Trouvé sur l'excellent site de la maisons de vins de Bandol :
Les Vins de Bandol
Vendanges du Rond-Point des Mourvèdres
Cinquième édition 7 octobre 2004
Intervention de Michel Bronzo
Président des Vins de Bandol
Aujourd’hui, les vignerons de Bandol sont heureux.
Ils sont heureux parce vous êtes venus nombreux pour faire la fête avec eux, pour participer à ces vendanges du Rond-Point des Mourvèdres qui sont maintenant devenues une tradition.
Ils ont aussi heureux parce que cette manifestation marque pour la plupart d’entre eux la fin des vendanges, période d’activité intense, de stress et de doute.
Mais surtout, ils sont heureux parce que cette année, la nature a été particulièrement clémente avec eux et leur a permis d’obtenir une récolte superbe, qui les récompense des efforts consentis tout au long de l’année.
Après 2002, millésime difficile, après 2003, perturbé par des chaleurs exceptionnelles, nous voilà revenus dans la lignée des millésimes 2000 et 2001 qui nous ont donné de grands Bandol.
Certes, la forte sécheresse que nous avons subie cette année encore nous a fait craindre de grosses difficultés, mais encore une fois, la situation privilégiée de notre terroir et le travail de la terre par les vignerons tout au long de l’année a permis à nos vignes de résister à cette épreuve. Les deux pluies d’août et de septembre ont été les bienvenues tout comme le mistral qui a suivi, et grâce à ces conditions conjuguées nous avons connu à la fois un état sanitaire parfait et une maturité idéale.
Pour ce qui est de la production, les chiffres ne sont pas arrêtés à ce jour, mais on peut affirmer que la production 2004 sera quelque peu en recul par rapport à celle de 2003 avec une baisse estimée de 10 à 15%.
Nous pouvons être sûrs que le Mouvèdre et les autres cépages du Bandol vont exprimer le terroir de fort belle manière
Bien sûr, aujourd’hui, les vins sont encore en pleine mutation dans le secret des caves, et personne ne peut-être certain du résultat final. Mais déjà les rosés et les blancs développent leurs arômes en nous promettant encore plus de rondeur et de générosité.
Et dans les rouges, apparaissent la couleur, la matière et les tannins qui en feront demain des grands vins de garde, des grands Bandol.
La qualité exceptionnelle de cette vendange nous conduit à nous poser une seule question 2004 sera-t-il en Bandol un grand ou un très grand millésime?
Je voudrais terminer en remerciant tous ceux qui ont oeuvré pour que cette fête existe Albert Cordeil, qui mène les vignes du Rond-Point de manière exemplaire. Raymond isnard et son équipe des moules au râteau, Madame Chabriel, Monsieur Guy Marin et le groupe de l’Escolo de la Cadière qui a vendangé à la main comme il se doit en Bandol. Enfin tous les charretiers qui se sont déplacés avec charrettes, chevaux et mulets.
Commentaires de Mr Eric de Saint Victor
Château de Pibarnon
Le millésime 2004 est un magnifique millésime, marqué par une relative sécheresse, mais présentant un cycle végétatif tout a fait normal et régulier, ainsi qu'une maturation excellente et non précoce.
Dans ces conditions, les différents terroirs de l'Appellation se révèlent particulièrement.
Les vins rouges possèdent une structure phénolique assez importante, mais aussi beaucoup d'élégance, grâce à la finesse des tannins. L'acidité vient renforcer l'équilibre magnifique en donnant de la race, et l'assurance d'une grande garde.
Les rosés et blancs bénéficient aussi de cette acidité, qui leur donne beaucoup de fraîcheur en bouche, tandis que la parfaite maturité des raisins apportent un joli gras et une belle palette aromatique.
Commentaires de Mr Jean Philippe Fourney
Maître de chai du Château Vannières
L’année 2004 a commencé avec un hiver et un printemps très secs (beaucoup moins pluvieux qu’en 2003) et a continué avec un été tout aussi aride. Ces conditions ont donc été assez problématiques pour les jeunes vignes et les repiquages, surtout après le stress hydrique de 2003.
En juillet/août, les nuits sèches ainsi que les journées ensoleillées et bien ventilées ont protégé le raisin des maladies comme le mildiou et l’oïdium, les grappes ont mûrit pleinement pour atteindre une très bonne concentration phénolique.
