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Escapade autour de Tours : Breton, David, Foreau, Amirault et Weisskopf

  • Patrick Bottcher
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Le Club du Vin Passion à Bruxelles duquel je fais partie n’a que de rares occasions de descendre en France, celles de s’attacher à une région spécifique encore plus rares. Cette année, la Loire nous ouvrait ses vignes et nous avons choisi d’y rencontrer des vignerons qui nous paraissaient sortir de l’ordinaire, par leur énorme expérience comme Philippe Foreau et Yannick Amirault ou par leur volonté de s’inscrire dans la mouvance de la viticulture « bio » comme Catherine et Pierre Breton, Sébastien « Hurluberlu » David et Xavier Weisskopf.
Quels que soient nos choix de départ, il est indéniable que tous ceux que nous avons rencontré sont animés de cette volonté de faire bon, beau, sain avec le plaisir et la douceur qu’on rencontre dans la lumière des appellations autour de la Loire, du Cher et de la Vienne.
Voici donc le résumé de notre petit périple dans l’ordre de nos visites.

Domaine Breton – Les Galichets – Catherine et Pierre Breton


Domaine Breton – Les Galichets
8 rue du Peu Muleau
37140 Restigné
TEL : +33 (0)2 47 97 30 41
Web : www.domainebreton.net

Historique, culture et élevage

Bien que sa famille soit installée depuis des générations au domaine des Galichets, c’est sous la houlette de Pierre, secondé par Catherine, son épouse, que le domaine se métamorphose vers une refusion avec la nature. Certifié bio des 1989, il passe en biodynamie en 1997, n’ayant en Loire que comme rares prédécesseurs des gens comme Nicolas Joly ou Mark Angely. Moins radicaux que ce dernier, nos hôtes des Galichets s’inscrivent dans la volonté de rester dans l’AOC. Tout en fuyant l’utilisation des intrants, ils respectent des rendements faibles de 25 à 40 hl/ha (sauf pour les jeunes vignes (50)), vendangent manuellement, ne vinifient qu’en présence de levures indigènes, ne filtrent pas leurs vins et procèdent à des sulfitages faibles voire nuls comme sur la cuvée Nuits d’Ivresse.

Les sols sont labourés environ quatre fois par an jusqu’à la fin juin que ce soit sur les terroirs de graviers destinés aux vins plus légers ou argilo-calcaire pour les vins de garde. Pierre semble farouchement opposé à toute forme d’enherbement , arguant que, sur ses sols bien filtrants, cela ne peut que tasser les sols les privant à la fois d’eau et d’oxygène, concurrençant ainsi la vigne et nuisant à la prolifération des levures indigènes. Il admet toutefois que ses terroirs, peu pentus se prêtent particulièrement à l’absence d’enherbement, le risque d’érosion par les pluies étant limité.

Se définissant clairement comme des artisans, Catherine et Pierre y associent, une démarche clairement intellectuelle, ouverte largement à toutes les formes de l’art, que ce soit par le travail des étiquettes ou par l’ambiance des jardins.
Bien que les parcelles ancestrales sont à Bourgueil, Catherine, par ses origines, à apporté des vignes à Vouvray et le vignoble s’est étendu de parcelles en bordure de Vienne, à Chinon, réunissant ainsi, aux dires des propriétaires, l’esprit, la lumière et les terroirs de Loire.
Les vins sont produits selon trois axes « appel à déboucher » pour les vins de soif, « appel à partager » pour les vins classiques et « appel à la dive bouteille » pour les vins de grande garde.
Selon cette classification ils proposent dans les différentes appellations les cuvées suivantes :

Appel à déboucher (vins créatifs, et spontanés récréatifs pour improviser un moment de détente) :

• Avis de Vin Fort – Bourgueil - graviers
• Trinch ! – Bourgueil – jeunes vignes sur graviers
• Dilletante(s) – Bourgueil (graviers) et Vouvray (argiles siliceux)

Appel à partager (vins inscrits dans l’histoire de la Loire, désaltérants, gourmands, fidèles au personnage du cabernet franc) :

• Les Galichets – Bourgueil - vieilles vignes sur graviers
• Beaumont – Chinon – vieilles vignes sur sols argilo-calcaires
• Nuits d’ivresse – Bourgueil – vieilles vignes sur sols argilo-calcaires – pas de soufre

