Argentine

Très beau nez complexe et fondu mélant une pointe d'acidité volatile, fruits noirs, alcool, figue fraîche, poivre noir, myrtille mi-flétrie avec des notes un peu empyreumatiques. Avec l'aération le profil se rajeunit grâce à  l'adjonction de fruits rouges. En bouche le vin est très tannique, l'extrait sec se fait immédiatement sentir, avec une forme en bouche un peu linéaire. On a l'impression d'un géant musculeux ligoté, à  l'étroit.
C'est toutefois excellent, avec un potentiel d'évolution encore conséquent. A l'aveugle et sur la base du nez je serais partis je pense sur Chateauneuf, dans le style de Pegau (le 2000).

Ce vin est un assemblage de Merlot, Cabernet sauvignon et Malbec, la propriété est conseillée par Michel Rolland

Message edité (09-10-2004 15:12)

"la propriété est conseillée par Michel Rolland"

Comme environ 125987534 propriétés à  travers le monde……… Qui oserait parler ensuite d'uniformisation (eee)(jjj)

Je dois dire que ça m'est tout à  fait égal, du moment que le vin est bon… (bbb)

D'ailleurs, mais ce débat à  certainement déjà  eu lieu, je préfère une viticulture et des vinifications soignées, quitte à  ce qu'on applique des « recettes » identiques au 4 coins du monde, que du travail approximatif aboutissant à  des résultats moyens…

Je ne pense pas que l'on puisse parler d'uniformisation entre un bordeaux et un vin argentin même si la propriété est conseillée par le même Å“nologue. Malgré les grandes lignes qui les joignent, c'est peu être de cette uniformisation dont tu parles (une matière extraite, un boisé bien présent etc…) il ne faut pas faire croire au gens que le résultat du vin à  maturité sera le même !!!

Il ne faut pas se fier aux apparences du début de vie d'un vin, mais plutôt aller chercher le fond. Or je ne pense pas, une fois de plus, qu'un travail précis en viti-oeno annihile les caractéristiques du vin. Cf le débat sans sens de « Pavie nouvelle version ». (jjj)

La question de l'uniformisation doit plutôt concerner des sujets comme la sélection du matériel végétal, l'utilisation d'intrant qui masquent les caractéristiques du terroir (irrigation, engrais minéraux, herbicides etc…).

Olivier

Avec Rolland on ne doit pas s'interdire l'utilisation d'intrans… loin de là  !

A partir du moment où on utilise des levures séléctionnées… adieu l'idée de terroir !

Vincent, je crois qu'il ne faut pas mettre dans le meme bain "uniformisation" et "noiement du terroir". Je doute que MR utilise les memes levures "indigenes ou non sur toutes les proprietes qu'il conseille. J'en suis en fait quasi-sur car ayant lu pas mal de commentaires des dits vignerons qu'il conseille, MR s'applique a chaque fois a faire ressortir ce qu'il peut du terroir local.

Ceci dit - est est-ce vraiment un mal - il a une conduite et s'y tient. Fruits murs, utilisation du bois, extraction des aromes, etc, etc. Mais cela revient-il a dire "uniformisation" ??

en utilisant les même moyens n'arrive-t'on pas à  la même fin (eee)(eee)

Quelle idée d'être vigneron pour laisser faire son vin par un mercenaire… ça m'échappe (jjj)

Vincent,

Je trouve tout de même qu'il y a parfois un peu d'incohérence dans tes propos.
Il me semble tout de même que tu ne fais pas partie de ceux qui ignorent la notion de terroir et son importance dans le résultat final. Dans le trinôme producteur - millésime - terroir, il ne me semble pas que tu faisais partie de ceux qui plaçaient le terroir en dernière position.
Et maintenant, tu sembles nous dire que tous les vins dont la vinification et l'élevage sont (en partie) confiés à  Michel Rolland se ressemblent fortement.
J'aimerais comprendre... (bbb)

Luc

Vincent, vouloir recher une maturite optimale du fruit avant la vendange est-elle une source d'uniformisation des vins dans le monde ?? Pas a mon avis - cela ne me parait que bon sens - mais le debat en vaut la chandelle.

