CR:Les bouteilles ont été ouvertes 60 min avant la dégustation.
Les vins rouges sont goûtés à l’aveugle.
Les échantillons sont divisés en 2 séries : Rhône Septentrional (8), Rhône Méridional (13).
Un vin pirate est dissimulé dans la série Rhône Méridional.
Pour affiner les papilles, 2 blancs à déguster (bouteilles découvertes).

AOC Crozes-Hermitage Cuvée Christophe blanc 2003 - Domaine des Rémizières
(100% Marsanne)
Une robe jaune claire.
Un nez sur les fruits mûrs, exotiques.
La bouche est grasse, pulpeuse sur des notes mûres mais le vin évite le piège de la lourdeur par une finale qui reste fraîche.

AOC Condrieu 2003 - Domaine Yves et Mathilde Gangloff

La robe est brillante et soutenue.
Le nez, d’abord marqué par l’élevage, évolue sur des notes florales et de fruits mûrs.
La bouche est volumineuse mais sait rester élégante grâce à un très bel équilibre et une finale très fraîche. Très belle longueur.

Compte-tenu des circonstances qui ont présidé à la naissance de ce millésime caniculaire, voici deux beaux exemples de vins certes gras, amples et structurés mais qui ont gardé la fraîcheur indispensable sans perdre une once d’équilibre.

Dans chaque série, les notes de dégustation correspondent à l’ordre de service des vins.

1ère série : les Côtes du Rhône Méridionales

1. AOC Côte du Rhône Villages cuvée les Genévriers – Domaine de la Réméjane

La robe est profonde, soutenue et brillante sur des teintes violacées.
Le nez s’articule autour d’arômes fruités (fruits rouges) soulignés par des notes épicées et boisées.
La bouche présente une structure grasse dès l’entrée sur des notes de fruit. Elle se prolonge sur une structure massive. La finale est très longue sur des tanins réglissés et structurés mais enrobés.
C’est un vin à la robe opaque, avec aujourd’hui un boisé charmeur qui participe sans aucun doute à son plaisir immédiat.
Cependant, le corps du vin intégrera l’élevage sans problème.
Un vin de plaisir aujourd’hui mais sans doute encore plus demain.

AH : ****+
OM : ****

2. AOC Châteauneuf du Pape cuvée Chaupin – Domaine de la Janasse

La robe est profonde avec un dégradé à peine plus clair que sur le vin précédent.
Le nez est peu expressif. On devine de légères notes épicées/fruitées.
La bouche présente à la fois rondeur, fraîcheur et fluidité sur des notes épicées.
La finale, de longueur moyenne, est marquée par des tanins un peu asséchants.
Aujourd’hui, on apprécie sa fraîcheur et son côté fruité.
On peut regretter une longueur moyenne mais les constituants sont en place.

AH : ***+
OM : ***

3. AOC Châteauneuf du Pape – Domaine Pierre Usseglio et Fils

La robe est soutenue avec des reflets violacés.
Le nez présente des notes épicées (clou de girofle), florales et de fruits rouges.
La bouche est construite sur la finesse avec des notes de noyau de cerise et d’épices.
La finale s’étire dans une belle longueur sur une rémanence florale.
C’est le vin, dans cette série, qui se présente aujourd’hui au mieux grâce à un fruité pur, une texture suave et des tanins fins mais présents.

AH : ***+
OM : ****

4. AOC Côte du Rhône Villages cuvée Les Eglantiers – Domaine de la Réméjane

La robe est dense, violacée et profonde.
Le nez est, à ce stade, très marqué par l’élevage avec des notes envahissantes de torréfaction puis pointent de légères notes de fruits noirs.
La bouche, massive, d’une belle longueur, est à nouveau marquée par un boisé assez dominateur.
A l’inverse de la cuvée Les Genévriers du même domaine, le vin est encore dans les limbes de son élevage. Il apparaît moins plaisant car le fruit, pour le moment, ne prend pas le relais.
A revoir.

AH : ***
OM : ***+

5. AOC Côte du Rhône Village Beaume de Venise cuvée Le Paradou – Domaine Paul Jaboulet Aîné

La robe est brillante avec des reflets grenat violacé.
Le nez présente un joli éventail d’arômes élégants sur des notes fruitées et épicées.
La bouche est très élégante et marquée par la finesse.
Les tanins sont fondus pour proposer un très beau corps et une grande longueur.
Comme la cuvée du domaine Usseglio, voici un vin qui s’articule autour de l’élégance et la finesse dans une belle longueur et dans une fraîcheur préservée. A ce stade, il rivalise avec le Châteauneuf d’Usseglio.

