Quand j’ai posté mes premiers messages sur le site, mon bec a subi les foudres de BLG et Luc pour des propos tenus sur l’emblématique Edelzwicker ! J’expliquai maladroitement que l’Edel avait droit de cité sous la mention AOC d’Alsace !
Ceci étant dit, l’Edel reste dans mon esprit et ma mémoire, et quelque part dans les muqueuses de mon palais, cet horrible breuvage soufré qui coulait à flot dans les estaminets encore nombreux des années soixante, tout au sud de notre Alsace qui était encore belle. Vers les quinze et les fin de mois, c’était la ruée pour ces ouvriers qui épanchaient soif et rêves autour des ces chopes de blancs qui ne suscitaient en rien les débats auxquels nous sommes habitués. Avec des salaires bien amputés, et l’ivresse en prime, ce n’était pas toujours la vie en rose dans les ménages. A cette époque, on ne parlait pas de Gentil…
Aujourd’hui l’Edel occupe toujours une place prépondérante dans l’étal de la GD en Alsace, et il suffit d’observer les clients qui saisissent à l’aveugle ces longs cols, sans un regard pour le prix et le producteur, pour comprendre que ce vin à toujours ses adeptes en nombre. Je vous confesse sans détour le peu d’intérêt que je porte à ce type de vin. Il m’arrive de l’utiliser en cuisine. J’ai toujours en réserve une ou deux bouteilles de chasselas, au cas d’une envie subite d’un vin de soif sur une salade de museau par exemple.
L’Edel est un assemblage de cépages blanc de l’AOC Alsace, sans indication de pourcentage, C’est un moyen de liquider les fonds de cuves. Très rares sont les vignerons qui en font leur cheval de bataille.
Le Gentil, après un long silence, est revenu sur le devant de la scène sous l’impulsion de quelques grands noms (Hugel). Contrairement à l’Edel, cet assemblage fait l’objet d’une charte, ce qui rend son élaboration plus contraignante. De par le pourcentage élevé (50% au moins), d’un cépage noble, il est a priori, d’un point de vue gustatif, un cran au dessus de l’Edel, ce qui se devine en comparant les prix !
Le Gentil est donc l’Edel du bobo, et je salue ici, mais sans l’approuver, les remarquables interventions de FA pour la promotion de l’Edel, ce qui est une belle nique à ceux qui tentent à le cloîtrer dans les vins élitistes et antédiluviens !