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Quand 97 se fait séducteur à Bordeaux

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Quand 97 se fait séducteur à Bordeaux a été créé par Olif

Petite réunion de travail, hier soir, très informelle, suivie d'une dégustation à la cave du Bon Echanson, sponsorisée par un laboratoire pharmaceutique dont je suis obligé de taire de nom pour des raisons déontologiques.

Je ne peux que mentionner le slogan retenu pour la soirée : « Avec D...®, si tu bois comme un âne, tu n'auras pas mal au crâne ». Et c'est un fait !

Je sais, vous ne vous attendez pas à rêver avec cette dégustation de 97 , mais le budget du dit laboratoire n'était pas pharaonique, ce pour être en conformité avec la législation en vigueur, et pourtant, une très grande bouteille, peut-être la plus grande du millésime en question pour Bob, loin d'être en bout de course et diablement charmeuse. Et trois autres très agréables, à maturité mais pas en déclin, souples et fondues.

Vins servis non à l'aveugle et par paires pour une assemblée constituée en grande partie de gens intéressés mais novices.

- Château Cap de Mourlin 97, Saint-Emilion grand cru classé : couleur rubis soutenu, sans trace d'évolution, tanins fondus et harmonieux, sur un beau fruité (cassis) avec de légères notes boisées. Un vin très arrondi en bouche, tout en délicatesse.

- Virginie de Valandraud 97, Saint-Emilion grand cru: opposé à Cap de Mourlin, les deux vins jouent dans un registre légèrement différent. Souple et fondu également, robe rubis un peu plus claire, on est plutôt sur le havane, la boîte à cigare et le tabac blond. Le fruité est moins perceptible, probable conséquence d'un style qui fait la part belle au bois et à l'élevage. La matière n'est pas énorme, le vin est très féminin, mais son prix joue nettement en sa défaveur (pas loin du double du précédent !).

- Château Duhart-Milon 97, Pauillac : robe encore sombre, notes fruitées laissant percer une légère minéralité, un peu de poivron pas trop vert en milieu de bouche, suffisamment long pour être une bouteille très agréable. Aucune trace d'évolution pour ce vin dans sa phase de maturité.

- Château Lafite-Rotschild 97, Pauillac : avec celui-là , on ne joue pas tout à fait dans la même cour ! La robe est sombre, dense. Le nez embaume sur des notes torréfiées, moka, cacao, de toute beauté. La concentration du vin en bouche est étonnante, pas la moindre petite trace de faiblesse, grande longueur et finale très persistante. Un grand vin, qui démontre qu'il est toujours possible de transcender le millésime si l'on veut s'en donner les moyens. Le plus beau 97 bu à ce jour. Un 1er GCC digne de son rang !

- Château Rayne-Vigneau 88, Sauternes : une petite douceur pour terminer sur une excellente tarte aux abricots. Très beau botrytis avec une légère touche mentholée qui apporte fraîcheur et longueur. Là , c'est vrai que pour le liquoreux, on aurait pu prendre un 97, mais bon, on ne va pas refuser un 88, quand même!

La science a encore progressé d'un grand pas hier soir ! Et surtout, n'oubliez pas, pour vos soirées bien arrosées, " D...®, si tu bois comme... ".

C'était un communiqué des laboratoires ...........(censuré!)

Olif
13 Jui 2003 10:01 #1

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Quand 97 se fait séducteur à  Bordeaux

En ce qui concerne le Duhart-Millon, c'est vrai qu'il est agréable, mais je le trouve extrêmement boisé (on pourrait construire un abris de jardin avec...pour reprendre un expression entendue ici, et qui m'a fait bien rire!).

Cordialement
13 Jui 2003 10:17 #2

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Réponse de Martin sur le sujet Re: Quand 97 se fait séducteur à  Bordeaux

Salut Olif,

Quel dur métier que celui de médecin (jjj)(aaa)

J'ai été particulièrement attentif à  tes commentaires sur le Lafite 97. Tu as eu l'air de te régaler ! Ce vin semble plaisant aujourd'hui. Crois tu qu'il soit utile de l'attendre encore ou est-il déjà  à  son meilleur jour ?

Merci mon bon génie !

