Bonjour,
Les vins du sud-ouest ayant été admirablement "teasés" sur LPV ces derniers jours, j'étais impatient de participer à cette soirée, autour de quelques vins du sud du sud-ouest (Madiran, Pacherenc, Jurançon, Irouleguy).
Les vins furent dégustés seuls puis, pour certains, avec un savoureux confit de canard, tranche de lard pochée, girolles et haricots blancs (avec de judicieux petits morceaux de poivrons verts fondants).
On commence par se faire la bouche avec un rosé, à la robe intense couleur framboise bien mûre. Il a un nez de raisin, et m’évoque aussi la pierre mouillée. L’attaque est vive, le vin est tranchant, mais il a de la mâche et fini légèrement astringent. Très sec. Finale sur le pépin de raisin, légère amertume. Irouleguy 2010 domaine Arretxea 80% de tannat 20% cabernet franc.
Une robe or pâle dans le verre. Un nez qui évoque la cire mêlée à de la réduction (pierre-à-fusil). A l’aération ça part sur le jus d’ananas. En bouche c’est mûr, de la rondeur en attaque, un peu de gras et de la matière (astringente en finale). Ça finit sur l’alcool et une sensation métallique. Le jardin philosophique, Pacherenc du Vic Bilh 2007 domaine Brumont 100% petit courbu, 14,5°!
On enchaîne par un vin tout aussi doré. Nez de miel et de pêche/abricot. Tendu, net, avec du volume.
Ça finit sur de la fraicheur et une bonne persistance. C’est bien fait. Hegoxuri Irouleguy 2009 domaine Arretxea 60% gros manseng, 35% petit manseng, 5% petit courbu.
On attaque les rouges par un vin à la robe dense, burlat, à la frange rosée. Un premier nez assez fermé, le boisé est d’abord perceptible. Ensuite ça part sur le pruneau. Aromatiquement il est plus bavard en bouche (fumée, sous-bois, végétal). Le vin n’a pas été carafé et il apparait un peu dissocié. Les tanins sont mordants mais assez fins. Longueur moyenne. Bon c’est plus un vin de table qu’un vin de soif. Château Bouscassé, Madiran 2005. 14°, 65% tannat, 25% cabernet sauvignon, 10% cabernet franc. 50% de fûts neufs.
Carafé une heure trente. Robe grenat de moyenne intensité. Le nez est sur la pêche, la peau de pêche, et le bourgeon de cassis. Attaque d’abord ronde ensuite l’acidité prend le relais. La finale est astringente et « poivronne » gentiment. Belle qualité de tanins fins et denses. Encore un bon vin de table. Haitza, Irouleguy 2008 domaine Arretxea. 70% tannat, 30% cabernet franc.
Avec le rouge suivant (robe grenat et sombre) on sent que l’on monte d’un cran…mais pas au nez, assez commun, sur l’olive et les fruits noirs. La bouche est plus dense et juteuse que ce que nous avons bu jusqu’à présent. Des tanins bien travaillés et fin. C’est puissant et ça finit un peu sur l’alcool. Bonne longueur, encore le sous-bois. Château Montus, madiran 2005. 14,5°, 80% tannat, 20% cabernet sauvignon. 80% de fûts neufs. Superbe accord sur le confit (bien vu le poivron vert fondant dans les haricots blancs! Les girolles auusi!)
Le dernier rouge est le plus sombre. Le nez est délicat sur des épices douces, gingembre, girofle, safran… Les tanins sont ultrafins et l’équilibre est remarquable entre cette matière et la puissance. Aucune sensation de lourdeur. On a en finale de superbes notes de café sans doute dues à l'élevage. De la belle ouvrage, dans un style qui ne plaira peut-être pas à tous (maturité, extraction). Je n’en avais jamais entendu parler, il s’agit de La Tyre, madiran 2005 de chez Brumont également. 14,5°, 100% tannat et 100% fûts neufs.
Nous finissons la soirée par deux moelleux passerillés:
Sympa mais peut-être manquant de netteté aromatique le Uroulat, Jurançon 2009
Sur l’encaustique et des notes fruitées, de l’élégance : Brumaire, Pacherenc du vic bilh 2006. Brumont aussi.
Bilan de la soirée: belle petite thématique. Curieusement (ou pas...) les rouges ce soir se sont tous présentés plus ou moins dissociés (hormis La Tyre). Cela semble plaider pour une maturation en cave. Néanmoins, revus sur le confit de canard, les défauts de mise en place furent vite gommés. Belle rencontre avec La Tyre, offerte par Robert. A plus de 90€ je n'aurai sans doute pas eu la curiosité d'en acheter une pour goûter... J'ai cru comprendre que le domaine était à la recherche de l'excellence et mettait en oeuvre de coûteux moyens (et bien du travail j'imagine) pour y arriver. Je note également que les femmes présentes ce soir ont un peu souffert sur la série de rouges puissants.
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