Souvent ( tout le temps ? ) la suavité , le gras d'un vin est présentée comme une qualité.
Je me pose la question: jusqu'à  quel point ?

Je me souviens avoir dégusté certains vins dont la suavité , la densité veloutée, le côté huileux m'a vraiment dérangé jusqu'à  l'écoeurement ( mansenoble réserve 98 jeune ) .

Y a-t-il une suavité pour les vins jeunes, une pour les vins vieux et comment peut-elle évoluer ? ( Je vais bientôt regoûter le Mansenoble).

Y a-t-il une suavité plus facile a accepter pour les moelleux?

Jmm

Pers. je n'associe pas suavité à  gras du vin, je l'associe plutôt à  "velouté" qui exprime pour moi plutôt une finesse de texture: ex. la caractéristique principale de certains Pomerols, caractéristique qui les différencie de tous les vins à  base de merlot, imitateurs ou pas, bus jusqu'à  présent. Ces Pomerols peuvent encore avoir leur gras-de-bébé ou pas, il gardent ce caractère suave / velouté.

Je trouve aussi que le gras peut-être écoeurant. Avec certains CDP blancs et Bordeaux 99 (durant leur jeunesse), j'ai souvent eu l'impression de boire de la glycérine sans fond, sans goût. Je ne trouve pas le gras/le côté huileux velouté ou suave. Le gras peut même contenir ou se superposer à  des tanins acerbes.

Il est parfois difficile de s'entendre sur les mots et souvent chacun exprime une même perception avec des images différentes, d'où la difficulté de s'entendre vraiment de façon précise.

Concernant le gras / le côté huileux / le baby fat, il semble disparaître après qqs années de bt et s'il n'y a rien ou pas assez de concentration pour venir occuper sa place, bonjour les cruelles déceptions.

Pour moi aussi, la suavité n'est pas le gras ou la gylcérine. La suavité est pour moi un caractère soyeux plus encore que le seul velouté; c'est une notion qui sous-entend que les tannins sont doux et que le vin se développe au palais avec délicatesse. La suavité est indissociable de l'équilibre et c'est souvent elle qui est à  l'origine du charme d'un vin.

Mais tout cela est très subjectif et je constate souvent en dégustation que nous utilisons des mots différents pour décrire les mêmes sensations.

cordialement

Yves

Merci pour vos réponses qui éclaircissent mes points d'interrogation.
Et ce malgré un vocabulaire un peu confus dans mon premier post ( je me doutais qu'il serait confus mais pas à  ce point (aaa) ) .

Pour moi la suavité d'un vin est souvent couplée à  son velouté : la matière fruitée doit être très mûre, les tannins totalement enrobés, le vin charnu; la bouche doit être ronde, équilibrée, sans amertume, sans verdeur.

Je n'ai pas d'exemple de vin blanc en mémoire; la suavité est pour moi plus l'apanage des vins rouges, souvent sudistes.

Ornellaia 96 bu vendredi passé répond à  cet ensemble de critères.

Michel.

En espagnol, "suave" signifie "doux". Il est donc normal que j'associe la suavité à  la douceur du vin. Mais j'y rajouterais une touche de fraîcheur et de finesse, car les vins confitures n'ont rien de suaves à  mes yeux.
Par contre, les Merlots de Colchagua, avec leur tannins polis, leur structure onctueuse et leur ensemble très plaisant collent assez bien à  l'idée que je me fais de la suavité.

D'accord avec toi, Anthony, c'est pour cela que j'ai parlé de raisins mûrs, pas surmûris et compotés.

Le vin doit être en équilibre, donc posséder fraîcheur et finesse.... j'aime aussi le concept d'ontuosité dont tu parles.

Michel.

en espagnol suave me semble plutôt se référer au toucher / tactile, à  sans aspérité plutôt qu'à  un goût sucré.

Essayez une fois Ch.Clinet, ce sont les tanins les plus fins qui existent...ou bien alors un Trotanoy et pendant que nous y sommes Ch La Providence et Petit Village en millésime 98....oulà là  que c'est suave (smile)