AH : ****
OM : ****+

6. AOC Châteauneuf du Pape cuvée Mourre de Perdrix – Domaine de la Charbonnière

A nouveau une robe brillante et soutenue.
Le nez présente de beaux arômes de fruits rouges sur des accents épicés.
La bouche est marquée par des arômes épicés évoquant la réglisse. Les tanins sont enrobés et la finale présente une belle longueur.
Etant servi, deux par deux, cette cuvée avait la lourde responsabilité de succéder dans nos palais au vin de Jaboulet.
Dans l’absolu, il s’agit d’un vin sans défaut majeur (loin s’en faut) mais il n’avait pas, à mon sens, son élégance ni sa longueur.
Doit sans doute mériter mieux.

AH : ***+
OM : ***

7. AOC Côte du Rhône Village cuvée Terre d’Argile – Domaine de la Janasse

La robe est très soutenue, brillante et violacée.
Le nez est à la fois épicé, boisé avec des notes de cuir. Après aération, le fruit apparaît.
La bouche s’articule autour d’un très beau corps. Les tanins sont intégrés.
La finale est très longue avec une rétrolfaction sur des fruits compotés (pruneau).
Le vin est aromatiquement complexe, avec des tanins gras un très bel équilibre et une grande longueur.
Un vin de plaisir aujourd’hui et sans doute encore demain.

AH : ****+
OM : ****

8. AOC Côte du Rhône cuvée Réserve du Bécassier – Domaine du Faucon Doré

La robe est noire et profonde.
Le nez présente des notes de buis, cassis avec un côté animal.
En bouche, ce côté buis/animal perturbe la dégustation. La finale est marquée par des tanins asséchants. Longueur moyenne.
Problème d’échantillon ?
Vin en phase de fermeture ?
Pour connaître 3 autres millésimes de cette cuvée, il est certain que le vin présenté aujourd’hui était perturbé.
A revoir pour juger définitivement.

AH : ***
OM : ***

9. AOC Côte du Rhône cuvée Dédicace 2004 – Domaine du Faucon Doré

Il s’agissait du vin pirate de par son année : 2004.
La robe est profonde et violacée.
Le nez est marqué par des notes fruitées, boisées (torréfaction) et épicées sur la cannelle.
La bouche est quelque peu asséchante sur des notes épicées (clou de girofle) et le boisé est assez dominateur actuellement. Longueur moyenne.
Le boisé est ici démonstratif pour le moment.
Comme l’échantillon précédent, une bouteille à revoir, s’agissant d’un millésime plus récent.

AH : **+
OM : **+

10. AOC Châteauneuf du Pape cuvée vieilles vignes – Domaine de la Charbonnière

La robe est moyenne à reflets violacés.
Le nez est peu expressif sur des notes amères, végétales et un peu d’épice.
La bouche propose des arômes de cerises kirsch sur une longueur moyenne corsetée par des tanins quelque peu asséchants.
Le manque d’expression olfactive liée à une longueur moyenne a desservi aujourd’hui cette cuvée qui semble quelque peu engluée (fermeture ?).
A revoir.

AH : **+
OM : **-

11. AOC Châteauneuf du Pape cuvée Félix – Domaine Bois de Boursan

La robe est moyennement soutenue avec des reflets violacés.
Le nez présente beaucoup de finesse sur des notes de noyau et de fruits rouges type cerise.
La bouche est fine, sur des tanins un peu marqués et légèrement asséchants. Longueur moyenne.
Un vin qui manque d’expression tant au niveau aromatique que structurel.
On a l’impression d’un corps enfermé dans ses tanins et qui devra se libérer dans quelques années.

AH : ***
OM : **

12. AOC Châteauneuf du Pape cuvée vieilles vignes – Domaine de la Janasse

Disons-le de suite : la déception de la soirée.

La robe a une belle concentration.
Le nez est étrange sur des notes oxydative de type pomme blette. Léger boisé torréfié.
La bouche est alcooleuse, marquée par la chaleur. Elle est déséquilibrée sur des notes compotées voire une sensation de sucrosité.
Luc et Alain, qui ont dégusté cette cuvée il y a 6 mois, ne reconnaissent pas du tout la bouteille.
Un problème d’échantillon ?

