Visite récente à Vinitech qui se déroulait à Bordeaux, du 3 au 6 décembre.
Inutile de chercher à faire le tour du salon en une journée !
Dans quelques mois, ce seront les producteurs du monde entier qui seront là pour Vinexpo. En attendant, les stands des tonneliers jouxtent ceux des fabricants de cuves. Non loin, de nouveaux tracteurs-emjambeurs, façon « tricycles », montrent leurs nouveaux habillages fluos !
A noter, au passage, un fabricant de cuves à vin (depuis 1922 !) en ciment. Les Ets Nomblot, d'Ecuisses (71) proposent du sur-mesure à quelques producteurs plutôt prestigieux : Mas Amiel, Gauby, Chapoutier, Delas, Plageoles, Leroy et … Romanée-Conti.
Des cuves rondes tronconiques bien sur, mais aussi elliptiques d'un volume d'un demi-muit ou en forme d'Å“uf en position verticale, voire en position horizontale !
C'est assez étonnant ! Allez jeter un Å“il sur
www.cuves-a-vin.com
Autre stand à ne pas oublier : Seguin-Moreau, la célèbre tonnellerie de Cognac, qui fêtait les 20 ans de recherche pour le vin (1983-2003) et de collaboration avec la Faculté d'Oenologie de Bordeaux.
Sur le stand même, dégustation, par exemple, d'une même syrah de Languedoc-Roussillon élevée dans des barriques faites de chênes de différentes origines : Haute futaie de l'Allier, Caucase, etc…
Ensuite, quelques conférenciers proposaient des présentations sur divers sujets de recherche :
- L'évolution de la maîtrise de l'interaction vins et bois par l'appréciation du potentiel oenologique du bois de chêne. Application à la sélection des bois et au contrôle qualité des barriques.
Où l'on apprend que de nombreux critères influent sur la pousse des chênes et donc, sur la qualité du bois des barriques. Le souci des tonneliers, c'est surtout l'homogénéité des merrains. De nombreuses techniques sont mises au point, petit à petit, pour apporter de la fiabilité, dans les contrôles des stocks notamment.
- Evolution de l'arôme toasté des vins rouges de Bordeaux au cours de leur élevage en fûts, par Denis Dubourdieu.
On apprend là , notamment, le rôle de la fermentation malolactique en barrique neuve ou des lies dans l'évolution de la teneur en 2-furaneméthanethiol (alias 2-FM !), molécule à l'origine des arômes de torréfaction. (« Vous avez de l'aspirine ?… »)
- Rôle du glutathion sur l'évolution aromatique du vin au cours de l'élevage et de la conservation en bouteille.
Très simple ! ;-) En fait, un composant naturel des moûts qui influe sur les arômes et la couleur du vin. En cas de carence, évolution rapide des arômes et jaunissement des vins blancs. Constaté notamment lors d'utilisation de fûts neufs sans lies. Visiblement, pour éviter ça, l'azote en plus dans les vignes !… Ils sont contents les bios !… ;-)
Si vous voulez de la doc, n'hésitez pas !…
Le tout était prolongé par une passionnante dégustation (pas dans des conditions très top, malheureusement !…) de vins de différentes origines :
- Sémillon de Pessac-Léognan dans des fûts issus de Haute-Futaie (chauffe moyenne et moyenne +) et Caucase.
- Chardonnay de la Napa Valley dans des barriques issues du Caucase, de Haute-Futaie et de Chêne blanc américain.
- Malbec argentin avec des bois issus du Caucase, de la Haute-Futaie et de Chêne blanc américain (U-Stave).
- Merlot (1ère Cotes de Bordeaux) avec des bois de la Haute-Futaie et de Chêne blanc américain.
- Cabernet-Sauvignon australien, Haute-Futaie et Caucase (vin à 13,8%) et Chêne blanc (vin à 12,7%).
- Syrah de La Clape, Haute-Futaie et Caucase.
A retenir, globalement, la très belle influence des bois issus de la Haute Futaie française. Mais, le chêne du Caucase est aussi très intéressant (sauf sur le Merlot qui est un peu léger !).
Une occasion à ne pas manquer lorsqu'elle se présente. Une manière d'oublier les étiquettes, les noms prestigieux, les millésimes. Indispensable !…
PhR
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