2009 s'était
magistralement
terminée, 2010 commence sur les chapeaux de roue !
Une invitation à déjeuner au restaurant Laurent, deux grands amateurs d'une culture impressionnante, une ambiance aussi décontractée que conviviale et des discussions à bâtons rompus sur des sujets parfois bien éloignés du monde du vin.
Il y a du bon en l'homme gastronome, moi je vous le dis!
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Les vins seront goûtés dans un premier temps à l'aveugle, François est joueur ![/size]
"Fregola-sarda" truffée et sot-l'y-laisse dans une écume au savagnin
Vincent Girardin - Chassagne Montrachet Premier Cru Morgeot - 1995
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La robe est évoluée, sur le vieil or.
Le nez développe des notes légèrement oxydatives, avec des arômes de brioche, le tout formant un ensemble presque épicé.
La bouche est grasse, puissante et ample. La passerelle fonctionne mieux avec le plat au niveau aromatique, le côté évolué du vin et les notes truffées et épicées de la sauce au savagnin se répondent parfaitement. La texture délicieusement onctueuse de la fregola renforce celle du vin, à tel point qu'elle la ramollit.
Un accord à tester sur un vieux Savennières, sa texture large mais tendue, saline, ses notes d'évolution ! Ça pourrait fonctionner, non ?
Friands de pied de porc croustillants, purée de pommes de terre
Château Haut Marbuzet 1997 /
Domenico Clerico - Barolo - Pajana 1995
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Pour l'amateur que je suis qui ne conçoit le vin que dans sa finalité gastronomique, ce fut un superbe moment !
Goûté seul, le Haut Marbuzet impressionne. Le nez est superbe, d'une grande pureté, des fruits rouges, un boisé élégant (notes de cèdre), un bouche soyeuse et fine.
Surprise à la découverte du millésime ! Pour une année faible, respect ! Le vin est à point, d'une fraicheur et d'une buvabilité remarquable.
Bu à ses côtés, le second vin parait plus strict, moins évident d'accès, sur un nez au boisé encore assez prégnant, sur une acidité plus forte, des tanins encore fermes et un trait de verdeur qui me fait penser à un Bourgogne travaillé en vendanges entières. Barolo 95 ?! D'accord, encore une parfaite expérience pour savoir rester modeste !
Le plat fait son entrée et un recadrage passionnant va se mettre en place.
Le gras du cochon grignote sérieusement la finale du St Estèphe alors que le Barolo semble prendre un irrépressible envol. Les tanins fermes en deviennent vivifiants, l'acidité apporte fraicheur et rebond, la panure croustillante et la douceur de la viande répondent merveilleusement à la structure du vin.
Je me pourlèche les babines, le pied de cochon, c'est mon péché mignon !
En grand gourmand que je suis, l'assiette ne fait pas un pli, ce qui a pour effet immédiat de déclencher les foudres généreuses de mon hôte qui commande sans coup férir un second plat !
Caille préparée façon "bécassine", macaronis gratinés
Château Haut Marbuzet 2000
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La robe est peu profonde, sur un rubis que le regard peut traverser.
Le nez est quasiment muet, sans bouquet ni fruit.
La bouche est fluide et malgré le cadre prestigieux du Laurent et la générosité exceptionnelle de celui qui m'invite, en toute franchise , je la trouve diluée.
Ébahissement total à l'annonce du Château et du millésime !
Il me semble y avoir deux ou trois fois plus de vin dans le 97 qui précédait que dans ce 2000, millésime réputé du siècle...
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Olivier Poels avait-il raison ?
Les LPViens les plus anciens se souviennent sûrement de cette très ancienne polémique. Les nouveaux s'amuseront à la retrouver dans les arcanes du forum.[/size]
Le plat est délicieux, un diabolique rôti d'abats qui l'accompagne est à se damner et l'accord entre la petite cuisse du volatile et le Barolo est absolument divin !
La voiture de fromages
Jacques Puffeney - Vin Jaune 1990
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Le fromage s'approche ! En voiture les enfants, le Jaune est de sortie !
François n'aurait pu me faire plus plaisir qu'en ouvrant ce vin !
Le nez est aussi puissant que fin, ce qui n'est pas le moindre des exploits. Les arômes épicés de curry vert succèdent à la noix fraiche, c'est complexe et parfaitement élégant.
La bouche est construite sur un équilibre façon laser ! L'acidité est traçante mais parfaitement équilibrée, aucune mollesse dans la structure de ce vin, la bouche file et s'envole !
L'accord avec le Comté est aussi classique que somptueux et moi, je me pâme !
Une vraie tuerie© !
Soufflé chaud à la mandarine
H2O des montagnes alpines
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Un agrume posé sur coussin d'air !
Le soufflé est aérien, parfaitement dosé en sucre.
Une excellente manière de conclure un magnifique repas.
François
, merci de ta générosité exceptionnelle et de ton ouverture d'esprit !
Existe-t-il un sujet qu'Armand ignore ? Son intelligence m'a ébloui !
A tous les deux, merci pour l'énorme convivialité de ce repas et de faire exploser certaines frontières.
Il y a du Gunthard en vous !
Amitiés,
Oliv
[size=x-small]NDR : N'ayant pas le talent journalistico-gastronomique de Maître Xtof dont j'ai pu admirer la logistique préparatoire à Roanne, tout à mon émotion, j'avais laissé l'appareil photo à la maison.
Je lui emprunte néanmoins bien piteusement sa mise en page si parfaitement adaptée à notre forum (ce qui me permet de constater le long chemin encore à parcourir pour atteindre une telle perfection de fond comme de forme!).
Vous excuserez les différents emprunts effectués parfois à droite et à gauche du web afin de compléter les illustrations de ce CR. [/size]