AH : **
OM : *

13. AOC Châteauneuf du Pape cuvée Tradition – Domaine de la Janasse

La robe est grenat profonde.
Le nez présente un beau fruit sur des notes épicées.
La bouche, fluide, présente une belle élégance avec de beaux tanins.
La finale est légèrement amère.
Des 3 cuvées du domaine, c’est incontestablement celle qui se présente sous son meilleur jour : tanins racés, minéralité et élégance du fruité.

AH : ***+
OM : ***+

2ème série : les Côtes du Rhône Septentrionales

1. AOC Saint-Joseph cuvée La Sensonne – Domaine Pierre Coursodon

La robe est noire violacée, profonde et brillante.
Le nez est marqué par l’élevage sur un boisé légèrement toasté mais les fruits noirs apparaissent.
La bouche, minérale en entrée, est caractérisée à la fois par des notes boisées et des arômes de fruits noirs.
Les tanins sont élégants et la finale très longue. Une fraîcheur élégante termine ce beau vin.

Ce vin réunit aujourd’hui pas mal d’ingrédients pour un plaisir immédiat et futur : boisé noble mais pas trop marqué, minéralité de la bouche, fruit racé et tanins élégants.
On aime ou pas ce style à l’élevage présent mais qui saura se fondre tant la matière se révèle suave et corpulente.

AH : ****
OM : ****

2. AOC Saint-Joseph cuvée Les Coteaux – Domaine Eric et Joël Durand

La robe est concentrée.
Le nez, plus fermé, présente des notes de réduction. Des arômes de cassis apparaissent.
En bouche, l’attaque est fluide, se prolongeant sur des tanins massifs.
Il laisse une impression d’un vin à la structure carrée, sans concession.

Cet échantillon souffre-t-il du passage après la cuvée précédente ?
Il apparaît en tous cas assez tannique et massif.
Il est plutôt dans un stade brut de son évolution.

AH : **
OM : **

3. AOC Crozes-Hermitage cuvée Les Jalets – Domaine Paul Jaboulet Aîné

Une robe assez soutenue, brillante, à reflets violacés.
Le nez est élégant sur des notes de fruits noirs, de fleurs avec une touche réglissée.
Le vin apparaît fluide avec une bouche sur la finesse et une note de rafle.
La structure est plutôt tendre.
Un vin qui aurait pu rivaliser avec la Sensonne, dans un style il est vrai opposé mais tout aussi appréciable, et qui est desservi par cette note de rafle qui l’empêche d’accéder à une note plus élevée.

AH : **+
OM : ***

4. AOC Cornas – Domaine Eric et Joël Durand

La robe est concentrée, avec des reflets noir/violacé.
Le nez, un peu réduit au départ, évolue vers des notes de fruits noirs.
La bouche présente beaucoup de corps avec des tanins un peu asséchants à ce stade mais la longueur est très belle.
A nouveau, les tanins asséchants à ce stade dérangent un peu mais en revanche, la longueur du vin plaide pour lui.
A revoir en confiance dans quelques mois.

AH : ***+
OM : ***+

5. AOC Côte Rôtie – Domaine Jean-Paul et Jean-Luc Jamet

La robe est de belle concentration, profonde et violacée.
Le nez est très complexe avec des notes florales, fruitées et une légère touche boisée.
La bouche est élégante, minérale avec un très bel équilibre.
Elle se termine sur des tanins fins et intégrés.
Un vin sur l’élégance.
Voici un vin qui nous a divisé Alain et moi.
J’ai apprécié son élégance, sa minéralité, ce reflet du terroir sans concession (pas de boisé marqué).
A l’inverse, Alain lui reproche un manque d’amplitude et de gras en bouche ainsi qu’un goût de rafle.

AH : ***+
OM : ****

6. AOC Cornas – Domaine Balthazar

La robe est noire violacée.
Le nez évoque les cerises dans l’alcool, le chocolat amer et une touche florale.
La bouche présente de beaux fruits, avec des tanins marqués et un accent acidulé.
Belle longueur.
Dommage que les promesses annoncées par un nez élégant et complexe n’ont pas été confirmées par la bouche avec ses accents acidulés et de rafle.

AH : ***
OM : ***

7. AOC Saint-Joseph cuvée l’Olivaie – Domaine Pierre Coursodon

La robe est concentrée, profonde et violacée.
Le nez est marqué par l’élevage avec des notes de fruits noirs.
La bouche présente des arômes fruités (fruits rouges acidulés) et floraux (sur la violette).
La finale est marquée par une belle trame minérale sur des tanins fruités.
Par comparaison avec La Sensonne, les tanins sont ici plus marqués et j’ai personnellement détecté un léger creux en milieu de bouche.
Laissons au temps le soin d’équilibrer tous ces éléments car tout est en place.

