Eh voilà ! Encore un titre bien nase! J'en ai plein comme ça en stock! (aaa)(aaa)
Tout ça pour vous parler un peu des Portes Ouvertes de Lalande-de-Pomerol qui se sont déroulées samedi dernier.
Après une matinée bien remplie en compagnie d'Alex du côté de Bourg s/Gironde où nous avons participé en tant que jury au Challenge International du Vin, nous retrouvons Daniel pour une virée du côté de Lalande-de-Pomerol. Le temps est au beau fixe. La température printanière et de nombreux Châteaux profitent de l'occasion pour nous faire découvrir leur production. Pour nous, cela va nous donner l'opportunité de goûter, quand ils seront proposés, quelques 2003 moins «côtés» et médiatiques que les voisins de Saint Emilion ou Pomerol. Nous nous contenterons de visiter 8 domaines. En une après-midi, cela reste tout de même correct.
Premier arrêt sur la commune de Néac au Château Chevrol Bel Air de la famille Pradier. Malheureusement, pas de 2003 proposé. Nous nous allons nous satisfaire du millésime 2000 et du 2001.
Le Château Chevrol Bel Air 2000 propose un nez très fruité et floral avec en plus quelques notes de pruneaux. En bouche, sur des arômes floraux, c'est gras et soyeux à la fois avec une amertume marquée en fin de bouche. Je trouve tout de même que cela manque de finesse. Heureusement, la finale gourmande à souhait rattrape un sentiment mitigé qui peut sembler mitigé mais que le rapport Q/P, somme toute très bon, satisfait pleinement.
9,15 euros.
Château Chevrol Bel Air 2001 quand à lui est beaucoup plus marqué par l'élevage avec au nez des notes boisés, fumées. En bouche, vivacité en attaque et belle fraîcheur. On retrouve le boisé avec des notes torréfiées cette fois. Le fruité est de la partie mais, le vin manque de corps et de matière et me semble un peu léger. La finale plutôt courte ne compense pas cette sensation mitigée. 9 euros.
Nous quittons Chevrol mais restons dans cette commune de Néac pour nous rendre au Château Haut-Surget, propriété de la famille Ollet-Fourreau et commençons la dégustation avec le
Château Fleur St Espérit 2002, en AOC Bordeaux. Et voilà la première bonne surprise du jour! Un vin au fruité explosif, gourmand à souhait, bien structuré, rond et velouté, frais, gouleyant et harmonieux. Un véritable vin plaisir et quasiment une plaisanterie au regard de son prix. Les premiers cartons changent de mains et prennent la direction du coffre de la voiture (bbb).
4 euros.
La suite nous calmera tout de même un peu.
Château Haut-Surget 2002 qui, en AOC Lalande de Pomerol, est une référence de la région présente sans grands défauts mais sans vraiment de charmes non plus. Il propose un volume intéressant, de l'amplitude, un léger manque de corps, un fruité agréable et une certaine élégance. Par contre, grosse amertume en finale.
10,06 euros.
Avec le Château Grand Moulinet 2002, nous passons en AOC Pomerol. Derrière un nez particulièrement boisé, le vin se montre faible en corps et volume. Le fruité est agréable mais ce boisé expansif et ce manque de matière me laissent de marbre.
16 euros.
Château Haut-Surget. La grande Sélection 2000 est en quelque sorte la micro-cuvée du domaine. Je retrouve au nez ce boisé imposant entrevu précédemment. En bouche, la matière est beaucoup plus présente. C'est charnu, un peu gras mais toujours ce boisé qui manque de discrétion. Ample, le vin manque peut être un peu de puissance toutefois mais cela favorise sans doute la sensation d'élégance qui se dégage.
14 euros.
Château Haut-Surget 2003 sera le dernier vin dégusté ici et notre premier 2003 du jour. D'emblée, le vin dégage une impression de fraîcheur sympathique. C'est fruité mais sans extravagance, boisé mais sans exubérance. Suivant une belle structure, quelques notes fumées et torréfiées caressent le palais et ce jusque en finale, moyenne mais bien construite.
Départ de Haut-Surget pour rejoindre le Château Belles-Graves, toujours sur la commune de Néac.
Le Château Belles-Graves 2000 démarre la (petite) série. Passé son nez floral, aérien, charmeur, ce 2000 présente une bouche harmonieuse, racée, fruité, expressive et très agréable à goûter. Belle élégance derrière une matière bien ample et chaleureuse qui conduisent à une finale toute en finesse. Très sympa.
12,9 euros.
