j'ai dit que je n'interviendrait plus à ce sujet et je m'en suis expliqué en apparté avec vincent.
Mais pour qu'un débat soit équitable il faut écouter tous les sons de cloches.
Donc voici un son tiré aussi de iacchos concernant la coulée de serrant
j'espère que hillion et légasse ne m'en voudront pas.
La degustation recente de deux millesimes de Savennieres Coulee de Serrant
du fameux Clos de la Coulee de Serrant m'incite - je vous dirai pourquoi
apres - a vous restituer ci-dessous, dans son integralite, un article signe
Périco Légasse paru dans un numero recent du magazine Marianne (mais je n'ai
pas la date).
« Les degats dogmatiques de la biodynamie.
La Coulee de Serant se meurt
Le domaine de la coulee de Serrant, aux portes d'Angers, produit un vin
blanc dont Curnonsky avait fait, avec le montrachet (Bourgogne), le
chateau-chalon (Jura), le chateau-grillet (vallee du Rhone) et le chateau
d'yquem (Sauternes), l'un des fleurons de sa "quinte royale". Produit sur le
meilleur terroir de l'appellation Savennieres, sur la rive droite de la
Loire, la Coulee de Serrant, propriete de la famille Joly, compte parmi les
grands crus secs du vignoble francais. C'est aujourd'hui Nicolas qui preside
aux destinees de l'illustre domaine. Leader enthousiaste de l'ecole
biodynamique francaise, Nicolas Joly applique cette "philosophie de culture"
a son vignoble depuis 1985. Sans nous etendre sur les subtilites astrales et
telluriques de cette pratique desormais tres en vogue dans toute l'Europe et
qu'il ne faut pas confondre avec la biologie, meme si certains principes les
rapprochent, la biodynamie, soucieuse de respecter au maximum le caractere
naturel des produits de la terre, prescrit un usage limite du soufre (SO2),
pourtant inevitable pour la protection et la conservation du vin.
L'observation abusive de ce dogme conduit ainsi certains vignerons a
sous-doser, voire a exclure le SO2 de leur production, avec les risques
considerables que cela suppose pour le contenu du flacon. Quelle ne fut donc
pas notre consternation, le 19 mars dernier lors d'une degustation que
Marianne organisait au restaurent le Petit Riche, a Paris, en decouvrant
l'etat desastreux dans lequel se trouvaient les vins testes, des millesimes
2000, 1999, 1997, 1996 et 1986. Tous les vins presentaient des phenomenes
prononces d'oxydation, avec des nez fanes, ternes, des bouches accidentees,
au gout rance, des aromes fletris, tirant sur le vieux chou-fleur. Un
festival d'expressions decomposees, voire maderisees, s'accentuant avec le
temps. Pris de depit, tourmentes par le terrible constat, il nous fallait
ouvrir un 1976 pour retrouver le faste et la noblesse de ce grand vin.
Il est regrettable que les detenteurs d'un tel patrimoine puissent negliger
a ce point leur devoir. »
Sans vouloir revenir sur un sujet deja maintes fois debattu ici meme, a
savoir pour ou contre le "sans soufre", et encore moins sur celui, matiere a
controverse, de la biodynamie en general (et de Nicolas Joly en
particulier), je dois dire que les deux bouteilles de Coulee de Serrant que
j'ai bues il y a quelques mois pour l'une (1985), et le week-end dernier
pour l'autre (1995) presentaient exactement les memes symptomes que ceux
decrits dans l'article, ce qui compte tenu du prix desdites bouteilles,
laisse en plus des notes de madere un arriere gout d'amertume. Le plus
inquietant est que meme les millesimes recents semblent touches.
D'autres iacchossiens ont-ils vecu des experiences similaires ? Ou au
contraire, l'avez-vous trouvee digne de sa reputation ? Ces problemes
sont-ils vraiment imputables a la non (ou faible) utilisation de soufre ?
D'ailleurs, quelle dose de soufre utilise N. Joly ? Ne vous meprenez-pas, je
ne veux pas jeter la pierre aux adeptes du sans soufre. J'ai d'ailleurs
ouvert recemment un Saint-Joseph 97 de Dard & Ribo qui s'est montre
parfaitement a la hauteur. Mais tout de meme, cela m'interpelle, et mon
portefeuille aussi.
(jjj)