AH : ***
OM : **+

8. AOC Côte Rôtie cuvée La Sereine Noire – Domaine Yves et Mathilde Gangloff

La robe est noir violacé, très profonde.
Le nez est souligné par un boisé de belle qualité mais les notes fruitées (fruits noirs) et épicées surmontent sans entrave cette élevage appuyé.
La bouche débute sur de belles notes florales (violette) dans une structure grasse.
Les tanins, boisés, sont marqués mais la matière du vin est présente et intégrera l’élevage sans problème.
Un vin qui apparaît assez marqué par l’élevage et qui est sans doute dans une phase intermédiaire actuellement mais on a confiance dans sa capacité à le transcender.

AH : ***+
OM : ****

Quelles conclusions tirer ?

Dore et déjà, les vins semblent avoir évité la dureté des tanins dans ce millésime marqués par la chaleur.
Quand les nez se libèrent, les arômes sont plutôt élégants et sans lourdeur.
Aujourd’hui, il apparaît que ce sont les cuvées d’entrée de gamme dans les domaines dégustés qui se présentent au mieux, à l’exception de la cuvée La Sensonne (haut de gamme du domaine Coursodon).
Les cuvées à l’élevage plus ambitieux sont cadenassées et peu expressives.
Il leur faudra sans doute quelques mois pour renaître mais les matières sont là (et c’est le cas pour toutes les cuvées) pour digérer les élevages.
En ce qui me concerne, deux belles découvertes avec le domaine Jamet et Pierre Coursodon dont je dégustais ici mes premières cuvées.

Cordialement,

Olivier

Merci Olivier pour ce beau CR.
Je livrerai dès que possible mes propres impressions afin d'alimenter la discussion.

Luc

J'attends impatiemment

Olivier

Une belle dégustation à laquelle j'aurais aimé participé. La Janasse est bien représentée à ce que je vois. J'attend le CR de Luc mais je sens que je vais boire du CNDP de la Janasse cuvée traditionelle la semaine prochaine

A comme c'est intéressant d'avoir un ami passionné de vin et secrétaire en même temps.
Encore bravo Olivier pour avoir retranscrit nos appréciations avec tant d'exactitude.

J'ai les trois cuvées de la Janasse 2003.
J'ai bu le tradition: je rejoins votre avis: une belle bouteille! ( cf. la rubrique ).

cordialement,
Thierry

Je livre donc également mes impressions afin d'alimenter la discussion.
Dans un premier temps les deux vins de mise en bouche et la série méridionale.
La suite viendra plus tard.
Les notes reflètent essentiellement le plaisir ressenti au moment de la dégustation.



AOC Crozes-Hermitage Cuvée Christophe blanc 2003 - Domaine des Rémizières - ***
Mûr, exotique, épicé et légèrement boisé, il se présente en bouche dans un style gras et ample tout en parvenant à maintenir une acidité tout juste suffisante. Longueur moyenne. Un beau résultat pour le millésime.

AOC Condrieu 2003 - Domaine Yves et Mathilde Gangloff - ****
Nez sur la pêche, très épicé, exotique et minéral. En bouche, la fraîcheur est remarquable pour le millésime, tout en se montrant d'une grande ampleur et d'une grande richesse. La longueur est très belle et ce vin se montre pour moi au final meilleur que la Doriane 2003 de Guigal bue il y a quelques semaines.

1ère série : les Côtes du Rhône Méridionales

1. AOC Côte du Rhône Villages cuvée les Genévriers – Domaine de la Réméjane - ****
Le nez est très marqué par un côté confiture de fraises ma foi plutôt agréable, même si la complexité n'est pas son principal atout. Un petit côté épicé vient toutefois compléter le tableau marqué par la patte du grenache. Je n'ai personnellement pas ressenti de boisé. Ce caractère épicé est accentué en bouche, le chaleur, présente, est très bien équilibrée, les tannins sont bien enrobés et fins, la longueur est très belle sur une petite sucrosité finale. Très beau vin dans un style fruité et gourmand, à boire comme il se présente aujourd'hui, sur le fruit.

