L'idée d'ouvrir cette rubrique me vient à  propos de la côte blonde 2000 de Rostaing.

Parker la note 90-92, très en dessous des 99 et 98, comme le souligne Olivier dans la rubrique "Rostaing".
Mais son commentaire est des plus élogieux (je l'ai reproduit dans cette même rubrique, en voici le copié/collé:

"Côte blonde 2000....Il s'impose comme une bombe fruitée, révélant un caractère velouté, son habituelle et très séduisante douceur, ainsi que de riches arômes de petits fruits nuancés de chèvrefeuille.
Ce vin mûr et charnu, faible en acidité, est véritablement charmeur et renversant. Il est étayé par une belle structure sous-jacente..."
Parker - The Wine Advocate - 30 avril 02)

Face au compte-rendu d'un grand dégustateur:

Que retient-on? La note ou le commentaire?
Lit-on toujours le commentaire ou se contente-t-on de mémoriser la note?

Merci pour vos remarques.
Cordialement
Thierry

J'ai parfois été frappé par les lectures de commentaires de deux dégustateurs différents sur le même vin. Les commentaires sont parfois différents mais les synthèses correspondent assez fréquemment. A savoir si le vin est bon, moyen, très bon, extraordinaire. La note n'est elle pas une synthèse en quelque sorte?
La note par sa simplicité marque plus les esprits. Je la prends personnellement plus en compte que le commentaire qui vient comme appuyer ce verdict. C'est bien cela: les commentaires sont des impressions et la note, une sorte de verdict.
Mais il s'agit d'avoir une lecture de cette note en regarde de ce que l'on connait de celui qui l'a mise. On arrive assez bien à  cerner les valeurs des dégustateurs. Ne vous êtes vous jamais amusé à  chercher la note que tel dégustateur a mis au vin que vous êtes en train de boire et d'aller vérifier ensuite? On arrive assez facilement à  s'approcher.

j'ai une méfiance croissante envers les notes....j'essaie plutôt d'imaginer le vin à  travers la description qu'en fait le critique.

Croire par ex qu'un Vitiano de Falesco 2000 est meilleur qu'un Ch. La Madeleine 98 parceque le premier a été coté 92 et le second 90, serait une très grosse erreur. La note n'a de signification qu'accompagnée d'une description détaillée qui permet alors de comprendre (ou du moins d'essayer) ce que le critique veut transmettre.

De ce point de vue là , je trouve la tendance de la RVF à  souvent écrire des petits slogans plutôt qu'une description précise du vin, insatisfaisante (sans parler du système à  5 *). Comparez leur travail avec celui des autres...

Je crois qu'un autre point important est d'essayer de comprendre le goût des critiques pour essayer de transcrire la lecture de leur prose en sensations propres.

Et puis lorsqu'on connaît l'appellation, la région ou encore mieux le vin sur qqs millésimes, il est alors possible de placer les critiques en perspective de ses propres connaissances.

Ceci dit l'idéal est d'opérer un 1er choix avec l'aide des critiques et de goûter ensuite pour opérer le choix définitif...

Bonne journée

Il est évident que le commentaire est nettement plus intéressant que la note brute, mais si on sait ce que représente cette note, cela ne manque pas d'intérêt néanmoins.
En ce qui concerne Parker, la note est en fait une note sur 50 : 5 points pour la robe, 15 points pour le nez, 20 points pour la bouche et 10 points pour l'impression d'ensemble et le potentiel de vieillissement.
Il n'est donc pas étonnant, que les Côtes-Rôties 2000, dont le potentiel de garde est moindre que pour les deux millésimes précédents, obtiennent une note moins élevée, malgré le fait que les vins peuvent très bien se goûter dans leur jeunesse. D'où la relative discordance que vous soulignez entre le commentaire et la note globale.

Luc

Comme disait Yves, je suis interperllé par le Verbe.

Donc pour moi, le commentaire prime la note, toujours. D'abord, extraire du commentaire ce qui se rapproche de mes critères, et puis la note... qui influence malgré tout le jugement.

Si la note corrobore le commentaire, ok j'achèterai sans problèmes, mais si la note (pour Parker déjà  en-dessous de 85), je reconsidererai à  deux fois l'éventuel achat.

