Quelle discipline sur les CR, pour un groupe qui disait en poster peu !
Pour commencer, grand merci à Alain et Olivier pour l’invitation, à Hoang Dang pour l’organisation de la dégustation, et ça m’a fait plaisir de revoir des têtes croisées à droite et à gauche, et d’en découvrir de nouvelles.
Sensations de dégustation plutôt moyennes ce soir-là malgré tout en ce qui me concerne, avec, au-delà des bouteilles clairement défectueuses, plusieurs vins qui m’ont semblé un peu en dedans. Cela dit, plusieurs très beaux moments, et quelques surprises à la découverte des étiquettes qui font le sel de dégustations comme celle-là…
Hop, le CR.
Vin n°1
Le nez est joli, mais plutôt discret et relativement simple, frais, sur la pomme verte, une touche de fruits secs, relativement peu évolué.
La bouche est moyennement intense, elle présente une acidité assez basse, mais elle est relativement longue, avec une belle finale sur la noisette.
Agréable, mais un certain manque de vivacité et de puissance à mon goût.
Assez bien +
Verdict :
Champagne Perrier-Jouët Grand Brut 1998
Vin n°2
La robe est dorée, brillante.
Le nez, assez évolué, évoque le pain d’épices, la résine de pin, le pétrole.
La bouche est droite, avec une belle matière, assez longue, elle rappelle également le pain d’épices en finale.
Bon vin, mais dont l’aromatique est un poil évoluée à mon goût. Le riesling est assez clairement identifiable.
Bien -
C'était un
Domaine Weinbach, Clos des Capucins, Riesling Grand Cru Schlossberg 1996
La robe du
vin n°3 est résolument ambrée, très belle mais un peu inquiétante.
Le nez est assez baroque, sur l’encaustique, les fruits jaunes très mûrs, les fruits exotiques confits. L’alcool ressort assez nettement (le vin est toutefois peut-être servi quelques degrés trop chaud). L’impression qui reste dominante olfactivement est celle du parquet juste ciré.
La bouche est très puissante, avec un vin gras, marqué par une amertume importante, et une sucrosité qui commence à se fondre. Une bouche imposante, à l’aromatique un peu brouillonne, mais qui possède un certain charme.
Un vin extrême, compliqué. L’aromatique, l’amertume, l’alcool amènent à Savennières.
Assez bien + / Bien –
Réponse :
Nicolas Joly, Savennières Coulée de Serrant (cuvée moelleux), 1995
On revient à une robe beaucoup plus claire avec le
vin n°4.
Le nez part clairement sur le bourgeon de cassis, quelques notes grillées (plus discrètes), les fruits rouges (framboise). Ce nez possède un caractère végétal, frais, agréable.
La matière est fine, assez ciselée, mais présente une longueur moyenne. Le sauvignon est reconnaissable, avec une pointe d’élevage (j’étais parti sur une cuvée de Mellot)
Bien
Résultat :
Henri Bourgeois, Sancerre ‘Jadis’, 2000
Vin n°5
Robe très foncée, ambrée.
Le nez n’est pas net, miel, pomme blette etc. Bouche à l’avenant. Clairement défectueux, assez sévèrement oxydé.
NN
Pas de bol, c’était un
Chablis Grand Cru Les Clos 1997 de Vincent Dauvissat.
Vin n°6
Je n’ai pas le temps de goûter le vin suivant qu’on annonce derechef une große catastrophe : l’échantillon suivant ne se présente pas mieux.
NN
Re-pas de bol, c’était un
Chablis Grand Cru Les Preuses, cette fois-ci, toujours 1997, toujours de
Vincent Dauvissat.
Vin n°7
Sous une robe ambrée, perce un nez sévèrement oxydé.
NN
Et hop, on y retourne. Cette fois, c’était un
Meursault 1er cru les Perrières 1997 de Vincent Girardin. Ca commence à faire beaucoup, là.
Vin n°8
Arrive un vin à la robe bien moins soutenue, par ailleurs moins brillante.
Le nez est une libération : enfin de la pureté, de l’harmonie, du charme. Le vin délivre des notes grillées, il est intense, des notes d’agrumes (pamplemousse), de fleurs blanches percent à l’aération. Très beau.
La bouche est nette, précisé, portée par une trame acide façon laser, qui conduit jusqu’à une finale pure en même temps que longue, marquée là aussi par des notes grillées.
Quand la gourmandise rejoint l’élégance…
Très bien (+)
Coche-Dury a encore frappé, avec un
Meursault 2004.
Vin n°9
La robe est nettement plus rouge.
-
Le nez se développe sur une base de fruits rouges, frais, assez simple (framboise, groseille, vaguement cassis), mais il semble également un peu perturbé, agressif, avec des notes « piquantes », de caoutchouc brûlé. Pas super engageant.
La bouche est plus cohérente, avec une matière correcte, « juteuse », et une finale épicée, agréable.
Bien (pour la bouche – nettementmoins pour le nez)
C’était un
Domaine Gauby, Côtes du Roussillon Vieilles Vignes, 2007. Va falloir nous soigner ce vilain nez, jeune homme.
La robe du
vin n°10 est plus évoluée, un peu plus claire aussi, elle commence à tuiler sur le disque.
Le nez est complexe, envoûtant. Il évoque la prune, la cerise, l’orange sanguine, le cuir, le poivre noir, et un côté iodé, maritime. J’adore.
La bouche me semble un tout petit peu en retrait par rapport à ce formidable nez. Elle est tendre, avec une belle matière, des tannins fondus, enrobés, et une (très légère) sensation de sucrosité. Très gourmande, elle sait malgré tout rester fraîche.