Ou autrement dit, les efforts entrepris afin d'obtenir une meilleure qualite de ses vins tendent-ils a promouvoir une uniformisation des dits vins ?

"Et maintenant, tu sembles nous dire que tous les vins dont la vinification et l'élevage sont (en partie) confiés à  Michel Rolland se ressemblent fortement.
J'aimerais comprendre..."

ça ne veut pas tout simplement dire que l'homme arrive à  gommer l'effet terroir, au-delà  de la mise en avant de son propre style?

Je ne relève en tout cas aucune incohérence dans les propos de Vincent!

Mais il n'a pas non plus besoin de moi pour se défendre...! (aaa)

Olif

Vendanger des raisins mûrs… certes après il faut s'entendre sur ce qu'est une maturité optimale (jjj)
Elle n'est pas la même pour tous !
Ensuite a t'on besoin de M. Rolland ou d'un autre pour déterminer le moment idéal pour vendanger.

Je partais dans un long truc … j'efface.

On est aux antipodes de mon idée du vin … où est le lien intime qui unit un être à  sa terre, à  ses vignes et donc à  son vin ? Pour faire un vin de terroir il faut déja comprendre et connaitre son "terroir" , il faut y passer des jours et des jours, sur plusieurs saisons, l'arpenter régulièrement, y travailler, le ressentir, avoir un lien presque charnel avec lui… Essayer de connaitre ses réactions, suivre l'évolution des vignes sur tout le cycle, mais observer également tout l'environnement , quelle météo, comment se comporte la forêt (un de mes copains vigneron va toujours se promener dans la forêt environnante avant de vendnager puis rég. au cours des vendanges. Il y observe, la nature, les champignons par exemple…
Enfin il faut avoir un peu de sensibilité pour comprendre ça)

Où est la paysan dans ce genre d'entreprise ?
On se situe dans l'agroalimentaire… de qualité sans doute mais dans l'industrie agro alimentaire.
Danone aussi sait faire de bons yaourts.

Garuda :
"D'ailleurs, mais ce débat à  certainement déjà  eu lieu, je préfère une viticulture et des vinifications soignées, quitte à  ce qu'on applique des « recettes » identiques au 4 coins du monde, que du travail approximatif aboutissant à  des résultats moyens…"

Au fait je préfère des méthodes approximatives à  des recettes identiques etc.
L'agriculture c'est de l'approximation, c'est du ressenti, c'est de la sensibilité. Choisir la date des vendanges ça ne se fait pas avec des analyses : on se promène, on observe, on goûte et on se dit c'est demain que je vendange !! Après si on veut se rassurer avec des "mesures" pourquoi pas.
Et "vinifier" un grand vin … c'est une question encore une fois de sensibilité… pas de recettes toutes faites !

Un grand cuisinier comme Michel Bras par exemple… il a appris des bases théoriques mais surtout il puise sa créativité et sa sensibilté dans un lieu dans lequel il est ancré, un lieu qu'il sent et ressent. Que les argentins fassent leur vin eux-mêmes c'est ce qui peut leur arriver de mieux.

Un copain vigneron également me disait que pour lui le plus grand vigneron du monde (même s'il n'est pas du genre à  penser qu'il y a un meilleur quoi que ce soit du monde) c'était H. Bonneau parce qu'il n'a jamais rien appris ni dans les livres ni dans une école … son savoir est entièrement empirique, entièrement issu de l'héritage des anciens et d'une approche sensible. Et il serait stupide de lui demander d'aller faire du vin ailleurs. Il ne peut faire que le vin issu de ses vignes , dans sa cave !