Une deuxième ou troisième relecture du commentaire plus attentive, permet de trouver les indices qui corroborent la note.

Michel.

D'accord avec ce qui vient d'être dit...Et avec la démarche, proche de la mienne.
Mais au quotidien on constate l'effet "note" et non pas l'effet "commentaire": 100/100 attribué par Parker rend rapidement le vin inabordable.
Si on utilise l'exemple de Léoville Las Cases
-82 a 100
-86 a 98+
Les commentaires poussent plus à  privilégier le 86.
La dégustation confirme cette impression.
Mais c'est le 82 qui est devenu un must au niveau prix...

Cordialement
Thierry

Au debut des mes experiences, et avec l'achat de mes premiers guides ou revues, je sois sire que je pretais plus attention a la note qu'au commentaire. Surement un besoin de base stable et de comparaison aussi objective que possible.

Mais, ces 2 dernieres annees, je suis devenu de plus en plus dubitatif face aux notes que je trouve dans les revues. Il y a 3 ans, un 89 de Parker etait un vin a acheter a tout prix. Aujourd'hui, c'est juste si ca vaut la peine d'etre evalue (j'exagere, mais si peu ...).

L'ecart entre la note "brute" et le commentaire s'est elargi et par la force des choses, mon interet s'est porte de plus en plus sur le commentaire.
Aujourd'hui, la note ne m'importe que peu. Cela doit aussi etre du au fait que j'ai plus de bouteille (au propre comme au figure) et que la base de comparaison et d'evaluation est meilleure.

En lisant le post de Luc, je me dis que je pourrais reprendre goût aux notes si chaque element etait juge separemment dans le commentaire, du style:

Robe: 3/5
Nez: 11/15
Bouche: 16/20
Impression: 7/10

Total: 87/100. Cela les rendrait plus transparentes et plus parlantes.

Salutations,
Anthony

Anthony,

Excellente proposition que cette note décomposée.
Elle serait un outil plus fiable.

Amitiés
Thierry

Pour moi 98+ ou 100 c'est exactement la même chose…
Finalement je repondère moi même les nôtes Parker et recrée mon échelle : entre 96 et 100 c'est pareil puis entre 90 et 95, entre 85 et 90 etc…

Je suis entièrement d'accord avec Anthony sur le plus d'intérêt dans une note décomposée.
Déjà , je trouve que 5 points d'écarts entre le nez et la bouche est insuffisant dans le système de Parker ( 15 et 20).
Certes il y a souvent une cohérence entre le bouche et le nez mais quand même. Certes on s'est tous un jour extasié sur un nez extraordinaire mais quand même, le plus grand plaisir se passe en bouche.
Et la robe 5 points!! Imaginons un vin à  89 points et un vin à  90 points.
Ben voilà  , la différence c'est la robe. ça me fait un peu sourire, Sachant que pour expliquer le système de notation on donne des tranches: en dessous de 89 patati au dessus patata.
Donc sur une note décomposée, l'avantage pour moi serait de pouvoir se focaliser un peu plus sur la bouche.
En fait pour moi, la note juge un peu plus la 'technicité du vin' ( la sécheresse des chiffres par rapport aux mots ) .
Ainsi , je préfère plus le commentaire quand il s'agit de boire le vin jeune, source d'émotion rapide.
Quand, il s'agit d'encaver, alors là , j'attache aussi un intérêt à  la note car je pense qu'un vin ' mal noté ' aura moins de chance de bien vieillir ( la mauvaise note porte en elle des ' défauts' source de risque
( déséquilibre..).
Mais avant tout, je ne peux faire abstraction de la qualité du milésime et des caractéristiques du chateau.
Exemple: léoville barton 96: j'ai vu le millésime, je connais les caractéristiques du chateau: j'achète les yeux fermé sans connaître la note.
Et la note, qu'elle soit ensuite 90, 92, 94 je m'en moque car le vin ne peut que bien évoluer et sera apprécié quand il sera mûr au delà  des espérances engendrées par une note.
Autre exemple: les 97, alors là , la note je m'en balance complètement car de toute façon j'achète pas, de plus quelle que soit la note, la fiabilité dans le temps reste aléatoire vu le millsésime, les vins sont à  boire jeune alors je regarde le commentaire, il me plait , j'achète , je bois j'aurais dans le verre un plaisir qui devrait s'approcher du commentaire.

