Je suppose que bon nombre d'entre vous a reçu cette promo de Châteauonline. Vous voyez que je ne suis pas le seul à  penser que les Bordeaux peuvent être stéréotypés! (aaa)

"Objection : Le Haut-Médoc 2002 par ChateauOnline

En créant notre vin, nous avons réalisé un vieux rêve. Nous sommes fiers de vous présenter notre cuvée "Objection", Haut-Médoc 2002 d'un style unique et à  contre-courant, 100% Merlot Vieilles Vignes, série limitée de 500 caisses réalisée avec notre ami François Theil, propriétaire des châteaux Poujeaux et Arnauld. Et ce, en toute modestie, même si nous en sommes très très fiers.

Fruit d'une collaboration débutée dès les vendanges 2002, Objection est un pied de nez aux idées reçues et aux Bordeaux stéréotypés : un Haut-Médoc 100 % Merlot vinifié à  partir de vieilles vignes de 40 ans, dans une région où le Cabernet-Sauvignon règne en maître absolu. Deux des meilleures parcelles du Château Arnauld, Cru Bourgeois du Haut-Médoc, "Le Mayne" et "Le Coulomet", ont été choisies pour leur situation en bordure de l'appellation Margaux, et car les raisins y étaient beaux et parfaitement mûrs en 2002.

Notre but, dès le départ, était de vous offrir un vin alliant plaisir, fruit et finesse, sans qu'il soit nécessaire de le faire patienter en cave de longues années. Pour atteindre cet objectif, un travail acharné de suivi du vin a été nécessaire, poussant parfois même notre équipe à  prendre des décisions à  contre-courant de ce qui se fait habituellement dans le Médoc, comme par exemple en limitant l'élevage en barriques neuves à  20% de la totalité du volume. Le reste a été élevé en cuves pour ne pas masquer le fruit gourmand et la fraîcheur du vin. Le résultat plaira sans aucun doute aux amateurs de grands Bordeaux, foi de Sommelier et de Viticulteur ! "


Il a l'air pas mal, ce "petit" Bordeaux! Dans l'esprit, en tout cas!

Olif

..et le prix?

(jjj)

11 euros la bouteille, à  commander par 6.

Olif,

Qu'est-ce que ça fait du bien de lire ça...

Et une leçon à  retenir: surtout n'achetez pas de Château Arnauld 2002 (Cru bourgeois quand-même!)(aaa)

Notre but, dès le départ, était de vous offrir un vin alliant plaisir, fruit et finesse, sans qu'il soit nécessaire de le faire patienter en cave de longues années. Pour atteindre cet objectif, un travail acharné de suivi du vin a été nécessaire, poussant parfois même notre équipe à  prendre des décisions à  contre-courant de ce qui se fait habituellement dans le Médoc...

Il y a donc des grands Bordeaux qu'il n'est pas nécessaire d'attendre de longues années... Mais il semble que cela demande quand-même un travail acharné de suivi...(jjj)
Et à  11 EUR la bouteille, pour un vin prêt à  boire, c'est presque aussi bon marché que dans le Languedoc!! (aaa)

Cordialement,
Phil.

Message edité (12-09-2004 00:09)

Olif,

je trouve pour ma part naà¯f de croire à  la sincèrité de la démarche. Cen'est que du business pour nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

Fuir la mode, c'est aussi être victime de la mode.

Personnellement, derrière ce message, je sens plus le marketing que l'authenticité d'une démarche et je me méfie beaucoup des journalistes et des sommeliers qui s'improvisent oenologues. Ils sont d'ailleurs très sournois en nous laissant croire que la cuve est plus appropriée au merlot que la barrique. On fait une confusion entre 20% de barriques neuves et 805 de barrique susagées, et 20% de barriques...neuves et le reste en cuve, ce qui est le cas de ce vin !

Je me demande franchement comment un vin élevé à  80% en cuve peut "sans aucun doute plaire aux amateurs de grands Bordeaux". En clair, c'est un vin fruité, fin, frais, gourmand et de petite garde: je ne sais pas si ce sont des qualificatifs que recherchent les amateurs de grands Bordeaux mais pour l'instant je reste très sceptique.

Vous remarquerez par ailleurs que les superlatifs sont nombeux mais que le vin n'est pas décrit.

Franchement, quand on lit ce mail, on se demande comment, après cette révolution, des gens osent encore faire du vin dans le médoc.

