Petit déterrage de fil, a l'occasion de vacances dans le pays basque..
Un reportage à la télé m'avait vraiment donné envie, et je souhaitais voir ce que 3 étoiles pouvaient bien vouloir dire à l'étranger
Je précise que je n’avais pas lu les commentaires cités ci-dessus et qui datent quand même de 11 ans, mais autant vous dire que l’on n’a pas été déçu du voyage…
Alors bien sur, le cadre, autour, n’est pas exceptionnel. On est a l’intérieur des terres, a l’extérieur de San Sebastian, et a proximité d’un énorme nœud routier.
le restaurant a du faire peau neuve il y a peu de temps.. l’extérieur du parking est délimité par des grilles d’acier Corten( c’est le fameux métal tout rouillé d’origine !)… et cela se prolonge jusqu’aux portes du restaurant, en haut de quelques marches, porte façon château fort, sans aucune ouverture. Mais miracle, la porte s’ouvre a votre arrivée, tenue par un des membres du personnel
D’ailleurs, parlons en tout de suite. La quasi-totalité du personnel parle très bien français… tout le monde est avenant, prévoyant. Et comme ce midi là nous n’étions que 12 dans le restaurant, nous avons pu prendre le temps de discuter et d’échanger… Chapeau a tous ces gens qui, à leurs façons, font aussi la réputation d’un tel restaurant
Nous sommes donc pris en charge et amenés à notre place dans une salle toute moderne, avec grandes baies donnant sur la nature…. la table la plus proche doit être à …. 5metres … pas de pbs pour la distanciation !
Lors de la réservation j’avais indiqué ne pas aimé le fromage de chèvre et le concombre… on viendra donc me dire, directement et sans que j’ai à demander que ma demande a bien été prise en compte
le sommelier arrive ensuite pour demander si l’on prends l’apéritif … On partira sur la carte des vins.
celle-ci arrive sous forme de « tablette », COVID oblige..
et là, c’est l’extase…. Plus de 2000 références !!! et, chose peu commune, à tous les prix… de 40 euros à 17 000 euros la bouteilles.. Bien sur les vins français sont quand même très impactés, mais j’ai noté quelques bonnes pioches (Breze de Guiberteau à 80 euros). Pour la plupart on oublie
toutes les régions espagnoles sont représentées, et là, c’est vraiment certaines avec des prix bas . je n’avais jamais vu ca en 3 macarons.
Mais comme je n’y connais rien en vins espagnols, je prendrai l’accord mets vins… ok, c’est pas donné (155 euros), mais avec 11 vins différents, et normalement accordé avec les plats. Catherine a vu à la carte une « citronnade « qui lui fait de l’œil, elle prendra ensuite qq verres de vins…
première surprise, la citronnade, exceptionnelle, tant à l’œil, qu’en présentation et en gout !
on prendra 2 menus dégustation !!!
On n’est quand même pas venu là pour deconner !!
Là, petite digression pour dire que, depuis 11 ans, les règles ont du un peu changer…. les prix sont maintenant alignés avec ce qui se fait en France (280 euros le menu…)…
Bon, et bien voyons ce qu’il y a dedans…
Et, pour que l’on puisse suivre, le maitre d’hôtel nous apporte à chacun un mini menu, qui restera posé sur la table tout le temps du repas, er qui permettra de suivre la composition des plats. C’est t’y pas attentionné ca !
Toutes les dates figurant devant chaque plats sont celles de la création du plat
on commence avec les « olives »
petit jus d’olives vertes, fausses olives en beurre de cacao , peint et rempli d’un « jus » d’olives noires.. petits croutons aux olives noires pour accompagner
le tartare de crevette est tout en légèreté, d’autant plus que le dessous est entièrement soufflé et craquant
le « plateau » est recomposé dans la cuillère… c’est un miracle pour l’œil puis pour la bouche. Les gouts sont reconstitués dans les petites billes très légèrement gélifiées… l’ensemble est déposé dans la cuillerée de manière symétrique, puis tout explose en bouche, et même en se mélangeant on retrouve tous les parfums… Comment ils font ca ….
On peut ensuite prendre la cuillère pour déguster le thon et le jus de câpres
c’est a ce moment que l’on nous apporte les beurres et les pains (tout est fait maison !) pain nature, campagne, aux figues, pain feuilleté, foccaciella au bleu et olives …. on pourrait ne manger que ca ..(d’ailleurs ils reviendront plusieurs fois, et avec toujours autant de choix !)
le plat suivant est un monument. C’est celui qui a valu au chef sa troisième étoile (1995 !!)
les rectangles sont parfaits, chaque ingrédient a sa place et on retrouve tout en bouche, et chose hallucinante, c’est que c’est le caramel, en quantité juste suffisante, qui donne la mâche au plat
Exceptionnel !