2. AOC Châteauneuf du Pape cuvée Chaupin – Domaine de la Janasse - ***(*)
Par rapport au précédent, il se présente un peu plus fermé au nez, avec un fruité plus cuit, des notes de cuir, ainsi qu'un côté un peu plus éthéré, plus alcooleux et légèrement boisé. La bouche confirme le caractère un peu plus chaleureux, sans être franchement déséquilibré pour autant, avec des tannins encore un peu stricts mais pas secs. La longueur est moyenne. Une petite déception à la découverte de l'étiquette.

3. AOC Châteauneuf du Pape – Domaine Pierre Usseglio et Fils - ****(*)
La robe est d'intensité plutôt faible, rubis aux reflets légèrement violacés. Le nez est très beau, sur un fruité rouge légèrement confituré, sans lourdeur, le noyau de cerise, une petite note de cuir, un beau côté floral ainsi qu'une petite note végétale évoquant la rafle et qui lui apporte complexité et fraîcheur. En bouche, l'attaque est franche, le vin gagne ensuite en ampleur tout en conservant une très belle fraîcheur atténuant la pointe de chaleur finale. La fin de bouche montre un beau soyeux de texture avec des tannins d'une grande qualité et une longueur magnifique. Mon préféré de la série !

4. AOC Côte du Rhône Villages cuvée Les Eglantiers – Domaine de la Réméjane -***(*)
On change résolument de style avec ce vin avec ce vin à la robe intense et aux reflets bleutés. Le nez est flatteur, boisé, avec des notes de moka et de vanille rehaussées d'épices et de fruits noirs bien mûrs. L'attaque est souple, le milieu de bouche est ample, un poil trop chaleureux à mon goût, mais la texture est belle. Le boisé confirme sa présence à ce stade un peu trop imposante dans une finale de longueur correcte, sans plus.

5. AOC Côte du Rhône Village Beaume de Venise cuvée Le Paradou – Domaine Paul Jaboulet Aîné - **(*)
Un vin que je n'ai pas compris et qui a eu à mon sens du mal à passer après Les Eglantiers. Le nez m'est apparu très fermé voire impénétrable, délivrant avec difficulté quelques notes de fruits rouges et de levures. La bouche est du même acabit, difficilement cernable à ce stade en ce qui me concerne, un peu chaleureuse, avec des tannins un peu stricts et une longueur moyenne.

6. AOC Châteauneuf du Pape cuvée Mourre de Perdrix – Domaine de la Charbonnière - **(*)
Dans le même style que le précédent, à savoir fermé à double tour. J’y décèle tout de même des fruits rouges, de la réglisse et un peu d'épices. La bouche, puissante et tannique, est un peu déséquilibrée par l'alcool. La finale, de longueur correcte, finit sur des tannins un peu secs.

7. AOC Côte du Rhône Village cuvée Terre d’Argile – Domaine de la Janasse - ***(*)
Le premier nez est très marqué par la cannelle, de pain d'épices, avec de belles notes de fruits rouges et noirs qui s'intensifient à l'aération pour finalement prendre le dessus. La bouche est belle, fraîche et bien équilibrée, aux tannins fins et d'une belle longueur. On monte clairement d'un cran.

8. AOC Côte du Rhône cuvée Réserve du Bécassier – Domaine du Faucon Doré - *
La robe est très intense. Le nez semble très réduit mais ne s'améliorera guère à l'aération. Animal, empyreumatique, cassis, bourgeon de cassis et peut-être même un petit goût liégeux. La bouche est poussiéreuse, plate, dissociée et courte. Un vin qui ne m'a apporté aucun plaisir. La bouteille était à mon avis défectueuse.

9. AOC Côte du Rhône cuvée Dédicace 2004 – Domaine du Faucon Doré - **(*)
Robe intense. Nez fruité, sur le cuberdon, un peu chimique, avec du poivre, de la cannelle, du clou de girofle. Plutôt typé syrah et assez boisé, je le trouve un peu putassier. L'attaque en bouche est souple, belle ampleur, tannins un peu secs, longueur moyenne.

10. AOC Châteauneuf du Pape cuvée vieilles vignes – Domaine de la Charbonnière - *(*)
L'intensité de la robe est moyenne. Le nez montre un fruité rouge peu intense, qu'accompagnent des notes végétales et éthérées. La bouche est alcooleuse, déséquilibrée par des tannins secs, de petite longueur. Bof...

11. AOC Châteauneuf du Pape cuvée Félix – Domaine Bois de Boursan - ***
Robe d'intensité moyenne aux reflets violets à rubis. Nez très agréable quoique manquant de complexité, essentiellement sur la cerise confiturée, avec un peu de poudre de riz et de cuir. La bouche me semble manquer un peu de tension, ma finale se révélant un peu alcooleuse et manquant légèrement de longueur.

