J'ai vécu ce dimanche un pur moment de bonheur que, d'un point de vue vinique, j'avais rarement eu l'occasion de connaître.
Une vinothèque spécialisée dans les vins italiens (1.300 références) organisait ce dimanche à l'approche des fêtes une dégustation dont elle est coutumière (2 à 3 par an), chacune de ces dégustations étant libre d'accès dans la limite des 200 places disponibles dans la vinothèque.
Problème: ce dimanche, il a neigé fortement , au point que l'autoroute a été fortement perturbée et que tous les axes routiers quels qu'ils soient ont été désertés du fait de leur enneigement.
Pour ce qui me concerne, je n'avais pas le choix, je devais de toute façon prendre l'autoroute et il se trouve que ladite vinothèque est à 2 km de l'autoroute que j'ai dû emprunter. Autant en profiter pour faire une petite halte.
J'arrive dans la vinothèque... et là.... personne, à part le personnel. Moi qui étais habitué à voir ces dégustations pleine de monde, quel contraste saisissant !
Surtout, je vois là 166 bouteilles ouvertes sur différentes tables, qui semblent toutes m’attendre, désolées qu’elles étaient d’être laissées à l’abandon.
Résultat: j'ai pu déguster en toute quiétude dans une salle qui m'était réservée pendant 90 minutes (le temps que 2 autres personnes arrivent enfin) des vins superbes.
Ce moment était magique tant du fait de sa tranquillité que de la discussion avec le caviste tout au long des dégustations qu’il partageait avec moi. On a pu goûter en tête à tête des Arnaldo Caprai (Sagrantino di Montefalco 25ème 2003 et Colepiano 2004), des La Massa (Giorgio Primo 2003 et 2004), un Querciabella (Camartina 2003), des Feudi Di San Gregorio (Serpico 2005, Patrimo 2001 et Taurasi Reserva1997), des Poggio Antico (Brunello di Montalcino Altero 2004 et Riserva2003), des Frescobaldi (Giramonte 2001), un Falesco (Marciliano 2004), des Masciarelli et d’autres, je préfère m’arrêter là.
Je ne me sentais pas le courage de prendre des notes, voulant profiter de ce moment que j’ai considéré comme magique et je ne peux donc pas faire de CR sur les vins précités.
Il y a quand même un point qui me semble fondamental: de tous les vins décrits ci-dessus (et je ne les ai de loin pas tous cités), l’écrasante majorité tenait son rang en terme de réputation et de qualité : pas une seule déception, même relative, la pire bouteille pouvant être qualifiée de « bonne ». De quoi vous donner l’envie de lorgner encore plus de l’autre coté des Alpes.
Quand j’écris dans le sujet que le caviste ouvre 166 bouteilles rien que pour moi dans le titre de ce message, c'est un peu accrocheur, car cette dégustation s'étalait sur 3 jours depuis le vendredi. Il est à noter dans ce contexte qu’aucune des bouteilles ouvertes l’avant-veille n’avait perdu en qualité.
J’ai conscience du caractère quelque peu m’as-tu-vu en évoquant de la sorte cette dégustation, mais en même temps,… un tel moment arrive si peu souvent !
Luc