L’huitre, très ferme, est cachée sous un siphon de radis vert. a coté, un soufflé, sec de piment d’Espelette… en prenant les deux ensemble, on concentre mille saveurs.. et moi qui ne suit pas un fana d’huitre, l’ensemble est un bonheur.
c’est a ce moment là que le chef choisi de venir faire son tour en salle. Aucun chichi, il s’avance vers toutes les tables comme s’il connaissait tout le monde. Un abord qui a l’air vraiment tres sympathique (on pourrait comparer pour ceux qui le connaissent, avec Gilles Goujon)
ca fait toujours plaisir de voir le chef se déplacer et venir chercher quelques commentaires des consommateurs ! (beaucoup de chefs français ne le font pas !)
arrive ensuite un autre plat qui m’a renversé… et pourtant, qu’est ce que c’est qu’une salade dans un 3 étoiles… ?
ici, tous les légumes sont croquants, choisis, déposés avec soin sur une gelée de tomate, et c’est cette gelée de tomate, aidée par des billes de crème de laitue, qui fait l’assaisonnement.. Aucune trace de vinaigrette… et quelques langoustines pour agrémenter le tout
j’en suis bouleversé … et comme on prends l’habitude..on regarde la date de création du plat..2001. et oui, là aussi un grand classique de la maison !
la coquille saint jacques, après ce plat, m’a semblé un peu en deçà ..
le plat suivant, attention ! ca dépote ! a déconseiller à ceux qui craignent le poisson … !
l’ensemble est homogène, mais avec un fil unique : l’iode.. Jusqu’aux mini sandwichs d’endives, sardines et anchois… !!
la langoustine est toute en douceur et en légèreté….
le merlu, enroulé dans une fine, très fine tranche de poitrine est fondant, nacré. Cuisson a la perfection. Troisième plat très marquant !
et l’ensemble des petites sauces qui l’entoure permet de percevoir plusieurs façons de l’accompagner..
Miam !!
plat suivant avec un jaune d’œuf parfait, l’accompagnement est constitués d’herbes sous plusieurs formes ; croquants, billes fondantes, et mâche
le cèpe est servi sous forme de bouillon a coté, dans un petit verre
Que dire ensuite des côtelettes d’agneau de lait ….je pense que rien qu’avec le visuel, vous en avez tous envie…. même pas besoin du couteau !!
là aussi, comme avec le merlu, les différents accompagnements permettent de tester les différents accords..
chef, un peu de pain pour saucer svp !!!
Différence avec les restaurants français ??? On ne nous propose même pas un plateau de fromage … (Pas pour Oliv ce restau !!!)
On attaque les desserts
Le premiers et du pur bonheur : granité de fraises, écorces de citrons verts, espuma daiquiri très légèrement tiède. L’ensemble est tout en douceur, en suavité et en même temps ca vous remet le palais à zéro …
C’est bon, j’ai gouté, on peut remplir le verre maintenant !
J’ai loupé la photo du suivant …
Excellent, avec les tout petits tronçons de haricots verts, croquants et sucrés à la fois qui viennent apporter de la fraicheur et une touche de croquant
la dernière assiette est portée sur le chocolat et le praline / caramel, avec une glace au wasabi surprenante
il faut noter que ces trois desserts sont marqués par le peu de sucre employé.. On est vraiment sur des desserts « de restaurant », avec un service à l’assiette irréprochable
on finira par quelques friandises.. mais là, il faut presque se forcer !
Et les vins dans tout ca me direz-vous ….
J’avais commencer par prendre des notes… puis le sommelier me voyant faire viendra vers moi pour me dire « ne vous inquiétez pas, vous aurez la liste de tous les vins en sortant »
la voici donc.
je ne vais pas la détailler, juste quelques petits commentaires
(a noter, élément important, que les verres sont changés à chaque service de vin !)
le premier vin, une bulle, est fait en collaboration avec Bereche ; bulles très fines, très bien
Deuxième vin m’a marqué par ces note d’oxydation, type vin du jura. Un peu déroutant mais bon accord
le troisième vin, vin de cidre, est un superbe accord avec le foie gras ; beaucoup de sucre et en même temps une acidité haute qui donne une belle fraicheur
le riesling mosellan très bon, évolué et en même temps porté par une belle fraicheur*
le vin de galice, servi avec le merlu, en magnum, est un rouge, a priori équivalent d’un trousseau, cultivé à 1000 m d’altitude. il a fait son job avec le poisson
les deux vins suivants m’ont permis de m’étalonner sur les différences entre Rioja et Priorat ….
ca n’en étonnera pas beaucoup qui me connaissent si je dit que mes préférence vont au Priorat !!! Plus rond, plus gourmand
On finira par deux vins de dessert
en conclusion, un très très grand moment. Même si c’est difficile de comparer, nous sommes quand même tombé d’accord, avec ma femme, pour dire que c’était le plus beau repas que nous avions faits, même si les quelques 3 étoiles faits en France n’ont pas a démériter.
Une très belle adresse à conseiller les yeux fermés… un pur moment de rêve et de bonheur ….
un grand merci au chef et a toute son équipe
Merci de m’avoir lu !