Ayant choisi par souci de simplicité et de réduction de nos émissions, de terminer l’année a 2 dans notre cambrousse, nous démarrons l’apéritif fait de gougères maison avec
Perrier-Jouet, Belle Epoque 1979
Le flacon de ce vin trentenaire présente quelques signes d’âge : étiquette légèrement décolorée, capsule légèrement oxydée. Le niveau semble bon mais un peu plus bas que mon autre bouteille du même cru : nous terminons 2008 en aventuriers.
A l’ouverture, le bouchon émet un petit « plip ! » et sort d’un centimètre. Il faut finir de le sortir à la main.
Le premier verre est extraordinairement bulleux, la bulle est même grosse. La robe est orange-abricot… Ce premier verre est presque inexpressif pourtant, d’une grande élégance certes, mais particulièrement discret. Au fur et a mesure de la dégustation (sur 1 heure), le champagne se révèle progressivement. Les aromes de noix, de biscuit, de fruits jaunes se mêlent avec complexité – le nez ne décolle pas du verre et, si ce n’était la bulle, on croirait a un grand cru de la cote de Beaune. La bulle devient très fine. La bouche devient grasse et la longueur atteint plusieurs minutes.
Il est temps de passer à table. Pour accompagner le repas nous choisissons un
Chevalier-Montrachet, Bouchard père & fils, 1964
Le bouchon s’extirpe sans difficulté de son logement. Tout seul, il sent déjà merveilleusement bon. On decide neanmoins degouter le vin (
)
Le vin, d’une belle couleur dorée, exhale immédiatement un parfum très pénétrant, absolument unique, qui semble jeune et évolué : on sent des aromes primaires, secondaires, tertiaires a la fois sans grosses notes d’oxydation, un mélange de fruits, de frangipane… En bouche, c’est sphérique et d’une puissance formidable, avec du gras et une longueur presque infinie (a nouveau, plusieurs minutes). La sensation finale est d’ailleurs d’une grande douceur. Le vin évolue assez peu durant le diner et c’est tres bien ainsi. Il se boit lentement tant sa concentration est grande.
Voici 2 bouteilles qui se glissent in extremis dans le panthéon des bouteilles de l’année, et sur le linteau de la cheminée qui pourtant ne compte que 23 places. 2 Grands Vins de manière incontestable, qui rivalisent de complexité et de longueur.
Bonne année a tous !
Benji