Appel de la dive bouteille (vins des plus beaux terroirs, des plus beaux ceps longuement élevés en cave pour s’épanouir sur le temps) :

• Clos Sénéchal – Bourgueil- sols argilo-calcaires
• Clos St Louand – Chinon – sols argilo-calcaires
• Les Perrières – Bourgueil – sols argilo-calcaires

Avant de parler des vins dégustés, je tiens à remercier l’accueil de Pierre tout en finesse, en profondeur et en simplicité, fier de la devise « prendre le temps de Loire, c’est prendre le temps de boire », devise si bien illustrée par le poster qu’ils offrent aux visiteurs passionnés dont vous trouverez l’image principale ci-dessous.

Dégustation

Bourgueil La Dilettante 2008

Vin vinifié en macération carbonique ; terroir de graviers ; 10 euros

Le vin est fait en rouge dans l’esprit d’un rosé avec un petit plus. La robe est claire, le nez totalement sur les fruits rouges. En bouche, il y a clairement plus de fraicheur que de corps, le vin a été fait pour le plaisir de la soif, avec tout de même une légère charge tannique qui donne un peu de relief par rapport à un simple rosé. A réserver aux viandes blanches ou aux grillades de poisson, avec un grand maximum de deux ans de garde. Assez Bien

Bourgueil Les Galichets 2007

Fermentation conventionnelle ; terroirs de graviers ; 10 euros

Le nom Galichet vient de galiche, pierre à silex charriée par la rivière. Par rapport au vin précédent, on retrouve une vinification conventionnelle tout en voulant obtenir un vin de plaisir à boire assez rapidement. On retrouve au nez et en bouche les fruits rouges du précédent mais avec plus de croquant et nettement plus de relief tannique sans avoir une matière asséchante. Cela reste très souple en finale avec une belle impression de finesse, mais tout de même avec une légère impression de manque de longueur. A garder maximum 3 ans et à placer entre amis sur un beau barbecue ou de la charcuterie fine. Bien

Bourgueil Clos Sénéchal 2007

Fermentation conventionnelle ; terroir argilo-calcaire ; élevage assez court (12-13 mois) ; 12 euros

Comme décrit plus haut, ce vin est fait pour avoir de la structure et une garde de 4 à 5 ans.
Le nez est à nouveau sur le fruit et la bouche propose du relief par ses tanins plus marqués mais aussi de la douceur, de l’onctuosité. Cette structure légère est à associer au millésime proche de 2002 pour son manque d’ensolleiment estival. La fraicheur et le croquant sont, eux, toujours au rendez-vous. A conserver 3 à 5 ans et à servir après un carafage d’une heure.
Bien +


Bourgueil Nuits d’Ivresse 2007

Vin issu de deux parcelles (Grands Monts et Musardières) ; vinification traditionnelle totalement sans soufre jusqu’à la mise en bouteille comprise ; terroir argilo-calcaire ; 12 euros

La robe est très dense et le nez démarre en force sur le fruit puis apporte des notes florales et de la minéralité. Globalement, c’est très aérien, vivant, sans le moindre atome de notes variétales. En bouche c’est l’explosion de tension (sans aigreur) et de fruit croquant avec une énorme longueur. On prend vraiment son pied ! Il s’agit ici du vin au sommet de l’esprit de ses créateurs où la conservation des levures indigènes est un des objectifs. Le vin se veut toutefois fragile mais permet une bonne conservation de 5 à 6 ans si la chaleur est évitée. Superbe

Chinon Beaumont 2006

Vinification et élevage (20 mois) traditionnels ; vieilles vignes (40 ans) sur terroir argilo-calcaire ; 10 euros

La robe est nettement plus sombre. Au nez, on pourrait s’attendre à des accents plus floraux mais ici, on est frappé par le côté sanguin bien arrondi par les fruits rouges. En bouche confirmation de cette structure avec des tanins moins doux que prévu. C’est encore un peu fermé, austère mais la minéralité est bien présente et rend le vin très prometteur. Un 2006 intéressant avec une garde potentielle de 2 à 3 ans. Bien


Bourgueil Les Perrières 2006

Vinification traditionnelle et élevage long (30 mois) ; les plus vieilles vignes du domaine (70 ans) sur un terroir argilo-calcaire ; 16 euros

