Léoville Las Cases 1994:
la robe la plus juvénile des 4 St Julien.
Ouvert à midi déjà (pour le repas du soir), en faisant baisser le niveau à mi-épaule.
Directement après ouverture à 19°, bouquet fondu et très puissant de fruit et de bois, pas de barrique mais plutôt sous-bois+cèdre. Puissant et riche en bouche, finale très longue mais encore monothèmatique: tanique.
8h+tard, le bouquet a évolué et rajeuni d'un bon coup, on revient sur la réglisse avec des notes de fumé, on découvre déjà la matière riche au nez. En bouche LasCases déclare sa suprématie de façon péremptoire et indiscutable, puissance et intensité aromatique, un flot de matière expansif envahit le milieu de bouche et termine sur une finale pas encore mure que les tanins dominent encore, mais sans pincement désagréable. On a plutôt l'impression de se retrouver face à un millésime classique pas encore à point.
34+ tard, la richesse en bouche étonne toujours, un vin techno?...et bien c'est plutôt réussi, pas la moindre sécheresse en finale, les tanins demandent à se fondre, un vin atypique pour 1994, un futur classique que l'on peut commencer à boire maintenant. Pers. je ne me fais aucun souci pour ce vin, c'est la 3ème fois que je déguste ce millésime et il me semble qu'il a un avenir radieux devant lui...un crescendo molto lentamente pero quasi senza fine....
Clos du Marquis 1994:
Robe similaire à celle de son grand frère, mais avec certains reflets plus évolués, larme un peu moins dense, ceci dit l'air de famille est évident tant au nez qu'en bouche. Notes de champignons dans le bouquet, beaucoup de charme malgré un manque de définition en bouche (halala, sans son grand-frère et ses cousins, cette bt eût été parfaite...). Le tout est bien équilibré et présente une image homogène. Légère astreingeance des tanins en finale.
24h+tard: tendre, est devenu un peu terne, a perdu du nerf et bcp de son charme. Je crois qu'Yves a raison: à boire d'ici 5 ans
Léoville Poyferré 1994:
Nez curieux...poivron vert?, en bouche le plus longiligne des 4, le plus dur et inexpressif, finale dure, verte? Il faut lui reconnaître une certaine minéralité ainsi qu'une plus grande précision que Branaire et Clos du Marquis.
24h+tard, toujours dur et longiligne, montre maintenant une profondeur que n'ont ni Branaire, ni Clos du Marquis, acidité dominante. Un 2ème GCC raté ou ouvert trop tôt à un stade ingrat de son évolution comme le pense Yves? Hier j'eu dit raté, ce soir je penche plutôt pour la 2ème hypothèse mais avec qqs ??? tout de même...le vin le moins sensuel de la série. Peu de plaisir et beaucoup d'interrogations.
Branaire Ducru 1994:
directement après ouverture à 19°, tourbe, feuilles mortes et humus à plein nez, corps plutôt ténu (logique en passant juste après le Las Cases) terminant sur des tanins qui pincent, caractéristique du millésime 1994 (le terme pelzig en allemand est bcp plus précis).
+tard, le bouquet se démarque nettement de celui de ses cousins, bcp de charme, une note agréable de massepain?, caramel?....un vin très agréable et (toute comparaison mise de côté) avec une belle matière fondue et ronde.
24h+tard, tj ce bouquet spécial avec une note presque douce, somme toute une belle bt que l'on peut critiquer sur son point faible, cette pointe asséchante en milieu de langue dans la finale, mais qui reste tout de même un très beau vin pour manger...daube, fromages mous...
Conclusion, à St Julien le millésime 1994 semble de loin le meilleur de la période entre 1990 et 1995. Les vins sont infiniment plus riches et charnus que les 1993 par exemple (l'exemple Las Cases est éclatant dans ce sens).