Les vins Gérard Boyer se partagent entre domaine (pour tous ses blancs de Côte-de-Beaune et la majorité de ses rouges de Côte-de-Beaune à ce que j'ai cru comprendre) et un important négoce qui couvre toutes les sous-régions de la grande Bourgogne Viticole, du Chablisien au Beaujolais, avec parfois des étiquettes différentes pour une même cuvée sur un même millésime selon peut-être sa destination à l'export ou pas, à ce que j'ai pu constater. Pas forcément facile de s'y retrouver donc.

Les vins sont commercialisés en direct sur le site.

En FAV

Première découverte de cette maison pour ma part.
Trois vins sont présentés : le Meursault est du domaine, le Gevrey et le Pommard sont tous deux du négoce (alors qu'ils ont aussi des Pommard domaine, y compris en premier cru).
Parfois pas facile de s'y retrouver sur internet avec les très nombreuses références que la maison semble proposer entre domaine et négoce.

Ces petits tracas sont très vite oubliés par la qualité de ce que j'ai pu goûter, j'ai trouvé la gamme fine, homogène, bien représentative de ses terroirs et à prix encore sages.


Domaine Gérard Boyer, Meursault "Narvaux" 2020

Typique Meursault en plein dans les dents, dégusté dans la foulée du Clos du Chateau (Bourgogne Blanc) du Chateau de Meursault, on change d'univers ... alors que ça vaut le même prix !
Bref, du nez à la bouche grosse explosion de noisette grillée, de popcorn, de pétard, de fumée, de poussière de gravier, c'est frais, net et gourmand. A 33€, c'est pas déconnant.

Très bien + / Excellent - / 17/20



Maison Gérard Boyer, Gevrey-Chambertin 2019

A nouveau une réussite, le vin représente la version plutôt fine et déliée de Gevrey, superbe aromatique principalement florale autour de la pivoine et de la violette avec des nuances fumées et presque chlorées qui apportent une vraie complexité, toucher de bouche délicat et bien ouvert, belle fraicheur pour 2019 (qui peut vraiment souffler le chaud comme le froid à ce niveau en Bourgogne), un Gevrey pour pdf qui me séduit personnellement beaucoup. A nouveau, après le Beaune PC Cent-Vignes du Chateau de Meursault, c'est le jour et la nuit. Et ça coute moins cher ... 30€.

Très bien + / Excellent - / 17/20



Maison Gérard Boyer, Pommard 1er Cru "Les Argillières" 2020

Celui-ci sera le seul vin des trois à être clairement limité par sa jeunesse car le nez est encore cadenassé, difficilement lisible (en plus en contexte FAV où on n'a pas 45 min par verre non plus) outre des touches plus sombres et plus terreuses qui se dégagent déjà. En bouche par contre on sent déjà un beau potentiel, il y a beaucoup plus de densité et de matière que dans le Gevrey sur une aromatique beaucoup moins délicate, plus giboyeuse, avec des notes franchement viandeuses et ferrugineuses.

A attendre donc sereinement, mais ça me semble prometteur.

Très bien / 16/20
 

Maison Gérard Boyer, Bourgogne Hautes-Côtes de Nuits rouge 2020

J'avais décidé de tester une bouteille de cette entrée de gamme de la maison après avoir été plutôt séduit par certaines bouteilles plus prestigieuses en dégustation FAV comme en témoigne le post précédent.

C'est bon, voire peut-être un peu plus objectivement, mais comme sur beaucoup de "petits" Côte de Nuits en 19 et 20 on n'est à mon sens pas sur ce que la majorité des amateurs recherchent dans un pinot noir. Enfin si, ça pinote quand même, mais plutôt en noirceur nuitonne qu'en rougeur raffinée. Profil totalement dominé par la ronce, la fumée, le noyau, la betterave. Une certaine floralité mais plutôt terreuse et dans la rigueur, plutôt iris avec le rhizome que pétale de rose. On est dans la partie du spectre aromatique du pinot qui peut recouper ceux du Gamay "sérieux" (betterave, iris) voire du Cabernet Franc (la ronce dominante, même mûre, garde ce petit côté végétal qui fera d'ailleurs partir mon coloc à l'aveugle dans cette direction). Acidité plutôt basse en bouche (plus élevée à J+2) mais belle trame, pivoine et champignon de Paris frais. 

Il y a du potentiel et ça gagnera certainement à attendre. Mais, à mon humble avis, la patience ne saurait lui amener ce qu'il n'a pas au départ dans ses gènes, à savoir un sens plus fruité, plus floral, plus "rouge" et plus friand du pinot.

Pour 10€ en FAV on n'est de toute façon pas volé.

Bien + / 14.5/20
 

Maison Gérard Boyer, Côtes de Nuits Villages 2017

Très correct mais pas indispensable, ce CDNV est fidèle à son ADN avec un profil nuiton assez sérieux, joli nez pinotant plutôt axé fruits noirs, jusqu'ici très joli, en bouche on s'empêche d'aller vers le vraiment très bon avec quelques amers un peu mat évoquant la tige de ronce et me suscitant la réfléxion que 2017 commence peut-être à être dans une phase batarde entre perte progressive du fruit primaire (qui l'a rendu si charmant jusqu'ici) mais pas encore de complexité tertiaire épanouie.

En sera-t-il seulement capable un jour ? Pas sûr justement vu les caractéristiques du millésime.

Très bien - / 15.5/20