Passons ensuite au Château Belles-Graves 2001 qui se montre moins franc, plus fermé que son aîné d'un an. Toujours aussi chaleureux, ample et frais, ce vin est plus court et manque un peu de matière pour concurrencer un 2000 fort prometteur. On en retient une élégance exquise et une belle et longue finale qui nous joue un registre de charme bien alléchant.
12,2 euros.
Il est temps maintenant de reprendre la route. Oh! Nous n'allons pas bien loin mais accédons toutefois à la commune de Pomerol. Le domaine qui nous accueille est Château Vieux-Rivière dont la production s'étend sur 3 AOC: Bx Sup, Pomerol et Lalande de Pomerol. Nous goûterons les 2 dernières avec
Le Château Vieux-Rivière 1999, en AOC Lalande-De-Pomerol. Un vin qui ne me laissera aucun souvenir hors cette sensation d'un vin léger, trop souple, accompagné d'un manque de maturité et d'une matière qui frôle l'absence. Pas ma tasse de thé du tout.
7,5 euros.
Ensuite, avec le Château La Crois Taillefer 1999, nous franchissons le Rubicon pour atteindre l'AOC Pomerol. Ahhhhh! Enfin je retrouve mes petites sensations de boisé intense (bbb). J'étais inquiet (aaa). Au nez et en bouche, même combat. La planche de bois est de retour! Sous le parquet en chêne, c'est charnu sans une grosse matière mais avec une amplitude et une fraîcheur bien en place. Finale assez longue et tout de même bien fruité.
18 euros.
Retour sur Lalande-de-Pomerol avec Château Vieux Rivière 98 et une première bouteille bouchonnée. Le problème c'est que celle ci est entamée aux ¾ !! Combien de personnes ont-elles eu droit à un vin foutu? Enfin, nouvelle bouteille et un Lalande qui montre de beaux arômes de fruits murs, sur un palais orienté vers une agréable sensation de finesse mais la faiblesse de puissance, de matière et une finale plutôt courte ne sont pas les gages d'un vieillissement réussi à moyen terme.
9,5 euros.
Nouveau départ et retour sur la commune de Néac. En fait, entre Vieux Rivière et le domaine Grand Ormeau (où nous nous dirigeons), seulement quelques petits km.
Le premier vin dégusté est un Lalande-de-Pomerol Domaine Grand Ormeau 2003 dont je retiens l'élégance du nez, l'amplitude et la fraîcheur en bouche avec des notes grillées, torréfiées. Belle concentration et un gras vraiment intéressant. Derrière le grillé assez diffus toutefois, l'arôme de cassis est imposant, bien présent. Un vin gourmand. La finale, très boisé, est longue et parfumée.
Ensuite, Domaine Grand Ormeau 2000 qui propose un nez fruité et floral (violette) mais aussi quelques notes de poivron vert et d'épice. Belle complexité. Par contre, la bouche se révèle creuse et un peu raide. Cependant, la puissance est correcte, les tannins soyeux et diffus. En finale, retour boisé assez envahissant.
Nous restons sur l'AOC Lalande-de-Pomerol avec Domaine Grand Ormeau 1999 et son nez légèrement fumé. En bouche, c'est maigre, un peu plat et sans envergure. Je ne retrouve ni finesse ni élégance. Un vin que je juge quelconque.
Le vin suivant est le «haut de gamme» de ce domaine dans cette AOC. Domaine Grand Ormeau La Fleur des Ormes 2001, avec un élevage de 6 mois en fût, représente l'archétype du bon produit que peut révéler cette AOC. Une matière pleine et de bonne tenue. De l'amplitude, de la rondeur, une belle expression fruité, de cerise et de myrtille. Un boisé présent mais diffus et bien intégré et une finale longue alliée à la persistance du fruit très agréable.
Je n'ai pas noté les prix mais de mémoire pour les Lalande-de-Pomerol, nous tournons aux alentours des 10 euros. Toutefois, la dégustation n'est pas terminée car ce domaine recèle une arme ultime. Un Pomerol de grande qualité qui répond au nom évocateur de Château La Truffe 2001. Quelle découverte! Un vin qui se montre ample, rond, gras, puissant mais tout en maîtrise, belle structure, équilibre superbe, boisé massif mais très élégant (assez rare pour être souligné) et fort gourmand. Les tannins sont serrés et se mettent en place rapidement, l'alcool discret participe à cette sensation harmonieuse d'un vin plein et bien travaillé. Du bel ouvrage que ce Pomerol!
De mémoire 15 euros
En quittant Grand Ormeau, nous nous demandons si nous ne venons pas de faire notre découverte du jour. Une gamme assez homogène et 2 cuvées «prestige» qui portent bien leur dénomination. A suivre de très très près.