La vendange à Vannières :
- des blancs aromatiques et gras qui restent très frais
- des rosés charmeurs grâce à leurs notes de petits fruits rouges et d’agrumes
- des rouges puissants aux couleurs sombres, chargés de tanins bien racés.
2004 présente un beau paradoxe avec des degrés d’alcool assez élevés et de bonnes acidités. Dans l’ensemble, les faibles rendements du domaine et le parfait état sanitaire nous ont offert la quintessence des terroirs de Vannières.
Commentaires de Mr Patrick Aparicio
Maître de chai du domaine de terrebrune
Pour nous les vendanges ont démarré avec une dizaine de jours de retard par rapport à 2003, nous avons commencé par le rolle et la marsane pour le blanc ensuite nous avons cueilli les grenaches, cinsault, et mourvèdres pour les rosés.
Puis nous nous sommes arrêtés quelques jours car la maturité phénolique des mourvèdres n'était pas encore là. Nous avons pu reprendre et terminer dans des conditions exceptionnelles, état sanitaire et maturités parfaites.
Les vinifications ce son déroulées sans aucun problèmes aujourd'hui les fermentations malolactiques sur les rouges sont presque toutes terminées et je pense que nous avons là un très grand millésime. Les rosés et blancs très prometteurs et des rouges avec une qualité et un potentiel que nous avons rarement atteint.
Commentaire de Mr Antoine Pouponneau Maître de chai du Domaine de la Tour du Bon
Jusqu'aux vendanges 2004, l'année était plutôt très sèche (le déficit
hydrique étant plus important qu'en 1975), avec des températures qui n'ont
finalement pas été aussi élevées que prevu. Ouf! Le plan canicule a bien
fonctionné.
Ces conditions propres au millésime ont permis d'obtenir des raisins
sains, avec une peau épaisse et des rendements en jus un peu en dessous de la
moyenne ( 0,70 ).
On pouvait donc s'attendre à avoir de belles intensités colorantes, des
acidités intéressantes et assez inhabituelles pour nos latitudes, ainsi qu'
une structure tannique correcte .Egalement du gras par la maturité aboutie
des raisins de cette année.
Bref, tout pour faire un beau millésime.
Je crois que le résultat n'est pas loin de ça.
Les rosés et blancs se gouttent très bien dès maintenant. Ils ont beaucoup
de gras mais aussi de la vivacité, et ça, c'est pas mal du tout! La question
des "malo-pas malo" ne se posait pas cette année.
La couleur du rosé, tellement importante et qui donne à nos yeux cette
impression de finesse et d'élégance, n'est finalement pas trop soutenue.
Deuxième ouf!
Pourtant, le jus qui sortait des drains du pressoir n'était pas exactement
ce qu'attend le vigneron pour pouvoir dormir tranquille. C'était plus
proche du jus de grenadine que de la couleur légendaire de l'oeil de
perdrix. Mais aujourd'hui, comme par magie et grâce au froid de l'hiver,
cette couleur n'a pas tenu. Et maintenant, ils ont retrouvé leur teinte
habituelle.
On peut dire aussi que les vinifications ont été plus lentes que les autres
années (en moyenne, une semaine de plus). On n'a pas cherché l'extraction
(c'est surtout pas ce qu'on recherche), mais il a fallu piger matin et
soir pendant les dernières phases de la fermentation (c'est à dire vers
1010), les peaux étant épaisses et ayant un peu de mal à donner tout ce qu'elles avaient. En finalité, on retrouve également pas mal de fraîcheur dans les rouges. Ils sont intenses et friands, longs et plein de fruits, frais et robustes! Les Cépages, mourvèdre, grenache, cinsault, carignan se sont bien comportés, comme de vrais bons élèves et sans en faire trop. En effet, les degrés de cette année sont raisonnable! Les blancs et rosés sont aux alentours de 13,5, les rouges entre 13,5 et 14,5. On envisage de faire la cuvée st Ferréol (qui se goutte pour le moment pas mal du tout). On a même pu faire un peu plus de 10 hl de Grenache cuvée "d'ou?". Alors! Que demande le peuple!
Maintenant, Ils sont en foudre depuis mi-octobre. Que dire de plus??? Attendre 18 mois….