J'ai remarqué chez Parker, une tendance à  sous évoluer les grands vins d'années taniques ( 86/96) surtout dans ses notes.
Alors que dans ces commentaires , il laisse place à  de grands espoirs, pour celui qui sait attendre.

Dernière remarque: Je serais ben curieux de savoir si Parker quand il note 50 à  100 vins dans la journée ( voire demi) respectent rééleme,nt sa grille de notation pour tous les vins.

Jmm

En résumé, trois paramètres guident l'achat de vins que je n'ai pu déguster.

1) le millésime

2) la note

3) le commentaire

Cela dit, je n'achète que des vins dont seule la note est satisfaisante. Il faut aussi que le commentaire donne envie de boire le vin et que son style corresponde à  mes goûts. Un bon CR devrait en principe permettre de savoir quel est le style d'un vin.

Il faut aussi connaître les goûts du dégustateur qui met la note; Parker correspond plus à  mes goûts que Bettane, alors je lui fais plus confiance.

cordialement

Yves Z

En gros je partage assez la technique d'achat d'Yves, sauf que je place la note en première position, puis le millésime et ensuite le commentaire.

Encore une fois, comme le précise Yves, il faut connaitre les goûts ou la façon de noter du dégustateur pour savoir grosso-modo ce que vaut réellement le vin.

C'est pourquoi je préfère des notes et des commentaires issus d'une seule personne comme Parker, Quarin, Bettane, ...plutôt qu'une note moyenne et un résumé des impressions d'un groupe de dégustateurs.

J'accorde une grande importance à  la note surtout si elle est "absolue" (je sais, j'en vois déjà  faire la grimace mais bon c'est mon avis...).

Imaginons 2 minutes les commentaires du guide Hachette sans la note (étoile). On pourrait alors comme à  l'école des fans déclarer que tous les candidats ont gagné ... car tous ex aequo. :-)

Amitiés,
M@nuel.

Mon guide d'achat : le feeling, les copains, les commentaires, les notes, les "styles" que j'aime, …le marc de café, la chance… le plaisir, les contacts humains… l'envie etc

Démago!!

:-)

non … humain

Je ne prends pas position sur le dilemme note/commentaire, appréciant finalement très peu les diatribes d'experts ou soi-disant experts.
J'avais l'habitude de boire dans un restaurant du Côte Rotie de Rostaing, année entre 90 et 95. Ayant épuisé la cave du restaurateur, ce dernier m'a servi une autre année et j'ai dû me rendre à  l'évidence. Rostaing que je considérais comme le pape de la Côte Rotie, est malheureusement très irrégulier et je n'ai retrouvé ni les tanins ni ce délicieux arôme caractéristique de poivre dans le dernier !
Je profite de la présente pour demander si quelqu'un peut me fournir des indications et une adresse pour un vin somptueux dégusté il y a quelques jours près de Périgueux :
Château Laulerie 1996
Cuvée vieillie en fûts de chène
Splendide et sûrement très peu connu.
Phil. - Chamonix.

Phil,

Voilà  ce que j'ai pu trouver sur le guide Hachette :

Chateau Laulerie

Appellation Bergerac
Vignobles Dubard, Le Gouyat
24 610 St-Méard-de-Gurçon
Tél. : 05 53 82 48 31
Fax : 05 53 82 47 64
e-mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Pour info la cuvée veilli en fût de chêne reçoit 2 étoiles pour le millésime 2000 et une pour le millésime 1996.

Amitiés,
M@nuel.

Grand merci pour tes précieux renseignements, M@nuel.
Amitiés,
Phil.

A l'adresse suivante et pour les anglophiles:

www.marksquires.com/...

Mark Squires expose son doute sur la comparaison de notes entre vins de qualites differentes.

A defaut de faire avancer la solution, il y a au moins une prise de consience au niveau des degustateurs pros des limites du systeme de notation ....
Cela ne fait que renforcer l'importance su commentaire.

Salutations,
Anthony

Je prends note et ne je ferai aucun commentaire !