La robe est sombre à souhait et le nez très intense, puissant, sur le fruit et la minéralité mais la complexité de la palette aromatique est fantastique. En bouche une acidité intense emporte le fruit vers une très belle longueur avec des tanins assez secs. Un vin profond sur le terroir. Grande garde au programme. Très bien +

Vouvray La Dilettante 2008

Pressurage doux et vinification lente en barrique ; pas de malo ; terroir argilo-siliceux ; 4g de résiduel ; 10 euros

Le nez est riche en arômes citriques avec beaucoup de minéralité. La bouche, très puissante est encore un peu dissociée entre l’acidité bien présente et le fruit . Tout cela est compensé par la minéralité du terroir. A garder 5 à 10 ans sans nulle hésitation et à consommer sur des viandes blanches ou des poissons riches. Un seul mot pour ce vin, dada de Catherine : Splendide

Domaine Sébastien David à Saint-Nicolas de Bourgueil


Domaine Sébastien David
5, chemin Gardière
37140 Saint-Nicolas-de-Bourgueil
Tel: +33 (0)2 47 97 89 64
Web : patrimoinesd.canalblog.com

Historique, culture et élevage

Sébastien David, fils de vigneron, est né en 1974, à Saint Nicolas de Bourgueil. Après une période d’expatriation, il s’est mis à son propre compte en 1999 et son cuvier jouxte celui du paternel avec lequel il partage encore pas mal de pièces pour l’accueil de la clientèle. Durant son expatriation, ses rencontres l’ont forcé à réfléchir sur la biodynamie et y adhérer dès ses débuts de vigneron indépendant. Son côté franc tireur attachant lui a valu le surnom d’ « Hurluberlu » dans son village, nom qu’il se plait à reprendre pour sa cuvée en macération carbonique.
Il possède 5 hectares de vignes répartis en 24 parcelles avec environ 1,5 hectare de jeunes vignes. Les vignes les plus vieilles ont de 40 à 50 ans. Les sols sont situés sur une assise calcaire et vont de graviers à des sols argilo-calcaires que Sébastien préfère définir comme argiles légers à silex. Les sols sont travaillés plusieurs fois par an sans enherbement.
L’élevage se fait soit au cuvier, soit dans la cave qu’il a récemment acquit, située à 2 km de la maison dans un splendide réseau de 10 hectares de cave de calcaire crayeux jaune. La dernière pièce de cave du réseau, la sienne atteint 27 mètres de profondeur.

Il consacre 90% de sa production à l’export.
Adepte sur certaine cuvée d’une macération carbonique de plusieurs jours avant la macération classique, il procède à des foulages et se refuse à utiliser des actions mécaniques de pressurage. Ses cuvées sont élevées et mises sans soufre dans la mesure du possible et s’il y a lieu, dépassent rarement 17 mg de libre. La vinification se fait en cuves en bois avec des températures maxi de 25°C.
L’homme bouillonne d’idées et l’enregistreur n’a pas été de trop pour tenter de capter toutes ses pensées balancées tous azimuts à tire d’aile.
Il aime à résumer son travail ainsi :
« En premier lieu, plus que le vin, il y a celui qui le façonne, le travaille, l'assouplit... C'est sûrement cela qui m'a donné, me donne, et me donnera l'envie de rester vigneron.

Il propose trois cuvées de cabernet franc, seul cépage qu’il désire travailler :

• « Hurluberlu » en macération carbonique
• « Patrimoine » en macération conventionnelle
• « Vin d’une Oreille » vieilles vignes en macération carbonique puis conventionnelle

A noter que pour brouiller les pistes jusqu’au bout, il surnomme sa cuvée « Patrimoine » différemment chaque année, la commercialise dans des bouteilles différentes et avec des étiquettes différentes. En 2006, sa Cuvée se nomme In Vivo et est vendue dans des bouteilles conventionnelles pour l’AOC.

Selon les millésimes, il complète son offre par un rosé.

