On parle de "l'effet terroir" et de "l'effet vinificateur".
Sommes-nous bien sur de faire la différence?...
Si on reprend la définition d'un terroir, on y retoruve le sol, le sous-sol, la météo et... l'homme. Bon!... Et alors?... Le vinifcateur? Il fait bien avec la plante, le sol, la météo... ses moyens financiers.
On emploie de plus en plus souvent un terme qui semble convenir pour la marque, la trace laissée par la terre sur le vin fini : la minéralité.
L'effet de sol, quoi!... (bbb)
Cela vous-semble-t-il un terme qui traduit bien vos impressions et qui reflète l'influence du sol sur la plante (comme on le dit souvent pour le schiste sur le chenin), quel que soit le cépage et la nature de la roche, au-delà de l'intervention de l'homme?
Les anglo-saxons emploient-ils cette terminologie en lieu et place de terroir qu'ils ne savent traduire?!... Et donc, nous influencent-ils?... Remplacez-vous donc, de plus en plus aisément, terroir par minéralité?
"Si on reprend la définition d'un terroir, on y retrouve le sol, le sous-sol, la météo et... l'homme."
Si je me souviens bien, la place de l'homme dans la définition du terroir était sujette à discussion...(bbb)
En ce qui concerne la minéralité, elle fait incontestablement partie des marques que le terroir peut imprimer au vin, mais limiter la grandeur d'un terroir à la présence ou non de cette minéralité me semble très réducteur. Si on en revient à la Bourgogne, il est connu que certains secteurs sont plus favorables que d'autres à l'émergence d'arômes floraux de type violette par exemple. Outre les arômes, la texture du vin est également très influencée par le terroir, certains donnant plutôt des vins puissants, riches, tanniques, et d'autres des vins axés sur la finesse et l'élégance. Je reste volontairement très schématique, mais cela montre bien que le terroir représente beaucoup d'autres choses que la minéralité...
Un terroir peut influencer l'apparition de telles ou telles notes fruitées ou fleuries sur un vin issu d'un cépage donné, alors que ce même cépage donnera ailleurs, d'autres notes fruitées et d'autres notes fleuries ou les remplacera par des notes épicées… Le terroir ce n'est pas "ce p'tit gout de terre "… c'est bien plus que ça… !!
Donc, on peut dire que le "terroir", c'est une sorte de constante aromatique, fruitée ou florale, dont on devine mal l'origine.
La minéralité serait donc une marque, une trace, éventuellement ponctuelle, qui elle, aurait pour origine la terre elle-même, surtout quand elle attribue au vin des notes de "pierre à fusil", de poudre, de craie... de pétrole.
Et à laquelle on associe la notion de "tension" perçue en bouche, qui apparait plus ou moins selon les millésimes et quand le vigneron lui permet de s'exprimer librement.
Mais, si c'est une constante, c'est le terroir?... (bbb)
le terroir, c'est hyper-complexe et je suis d'accord avec Vincent.
Mais, comme il ne faut pas réduire le terroir à la seule minéralité, il ne faut pas le réduire au seul caractère floral et fruité.
Le terroir est une notion complexe, si complexe qu'on ne sait pas vraiment ce qu'elle recouvre (aaa) Cela dit, j'aime bien la définition proposée par Olif, même si elle est un peu simpliste pour exprimer le système complexe qu'est le terroir.
En plus, est-on bien sûr que ces notes minérales et cette tension que l'on associe généralement au terroir sont effectivement la marque du terroir et ne résultent pas d'autres facteurs ?
....enfin, si on dit que le terroir c'est le sol, l'homme et tout le reste, on ne risque pas beaucoup de se tromper (aaa)
En fait, tant que nous ne serons pas d'accord sur une définition du terroir, nous n'arriverons à rien. Or, cela semble impossible puisque le terroir est un concept abscons, dont il vaudrait peut-être mieux se débarasser pour utiliser des termes plus clairs et moins obscurs, pour ne pas dire obscurantistes. Messieurs les Bourguignons, tirez les premiers ! (aaa)
On peut aussi se demander si la notion de terroir, souvent invoquée pour défendre des vins maigres et décharnés, ne nuit pas à l'image des grands vins. C'est une notion que le consommateur moyen n'appréhende pas. Il arrive même que l'expression "goût de terroir" prenne une valeur péjorative.
On pourrait presque dire que la "minéralité" et la tension asociée, c'est l'expression de l'acidité constitutive, non?... Le problème, c'est qu'avec 2003, on se dit qu'il est très possible de la corriger... si on en doutait! (eee)
J'ai un peu le sentiment aussi que notre impression est assez différente selon que l'on déguste un blanc ou un rouge.
Je sens que l'homme va prendre de plus en plus de place dans la notion de terroir! (bbb)
Cela dit, j'aime bien la définition proposée par Olif, même si elle est un peu simpliste pour exprimer le système complexe qu'est le terroir
Merci Yves,
ça fait du bien de se sentir un peu compris, d'être un peu moins seul!(aaa)(aaa)
Une définition, ce n'est pas une dissertation et il faut bien essayer de résumer en quelques mots de la façon qui semble la plus juste et la plus simple possible ce qui ne peut être expliqué qu'en 3 volumes!
Je ne suis pas sûr qu'il soit primordial pour l'amateur de vin lambda (j'espère que personne ne s'est logé sous ce pseudo, je ne voudrais pas qu'il se sente visé!(aaa)) de percevoir et/ou de comprendre toutes les nuances du terroir, notamment bourguignon puisque le sujet est toujours d'actualité, surtout si on ne passe pas tout son temps à déguster dans le vignoble. C'est un bonus (est-ce véritablement un plus?) complètement facultatif, ce qui prime étant toujours à mon avis (et à celui de Manuel!(aaa)) d'avoir un bon vin dans son verre.
Mais quand on a goûté côte à côte une grande partie des climats d'une appellation en compagnie du vigneron qui vous explique pourquoi celui-ci est plus "tendu", pourquoi celui-là est plus fruité, on a le sentiment d'approcher (de très loin!) la notion de terroir géologique et, par là , sa minéralité. Mais c'est tellement subjectif...