Si je ne me trompe, le tabac et la tomate font partie de la même famille de plantes; il n'y aurait donc rien d'étonnant à  ce qu'elles s'influencent l'une l'autre.

Anecdote : en Afrique, ma belle-soeur cultivait des poivrons et des piments. Elle a remarqué qu'au fil du temps, les poivrons qui se trouvaient le plus près des piments devenaient de plus en plus piquants.

Mais entre la vigne, le thym et l'eucalyptus... je sèche ! (vite, à  boire !)

Eliane

Exemple à  partir de l'observation des fameux arômes de garrigue dans les vins du Languedoc et du Roussillon: thym, ciste et cade.

Les buissons de garrigue offrent un système naturel de résistance à  la chaleur. Quand il fait très chaud, les plantes élaborent des perles d'essence qui se vaposisent, une espèce de halo dans lequel la lumière du soleil se réfracte. Le soir venu, ce halo emporté par la brise et des particules peuvent se fixer sur la pruine.

Explication recueillies par Terre de vins auprès de J.P. Argillier.

Ce phénomène observé a été approfondi par la cave de Cabrière.
Approfondissement convaincant apparemment.

pierre m. alias"vetshow" m'interpelle avec ses molécules qui se dissolvent dans l'alcool : avant-hier ,on achète un jasmin qui trone dès le soir à  1,77m de la table . la bouteille du soir est un simple "tradition" 2000 du mas de bressades (costières) . vin très "animal" et velouté, et la surprise de trouver du jasmin en bouche,très net . le tout nous donnait donc un vin complexe ,original et savoureux (style cote rotie) à  4 euro(s) la Blle ,bref le pied...
morale : savoir bien s'entourer quand on boit
mais le vigneron n'y reconnait plus ses petits...
problème : le jasmin est toujours là  et le poujeaux 93 de ce soir ne l'évoque absolument pas (mais il n'en a pas besoin : aromes ,èpices,velours et finesse , il a tout pour lui car tout y parait équilibré ...aprés 3h d'ouverture ,ce qui n'était pas du tout le cas en l'ouvrant)