Dégustation

Saint-Nicolas de Bourgueil « L’hurluberlu » 2008

Vin issu des plus jeunes vignes ; terroir de graviers sablonneux ; macération carbonique de 25 jours suivi d’un pressurage sans action mécanique ni filtration. Elevage en cuve d’environ 5 mois ; 8 euros à la propriété

L’objectif de Sébastien David pour cette cuvée est le fruit pur dans sa fraicheur la plus simple. C’est particulièrement réussi sur ce millésime ou le nez pète de fruits rouges et où la bouche est à la fois en fraicheur et en croquant. Un beau vin de plaisir à partager sur des grillades entre amis cet été, s’il en reste au domaine…. Conservation d’un à deux ans mais le boire dans l’année de commercialisation est conseillé. Très Bien

Saint-Nicolas de Bourgueil « Patrimoine « In Vivo » » 2006

Vin issu de vieilles vignes de 40 à 50 ans triées aux vendanges car complantées avec de plus jeunes vignes ; terroir moitié graviers, moitié argiles à silex ; macération traditionnelle en cuve bois de 40 jours avec 1 foulage par semaine ; pas d’action mécanique ; élevage de 24 mois en barriques suivi d’un assemblage en cuves pendant 5 mois ; 12 euros à la propriété.

La robe est sombre, dense et le nez très intense, partagé entre le fruit et une certaine animalité noble qui rappelle les plus beaux « Sangiovese » de Toscane. L’attaque de bouche est très fraiche, puis le vin se muscle pour proposer un fruit au croquant intense. Du beau terroir certes avec, à notre avis, l’impossibilité de trouver son origine à l’aveugle.
A boire jusque dans 5-6 ans sans nul doute. Une découverte à l’image attachante de son géniteur. Excellent

Vin de Table « Vin d’une Oreille » 2008

Vin dégusté sur différents futs, issus des plus vielles vignes du domaine (jusqu’à 80 ans) ; triage au vendange pour conserver les plus petits grains ; macération carbonique de 6 jours en cuve, foulage, suivi d’une macération alcoolique conventionnelle de 12 heures puis passages en barriques de nature différente avec les lies (+- 20 litres de lies par barrique) ; fin de la macération alcoolique et malo dans les même barriques ainsi que l’élevage pendant au moins 24 à 30 mois ; ni soutirage, ni battonage ; agitation des lies par balancement régulier de la barrique d’un quart de tour ; malos très longues ; assemblage de barrique de différents brûlages et origines, y compris une barrique de chardonnay ; prix indéterminé

Nous avons goûté trois barriques différentes à environ 8 mois d’élevage dont certaines n’avaient pas encore toutes terminé leurs malos.

Barrique n°1 : brûlage court mais intégral : vin au fruit explosif tant au nez qu’en bouche, acidité intense et droite, grande longueur sur la fraicheur
Barrique n°2 : bois neuf et brûlage partiel : vin marqué par l’élevage avec un nez de cassis, cannelle, avec une belle fraicheur en bouche mais aussi de l’amertume (Sébastien n’aime pas trop cette version)
Barrique n°3 : ancienne barrique de 2 ans de Chardonnay de Chassagne : le vin le plus complet et le plus ample avec du fruit et du floral au nez et un petit côté lacté qui accompagne la fraicheur en bouche ; notre pièce préférée.

Ce vin devrait encore être élevé 20 à 24 mois aux dires de Sébastien et est très très prometteur. Ruez-vous dessus quand il sera dispo.


Domaine du Clos Naudin – Philippe Foreau

Le Clos Naudin
14, rue de la Croix Buisée
37210 Vouvray
Tel : 00 33 (0)2 47 52 71 46
Fax : 00 33 (0)2 47 52 73 81

Historique

Philippe Foreau représente la 3e génération de la famille qui a acheté le domaine en 1923. Il dirige de main de maître le domaine depuis 1983, à la suite de son père André et est secondé depuis peu par son fils. En dehors de sa réussite indéniable sur son domaine où il maîtrise particulièrement le chenin blanc en sec, Philippe Foreau s’est taillé une réputation énorme dans le domaine des accords mets-vins et il est difficile pour lui de parler d’un de ses vins sans qu’il embraye automatiquement sur un accord particulier.


Domaine et viticulture

Le domaine est constitué de 11 hectares et demi répartis sur plusieurs parcelles qui débutent au sommet de la maison familiale et remontent principalement sur ce que les vignerons appellent la « Première Côte » qui regroupe les meilleurs terroirs argilo-calcaires de l’appellation Vouvray, orientés Sud Sud-est. L’assise d’argile varie en épaisseur sur le socle calcaire mais c’est la combinaison des deux qui fait les meilleurs terroirs. Les vignes résultent d’une sélection massale au domaine et sont arrachées après 50 à 60 ans d’âge plus ou moins tous les trois ans. Les rangs sont labourés et ne sont pas enherbés à l’exception des plus jeunes vignes dont les fruits sont destinés le plus souvent aux bulles.

