Ce fut une magnifique soirée placée sous le signe de l’amitié et de la convivialité.
Un immense merci à vous deux.
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Farandole de verrines,
Truffes à la croque sel
Champagne Taittinger "Comtes de Champagne", 1996,
Champagne Dom Pérignom, 1982
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Le nez du Comte de Champagne est vif et frais. Il évoque les agrumes. La bulle est fine et la bouche citronnée, délicieusement briochée et presque crayeuse. Le vin est long, complexe et suprêmement élégant. Il apparait encore extrêmement jeune et ne montre aucun signe d’évolution. Son raffinement en fait un des tout meilleurs 1996 que j’ai eu l’occasion de goûter. En comparaison, le Dom Pérignom va éprouver quelques difficultés à s’imposer, d’autant qu’il a été servi un peu trop froid, ce qui ne sied pas du tout à son caractère vineux. Au réchauffement, il montre de beaux arômes de pains d’épices et une matière plutôt ronde et crémeuse. Il ne dispose cependant pas de la longueur du vin précédent. C’est finalement le lendemain (lors du repas des restes) qu’il prendra toute sa mesure, après une bonne nuit d’aération.
Noix de St Jacques de Saint-Cast juste poêlées et truffes noires,
Crevettes géantes,
Homards cuit au four, beurre de crustacés
Puligny-Montrachet "La Garenne" Domaine E. Sauzet, 1992
Meursault-Charmes Domaine des Comtes Lafon, 1990,
Bâtard-Montrachet Domaine Niellon, 1994
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Le Puligny-Montrachet offre un nez absolument magnifique, sur des notes de truffes blanches et d’amandes grillées. La bouche est encore jeune, vive et bien tendue, avec juste ce qu’il faut de rondeur pour épouser la chair des St Jacques tandis que les arômes de truffes fusionnent en bouche. Un pur régal ! Je suis amoureux des Sauzet et des Leflaive 1992 : ce vin ne déroge pas à la règle. Moins spectaculaire au nez que le Puligny, le Meursault va nécessiter un peu d’aération pour se développer. Sans aucune trace d’oxydation, il offre plus de structure et de gras que le vin précédent. Il va se révéler totalement sur la chair des crevettes, dans un accord de texture idéal. Un très joli vin, bien plus jeune qu’on aurait pu imaginer, mais aussi un peu moins vif et tendu (plus solaire) que le Meursault-Genevrières 1990 du même domaine bu il y a quelques mois. Les homards qui arrivent alors sur la table appellent le Bâtard ! Son nez est assez réservé. La bouteille n’a pas été carafée (juste ouverte 1h avant) et on sent d’emblée que c’est une erreur. La texture en bouche est dense, riche et concentrée. Le vin se développe doucement et inexorablement en bouche de façon magistrale, longue et complexe. Il gagnera sans cesse à l’aération. Il est parfaitement typé Bâtard, mais dispose de la fraîcheur conférée par le millésime. Un très grand vin qui marque bien la classe évidente du Grand Cru. Et aussi la preuve que les vins du domaine Niellon demandent beaucoup de temps de vieillissement.
Le crémeux aux châtaignes et au foie gras,
Le chapon en demi-deuil
Côte Rôtie La Turque Guigal, 1996
Gruaud-Larose, 1959
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Le nez de La Turque est encore irrésistiblement jeune et fruité. La bouche est aussi une bombe fruitée et gourmande où l’on commence à discerner quelques notes orientales (marque du terroir ou du cépage ?). Le vin est dense, concentré, suave et gourmand. Aucune trace de tannins ou d’acidité ne viennent perturber le plaisir. Le vin est long, rectiligne et complexe. J’ai beaucoup aimé. La transition avec le Gruaud Larose 1959 est facilitée par l’arrivée du chapon aux truffes. Ce vin offre un nez déjà bien automnal, sur des notes de sous-bois et de champignons. Ces arômes se retrouvent en bouche, servis par une structure encore bien présente. L’accord avec le chapon et la purée de céleri est superbe. Une bouteille prête à boire aujourd’hui.
Le Brie à la truffe
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Un moment de pur bonheur ! Accord parfait avec le Puligny-Montrachet 1992.
Bûche de Noël Ispahan de Pierre Hermé
Gewürztraminer Clos Zisser SGN Domaine Kplipfel, 1976
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La bûche de Noël Ispahan de Pierre Hermé est un morceau de paradis tombé sur terre. Constituée de macarons, de framboises, de litchis et de crème de roses, c’est, on l’aura compris, un accord aromatique idéal avec ce Gewürztraminer SGN 1976 qui a déjà bien mangé ses sucres (probablement un peu trop pour supporter la richesse du dessert) mais auquel il en reste suffisamment d’acidité pour retendre la bouche en finale. Il est tard (ou plutôt bien tôt dans la matinée) et les héros sont fatigués. Jimmy Hendrix vient d’entrer en scène….
Le dîner "des restes" le lendemain soir a permis de constater :
- L’amélioration du Dom Pérignom 1982
- La belle tenue à l’oxydation de La Turque 1996
- Le décès du Gruaud Larose 1959 (goût métallique)
Et de goûter :
- Un magnifique Meursault Narvaux 1976 Michelot-Buisson (dense, gras, aucune oxydation)
- Un superbe Châteauneuf du Pape 1983 Guigal, très grenache "à la Rayas", fin et délicat.
Christophe