12. AOC Châteauneuf du Pape cuvée vieillies vignes – Domaine de la Janasse - *
La déception de la soirée ! Un nez marqué par l'alcool et les notes oxydatives, la compote de pomme. La bouche est dissociée, dominée par l'alcool, vraiment sans intérêt. Je suis presque tombé de ma chaise quand on a découvert l'étiquette. Une bouteille défectueuse assurément, tant elle est à l'opposé de celle que j'ai eu l'occasion de déguster il y a quelques mois.

13. AOC Châteauneuf du Pape cuvée Tradition – Domaine de la Janasse - ****
La robe est d'intensité moyenne. Au nez se dégagent difficilement des notes de fruits rouges à l'alcool, avec un petit côté végétal évoquant la rafle. La bouche par contre, se montre superbe, avec une attaque souple mais sans lourdeur, une puissance bien maîtrisée, une belle fraîcheur, une texture soyeuse et une très belle longueur. Finalement, et de manière paradoxale, cette cuvée de base est celle qui s'en est le mieux sorti des trois cuvées de CNP du Domaine.

A suivre...

Luc

Merci pour ce CR tout aussi beau et détaillé

Olivier

Quelle déception pour CNP VV La Janasse !

En revanche "Terre d'argile" avait fait l'unanimité à la dégustation LPV Paris !

La déception était effectivement grande sur le CNP VV Janasse.
Surtout qu'apparemment Luc et Alain avaient dégusté une tout autre bouteille.
Nous avons mis cela sur le compte d'un échantillon défectueux.

Nous essayerons de le regoûter ... avec un résultat à la hauteur de nos espérances !

Olivier

La cuvée classique de Pierre Usséglio est donc réussie, comme le très beau 2001.
Un des meilleurs rapport qualité / prix de Châteauneuf.J'avais acheté le 2001, 14 Euros à la propriété. La Janasse Vieilles Vignes 2003 ( même si la bouteille est défectueuse ) ne semble pas faire l'unanimité des critiques professionnels ( comme vin exceptionnel ).Il aurait été intéressant pour élargir les styles de voir ce qu'aurait donné le CDP La Mordorée 2003.
Ceci dit la dégustation est de qualité, et les compte-rendus aussi.

Et voilà pour la série septentrionale, d'un très bon niveau général :



2ème série : les Côtes du Rhône Septentrionales

1. AOC Saint-Joseph cuvée La Sensonne – Domaine Pierre Coursodon - ****
La robe est profonde, aux reflets bleutés. Beau nez flatteur sur les fruits noirs et la violette, accompagnés d'un léger boisé. L'attaque est souple, le milieu de bouche est puissant et ample, mais on assiste à un beau retour de la fraîcheur dans la longue finale parée de tannins souples et juteux. Très bien !

2. AOC Saint-Joseph cuvée Les Coteaux – Domaine Eric et Joël Durand - ***(*)
La robe est similaire au précédent. Le premier est très réduit, animal et empyreumatique, et demande une aération énergique pour sensiblement s'améliorer et laisser filtrer de beaux arômes de fruits noirs. En bouche, il semble plus tendu que le précédent, avec des tannins encore un peu saillants mais sans sécheresse. La longueur est belle.

3. AOC Crozes-Hermitage cuvée Les Jalets – Domaine Paul Jaboulet Aîné - ****
La robe montre une intensité plus faible, aux reflets violets. Le nez est très pur, exempt de bois, sur les fruits rouges et noirs acidulés, le sureau, la violette et la réglisse, avec une petite note de rafle. L'attaque en bouche est franche, puis le vin gagne en ampleur en restant très bien équilibré et possède une très belle longueur. J'ai personnellement beaucoup aimé ce style tout en finesse, mais ce n'était pas le cas de tout le monde. Un vin qui a divisé l'assemblée.

4. AOC Cornas – Domaine Eric et Joël Durand - ***
Le nez se montre à ce stade plutôt fermé, délivrant difficilement des notes de fruits noirs et de cuir, accompagnées d'un léger boisé. En bouche, l'attaque est nette, la finale tannique, un peu asséchante, et la longueur moyenne. J'attendais mieux de cette bouteille.