Reste à  goûter ce vin, je pense qu'Olif, qui nous fait une crise de claret depuis quelques temps, s'en chargera volontiers (aaa).

cordialement

Yves Zermatten

Yves,

Personne n'a dit (en tout cas pas moi) que je croyais à  la sincérité de la démarche, la philantropie de Chateauonline me laisse sceptique. Par contre, elle n'est pas inintéressante dans l'esprit (c'est uniquement ce que j'ai dit!).

Quand la mode est nulle, il vaut mieux avoir le courage de la fuir (le barriquage brûlé systématique, par exemple)! Prendre systématiquement le parti d'être anti-mode peut par contre devenir une mode et ce n'est pas ce que je cherche à  faire.

Ce que je constate, c'est qu'il y a fort peu de vignerons bordelais qui se "lâchent" en faisant leur vin, emprisonné dans un classicisme, pour ne pas dire un académisme figé, aggrippé au sacro-saint classement de 1855. Ils ont un peu besoin de se faire secouer, les Bordelais!(aaa)

Je n'ai pour l'instant fait que m'interroger! M'interroger sur la raison qui fait que chez certains cavistes (j'en connais au moins deux!), Bordeaux est totalement absent (ou presque) de leur carte. ça interpelle, quand même non? Car ils ne sont probablement pas les seuls! C'est certain, ces deux-là  privilégient plus le bio et/ou les vins "nature" (qui ne sont pas pour autant de petite garde à  mon avis), vins auxquels j'adhère de plus en plus parce que je les trouve "vrais". Ceci n'engage que moi mais de nombreux amateurs se tournent également vers ce type de vins. Et bien à  mon avis, Bordeaux commet une erreur de négliger cet aspect des choses, trop occupée à  vouloir concurrencer la standardisation des vins du Nouveau-Monde et plaire aux amateurs américains. Tu me diras, la Bourgogne n'est également que fort peu représentée chez ces cavistes-là , mais pas tout à  fait pour les mêmes raisons!

Alors non, on ne me fera pas prendre des vessies pour des lanternes, et alors oui, il n'est pas exclu que je le goûte, ce Bordeaux tout fruit! Je suis au moins certain de ne pas y trouver de goût de barrique brûlée!

Olif

Olif,

j'ai pris note de toutes tes explications: je n'aurais qu'un mot : attention à  ne pas sombrer dans un manichéisme caricatural où on part en croisade contre le bois neuf! je rappelle que Sociando-Mallet - comme la plupart de grands crus - c'est quand même 100% bois neuf. Ca ne se sent pas et ça ne semble déranger personne.

Samedi, je ne m'assieds pas à  côté de toi ! (aaa)

amicalement

Yves

Sociando, c'est peut-être 100% de barriques neuves mais jamais de bois brûlé! J'arrête, vous allez dire que je fais une fixation!(aaa)

J'ai déjà  bu des vins majoritairement bois neuf sans que le boisé ne soit perceptible au niveau des arômes (même en Jura!). Juste équilibre entre la matière, le fruit et le bois qui vient nourrir l'ensemble! Du grand art!

Boiser systématiquement ses vins parce que cela se fait comme ça chez les voisins, même si on n'a pas la matière, c'est lamentable!

Moi, je veux bien m'asseoir à  côté de toi samedi. Faut qu'on cause! (aaa)

Olif

Je suis d'accord avec toi sur les excès de bois toasté, par avec cette croisade contre la barrique en général.

Franchement, je préfère qu'on en parle dimanche ! (aaa)

Yves

"Ce que je constate, c'est qu'il y a fort peu de vignerons bordelais qui se "lâchent" en faisant leur vin, emprisonné dans un classicisme, pour ne pas dire un académisme figé, aggrippé au sacro-saint classement de 1855. Ils ont un peu besoin de se faire secouer, les Bordelais!

Nous savons tous ici que tu es plein de bonne volonté, Olif, mais rempli de préjugés (pas tous injustifiés mais pas toujours fondés) concernant le Bordelais!

Il va falloir maintenant que tu révises sérieusement tes classiques!

Ce sera avec plaisir que je te donnerai d'éventuels cours du soir!

Luc

(aaa)(aaa)(aaa)

Mais, ce sera avec grand plaisir, Luc!

Euh! le classement de 1855, je le connais déjà , c'était au programme de maternelle! (aaa)

Olif