message de J.M.Cazes Ch.Lynch Bages

"L'été a été si chaud et ensoleillé que nous allons probablement assister aux vendanges les plus précoces de toute l'histoire du Bordelais. C'est une expérience unique et nouvelle pour moi. Je ne me souviens pas d'avoir vu pareille chose durant les 30 dernières années. Bien entendu tout peut encore mal tourner, nous gardons les doigts croisés. Mais si cela continue comme ou presque comme jusqu'à  maintenant, nous nous trouverons certainement en présence d'un millésime qui fera histoire."

Parions que les châteaux feront des tris draconiens et produiront des immenses 1er vins, des 1947 du XXI ème siècle...question prix, nous allons souffrir. Parker vient d'ailleurs de déclarer que les conditions météo en 2003 étaient supérieures à  celle de 2000! Il pense d'ailleurs modifier son échelle et monter jusqu'à  110 points (aaa)

In vino veritas.

et sur 120 l'année prochaine ?

oulala! nous allons à  nous nouveau souffrir...

Parker lui-même concernant 2003

20.08.2003"....I know the way.... Spoke with Alain Raynaud(proprietor of Quinault)a few hours ago.He began harvesting young vine merlot today(13.7 potential alcohol,20 hectoliters per hectare,which is very low).I'll be there in 9 days,but this harvest might be over by the time most Bordeaux red wine vintages begin...really unprecedented.Raynaud says there are vineyard sectors that are too stressed(both from heat and drought),but some rain is expected,and the worst of the excessive heat over.He is very excited about the vintage...which is increasingly shaping up to mimic a modern day 1947,1929,or for those old enough to remember...1893...all years where sizzling heat and extreme drought shaped the aroma,taste and texture of the wines."

concernant les tanins:

"There has been more than sufficient time between budbreak and flowering for gradual flavor accumulation and tannin maturity...the potential problem with 2003 is the excessive heat and drought.If history is correct,the super-duper hot vintages always favor the thicker skinned varietals(Bordeaux grapes in particular)...the problems are with the thinner skinned..grapes...pinot noir,for example, which could have a tendency to raisin on the vine...but it is still too early,there are enormous differences in micro-climates,viticulture, cellar talent,and of course, terroirs,but with each passing day we are witnessing a vintage, the likes of which few people have ever seen."

"There has been more than sufficient time between budbreak and flowering for gradual flavor accumulation and tannin maturity..."

Là , j'avoue mon ignorance crasse...
Je ne savais pas que la période entre de débourrement et la floraison de la vigne était essentielle à  l'accumulation des saveurs et à  la maturité des tannins !! (eee)

Si un professionnel de la branche pouvait nous le confirmer - merci par avance.

Débourrement vôtre,
Alain

En effet le probl^me de l'année pourrait être le délai très court entre la floraison et la vendange (souvent 85 jours au lieu d'une centaine habituelle… je rappelle que Reihardt Là¶wenstein attribue en partie le supplément (supposé ??) de complexité des rieslings allemands au fait qu'il leur faut 120 jours au lieu de 100 en Alsace)

Mais entre débourrement et floraison, je ne vois pas !!

Bref beaucoup de suppositions pour pas grand chose !!!

Toutes les années chaudes n'ont pas donné que de grands millésimes et qui a bu du 1979 de Bordeaux ne peut que confirmer que cette année, sauf erreur une des plus sèche, n'a pas engendré de remarquables bouteilles !

Alors laissons le temps au temps et attendons sagement que les vinifications soient terminées....

Patience patience à  nouveau !

C'est vrai. 79, et surtout 76 ont donné des vins extrêmement plaisants dans leur jeunesse (jusqu'à  5-6 ans d'âge). Je me souviens qu'on les buvait au début des années 80 avec une extrême délectation.

Et puis, quelque chose s'est cassé - est-ce le manque d'acidité? les degrés d'alcool trop élevés? des tannins dont le processus de maturation avait été perturbé (trop rapide)? Bref, beaucoup de ces vins ont alors mal vieilli, laissant des impressions "brûlées", ou de déséquilibre alcooleux au dégustateur. Certains n'offraient plus grand chose au nez, comme si ils avaient déjà  tout donné. Les meilleurs ont tenu une vingtaine d'années mais rares aujourd'hui sont les bouteilles de ces millésimes qui tiennent encore la route, (j'ai encore goûté au cours du même repas deux bouteilles de Mouton et Margaux 79 pour les fêtes 2002 - voir mes CR dans les rubriques respectives), si ce n'est dans de grands formats. Tout ça semble bien fatigué aujourd'hui...

On ne peut préjuger de rien à  ce stade, mais je reste personnellement très prudent pour les 2003, à  la lumière des expériences passées. Ils risquent de paraître extraordinairement flatteurs très jeunes, mais auront peut-être de la peine ensuite à  tenir la distance dans une dizaine d'années. On verra si les progrès de la vinification depuis 20 ans permettront d'améliorer la tenue du millésime par rapport aux 76 entre autres. En tout cas, je pense qu'il faut raison garder (comme disait Edouard B.) et ne pas s'enflammer avec des superlatifs du genre: "c'est le meilleur millésime depuis Charlemagne"...(aaa)... qui n'alimenteront que les spéculateurs.

Attention également aux envolées de prix au printemps prochain. Si il s'avère que les 2003 doivent être bus avant 10 ans, il ne faudra en aucune façon qu'ils rivalisent de prix avec les 2000!

A+

Bonjour

Justement, je pense qu'il ne faut pas être naà¯f.

Si bientôt certains jugeront un millésime au débourement, c'est à  mon avis strictement "marketting" :

- essayer de se faire un nom sur la place des "critiques" et éventuellement vendre son guide ou sa revue.
- glorifier un millésisme avnt que l'on puisse le juger
- et à  la fin faire grimper les prix en dehors de toute justification qualitative.

Mais attention, les "apprentis sorciers" devraient ce méfier ( et les vignerons encore plus) :

- les amateurs de vins sont de moins en moins "amateurs"
- les "bobos" spéculateurs n'aime qu'une chose : la différence entre le prix d'achat et le prix de revente ...

Donc "wait and see" et beaucoup de courage au vignerons pour qu'ils nous préparent les meilleurs beuvrages possibles !

Raymond