Le fait de ne pas enherber permet d’éviter une concurrence entre l’herbe et la vigne, empêche le stress hydrique de cette dernière et favorise la micro-oxygénation des sols, soit, la vie de ceux-ci.
Il faut noter que l’enherbement souvent utilisé dans la région pour garder l’humidité ou stabiliser les sols n’est pas de mise ici, tant l’argile permet un effet d’éponge pour l’eau , tant les sols sont peu pentus que pour risquer une érosion importante.
La culture de la vigne est menée en lutte raisonnée mais Philippe se défend du titre de la mener en bio bien que il se refuse à l’utilisation d’engrais ou de désherbants chimiques, d’agents systémiques ou anti-pourriture et que la protection contre les insectes soit faite par cupules d’hormones favorisant la confusion sexuelle.

Le labourage entre les rangs et le grattage sont manuels ainsi que les vendanges qu’il essaie de faire les plus longues possible.
La partie enherbée pour les jeunes vignes correspond approximativement à 1 hectare.

Fermentation et élevage

A l’exception de la production des « bulles », la fermentation alcoolique est obtenue en présence de levures indigènes et à température faible. Les raisins pressés n’ont connu auparavant ni battage, ni travail sur lies et le caractère fin des vins est favorisé par des soutirages rapides. Les fermentations alcooliques se poursuivent en barriques jusqu’à Noël et les malos sont rigoureusement évitées entre autres grâce aux faibles températures (+- 5°c sur l’hiver). La mise est faite aux environs de mai. Seules les jeunes vignes connaissent l’élevage en cuve, et ce principalement pour l’obtention des « bulles ».

La cave particulièrement grande permet le stockage de nombreux millésimes que Philippe n’est jamais pressé de commercialiser (particulièrement pour les moelleux), préférant la vente des bouteilles en pleine maturité. Cela lui permet aussi toujours de pouvoir suggérer un millésime plus ancien mais d’anthologie et/ou de proposer des dégustations impressionnantes à ses visiteurs auxquels il accorde temps et didactique… à condition d’avoir pris rendez-vous !

Dégustation

Fidèle à sa réputation, Philippe Foreau nous a proposé une série très variée de onze vins qui ne figurent pas obligatoirement sur le tarif en vigueur. De plus, il nous propose tous les vins à l’aveugle. C’est aussi l’occasion pour nous de découvrir le millésime 2008, déjà embouteillé mais pas encore mis en vente.

Vouvray Brut Méthode Traditionnelle

On commence par les bulles classiques vendues actuellement à 9,30 euros et qui correspondent au millésime 2004. Les bulles sont fines, le nez intense, typique du chenin en méthode traditionnelle brut avec des notes de mirabelle et beaucoup de fraicheur qui persiste en bouche avec une belle longueur. La mise en bouche idéale pour la suite. Bien

Vouvray Brut Méthode Traditionnelle millésimé 2002

La robe est marquée par le côté jaune doré du chenin et les bulles sont très fines. Le vin est servi un peu frais et il nécessite donc un peu de temps avant d’offrir un beau nez, typique de ce que Philippe Foreau aime à faire, avec de belles notes de mirabelle. C’est très long, toujours frais et bluffant….un vin qui ferait mal à certains grands champagnes, servi à l’aveugle ! Très bien +

Vouvray Sec 2008

La mise a été effectuée en fin avril 2009. Le nez est très complexe avec des notes fruitées de poire, pomme et mirabelle, un peu de levure et une belle minéralité que l’on retrouve en bouche. L’acidité, assez malique, est encore très marquée de même que le souffre de la mise est encore un peu perceptible. A associer avec un carpaccio de poisson le plus nature possible ou un bar grillé en évitant les sauces. Bien

Vouvray Sec 2007

Le nez est tout en finesse avec de belles notes fruitées et en bouche on a une fraicheur d’une grande finesse liée à l’acidité du millésime (proche des 2002). La longueur est impressionnante, sans la moindre amertume ni la moindre perception de sucres résiduels (3,5 gr en fait). Cela devrait nous promettre une toute grande bouteille sur le vieillissement. A servir avec des langoustines grillées ou des St-Jacques en aller-retour. Splendide

