[size=large]Les p'tits suisses dans les grands[/size]
[size=x-small](désolé, je n'ai pas pu m'ampêcher
)[/size]
L'envie d'en savoir plus sur les vins, quelques échanges de mails avec Anthony qui nous apporte un soutien logistique et technique, et hop, une sélection respectable de vins suisses se retrouve parachutée en Haute-Normandie.
Ce soir, nous faisons le focus sur une appellation particulière :
le Valais
Le canton du Valais, avec ses
5 259 hectares de vignes, possède le
plus grand vignoble de Suisse. L'essentiel de ses vignes est planté sur la rive droite de la vallée du Rhône dans une zone de 120 kilomètres de longueur qui s'étend de Martigny à Loèche.
Plus de 50 cépages différents y sont cultivés à une altitude variant de 450 à 800 mètres, exception faite du vignoble de Visperterminen situé à plus de 1000 mètres. Le labeur acharné de ses vignerons combiné à un microclimat favorable ainsi qu'à une législation cantonale restrictive permettent aux crus valaisans d'être régulièrement distingués dans de grands concours internationaux. Ses 2 090 heures d'ensoleillement pour quelque 700 mm de précipitations annuelles permettent de comparer son climat à celui de Bordeaux !
La liste des AOC valaisannes est importante : Fully, Saxon, Saillon, Chamoson, Ardon, Vétroz, Conthey, Savièse, Sion, Grimisuat, Ayent, Lens, Miège, Venthône, Les Coteaux de Sierre, Salquenen, Varen.
La carte est dressée, passons maintenant à la dégustation...
Les vins sont d'abord dégustés seuls, à étiquettes découvertes, puis de nouveau avec le repas. Le prix est ensuite annoncé. Ce qui n'est pas sans avoir jeté quelques fois, un certain froid dans l'assemblée, d'autant que le taux de change n'est pas très favorable pour nous, pauvres petits français...
Marie-Thérèse Chappaz, Président Troillet,
Fendant 2010 (gamme « les Terroirs »). On ne présente plus MTC comme pourraient dire les d'jeuns ! Sur tous les fronts, avec beaucoup de cuvées différentes, elle souhaite faire plaisir en vendant un peu de vin à tout le monde, même si la production est digne d'un apothicaire de campagne. Un modèle de gentillesse.
Le Fendant, c'est le Chasselas en France. Le nez est délicat, floral, d'une aromatique assez simple. La bouche est encore un peu perlante, acidulée, d'une belle constitution et plutôt grasse pour un Fendant avec quelques rondeurs. La finale saline donne l'impression d'un travail bien fait. Ce vin est parfait pour débuter en terres helvétiques. 19 €
Benoit Dorsaz,
Petite Arvine de Fully "Quintessence"
2008 : la cuvée Quintessence est élevée en barrique puis en cuves (18 mois d'élevage). Terroir du domaine Les Perches = gneiss avec moraines légèrement calcaires.
Le nez est dans le genre discret, avec quelques effluves boisées. En revanche, c'est en bouche que tout se passe : riche, rond, salin, parfaitement équilibré. La finale d'une belle acidité retend l'ensemble pour en faire un
excellent vin (26 €).
Domaine Cornulus,
Clos des Corbassières, Pinot Noir Vieilles Vignes, « Cœur du Clos »
2007
Stéphane Reynard et Dany Varone cultivent un peu plus de 14 ha, répartis sur 250 terrasses, parmi les plus beaux terroirs des collines de Sion. Le Clos des Corbassières, domaine historique de 3,3 ha est situé aux portes de Sion, il est constitué de 52 terrasses. Les plus vieilles vignes ont plus de 90 ans.
Voici un vin que nous attendions, mais qui a déçu : le nez est légèrement viandé, ça pinote comme on dit ! La bouche est très ronde, d'une maturité poussée (sucrée) sur des notes de cerises. L'ensemble est "too much" et du coup, le vin ne trouve pas son point d'équilibre.
A revoir
Voici une paire de
Cornalin,
cépage typique du Valais
Benoit Dorsaz,
Cornalin "Quintessence"
2008 : on reprend la même cuvée que pour la Petite Arvine de Fully, mais en rouge cette fois. Le vin présente beaucoup de réduction, mais dévoile tout de même des senteurs florales (rose) et de fruits noirs (mure). La bouche est construite sur une acidité importante, pleine d'énergie avec une certaine sensation d'épaisseur.
Bien (30 €)
Marie-Thérèse Chappaz,
Grain Cornalin 2010 : encore un vin réduit au nez. La bouche est d'un bel équilibre matière/acidité, moyennement complexe sur des tonalités giboyeuse et un trait végétal.
Assez bien (40 € !)
Au tour d'un
trio de Syrah, cépage qui accompagne le Rhône de part et d'autre de la frontière finalement...
Thierry Constantin, "l'Odalisque",
Syrah 2008 : magnifique Syrah, subtile, suave, typique, avec une jolie profondeur. L'ensemble est diablement efficace dans sa buvabilité. Grand équilibre. A l'avenir devant elle.
LE vin de la soirée ! (23 €... seulement).
Marie-Thérèse Chappaz, Grain Syrah 2010 : nez déjà complexe malgré la jeunesse : poivre, encre d'école, fumé, terre humide. La bouche est un poil alcooleuse. On sent que l'ensemble manque de cohésion, mais il y a beaucoup de jus dans cette bouteille. On est pas vraiment inquiet sur ce vin, si ce n'est qu'il faut le laisser quelques années tranquille (40 €)
Simon Maye et fils,
Syrah "vieille vigne"
2009 : le nez est intense, net, à la typicité d'une syrah noble. La bouche est complexe, mure et juteuse et offre beaucoup de plaisir, menée par une acidité longiligne.
Très bien (39 €)
Jean-Claude Favre, Eranthis "Excelsus"
2003 : vin issu de Sylvaner, Pinot Blanc, Pinot Gris et Petite Arvine botrytisés sur pied, récolté courant décembre. A l'aveugle, on partirait facilement sur un Gaillac. Fuits jaunes confits, presque rotis, on sent aisément la concentration de la Petite Arvine. Très belle longueur et aucun déficit d'acidité, bien au contraire. Un plaisir de terminer sur cette bouteille ! (35 €)
Bon et avec ça ? De belles côtes de bœuf, un Gruyère 18 mois et fromage de Neuchâtel dont j'ai oublié le nom. Les fromages sur les blancs étaient TOP, mais le reste de la semaine avec un Jura, c'était le paradis !
Merci mon p'tit suisse préféré... Et surtout, ne change rien !