un participant des LPViades pourrait-il me rappeler le nom de ce coteaux du Layon sur lequel nos avis étaient très divergents?

Je crois que ce vin illustre à  merveille tout le décalage qui peut exister entre différents dégustateurs.
Pour moi le nez présentait un défaut flagrant et rédibitoire: des notes d'iode et de carton mouillé, des arômes très désagréables. Mais je dois dire aussi que nous étions très peu à  avoir ce sentiment: d'ailleurs je crois que seul Olif tiquait aussi un peu, mais moins que moi, ou alors était-il plus diplomate!...
La plupart aimait le côté typique de ce vin et ne notait aucun désagrément.

Je me rappelle avoir descendu (pas le verre ni la bouteille, mais dans le commentaire!) un millésime SGN de Deslevaux qui présentait un peu ce caractère. Je sais aussi que son géniteur a très peu apprécié mon commentaire.(jjj)

Alors, où est la vérité? Je ne crois pas que l'on puisse dire à  chacun sa vérité. Je préfère avancer cette sentence avant de lire ce commentaire ou encore que c'est une affaire de goût et que tous les goûts sont dans la nature... Il me semble que cela dépasse ce cadre.
Est-ce une typicité du chenin? J'en doute parce que j'ai dégusté des Layon, des Quarts de Chaume ou des Bonnezeaux qui ne présentaient pas cet aspect aromatique que je retrouve d'ailleurs en bouche et qui se traduit par de l'amertume négative et des saveurs brûlées et âpres et que je considère personnellement comme un défaut.

Ca devait être le samedi soir (où j'étais absent) , car je ne me rappelle pas avoir bu de Côteaux du Layon au LPViades. Les seuls "liquoreux" de Loire que j'ai bus sont ceux de Francis Poirel.... Ou le vin ne m'a pas marqué...

A+

Eric

Jérôme,

Je pense qu'il s'agissait d'une bouteille de Phil 85... mais, je ne me souviens pas du producteur.

Réponse lundi soir ou mardi, au terme de la verticale de Haut-Marbuzet programmée...(bbb)

A propos de ces notes iodées, on peut parier pour un vin millésimé 2000!
Ton commentaire sur ce Layon et sur celui de Ph. Delesvaux est à  rapprocher des notes de dégustation du QdC de Francis Poirel lors des LPViades.
A chaque fois, ces impressions apparaissent et pas uniquement pour les "gens du sud"!...(aaa)

Ne faut-il pas alors penser qu'il s'agit surtout d'un caractère "millésime pluvieux" en Anjou?... Et pour ça, 2000 se pose là , puisque, pour raffraichir les mémoires, il a commencé à  pleuvoir le 5 septembre et cela ne s'est guère arrêté pendant près de deux mois!...(iii)

Tiens, il serait intéressant d'ouvrir un Sauternes 2000, par exemple, pour voir!

Je ne pense pas, malgré tout, que les amateurs de notre région soutiennent vraiment qu'il s'agit là  d'une typicité du chenin en Layon, sauf à  rappeler que le Val de Loire connait parfois des arrière-saisons humides, sous l'influence d'un régime de vent (et pluie) d'ouest marqué, qui laisse imaginer la difficulté pour les vignerons de produire de grands liquoreux ces années là .

Bien sur, les tries successives et la sélection des cuves et barriques limitent sans doute les effets, mais en terme de dégustation et d'expression aromatique (sur la durée notamment), la constante n'a sans doute plus rien à  voir avec celle des automnes façon "été indien"!

Pour les millésimes qui ont un potentiel supérieur, il ne faut pas oublier non plus que la réussite tient souvent à  peu de chose : une prise de risque en espérant le maintien du beau temps, puis un changement brutal, des températures basses et tout tombe... à  l'eau!... Là  encore, les tries atténuent le phénomène, mais...

J'ai le souvenir d'un autre millésime pluvieux, 1992, ou la constante aromatique de certains Layons était le champignon de Paris!... Plutôt curieux! Qui en a gardé pour voir comment cela évoluait?... En plus, après les 1988, 1989 et 1990!...

