J'essaierai à l'occasion de donner des infos complémentaires sur Dominio del Plata et de publier un CR...
S'agissant de la stratégie à deux pointes (traduisons-le comme ça), effectivement je ne pense pas trop me mouiller en confirmant que Catena Zapata, comme souvent, a joué les précurseurs. Pour faire très vite avec l'histoire actuelle du vin en Argentine, il faut parler de Don Raúl de la Mota, le père spirituel de tous les oenologes argentins, et puis de Nicolas Catena. Avec ces deux-là, on tient un gros morceau de la culture vitivinicole argentine! Ils ont introduit tant de nouveautés!
Maintenant sur cette stratégie double, Catena Zapata va jusqu'à produire des vins exclusifs pour le marché intérieur, y compris dans le haut de gamme (DV, Angelica, Estiba Reservada). La plupart des autres bodegas se contentent (aient) de penser leurs gammes avec logique, en vinifiant le bas de gamme pour le marché local (souvent des vins moins riches, moins gonflés, plus pensés pour la table que pour le concours et évidemment au coût de production plus doux pour un prix de vente plus compétitif) et le haut de gamme pour export. Cela pour les domaines les plus équilibrés, puisque l'on trouve aussi des spécialistes pour l'une ou l'autre des ces niches: Lopez, par exemple, reste à fond dans la vieille ligne (pas si mal d'ailleurs) traditionnelle, et à l'autre bout de la chaîne on trouve des bodegas, souvent "boutique", qui ne jurent que par l'export.
Tout ceci est en train de changer: le vin est à la mode en Argentine, l'oenologie est une activité branchée, et on commence à voir des bodegas se lancer dans le vin "d'auteur" (mouafafaf) pas donnés qui lorgnent autant sur le marché local que sur l'export. Pas étonnant: avec l'inflation, les prix grimpent et la compétitivité à l'international souffre.
Finca la Anita était jusqu'à présent un cas à part, avec des vins (un peu) reconnus à l'international mais sans pour autant être des vins de garage, avec une façon de faire le vin très proche de Raul de la Mota d'ailleurs. Là je pense qu'ils vont sans doute moderniser avec Susana Balbo, mais je gage que le style du bon vieux cuarto de milla restera le même... Cela dit le choix n'est peut-être pas idiot: Susana B est très tendance, mais je n'ai pas le sentiment qu'elle fasse des vins trop caricaturaux.