Vouvray Sec 1988

Passage à une année « classique » et un vin sur lequel Philippe Foreau pense qu’il a pu légèrement refermenter en bouteille. Le nez est très différent des précédents, sur les truffes blanches avec un iodé qui rappelle les coquillages. En bouche, l’acidité est bien soutenue et on retrouve des épices et de la noisette sur la longueur. A servir idéalement sur des palourdes. Bien

Vouvray Demi-Sec 2008

Le vin a dû être un poil plus soufré que le sec et a 20 gr de sucres résiduels. Le nez est plus sur les agrumes que le sec avec des clémentines et un peu de lychee. L’acidité fait encore transparaître le soufre mais on imagine facilement que tout cela va bien s’intégrer pour faire une belle bouteille. A placer sur de la cuisine asiatique. Très bien

Vouvray Demi-Sec 1996

Comme pour le vin précédent, il y avait 20 gr de sucres résiduels. Le nez est ici complètement fusionné sur des notes de truffes, de tisane et d’épices. La bouche est d’un grand équilibre entre l’acidité encore bien présente, les sucres bien intégrés et le fond de minéralité incontournable. Une très belle bouteille à associer à un homard grillé. Exceptionnel

Vouvray Demi-Sec 1988

La robe est plus évoluée et le nez très complexe avec des notes de fruits jaunes (abricots) de noyau de prune, de camphre et de feuilles de cassis séchées. La bouche, elle, montre une acidité assez faible avec des notes de pommes cuites et un peu d’amertume en finale. On reste un peu sur sa fin. Moyen à Bien

Vouvray Moelleux 2008

Le vin parait d’emblée très gras avec un nez plus axé vers les fruits exotiques comme les ananas. En bouche l’acidité et la sucrosité (60gr de résiduel) sont intenses et encore très dissociées. Une bouteille qui dormira 20 ans et plus. Bien +

Vouvray moelleux Réserve 2005

On passe ici sur un très beau millésime, surtout pour les moelleux. Le nez est très complexe, puissant avec des notes grillées, fruitées (fruits blancs), florales (acacia) et de thé. La bouche est tout en subtilité et en soyeux avec une longueur prodigieuse. Les sucres résiduels (70 gr) sont totalement intégrés. Splendide

Vouvray Moelleux Réserve 1997

Bouteille ouverte sur notre demande. La robe est déjà plus sombre, marque d’une certaine évolution. Le nez est dense, très complexe avec des notes de truffe, de champignon, de thé vert. En bouche, l’acidité, énorme, exalte la sucrosité fondue (110 gr), la minéralité et le fruit ; Reine Claude et pèche des vignes sont à l’honneur. Tout simplement la perfection.

[size=large]Pavillon du Grand Clos – Yannick Amirault[/size]

5 Pavillon du Grand Clos
37140 Bourgueil
Tél. Bureau : 02.47.97.78.07
Tél. Portable : 06.80.68.38.66
Fax : 02.47.97.94.78
Email: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Web : www.yannickamirault.fr


Historique et viticulture

Yannick Amirault a repris le domaine de son grand-père en 1977 et l’a agrandi de 4 à 19 ha en trente ans. Il est rapidement secondé par son épouse et puis par son fils Benoît (2003). Celui-ci s’étend sur les appellations de Bourgueil et St Nicolas de Bourgueil. A partir de 1983 il est passé par étapes à la lutte raisonnée en abandonnant d’abord tout engrais et intrants systémiques puis passant aux vendanges vertes, à l’effeuillage puis à la culture totale, l’intégralité des sols étant labourée puis enherbée entre les rangs, sauf sur les terrasses où il n’y a pas d’enherbement.
Les vendanges sont manuelles avec tri. Les rendements moyens oscillent entre 40 et 45 hl/ha.

Le vignoble est très morcelé (plus de 25 parcelles) : 13 Ha en Bourgueil et 6 Ha en Saint Nicolas de Bourgueil ce qui explique le nombre important de cuvées proposées et ce afin d'exprimer les caractères de chaque terroir :

- Les cuvées La Coudraye, la Source, la Mine et le récent rosé sont issus de sols en terrasses graveleux et sableux pour donner des vins souples à consommer entre deux et cinq ans.
- La cuvée du Grand Clos est issue de sols pauvres constitués d’argiles à silex et propose des vins plus charnus d’une garde de 2 à 10 ans
- Les cuvées Les Quartiers, La Petite Cave et Les Malgagnes proviennent de sols argilo-calcaire à mi-pente où la couche argileuse est assez peu épaisse. Ce sont des crus plus tardifs, plus structurés et de longue garde.