(aaa)

Martin
13 Jui 2003 10:42 #3

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Réponse de Jérôme Pérez sur le sujet Re: Quand 97 se fait séducteur à  Bordeaux

Mais les jurassiens, ça ne les dérange pas, ils ont une longue tradition de bûcherons! (bbb)
Pour en revenir à  cette dégustation, je pensais que ce genre de truc, c'était du mythe! J'aurais vraiment dû faire un autre métier!
Je vais essayer de démarcher les grandes maisons d'édition de manuels scolaires, pour voir si ça marche.

Jérôme Pérez
13 Jui 2003 10:49 #4

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Réponse de Luc Javaux sur le sujet Re: Quand 97 se fait séducteur à  Bordeaux

Tout d'abord, je tiens à  préciser pour les jaloux que ce genre de dégustation a un caractère purement scientifique et est destiné avant tout à  confirmer l'efficacité du paracétamol dans le traitement des céphalées.
Les médecins ne sont pas intéressés par le côté festif de la chose, c'est uniquement le côté scientifique qui les motive, pour le plus grand bien de leurs patients. Et ce n'est pas Olif ou Thierry qui vous diront le contraire...(aaa)(aaa)(aaa)
Malheureusement, comme vous pouvez le constater, suite à  une législation absurde qui nous empêche de mener les expériences scientifiques à  leur terme, les laboratoires ont considérablement réduit les budgets. En 1995, alors que j'étais installé dans la profession depuis quelques années à  peine, j'ai eu l'occasion de participer à  quelques dégustations d'un autre calibre encore pour le lancement d'un nouvel anti-inflammatoire. Voici le programme de l'une d'entre elles, qui a probablement participé à  décupler la passion pour le vin qui commençait seulement à  m'animer à  l'époque :

Les Blancs...
Domaine Leflaive - Puligny Montrachet Les Folatières 1993
Chateau de Meursault - Meursault 1991
Château Laville Haut-Brion 1990
Les Rouges...
Domaine Laurent - Nuits-Saint-Georges 1er Cru Les Vauvais 1993
Château Léoville Las Cases 1990
Château Grand Mayne 1990
Château La Fleur de Gay 1988
Château Lafite-Rothschild 1990
Château Mouton-Rothschild 1987
Château La Mission Haut-Brion 1985
Château Latour 1981
Et pour finir en beauté...
Château d'Yquem 1989

Une vingtaine de médecins présents, 3 bouteilles par vin, je vous laisse imaginer le budget...
Malheureusement, cette époque semble révolue...
Regrets éternels...(jjj)

Luc
13 Jui 2003 11:16 #5

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Réponse de Olif sur le sujet Re: Quand 97 se fait séducteur à  Bordeaux

Martin,

"Utile"n'est peut-être pas le mot juste! Je pense que ce Lafite se boit déjà  avec énormément de plaisir et qu'il tiendra facilement 5 ans, voire au delà , mais c'est alors prendre le risque d'être arrivé trop tard.

Mes récentes expériences de 1ers GCC en petit millésime(94, 93, 92) incitent à  la prudence.

Lec,

le boisé de Duhart-Milon est extrêmement bien fondu et pas du tout gênant à  mon avis. Nous avons bu Duhart en parallèle avec Lafite, ce qui aurait pu le défavoriser mais il s'en est plutôt bien sorti!

Luc,

Tu n'as pas honte de t'être laissé corrompre à  ce point(aaa)(aaa)(aaa)
Pardon! Autant pour moi, j'avais lu "trois bouteilles par ...médecin". ça, c'était encore avant! (aaa)(aaa)(aaa)

Jérôme,

ce genre de petit repas et/ou de dégustation contribue à  entretenir de bonnes relations entre les médecins et les laboratoires même si nous nous défendons de nous faire acheter (cela peut des fois être vrai avec des individus peu scrupuleux) . Entre deux produits similaires commercialisés au même prix par deux labos, pourquoi choisir plutôt l'un que l'autre. C'est une stratégie commerciale, même si l'état voudrait s'en défendre. Il faut arrêter l'hypocrisie! Les grands laboratoires pharmaceutiques ne sont pas des philantropes! Et le prix des médicaments est fixé par l'état, en plus!
Lorsque la loi limitant les "petits cadeaux" aux médecins a été votée, cela a eu des répercussions économiques pour bon nombre de restaurateurs qui ont vu leur chiffre d'affaire chuter terriblement les jours de semaine. Les fonds publics et l'argent de la sécu profitent à  tout le monde, comme tu peux le constater! Pour les enseignants, je ne sais pas par contre!(bbb)(bbb)

Olif
13 Jui 2003 12:14 #6

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Réponse de Olif sur le sujet Saint-Estèphe 97, petit tour d'horizon

Deuxième volet de cette série de rencontres professionnelles thématiques autour du millésime 97, axées cette fois sur la circulation sanguine.

