Cette dégustation sur le thème des Barolos a eu lieu il y a 12 jours, mais n'ayant pas eu le temps de faire ce CR avant, je retranscris les notes que j'ai prises sur le moment, accompagnées des quelques souvenirs qu'il me reste pour les vins qui m'ont marqués.
Les dix vins sont bu en semi-aveugle (nous avons la liste des vins sous les yeux), un par un, dans l'ordre qui va suivre et les étiquettes ne seront dévoilées qu'à la fin. Mes voisins ont l'air de bien connaître l’appellation, j'essaie donc de ne pas trop écouter leurs analyses afin de ne pas être trop influencé.
1) Le nez est sur le cuir, le cacao et les épices douces.
En bouche, on trouve une grosse structure, un peu chaude avec une finale qui serre un peu. Cependant la finale est doté d'une belle amertume, qui apporte de la fraîcheur rendant le vin assez équilibré malgré son côté un peu solaire. Ce vin me semble jeune, je pense à un 2005. Bien.
Il s'agit de
Azienda Agricola Azelia (Luigi Scavino) - San Rocco 1999
2) Suberbe nez sur le soja, les agrumes, la menthe, les herbes fraîches et les fruits rouges.
La bouche est incroyablement fraîche, avec beaucoup de tanins mais ceux-ci sont très fins et élégants. Légérement poudreux. Les arômes sont sur la fraise écrasée et le cuir.
Belle acidité en finale, très grosse longueur. Ce vin semble être à maturité et à mon sens il a au moins une dizaine d'années, même si les tanins sont très nombreux. Très très bien.
Il s'agit de
Bartolo Mascarello 1999
3) Nez sur les fruits rouges, assez floral, très typé bourguignon. La robe est plus claire et plus brillante que les deux précédents vins.
L'attaque est très fruité, le vin a beaucoup de
peps. Beaux tanins, assez fins, peu d'astringence, belle fraîcheur, longueur correcte. Beau vin.
Il s'agit de
Giuseppe Rinaldi - Cannubi S.Lorenzo - Ravera 2005
4) Encore un super nez, très fruité, sur le soja, le cuir, les herbes, la rose, et un côté sanguin.
La bouche est d'une très grande élégance, le vin est fin, frais et fluide. Une légère pointe d'alcool apparaît en finale avec un côté un peu poivré-piquant, genre piment d'espellete, qui désaccorde un peu le vin. Bien +.
Il s'agit de
Vietti - Brunate 2001
5) Le nez est réduit sur le pneu, le caoutchou un peu brulé, et la bouse de vache. Après aération dans le verre, un peu de rose se fait sentir, du boisé et du caramel un peu brulé.
En bouche, le vin est cependant frais, sur le jus de viande, très juteux, mais on a un côté boisé un peu trop marqué qui a tendance à me déplaire. On a aussi du pain grillé (brulé) et des notes empyreumatique. Ce vin doit avoir une dizaine d'année, je pense qu'il est à boire avant qu'il n'y reste plus que les notes grillées et le bois. Pas à mon goût.
Il s'agit de
Elio Grasso - Ginestra "Vigna Casa Mate" 1998
ps : ce qu'il y a d'étonnant c'est que ce vin ne connais pas le bois neuf...
6) Le nez est très beau, sur le jus de viande et les fruits rouges.
En les tanins se montrent très discrets (les plus discrets jusque là), le vin est très rond, suave avec des fruits rouges et un côté noyeau de cerise. Un vin consensuel, manquant légèrement d'acidité, mais assez équilibré et plaisaint. Beau vin.
Il s'agit de
Sandrone - Cannubi Boschis 1997
7) Nez sur les fruits rouges encore, la fraise notamment.
En bouche, les tanins sont très beaux mais étonnants : un peu poudreux voire sabloneux. La structure est belle, le vin est très frais. Belle finale fruitée qui fait qu'on a envie d'y revenir. Très bien.
Il s'agit de
Parusso - Riserva Bussia Vigna Rocche 1999
8) Le nez n'est pas très causant. Quelque chose me dérange, peut être que le vin est servi un peu trop froid.
Une fois réchauffé entre mes mains, la bouche se montre superbe. Les tanins sont "parfait", la bouche est de grande classe, tanique et fraîche. Le vin est gourmand mais sans être lourd, très salivant. On en redemande ! Très très grand vin. Le vin de la soirée sans doute.
Il s'agit de
Domenico Clerico - Per Cristina 1997
9) Le nez est sur le soja, le tabac blond, le sous-bois, ça
champignone un peu.
En bouche on retrouve tout de suite ce côté champignon avec un peu d'humus, mais le vin est extrêment frais, les tanins sont présents mais complètement fondus.
Le vin est à boire. Vient ensuite un côté
miellé, et des fruits clairs discrets. Le vin évolue beaucoup dans le verre. L'acidité est superbe et prend un peu le pas, le vin est tranchant, la mache terrible. Grand vin.
Il s'agit de
Cappellano 1978
10) difficile de passer après les deux derniers vins, mais allons-y.
Le nez encore sur le champignon, le cèpe notamment, un peu de sous-bois.
En bouche le vin est doté d'une belle fraîcheur, mais manque un peu de fruit et de gourmandise. Les champignons sont très présents, le vin est très long, les tanins fins et légers, le vin est équilibré mais trop monolithique sur ce côté sous-bois champignon.
Il s'agit de
Elio Grasso - Rüncot 1998
Pour conclure, cette dégustation fut superbe. Je n'avais jamais bu de Barolo avant cette dégust', mais quelle entrée en matière pour une découverte... La trame commune de ces vins, dont la moyenne d'âge était d'une douzaine d'année, était l'acidité, les fruits rouges, le cuir et une grosse structure tanique mais très élégante et d'une grande finesse.
Chacune de ces bouteilles, bu pour elle-même m'aurait sans doute laissé grande impression et apporté beaucoup de plaisirs, mais il est vrai que lorsqu'on enchaîne des vins avec des caractéristiques similaires, on se crée un référentiel et on passe à côté de certains d'entre eux.
Le
Cappelano 78 m'a impressionné par sa vitalité pour un vin de 34 ans et son côté tranchant, mais les deux vins qui m'ont le plus plu sont le
Bartolo Mascarello 1999 et le
Domenico Clerico - Per Cristina 1997, deux vins de très grande classe.
Manuel.