Au fait j'ai gouté récemment Clos de los Siete 2002… et ça se boit évidemment sans déplaisir. J'ai même plutôt apprécié (surtout que ça coute 11 euros et ça les vaut)

mais je viens de lire qqs commentires sympas issus d'un autre débat sur LPV

"Clos de los Siete 2002. Voici le commentaire du guide des meilleurs domaines et vins d'Amérique du Sud:

5 étoiles (donc vin excellent, mais un ton en-dessous des 50 meilleurs vins du continent) qui se traduirait par un 85-88 sur 100.

"Brillant, prune rouge intemse, avec des notes noires. Nez frais et élégant, rappelant le clou de girofle, le tabac, la canelle et les fruits rouges. C'est très francais.. Tannins encore jeunes"

"La Revue du Vin de France comenta Clos de los 7 2002
"malbec, cab sauv, merlot y sirah
Nez ouvert, un peu chaleureux, avec bcp de fruit rouge mature, des épices complexes. Bouche ronde, une matière veloutée, des tanins ronds, une finale épicée qui se prolonge bien. La patte du vinificateur est évidente"

dans l'interview de Jérôme Bressy on peut lire que sur le long terme, quelle que soit la patte du vinificateur c'est toujours le terroir qui finit par s'exprimer et même dans certains cas corriger les erreurs de vinification...

Vincent,

goûte une fois Yacochuya 2000 ou 99, Clos de los 7 2003 & Clos l'Apalta 99, il y a certes un dénominateur commun mais le terroir est bien là  lui aussi. Yacochuya porte toutes les caratéristiques d'un vin de Cafayate bien différentes ce celles d'un vin de Mendoza.

Fabre Montmayou "Grand vin" 1997

Aspect encore très jeune, rubis foncé.
Nez expressif de cassis, de mûre, épicé et.. une curieuse odeur de paille..!
Sur le palais, Fabre Montmayou 97 se révèle comme un vin de caractère, bien charpenté, mais également avec une rondeur de fruit délicieuse. Aucune faiblesse dans l'intensité jusqu'à la finale qui se révèle longue et savoureuse. Peut probablement encore se garder 5 ans au moins. Une très agréable bouteille qui accompagnait fort bien un mignon de porc.

Alain

GRAND VIN, 2001, MENDOZA, FABRE MONTMAYOU

Ce domaine est la propriété d’un ancien négociant bordelais, Hervé Joyaux Fabre, qui il y 15 ans a tout laissé pour s’établir en Argentine. Ce vin est issu d’un vignoble planté en 1908 et est un assemblage à forte dominante de malbec, complété par 10% de cabernet sauvignon et 5% de merlot. Les rendements sont faibles, aux environs de 35 hl/ha, la fermentation est faite par les levures indigènes et l’élevage a lieu en barriques de chêne français, neuves à 35%.

La robe est très foncée et pratiquement impénétrable. Le nez dégage d’intenses arômes de fruits noirs, une pointe d’humus, complétés par un aspect boisé empyreumatique assez important, avec des notes de goudron et de fumée. En bouche, on retrouve un vin puissant axé sur la combinaison fruits noirs très intenses et boisé torréfié. Le vin est concentré, avec un volume assez imposant et une trame tannique importante, bien que tout à fait veloutée. La finale est à la hauteur avec l’amertume qui ressort un peu plus et une très bonne persistance.

Le style de ce vin m’a surpris. Je m’attendais à un vin plutôt ancien monde, alors que ce que j’ai découvert tend plutôt vers le contraire. Ce vin riche, intense et velouté, montre un caractère boisé important, allié à un fruit à maturité. Il titre à 14.5% d’alcool. Très bon. Toutefois, dans la catégorie des vins argentins, ici, au Québec, il est un peu cher à 35$, soit environ 24 euros. Trapiche avec le cabernet sauvignon Medalla, ou ses vins de la gamme Broquel, comme le malbec et le bonarda, produit des vins de styles similaires, peut-être une petite coche en dessous, mais vendus à environ moitié-prix. Disons que j’aime retrouver un peu plus de finesse et de subtilité dans un vin de ce prix.