A la vue du film et des commentaires de Bettane, on peut se poser la question de savoir si l'influence de Jayer aurait été aussi grande s'il n'avait été repéré puis mis en avant les importateurs US et GB. Comme dit très justement dans le film, l'histoire de la création du Cros Parantoux a dû bien aider aussi.

Impossible à savoir bien sûr mais son rôle de conseil envers la jeune génération semble venir de là. Et quand on démarre difficile de dire non aux conseils d'un importateur qui peut potentiellement vous prendre XX palettes surtout à l'époque.

Marc

Aubert de Vilaine, un m as tu vu
je ne le connais pas mais il me semble représenter tout le contraire "d un mtv" comme tu dis...

Interessant aussi la partie, sur laquelle je m accorde depuis déjà longtemps, c est que aujourd'hui des Henri Jayer il y en a mille !

Vous avez mal lu . Eric B a bien compris

Je lui reprocherais au contraire , dans ce cas , un excès de discretion alors qu'on serait heureux d'entendre ses impressions .
François essayait bien de lancer le débat mais vainement

Il n'empêche que son austérité est à l'opposé de la jovialité , de la faconde et de la bonhomie d'Henri Jayer : c'est avec ce dernier qu'on aimerait partager de telles bouteilles

RaymondM écrivait:

---

> Remarquable film que je viens seulement de
> visionner ..
>
>
> Bravo François pour ton reportage sur le fameux
> repas qui apporte au forum infiniment plus que ce
> que tes détracteurs habituels t'accordent .
>
> En revanche quelle tristesse de boire de tels vins
> entre Tomo et Aubert de Villaine dont on dirait
> qu'ils prennent un purgatif à chaque gorgée
> avalée
>
> Malgré mon admiration pour la classe à l'opposé
> du m'as tu vu d'Aubert , l'austèrité et la
> sobriété ont des limites : "la poésie c'est
> le vin pas besoin de mots " c'est un
> peu court venant de lui . La manifestation d'un
> minimum de plaisir n'est pas honteuse .

+1

Erreur de ma part : j'ai mal lu le commentaire de Raymond.

Comme dit dans le film Henri Jayer avait un diplôme d'oenologue mais il comptait surtout sur son bon sens. Comme aujourd'hui on revient au bon sens appuyé par des connaissances techniques fortes, il n'est pas étonnant que d'autres aient un savoir identique à celui d'Henri Jayer.

Par certains côtés Henri Jayer fait penser à Henri Bonneau qui est resté plus authentique qu'Henri Jayer qui, comme l'a dit un importateur, a pris la grosse tête quand la notoriété lui est tombée dessus.

Personnellement j'ai trouvé assez pathétique la remarque de Michel Chasseuil disant : "quand tout le monde aura bu les Richebourg Henri Jayer 1978, dans trente ans, moi j'aurai toujours cette bouteille" et cette obsession permanente à parler d'argent.

Faut mettre la ponctuation, comme Eric, pour bien comprendre

quand tout le monde aura bu les Richebourg Henri Jayer 1978, dans trente ans, moi j'aurai toujours cette bouteille

avec lui dans la tombe?

le Toutankhamon du vin

Je n'ai pas bu le célèbre Richebourg 1978. J'ai par contre eu l'occasion de boire les Richebourg, Echezeaux et Cros Parentoux sur les millésimes 1985, 1986, 1988 et 1990.

Je n'ai jamais été transporté et aucun de ces vins ne figure à mon panthéon. Je suis assez en phase avec l'analyse de M. Bettane.

H Jayer jouit très certainement d'une réputation médiatique qu'il doit en partie à l'histoire du Cros Parentoux. Je lui préfère le DRC, Leroy, R. Engel ou même Daniel Chopin, qui n'a malheureusement jamais eu le grand terroir pour magnifier son grand talent de vinificateur.

Christophe

enzo d'aviolo écrivait:

---

> quand tout le monde aura bu les Richebourg
> Henri Jayer 1978, dans trente ans, moi j'aurai
> toujours cette bouteille
>
> avec lui dans la tombe?

aller au bout de l' expression "prendre de la bouteille "

Personnellement, 2 fois, un Cros 90 et un Echezeaux 89. L'Echezeaux était magnifique, le Cros bien mais comme le dit Xtof pas au niveau de Leroy, Engel, ou DRC pour rester dans les appellations. L'Echezeaux par contre est parmi mes meilleurs souvenirs en Bourgogne pour l'instant.

Didier

J'ai visionné le film ce matin.
Pour un amateur de vin et de Bourgogne c'est passionnant de voir les caves, les fûts, les bouteilles, les terroirs et surtout ces vignerons emblématiques...
De beaux moments avec, par exemple, l'avis sur la vendange entière et les rapports avec Monsieur de Villaine.
Monsieur Chasseuil, avec sa cave vouée à la mort lente, par contre on a vraiment envie de lui en coller une...
Avec tout le respect...

jlj

"
Monsieur Chasseuil, avec sa cave vouée à la mort lente, par contre on a vraiment envie de lui en coller une...
Avec tout le respect... "

complètement en phase

Avoir des bouteilles mythiques c'est génial mais il faut les boire (ou les vendre).

