Château Cordet - Margaux - 1990
Cette bouteille vient d'un lot de vieux Bordeaux acheté aux enchères fin 2022. Je n'avais jamais entendu parler de ce château mais, après recherche, j'ai eu un a priori positif, de par la réputation de JL Vonderheyden qui a dû vinifier ce vin à l'époque. Et puis 1990, c'est quand-même quelque chose à Bordeaux. C'est la première année où j'ai acheté des primeurs...
Ce vin ne titre que 12.5° pour une année qu'on qualifiait de solaire à l'époque.
La bouteille a été ouverte début Avril, 3h avant dégustation.
Le bouchon est propre sous la capsule. Du coup, je ne me méfie pas et il se casse à 1 cm de la base. Il est imbibé à moitié.
En le versant, je déchante un peu car la couleur est claire et bien évoluée, plutôt acajou (sur la photo, il paraît plus rouge qu'il n'était). Je me dis qu'il est déjà parti rejoindre son créateur.
Le 1°nez est parfumé, délicat, évolué, bien entendu. On est dans un sous-bois mais il y a une touche florale et acidulée indéfinissable.
A l'agitation, c'est bien différent, plus intense, plus puissant et grillé, charbon de bois, viande fumée, barbecue.
La bouche apporte une sensation étonnante pour un Bordeaux. C'est très fondu, assez fluide, plutôt léger mais avec une bonne acidité et du volume qu'on ressent peu à peu. Les arômes évoquent l'évolution mais avec encore de la fraîcheur, de la cerise à l'eau de vie mêlée à du brûlé. La fin de bouche est franche et nette. Belle persistance mentholée sur le zan.
C'est un ensemble original qui évoquerait presque plus la Bourgogne que Bordeaux par son toucher et ses arômes et même sa couleur. Il paraît assez évolué pour l'année mais il a encore des choses à raconter. Sa tenue en bouche est très bonne, après un premier abord léger. Il passe très bien à table.
C'est un des Bordeaux les plus inattendus que j'ai bus.
Patrice