5. AOC Côte Rôtie – Domaine Jean-Paul et Jean-Luc Jamet - *****
La robe est d'intensité moyenne avec des reflets violets. Le nez est remarquable et d'une grande pureté, aérien, avec un fruité frais agrémenté de violette et d'épices, sans artifice apporté par le bois. La bouche est étonnante de fraîcheur tout en possédant un beau volume, le tout étant parfaitement équilibré et très long, dans un style d'une droiture exemplaire. Pour ma part, il s'agit assurément d'un grand vin !

6. AOC Cornas – Domaine Balthazar - **
La robe est un rien plus intense que le précédent. Le nez est très marqué par le chocolat et la cerise à l'alcool, un peu lourd à mon goût. La bouche semble au contraire un peu mince et finit sur des tannins un peu secs. La longueur est très moyenne. Une bouteille ma foi fort décevante et dont j'attendais beaucoup mieux après un très beau 2001.

7. AOC Saint-Joseph cuvée l’Olivaie – Domaine Pierre Coursodon - ***
La robe est intense. Le nez est un peu sur la réserve, délivrant des notes de fruits noirs, un peu de chocolat et une belle minéralité. En bouche, l'attaque est souple, l'équilibre me semble beau, mais les tannins sont à mon sens une nouvelle fois un peu secs. Un peu plus long que le précédent, ce n'est cependant pas inoubliable.

8. AOC Côte Rôtie cuvée La Sereine Noire – Domaine Yves et Mathilde Gangloff - ****
La robe est de belle intensité aux reflets bleutés. Beau nez, encore marqué par le bois à ce stade, avec des notes d'écorce d'orange, de fruits noirs, de sureau, de violette et de cuir. L'attaque est fraîche, l'équilibre est très beau, la longue finale présente des tannins encore un peu stricts mais nullement asséchants. Une très belle bouteille à attendre quelques années, avec un potentiel considérable.

Les deux Côte-Rôtie au sommet, la hiérarchie semble ici avoir été mieux respectée que dans la série méridionale.

Luc

A vos écrits, cela semble dire que la Côte Rôtie serait hiérarchiquement supérieure (hiérarchie définie par qui ?) aux autres cuvées de la Vallée du Rhône septentrionale, moi je veux bien.

Faut - il encore la confronter à toutes les appellations de cette vallée, sinon les cuvées dites du second cercle (toujours definis par qui ?) partent obligatoirement avec un handicap qui parait être justifié par les écrits de certains mentors, cela reste à vérifier...

Essayez Les Serines 2003 de Cuilleron, la parcellaire de Delas "Sainte Epine" 2003, le Grand Pompée 2003 de Jaboulet, j'en oublie sûrment, toutefois certains St Jo (comme on dit dans la région balayent certaines Côte Rôtie), et c'est tant mieux, c'est dans la course au sommet que l'on développe la quintessence des produits, je parle de viniculture cela va de soit...

Je remarque que les vins ont été dégustés à l'aveugle, toutefois, si vous êtes de passage dans la région, je m'engage à vous emmener dans les domaines que je cite ou vous faire déguster les bouteilles dont j'avance les noms pour essayer d'étayer mes dires.

Pour finir, je constate que les distributeurs belges (si ces bouteilles ont été achetées chez un caviste) proposent des produits intéressants, il serait bon que nos cavistes (français) s'alignent.

Quand je parle de hiérarchie, je parle dans ce cas-ci de hiérarchie basée sur le prix de vente.

Luc

Merci pour la réponse, mais tu sais que nous pouvons trouver du moins en France, des St Jo bien plus chers que des CR. Mon invitation tient toujours pour la découverte des St Jo.

Cordialement.

Sébastien

Sébastien,

Nous sommes d'accord, et je ne doute pas un instant que certains Saint-Joseph surclassent aisément certaines Côte-Rôtie. J'ajouterais à ta liste Les Vignes de l'Hospice de Guigal et le Saint-Epine du Domaine Romaneaux-Destezet dans des styles que tout oppose mais que j'aime pourtant tout autant.
Je retiens l'invitation, ce sera avec grand plaisir si l'occasion se présente.

Cordialement,

Luc

Sans problème, tu seras le bienvenu.

Sébastien,

Pratiquement toutes les bouteilles (16 sur 23) ont été achetées directement à la propriété.
Maintenant il est vrai que l'on peut certainement acquérir ces bouteilles en Belgique.

Alain et Olivier ...pourquoi ne pas appeler le domaine de la Janasse pour en savoir un peu plus sur ce 2003 vv ....lot défectueux ou bouteille isolée !

