Fucking or not fucking Merlot ? That is the question !
Bon, pour ce que j’y connais en Merlot, ne vous attendez pas à une thèse…

 Lucy Margaux - Anton Von Klopper - Australie - Merlot 2020

Robe sombre, brillante.
Nez discret à l’ouverture, puis s’ouvre sur les petits fruits rouges.

C’est un vin frais, croquant, avec de la tension, des épices. Je ne peux pas dire que ça ne ressemble pas à un Merlot, je n’en bois presque jamais en mono cépage. En revanche ce que je peux dire c’est que c’est un fucking Merlot dans le bon sens du terme. Il y a une énergie dans ce vin, une fraîcheur, mais aussi un fond pas simpliste, on ne s’en lasse pas. C’est vraiment très bon et ça change de l’image peut être un peu datée des vins Australiens riches, confiturés et boisés.

Plusieurs surprises sur ce vin : l'acidité affirmée, je m'y attendais un peu mais pas à ce niveau, ce n'est pas vraiment un vin "infusion" en tout cas pas autant que ce à quoi je m'attendais, il y a de la matière et enfin ce n'est absolument pas un vin de ou pour punk contrairement à ce que l'étiquette pouvait laisser craindre 

 

Le retour du Merlot, mais il n'est pas venu seul ... 

 Lucy Margaux - Anton Von Klopper - Australie - Vin rouge 2020

Assemblage 40 % Merlot, 40 % Syrah, 20 % Pinot noir.

Robe sombre, brillante.
Aromatique ouverte, expressive sur les fruits noirs murs, des notes florales.

Un léger perlant qui se dissipe assez facilement, puis vient une matière mure, ronde, avec un léger côté grassouillet / sucres résiduels, ça manque clairement de pureté et de droiture, la finale dans la continuité est assez brouillonne. C'est quand même sympa et très buvable, mais on trouve facilement mieux et tout aussi original dans cette gamme de prix je pense. Une particularité intéressante toutefois : le faible titre en alcool (12,5 °) pour un vin avec une matière mure et relativement dense ce n'est pas si fréquent.

A j+1 l’aération ne lui a pas trop réussi, plus de gaz mais la finale brouillonne a pris un goût de mulot, pas terrible du coup …

Typiquement le vin que les allergiques au style "nature" adoreront détester.

 

 Lucy Margaux - Anton Von Klopper - Australie - Noir de Florette 2020

À chaque nouvelle cuvée dégustée j’ai l’impression de descendre d’un étage, à ce rythme je vais finir à la cave … Avec celle-ci on navigue du pas terrible au jour 1 au vraiment pas bon à j+1.

À l’ouverture on est sur un pinot nature mal finit, des bulles, du sucre résiduel, une finale brouillonne, au delà du fruit mal définit, difficile de lui trouver des qualités, après un verre partagé avec un ami pour goûter je me dis que ce sera peut être mieux le lendemain, grave erreur … Enfin pas d’avoir rangé la bouteille, on avait déjà dépassé la dose recommandée par l’OMS, plutôt d’avoir espéré une embellie…

A j+1 la souris a fait son apparition et c’est devenu imbuvable, beurk, direction l’évier…

 

Les faux époux Turenge se seraient-ils reconvertis dans le conseil aux vignerons australiens? 

Vinification à la truelle, bouteille flinguée par le transport, allergie récente aux rongeurs, peut être un peu de tout ça  … C’est le problème avec les vins natures, parfois on gagne, parfois on perd, il faut accepter les déconvenues si on veut faire des découvertes.

Anecdote amusante, je tombe il y a peu sur cellar tracker sur des commentaires d’amateurs canadiens qui rapportent que leurs bouteilles de Mont de milieu 2018 de De Moor sont totalement flinguées. Du coup j’en ai ouvert une pour voir, elle était au top …

Probablement le vin du domaine le plus "net" dégusté à date, ce qui ne veut pas dire pour autant qu’il plaira à tout le monde …

 Lucy Margaux - Anton Von Klopper - Australie - Picadilly Chardonnay 2020

Une robe claire, brillante, un peu de dépôt au fond de la bouteille, pas de filtration je pense.
Une aromatique très fraîche, sur le végétal, l’herbe coupée à l’ouverture, pas hyper sexy, puis après une bonne aération les fruits blancs et les zestes d’agrumes, c’est bien plus agréable.

Une attaque hyper tendue avec une acidité laser, puis le vin s’élargit sur une petite rondeur (mais suffisante pour éviter la sensation de détartrage). La finale est saline et salivante sur une légère amertume. J’ai apprécié même si ce n’est pas le style de vin que je recherche, j’aurais préféré plus de matière pour enrober cette acidité. Je pense qu’il y a un déficit de maturité qui donne cet équilibre un peu précaire. 

 



 

Laurent, la description que tu fais des vins d'Anton va bien avec le personnage.
J'ai eu la chance de le rencontrer en 2011, alors que j'apprenais à vinifier en Australie.
C'est un poète, philosophe, expérimentateur...il vit dans une baraque qui tient de la roulotte d'artiste itinérant
Il cherche...parfois il trouve et on peut dire que c'est génial. Parfois, ça reste brouillon.
Plus maîtrisé, essaie de trouver les vins de Tom Shobbrook, notamment son remarquable Giallo (Sauvignon sur peaux)...

Caramba !
Zapata

Effectivement, c’est parfois brouillon c’est le moins qu’on puisse dire  Dans le coin j’ai préféré les vins de Brendon Keys, bien plus réguliers