Donc, pas vraiment une "typicité", mais une "marque culturelle" de la région, qui informe assez clairement le dégustateur sur le millésime... ou les déboires du vigneron! Sans parler de la piqûre acétique qui apparait parfois et qui réclame une attention de tous les instants lors des vendanges... comme en 2003!

PhR

Et cette marque culturelle comme tu dis, tu trouves ça bon?

Bon?... (jjj) Pas comme des nuances finement miellées, apportant une complexité plus grande, c'est clair!...

Pour un peu, je rapprocherai ça du sentiment qu'on éprouve avec un vin issu de cabernet, dans une année où il a manqué quelques belles journées pour qu'il atteigne une maturité plus importante.

Une sorte de tolérence vis à  vis de la difficulté à  produire des vins "réguliers" chaque année. Quel que soit le niveau supposé du producteur!...

PhR

Phr, le consommateur n'est pas un mécène, en tout cas moi, je n'en ai pas les moyens. Je recherche avant tout quelque chose que j'aime. Je goûte, je donne mon avis, qui n'est que le mien, et en fonction de cela, je fais mes achats.

Personnellement, les cabernets pas mûrs ne m'intéressent guère, les chenins délavés non plus.

Une autre question me vient puisqu'il semble que l'on ait parcouru un bout de chemin dans cette réflexion: un vin qui possède ce trait culturel comme tu le dis si gentiement, mais qui est clairement le fait de pâtir d'un millésime plus que moyen, mérite-t-il d'être vendu à  un prix très élevé ou même dans le cas de certaines cuvées très renommées, d'être difusé sous ce nom?

Non, non!... Globalement d'accord avec toi!...
Mais, la fluctuation des tarifs et le "déclassement" certaines années ont quelque chose d'incompatible avec l'équilibre économique des domaines.

Effectivement, on peut affirmer que, pour certains millésimes, il existe des cuvées qui ne valent pas l'argent qu'on y consacre!...

Je ne suis pas un mécène non plus et j'ai un certain nombre de bouteilles, achetées sous influence "revuesque", dans des millésimes comme 1992 à  Bordeaux ou 1994 en Bourgogne, qui me laissent pour le moins perplexe!

Dans d'autres régions, certaines cuvées "haut de gamme" sont issues de sévères sélections dans les millésimes difficiles, mais n'en sont pas moins au-dessous de ce qu'on peut en attendre. Il y a une volonté du vigneron d'être présent, parce qu'une partie de la clientèle le réclame...

Exemple : la Côte Rôtie dans le millésime 2002 : certains n'ont pas produit les cuvées les plus prestigieuses, d'autres si... Et pour ce qui est des prix, aie, aie, aie!...

L'influence de l'avis des amateurs, prêts à  faire les impasses voulues et à  l'exprimer clairement n'est pas encore très grande, surtout au regard du discours des revues spécialisées, dans certains cas.

Ce débat pourrait aussi nous amener à  évoquer le potentiel de certaines régions à  produire de grande cuvées. Et dire que les vignobles septentrionnaux devraient "déclasser" leurs grandes cuvées plus souvent!...

Eternel débat nord-sud!...(bbb)

PhR

Excuse-moi Jérôme, j'arrive un peu tard mais je ne sais plus trop où donner de la tête en ce moment!(aaa)

Le Coteau du Layon litigieux était, sauf erreur de ma part, celui des Sablonnettes, vraisemblablement la cuvée Fleur d'érable, millésime 2001 il me semble (sous réserves!).

Il y avait clairement pour moi des notes pas nettes, en finale uniquement, cartonneuses, iodées, limite moisies, pas très prononcées néanmoins mais qui déstabilisaient et déséquilibraient le vin, ne le rendant objectivement pas imbuvable mais l'éloignant de la perfection et gâchant un peu le plaisir.

Mon avis, c'est qu'il faudrait le regoûter avant de juger définitivement(ça c'est de la diplomatie!(aaa))

Olif