Effectivement Jean-Luc,
Je pense que l'on va contacter le domaine.

Olivier

J'ai demandé à J L COSTE de nous parler un peu plus de cette cuvée et savoir s'il a lui aussi quelques déconvenues avec cette btlle de vv 2003 .

Voilà comment je l'avais dégusté en août :

...un petit mot sur le Châteauneuf du Pape Vieilles Vignes 2003 dégusté le week-end dernier en bonne compagnie.
La robe est d'intensité moyenne à soutenue, avec des reflets violets. Le nez est à ce stade assez primaire sur un fruité de cassis très mûr, le boisé est imperceptible. L'attaque en bouche est franche grâce à une acidité très bien conservée pour le millésime, puissance et volume reprenant cependant légèrement le dessus jusque dans la finale un rien trop chaude à mon goût. Les tannins sont peut-être également un peu moins policés qu'à l'accoutumée et la longueur, certes très belle, est un peu moins impressionnante que dans d'autres millésimes. Vous l'aurez compris, c'est une très belle bouteille, mais qui n'atteint pas à mon avis la perfection formelle du 2001 dans son équilibre et sa longueur.

Luc

Si je peux me permettre Luc, voici mes impressions au mois de juin 2005:

Châteauneuf du Pape Vieilles Vignes 2003

- La robe est très soutenue. Nez un peu fermé, manquant d’expression, épicés. En bouche, c’est très volumineux et tannique, le corps est là, le vin est sur la réserve, très grande lg.. J’ai rarement goûté des Châteauneuf du Pape aussi corpulents et fermes. De nouveau dégusté le soir sur une viande goutteuse, le vin fait merveille à table et quelle concentration.

Luc Javaux a écrit:

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> , certes très belle,
> est un peu moins impressionnante que dans d'autres
> millésimes. Vous l'aurez compris, c'est une très
> belle bouteille, mais qui n'atteint pas à mon avis
> la perfection formelle du 2001 dans son équilibre
> et sa longueur.
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Ce n'était pas non plus la meilleure période pour déguster un Châteauneuf, ce qui explique peut être cette petite retenue sur ce v v 2003 ...j'ai dégusté le mois dernier Chaupin 2001 , ce n'est pas le vin qui m'a le plus " emballé " , je lui ai préféré un Charvin 2000 qui joue plus dans un style plus élégant ( également ce soir là un Rayas 96 et Beaucastel 94 , mais pour le rapport prix- plaisir, ce Charvin 200 accède à la premiére place : nous l'avons dégusté en parallèle avec Clos des Papes 2000 ) .

Bonjour,

Pas trop de surprises pour moi dans vos CR. Je suis assez d'accord avec Sébastien sur la qualité intrinsèque des Saint Joseph rouges. Dans ce millésime 2003 très difficile, j'étais surpris par la régularité dans cette appellation. Comme pour les Côte Rôtie 03 d'ailleurs. Je suis très curieux pour goûter les 2004 après l'hiver.

Pour ce qui concerne les VV de la Janasse. Il est fort probable que le vin s'est déjà fermé. J'ai constaté (mois d'août chez Luc) que le vin était déjà moins expressif. EricD a ouvert récemment une VV 03 avec une longue carafage. Comme lui, je suis assez confiant qu'il restera très bon mais pas tellement certain de la longue garde.

Salut Marc,

Le Janasse VV 2003 n'était pas fermé, il était oxydé, dissocié, bref pas bon du tout. Rien à voir avec la bouteille que nous avons bue ensemble.

Amitiés,

Luc

Par contre, j'ai terminé aujourd'hui la Côte Rôtie 2003 de Jamet (conservée debout à t° de cave avec un petit coup de wine preserver). Une semaine plus tard, elle n'a pas bougé d'un pouce, toujours aussi bonne !

Luc

Marc,

Je confirme que la bouteille de la Janasse VV n'avait rien d'un vin fermé mais au contraire tout d'un échantillon oxydé.

Cordialement,

Olivier

Je n'avais jamais entendu parler de cette cuvée "Les Jalets" en Crozes-Hermitage rouge de Paul Jaboulet Aîné.

D'après mes recherches, il s'agit de l'entrée de gamme du domaine sur cette appellation.

Selon votre expérience, comment se positionne-t-elle par rapport à Thalabert et Roure?

Laurent,

Mon expérience en Rhône Nord est quasi inexistante.
Je ne pourrais pas t'aider sur ce coup-là.

Cordialement,

Olivier