" Avec D...®, vis ta vie à flond, tu n'auras pas mal aux molletons"

Qu'est-ce que je bosse, moi, en ce moment!

- Château Le Crock 97 : un peu vert au nez, c'est un vin souple, maigre qui présente un peu d'amertume des tanins. Décharné, il manque d'âme et de profondeur.

- Château Les Ormes de Pez 97 : très marqué sur le poivron, mais suffisamment mûr pour apparaître souple, fondu et finalement plutôt plaisant, même si assez simple et à terminer, pour ceux qui en ont encore.

- Château Calon-Ségur 97 : robe grenat, assez claire à la lumière. Nez poivré, poivronné. Les tanins sont bien arrondis, souples et le fruité est charmeur, faisant de cette bouteille un vin tout à fait correct dans sa phase de maturité pour encore une ou deux années, je pense.

- Château Montrose 97 : la robe est plus soutenue que le précédent. Le nez est encore marqué par de discrètes notes vanillées. En bouche, les tanins sont serrés, à peine austères, mais d'une grande droiture. On note à l'aération l'apparition d'une petite touche d'anis et/ou d'eucalyptus rafraîchissante. Long et concentré, il devrait pouvoir encore s'épanouir avec le temps, mais mieux vaut en profiter maintenant, à mon avis. Pour moi, le meilleur de la soirée, pas au niveau du Lafite, évidemment.

Cela confirme qu'il y a encore quelques beaux 97 à boire en ce moment mais qu'il serait bon de les écluser définitivement afin de pouvoir passer à autre chose !

Olif
19 Jui 2003 08:28 #7

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Réponse de Guest sur le sujet Re: Quand 97 se fait séducteur à  Bordeaux

Olif,
Petite divergence d'avis: si je fais un parallèle entre 97 et 87 (millésime considéré généralement comme faible - certainement inférieur intrinsèquement à  97), j'ai constaté ces dernières années que de nombreux 87 avaient relativement bien tenu la route. Il me reste encore quelques (rares) bouteilles de 87 et celles que j'ai pu déguster ces derniers mois (Pichon-Lalande Comtesse, Lynch-Bages, Léoville las Cases et Margaux) ne touchaient certes pas au génie (même jeune, elles manquaient de matière), mais demeuraient agréables à  boire encore aujourd'hui. Si Lynch-Bages entre autres était un peu "au bout du rouleau", d'autres comme Margaux ou Léoville peuvent d'ailleurs encore durer quelques années (3-5 ans?).

Le plateau de maturité varie beaucoup d'un vin à  l'autre. Comme les vins de 97 ont généralement davantage de matière que les 87, il est possible (probable?) qu'ils se montrent sous leur meilleur jour pour plusieurs années encore. Donc à  part les vins "périphériques", ou qui dès le départ n'étaient pas à  la hauteur, et qu'il faut effectivement boire sans tarder, je serais plus optimiste quant à  l'espérance de vie des autres.

Alain
19 Jui 2003 08:57 #8

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Réponse de Olif sur le sujet Re: Quand 97 se fait séducteur à  Bordeaux

Alain,

Nos avis ne divergent pas réellement, comme j'ai déjà  eu l'occasion de le dire, je suis assez friand de ces petits millésimes charmeurs qui donnent de jolies bouteilles à  boire relativement vite.

Aucun de ces vins ne m'a semblé être sur le déclin (concernant Le Crock, c'est un manque certain de matière dès le départ à  l'origine de la faiblesse du vin).

Quand je parlais de terminer les 97 pour passer à  autre chose, c'était juste histoire d'éprouver de nouvelles sensations lors de ces dégustations thématiques.
J'ai pour ma part en cave encore quelques bouteilles de 97 que je compte suivre sur quelques années (SM, LB, Virginie,...).

Olif
19 Jui 2003 09:17 #9

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