Un déjeuner pour bien débuter l'année avec quelques lpviens paca, une neige qu'il a fallu braver (quand on vient de Nîmes) pour parvenir à bon port, et la récompense d'un superbe repas avec de très belles et grandes bouteilles pour un après-midi hédoniste et amical comme on les aime.
Merci à ta maman Boris pour le superbe repas concocté et pour les belles bouteilles que tu nous avais judicieusement préparées, souvent servies à très bonne température avec le temps suffisant pour bien les apprécier.
Tous les vins ont été dégustés à l'aveugle par série de 3 (sauf indication contraire).
Avec les mises en bouche:
Champagne Krug 1988
Le nez est complexe sur des arômes de noisette, de prune, de pomme mûre, puis de pralin à l’aération. C’est très pur et d’une grande puissance aromatique.
L’attaque en bouche est tendue sur une bulle fine et incisive qui s’adoucira à l’aération, puis le gras apparaît dès le milieu de bouche conjugué à une ampleur qui ne cessera de croître jusqu’en finale.
Le vin emplit alors la bouche et l’immense finale saline soutenue par des amers salivants sur des notes citronnées apporte une persistance exponentielle à ce vin. Vraiment un très grand champagne comme je les aime.
Excellent.
1ère série avec l'entrée :
Hermitage Domaine Delas « Marquise de la Tourette » 2003
Le nez présente un boisé vanillé insistant conjugué à des arômes de fruits blancs (poire), de gâteau au four, l’ensemble s’oxydant à l’aération.
Dès l’attaque la bouche est dominé par des notes de caramel assez pâteuses, c’est gras mais peu ample, assez monolithique. Ça manque d’acidité à mon goût et ce n’est pas la longueur un peu juste qui me donnera plus de plaisir.
Moyen +.
Côtes du Rhône Château des tours 2005
[size=x-small]100% Grenache[/size]
Le nez est vivifiant sur des notes d’agrumes, de fruits exotiques, c’est très frais et pur et ça fait du bien. Joli nez.
La bouche est plus sudiste mais reste fraîche avec une température de service adéquate, elle conjugue gras et acidité de façon équilibrée, c’est salivant, très droit mais presque austère avec une belle longueur finale. C’est bon.
Bien ++/Très Bien.
Hermitage Domaine Chave 2002
Le nez est très ouvert et puissant sur des notes d’élevage non dominantes, une pointe d’alcool, un côté tourbé puis des arômes mielleux.
La bouche est grasse, ample mais l’équilibre est parfait car le vin reste tendu, sans notes d’élevage perceptibles et la finale est de belle longueur sur des arômes de miel. C’est très bon et c’est ainsi que j’aime les Hermitage.
Très Bien (+).
2ème série avec la seconde entrée :
Vin de Pays du Vaucluse Domaine des Tours 2006
Le nez dénote une pointe d’alcool puis des arômes de cerise, de sirop de framboise, et de fraise aux épices à l’aération dans un ensemble plutôt flatteur.
La bouche est souple, pas un gros fond mais c’est assez gourmand et fait pour être bu aujourd’hui. Longueur finale juste correcte. Un vin plaisir immédiat et facile.
Bien (+).
Côtes du Rhône Domaine Fonsalette 1996
Le nez est beaucoup plus profond et dense que le précédent sur les épices, une pointe animale, le cuir, la figue, le tout étant très fin.
La bouche est ultra gourmande avec du ressort et un équilibre souverain. C’est ample sur des notes de fraise. La finale est chaleureuse mais longue sur des notes truffées du plus bel effet. Comme celle bue lors de LPV Paca 2, j’ai beaucoup aimé ce vin dans ce millésime difficile.
Très Bien +.
Chateauneuf du Pape Château Rayas 2002
Robe extrêmement claire à reflets acajou sur le disque.
Le nez complexe et singulier dégage d’abord quelques notes d’oxydation sur la noix, puis ce sont les épices douces et les fleurs séchées qui dominent. Une pointe animale s’invitera pour complexifier l’ensemble. Très beau nez de vin évolué.
La bouche est ample mais moins dense que le Fonsalette 96, très gourmande également avec une grande longueur finale. Rien à dire c’est très bon même si ce n’est pas le Rayas que j’ai préféré.
Très Bien (+).
Intermède :
Gevrey Chambertin 1er Cru Domaine Rousseau « Les Cazetiers » 2005
Le nez est dominé par un boisé vanillé/beurré prégnant qui laisse transparaître quelques arômes de cerise et de cassis.