Max

Très beau film avec de nombreux enseignements.

Il y a un truc qui m'a paru un tout petit peu plus intéressant que l'ensemble, pourtant de haute volée : de 35mn12s à 35mn16s, on aperçoit quelques grappes de blanc noyées au milieu des pinots. Elles sont laissées par les trieurs. Je serais curieux de connaître la proportion de chardo ? Aligoté ? Pinot gris ? qui entre dans ce vin.

Vincent

Je penche pour du pinot noir mutant plutôt.

Marc

Oui ça doit être ça !
Y en a dans a peu près tout les domaines et pose aucun problème car a part la peau qui ne dégagera pas de couleur, le reste c est kif-kif .

C'est du pinot Beurot .

Le pinot beurot est du pinot noir mutant

Ç peut être aussi du Pinot Blanc, vu la couleur ...

En Bourgogne, on peut avoir jusque 20% des autres Pinots mélangés dans les parcelles. C'est principalement dû à la forte propension du PN à muter et donc parfois être blanc/gris.

Hommage
Henri Jayer, un petit vigneron devenu mythique.

www.cavesa.ch/blog/h...

Dans ce film, c'est assez frappant de voir la "violence" du pompage encore pratiqué pour le remontage et l'arrosage du chapeau par rapport aux grande théories des chais cathédrales avec remontage par délestage gravitaire, cuves sur ascenseurs .....
Une louche de marketing ?

J'ai regardé avec grand intérêt ce film, ou on voit clairement qu'Henri Jayer était un personnage à part, ce qui est corroboré par les interviews de Philippe Charlopin, Christophe Roumier ou Bernard Pivot, par exemple.
Par contre, quelle tête à claque ce Chasseuil!

N'empêche que j'aimerai bien me balader dans sa cave ^^

Entretien
Henri Jayer : la mémoire de la Bourgogne.

www.cavesa.ch/dl/sam...

jclqu
la cave de Michel Chasseuil est comme le site d'un apothicaire. chaque centimètre carré ou centimètre cube est fait pour le stockage de bouteilles. Il y a donc des murs en bois dimensionnés aux cotes des caisses de vin.
ça fait chic, mais c'est une cave figée. Ce qui y est ne sera pas remplacé puisque rien ne sort de sa cave.
Donc c'est une visite assez déprimante, car je me suis demandé : "que fera-t-il quand un matin il verra qu'une bouteille, pleine à sa dernière visite, s'est brusquement évaporée" ?
Je suis allé rendre visite à Michel Chasseuil pour lui dire que sa cave doit être bue. mais il n'y a rien eu à faire. Il n'écoute personne sur ce sujet.

Il est vraiment difficile cautionner cette attitude de Chasseuil vis a vis du vin et de surcroit le fait que jayer lui ai permis d'acquerir des bouteilles dans le mesure ou il definit lui meme le vin comme un moment de plaisir et de partage. On parle d'un produit de consommation, de luxe éventuellement, mais en aucun d'un trophée d'exposition. Quel gâchis.

On peut penser que ses héritiers feront la vente du siècle après sa mort.
Il est fier d'avoir une bouteille à 50 000€ mais niveau droit de succession, le montant défiscalisé est vite atteint.

Pour fêter le retour du forum

Henri Jayer - Echezeaux 1989 : le bouchon s'effrite complètement à l'ouverture mais il indique bien le domaine et 1989. La robe est rubis clair avec des contours tuilés, le nez est surtout sur le sous-bois au départ puis après une demi-journée d'ouverture on trouve un beau mélange de kirsch, de confiture de fraise, de griotte et de notes tertiaires, champignon, truffe, feuilles mortes, terre, cuir, mais pas de rose ou de notes florales. Il fait peut-être un peu chaud, mais ce n'est pas étonnant vu le millésime. La bouche est grandiose, avec une texture de velours, des tannins quasi imperceptibles, un peu moins de tertiaire qu'au nez même si on sent bien le côté truffe et sous-bois et un peu plus de fruits, moins kirschés, plus frais et confiturés. A l'ouverture il manquait un peu d'acidité pour équilibrer le vin mais après une une longue aération et servi plus frais je lui trouve la fraîcheur qu'il lui manquait jusque là, même si bien sûr on n'est pas sur un style tendu et minéral. C'est un vin très facile et gourmand, qui glisse tout seul. La finale est très longue, sans être exceptionnelle non plus, sur les fruits rouges confiturés et à nouveau un peu plus de sous-bois. Pas le plus grand vin de ma vie (même si on en est pas très loin) mais peut-être la plus grande émotion. Un moment inoubliable pour un amateur de bourgogne comme moi.