Très bien++
Une fois de plus, je suis sous le charme de la
Grange des Pères 2005.
PS spéciale dédicace à Laurent L. aka chinbourg : toujours pas de trace d’alcool en vue
PSbis bravo à podyak, qui reconnaît la Grange sans jamais en avoir bu !
Les CR de dégust ne sont pas toujours à côté de la plaque, y compris sur les descripteurs aromatiques…
Arrive alors un trio de vins. Le point commun semble assez rapidement être le pinot noir, mais on est sur trois expressions radicalement différentes.
On change de registre avec le
vin n°11, qui se présente sous une robe plus diaphane.
Le nez est très joli, net, très frais, sur la cerise, la groseille, avec un je-ne-sais-quoi de végétal frais, et quelques notes épicées (poivre).
La bouche présente une légère astringeance en attaque, puis le milieu de bouche se fait plus fluet, avant de s’épanouir dans une longue finale, sur les fruits rouges. Très belle impression en bouche, où le vin décolle littéralement en milieu de bouche. C’est loin d’être parfait (tannins saillants, perceptibles surtout en attaque), la matière est moyennement intense, mais le vin possède beaucoup de charme, et une très belle longueur. J’aime.
Très bien
Bouchard Père et fils, Beaune 1er cru Grèves 'Vigne de l'enfant Jésus', 2004. Comme quoi, 2004, des fois…
Vin n°12
La robe est plus foncée, plus évoluée aussi.
Le nez ne me semble pas tout à fait net, avec une légère impression de bouchon (mais je suis à peu près le seul à l’évoquer, donc bon…). Peu de plaisir en tout cas avec ce nez qui évoque le vieux bois, la ronce, le cuir, et un peu de fruits noirs (discret) en arrière-plan.
La bouche est correcte, mais offre également peu de plaisir, elle paraît ténébreuse, maussade, elle ne présente pas de défaut de structure criant, mais son aromatique ingrate ne lui permet pas de briller.
Assez bien-
Domaine Guy Castagnier, Latricières Chambertin 1988
Vin n°13
La robe est plus foncée que les deux vins précédents.
Le nez possède un côté « confiserie » marqué, il évoque de prime abord la barbe à papa, la noix de coco. Les notes fruitées, sur la cerise, me paraissent plus discrètes.
La bouche est plus fruitée, mais on retrouve un côté sucre candi en finale, assez surprenant.
C’est bon, assez gourmand, mais ce n’est pas mon style.
Bien-
Grosse surprise à la découverte de l’étiquette, puisque c’est d’un
Clos de Tart 2001 dont il est question. Eh ben…
Vin n°14
Le vin suivant présente une robe (beaucoup) plus évoluée.
Le nez est assez ingrat, sur le vieux bois, le champignon, le tabac froid.
En bouche, il me séduit beaucoup plus, grâce à une belle fraîcheur, un côté mentholé. Les tannins sont bien entendus très fondus, voire imperceptibles, et l’aromatique très évoluée, mais je trouve encore pas mal de plaisir dans ce vin.
Bien
Verdict :
Pomerol, château Gazin, 1979 (je le voyais en rive gauche, celui-là…)
Vin n°15
Le nez du vin suivant est plus lourd, terreux, notes de sous-bois, avec un fruit là aussi presque absent.
La bouche est plus massive, avec une plus grosse matière, plus dense, mais aussi moins expressive. Il s’agit là aussi d’un vin évolué, mais qui ne possède pas la fraîcheur du précédent.
Assez bien (+)
Château Angelus, Saint-Emilion 1986
On attaque un trio (plus ou moins) sucré.
Vin n°16
Robe or pâle assez claire, brillante, à reflets verts.
Le nez est très frais, sur des notes de résine de pin, de menthol, d’anis, dont la fraîcheur fait écho à un côté exotique séduisant (mangue). Très beau nez, complexe.
La bouche est acidulée, fraîche, salivante, légère, pimpante. La longueur est moyenne, mais la finale est nette et aérienne.
Miam.
Très bien (+)
Weingut Karl Erbes, Ürziger Würzgarten Auslese***, 1995. Bravo... Un rapport qualité prix à se rouler par terre, par ailleurs.
Vin n°17
La robe est beaucoup plus soutenue.
Le nez est très confit, sur les fruits exotiques, le caramel.
En bouche, grosse liqueur, et un vrai déficit de fraîcheur à mon goût.
Il n’a sans doute pas été servi par l’effet de séquence, passant derrière le rafraîchissant Mosellan. Beaucoup moins mon style, en tout cas.
Assez bien +
Verdict :
Patrick Baudouin, Coteaux du Layon 'Maria Juby' 2003. Sans doute desservi par le millésime, par ailleurs, car j’aime habituellement ce qu’il fait.
Vin n°18
Le vin suivant possède une robe couleur brou de noix, et une texture très visqueuse.
Le nez porte sur la noix, le café, le pruneau, des notes torréfiées. Agréable, sans plus.
La bouche est bien entendu massive, le vin tapisse la bouche de manière implacable. Les arômes sont conformes à ceux ressentis au nez. C'est bien fait, mais pas trop mon style non plus, je n’ai jamais accroché vraiment aux PX.
Assez bien +
Résultat :
Bodega Toro Albala, Montilla-Moriles Don PX Reserva 1979
Mon trio de la soirée : Meursault 2004 Coche-Dury / Grange des Pères 2005 / Karl Erbes Ürziger Würzgarten Auslese*** 1995
Merci à tous !
Mathieu