La bouche est gourmande avec une pointe d’amertume, c’est plutôt soyeux avec de la mâche et sur des notes de griotte, encore assez tannique et dur à ce stade. Finale de longueur moyenne. Mon premier Rousseau est une déception pour un domaine de ce pedigree. Un vin qui visiblement est dans une mauvaise phase, encore très jeune, plutôt dissocié et qu’il faut regouter dans un meilleur jour pour que l’élevage s’intègre.
Assez Bien +/Bien.
3ème série avec le plat:
Côte Rôtie Domaine Jamet « Cote Brune » 2005
Le nez est sauvage mais encore un peu marqué par l’élevage (café, beurre et une pointe empyreumatique) avec quelques arômes de violette mais une belle sève encore très fougueuse.
La bouche est riche, puissante, encore trop jeune, c’est très séveux mais indompté. Pas de note d’élevage en bouche mais une très belle acidité garante d’un avenir radieux. Belle longueur finale. Un monstre en devenir bien moins aimable que le 04 bu l’année dernière.
Très Bien (+).
Côte Rôtie Domaine Jamet 2006
Le nez est également très profond et séveux sans note d’élevage ou très bien intégré, il est très floral et d’une pureté de syrah très typée. Magnifique.
La bouche est d’un superbe équilibre, encore jeune et puissante, elle sait se montrer gourmande, les tannins sont soyeux et la longueur finale remarquable. Vraiment une grande Côte Rôtie.
Très Bien +/Excellent.
Côte Rôtie Domaine Gangloff « Sereine Noire » 2005
Le nez est plus animal, l’élevage est intégré bien que perceptible, c’est très jeune avec un côté floral/végétal présent. Beaucoup de pureté également.
La bouche présente une grande fraîcheur, les tannins sont encore très présents, le vin est dense et riche. Très bonne longueur finale. Un vin encore trop jeune à attendre impérativement.
Très Bien +.
4ème série avec le plat et le fromage:
Cahors Château Les Hauts d’Aglan « Cuvée A » 2003
[size=x-small]100% Cot vieilles vignes.[/size]
Le nez propose des notes de tabac intenses, puis d’anchois (qui m’a fait partir sur une grange des pères), de cerise et je perçois un peu d’élevage bois bien intégrées alors qu’il n’y en a point. Joli nez.
La bouche est gourmande bien que puissante, encore tannique, c’est mentholé et l’équilibre est impeccable grâce une acidité bien présente. Très longue finale sur des notes de tabac. Vraiment une très belle découverte que ce vin encore très jeune que j’ai pourtant beaucoup apprécié.
Très Bien (+).
Chateauneuf du Pape Domaine de la Janasse « Vieilles Vignes » 2007
Le nez présente des arômes très confits de cerise, un côté floral, une sensation très extraite.
La bouche est ronde, très riche avec beaucoup de sucrosité qui rend le vin fatigant à l’image de beaucoup de Chateauneuf extraits sur ce millésime que je ne suis pas surpris de découvrir. Bonne longueur finale mais clairement pas un vin qu’il est dès plus agréable à déguster en ce moment et si jeune. Le sera-t-il un jour ?
Assez Bien +.
Chateauneuf du Pape Clos des Papes 2005
Le nez est très mûr sur la cerise noire confite, les épices douces et un côté vanillé.
La bouche est encore très tannique bien que les tannins soient doux, il y a une pointe de sucrosité, c’est riche (moins que le précédent) avec une grande longueur finale. Un vin encore trop jeune à attendre impérativement qui pour le coup me rend optimiste sur son avenir.
Bien ++.
Avec le tiramisu :
Banyuls Grand Cru Cellier des Templiers « Henri Caris demi-sec » 1995
La robe est évoluée et assez claire à reflets orangés.
Le nez est dominé par des arômes de cerise à l’eau de vie, d’épices.
La bouche est assez équilibrée, pas d’alcool dominant, le sucre est bien intégré et des arômes de cigare et de chocolat sont sensibles. Belle persistance finale. J’ai bien aimé.
Bien ++.
Au final sur les vins, je retiendrais comme toujours que Krug est un très grand champagne d'une singularité incroyable, que la série des cotes roties était de haut niveau malgré sa fougue et sa jeunesse, que Reynaud fait défintivement de superbes vins dans les petits millésimes et que malheureusement les chateauneuf de grande garde bus trop jeune, ce n'est définitivement pas ma tasse de thé tant ils peuvent devenir magnifiques si l'on est patient. La grosse découverte de la journée, ce fut le cahors du chateau des hauts d'aglan (cuvée A).
Mais le plus important pour moi, ce fut le bon moment passé ensemble à deviser et partager nos goûts sur notre passsion commune.
Philippe ayant pris des photos des plats et de l'ambiance, j'espère qu'il nous en fera part.