Nous nous dirigeons désormais vers la fin de notre périple. La commune de lalande-de-Pomerol sera notre ultime étape. Le domaine suivant produit des vin régulièrement cités dans les dégustations du cru. Le domaine Clos de L'église se trouve à l'entrée du village (ou à sa sortie, tout dépend d'où l'on arrive (bbb)). Nous dégusterons plusieurs millésime. Autant le dire tout de suite, c'est une énorme déception qui vas nous attendre!
Les 3 millésimes se confondent en médiocrité. Clos de l'Eglise 2002, 2001, 2000 sont vraiment décevant. Le 2002 se présente avec une réduction sévère, une toute petite matière et une impression intense de maigreur. Le 2001, avec un boisé outrancier, est court, ennuyeux, sans âme et sans intérêt. Le 2000 quand à lui est maigre, plat, mou, sans envergure et sans puissance décelée. De plus, les vins sont relativement chers (environ 12/13 euros de mémoire) et ne justifient absolument pas ces tarifs. Alex dans la semaine goûtera le 98 qui restera dans cette lignée. Bon! Là , je ne vais pas me faire que des amis mais tant pis!
Le domaine suivant ne va certainement pas faire monter ma côte de popularité sur Lalande-de-Pomerol (aaa). Encore un domaine que je vais oublier aussi vite que je l'ai rencontré.
Château Castel de Viaud 2003 présente un nez sympa sur des fruits bien murs mais se trouve fortement déséquilibré par un alcool bien mal en place. Derrière cela, la matière est faible et le vin se révèle maigre, très maigre.
Château Castel de Viaud 2001 quand à lui montre de grosses notes de réduction tant au nez qu'en bouche. Passons!
6,7 euros.
Château Castel de Viaud 2002 termine (enfin) cette dégustation. A noter qu'il s'agit de la cuvée «prestige» car vieillie en fût de chêne. Eh ben! C'est pas gagné! Hormis un nez de poivron qui est la sensation la plus marquante de ce vin, c'est maigre, peu persistant, creux, manquant d'amplitude et de matière et c'est même très court en finale.
9,3 euros.
Il est bien entendu que les commentaires sur ces deux derniers domaines (décevant pour moi) me sont personnels.
Avec mes compagnons d'infortune (aaa), nous ne souhaitons pas rester sur deux déceptions et tentons à nouveau un domaine qui, là encore, à «pignon sur rue» pour le cru Lalande-de-Pomerol. A savoir le Château De Bel Air. Nous restons donc sur la commune de Lalande.
Château De Bel Air 2003 me revigore quasi entièrement. Un nez légèrement grillé, torréfié mais terriblement élégant. Belle fraîcheur en bouche où l'on retrouve ce boisé bien intégré. Une matière ample, bien structurée et gourmande à souhait s'achève élégamment sur une finale fumée mais en finesse et d'une longueur avenante.
9,55 euros en primeur.
Château De Bel Air 2002 quand à lui propose un nez puissant sur les fruits rouges, encore une fois légèrement grillé. En bouche, c'est un peu plus fluet, doucement dilué mais avec une structure correcte et une amplitude qui, bien que moyenne, reste acceptable. Cela reste tout de même en dessous de la moyenne.
Ensuite, Château De Bel Air 2000 offre un nez à la complexité sympa. Les fruits murs, des notes grillées douces, un peu de poivron et du cassis à volonté. En bouche, l'attaque est vive, nerveuse et la puissance a du répondant. Très belle matière, belle amplitude, sensation séduisante de gras et de rondeur. Mais, le hic intervient en milieu de bouche car le vin me donne l'impression de s'effondrer tel un château de cartes !! Un peu de vide en bouche, et reste la sensation d'un vin court en finale. Dommage.
17 euros.
Château De Bel Air Cuvée Ines 2001. La grande cuvée du domaine avec ce vin au nez charmeur, fumée et tendrement fruité. En bouche, des tannins soyeux, fermes et onctueux, une sensation grasse et ronde, un boisé imposant mais harmonieux, un fruité bien présent, un volume tout en dentelle mais avec une matière très légèrement déficiente. C'est tout de même une cuvée bien réussi. Un vin qui reste élégant d'un bout à l'autre.
18,5 euros.
Il est temps de quitter Lalande-de-Pomerol. Méritant le repos du guerrier, une dernière halte chez Daniel nous donnera l'occasion de prendre ensemble un dernier café avant de prendre congé. Rendez-vous est donné pour les Portes Ouvertes de Saint Emilion. Elles se déroule ce dimanche 2 mai. Environ 80 Châteaux à découvrir. J'en ai coché quelques uns! A suivre donc.....(bbb)
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