La Syrah a quitté son Isère natale pour s’étendre jusqu’aux ports de la Méditerranée et de là est partie jusqu’au Nouveaux Mondes. Il paraît qu’on en retrouve aussi en Alsace !
Du Riesling, du Gewurzt et du Chenin en Languedoc ? Bah oui y’en a…
Et du Chardonnay à Saint-Emilion ?
Des cépages Italiens et Espagnols sont autorisés en France.
Le Grenache n’était absolument pas planté en France il y a 200 ans. Mais qu’est-ce que c’est que ce bazar ?
On recherche de nouveaux goûts ?
Pourquoi tenter de reproduire ce qui existe déjà ailleurs ? Des vins avec des propriétés particulières ?
Idem ! De l’impact médiatique ?
Il y a sûrement d’autres façons de faire qui pourraient en avoir autant !
13% d’alcool dans le Languedoc ? C’est possible !
Des raisins mûrs en altitude ? Possible aussi !
Et si la seule réponse valable était déjà là, sous nos yeux depuis des centaines d’années ?
Avant le Phylloxera, il y avait plus de 6000 cépages plantés en Europe (aujourd’hui d’après wiki seuls 210 autorisés en France). La maladie puis les recherches de rendement accompagnés par la rigidité des cahiers des charges des AOC les ont réduits à peau de chagrin : pas assez qualitatifs dans ces conditions de production.
Aujourd’hui les cépages restants deviennent trop qualitatifs pour leurs conditions de culture avec de faibles rendements. Les degrés d’alcool s’envolent avec les risques climatiques et autres.
Pourtant, à chaque endroit il existait des cépages locaux qui s’étaient adaptés aux conditions météo et aux sols durant des centaines d’année, des cépages capables de faire des vins qualitatifs avec les méthodes culturales actuelles.
Pas besoin de lorgner vers les régions exotiques que peuvent être l’Alsace, le Bordelais ou la Loire, regardons plutôt la petite parcelle du vieux d’à côté qui fait sa piquette pour voir si il n’aurait pas de l’or sous ses sécateurs !
Bien sûr c’est plus compliqué et cela demande du temps, mais c’est d’une richesse énorme, un héritage malheureusement mortel, nos racines mêlées à celles de la vigne !
Voilà, aujourd’hui j’ai envie de crier : "Halte aux trasferts, favorisons les cépages locaux !"
Pour revenir au sujet de fond, souvenir de José Vouillamoz expliquant
au VDEWS
comment les cépages tels que nous les connaissons sont issus de quelques bases génétiques communes et donc de sélections afin de profiter des différences capacités productives, gustatives, de résistances aux maladies ou au climat.
A ce titre, la préservation des cépages anciens est un combat pour l'avenir, en particulier à l'époque où le réchauffement climatique fait bouger les lignes et où certaines particularités comme les maturités tardives ou le fait de produire peu d'alcool pourrait devenir des solutions face aux défis à venir.
Je suis content que ce fil ait été donné une nouvelle vie. C’est un sujet fort intéressant, comme tout ce qui touche à l’histoire (et l'avenir) de la vigne et à la mondialisation du vin.
Cette expansion de quelques cépages à la mode est un gros risque pour la viticulture.
Il y a l’uniformisation des goûts qui devrait faire bondir tous les passionnés.
Il y a la perte de diversité génétique et ses conséquences (risques de maladies, difficultés d’adaptation aux changements climatiques qui se profilent).
Les cépages du futur dont il est question dans le lien d’Oliv sur le VDEWS (très intéressant) restent à découvrir. Comme il l’a relaté, ils peuvent découler d’hybridations ou d’OGM s’il le faut… Des cépages de laboratoires…
Ou bien ces cépages prometteurs existent déjà mais menacent de disparaître.
On en a parlé récemment sur LPV, la Bourgogne n’est pas la région de deux cépages mais d’un grand nombre. Si besoin était, il est certain que ces cépages secondaires sauraient venir compléter, renforcer voir remplacer le Pinot et le Chardonnay.