Toutes les cuvées sont à base de cabernet franc.

Vinification

Les cuvaisons varient de 3 à 4 semaines en cuve de bois puis élevées de 10 à 12 mois en barriques pour toutes les cuvées sauf « la Coudraye » et « la Source » en cuve de ciment. Toutes les étapes de la vinification se font en présence de levures indigènes.
Les cuvées les plus légères sont embouteillées les premières et les plus tanniques vers le mois de décembre en l’absence de filtration.
A la fin de l’élevage en barrique, les vins sont réassemblés en cuve inox où ils séjournent deux mois.
Le rosé de saignée est passé en pressurage pneumatique puis est élevé sur lies en barriques avec du bâtonnage.
A partir de 2003, plus aucune correction n’a été faite des acidités et du degré d’alcool.


Dégustation

Bourgueil La Coudraye 2007

Le nez rappelle encore un peu trop le cépage bien que le fruit domine. De même la bouche est bien sur le fruit avec une belle fraicheur portée par une acidité sans excès, des tanins très souples et pas d’amertume. Bien

St-Nicolas de Bourgueil La Mine 2007

Vin issu de vignes de 45 ans d’âge. La robe est très sombre et le nez encore très variétal. La bouche est plus marquée par l’acidité et les tannins quoiqu’encore très souples. On a une assez belle longueur… dommage ce côté variétal. Bien –

Bourgueil Les Quartiers 2007

Vin issu de vignes de 50 ans d’âge. Le nez et la bouche sont résolument plus tournés sur le fruit, sans notes variétales, avec une belle finesse, et de l’acidité, et des tanins. Notre coup de cœur de la dégustation Très Bien

Bourgueil Le Grand Clos 2007

La robe est extrêmement dense et le nez à nouveau très cabernet franc. On ne retrouve pas les beaux fruits des « Quartiers » et la bouche est actuellement trop marquée par les tanins. Moyen à revoir


Ont été également dégustés sur fût dans sa cave creusée dans le sol les cuvées suivantes :

• Bourgueil La Coudraye 2008 : acidité assez tenues avec un beau fruit croquant : Bien
• St-Nicolas de Bourgueil La Mine 2008 : acidité élevée mais avec un très beau fruit : très bien +
• Bourgueil Le Grand Clos 2008 : actuellement n’ayant pas fini ses malos, donc trop acide et tannique : à revoir
• Bourgueil La Petite Cave 2007 : vin beurré et grillé, très prometteur à des lieues du variétal : excellent

Domaine Rocher des Violettes – Xavier Weisskopf à Amboise

38, rue du Rocher des Violettes
37400 Amboise
TEL : 00 33 (0)2 47 23 57 08
FAX :00 33 (0)2 47 23 57 82
mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Historique du domaine

Originaire de l’Oise, Xavier Weisskopf a fait ses classes pendant 4 ans à Gigondas au Château St-Cosme. A partir de 2004, très orienté « bio », il cherche à reprendre des vignes qui n’ont pas ou peu subi l’influence d’intrants. Il finit par trouver son bonheur en Loire, où, en 2005, il rachète 13 hectares sur différentes parcelles dont la très grande majorité est située sur l’appellation Montlouis. Ses parcelles sont très variées, et bien que l’argilo-calcaire domine, on retrouve de nombreux autres types de sols dont du sable. Beaucoup de travail l’attend la première année vu le mauvais état général des vignes.
Il voue 9 hectares au chenin blanc et il consacre le reste à d’autre cépages dont le Cot, en forte proportion, mais aussi du cabernet franc, du Grolleau et même du Chardonnay.
Globalement, plus ou moins 50 % de la production va en Montlouis Sec.

Viticulture et élevage

Après deux ans de préparation, le domaine est en conversion bio depuis un an pour aller vers la biodynamie. Les rangs sont tous enherbés, en laissant la nature ensemencer librement. Les rendements sont faibles pour la région allant de 34 à 27 hectos, ce qui explique certainement en partie le grand volume que l’on rencontre sur les vins du domaine. Les vendanges sont manuelles.
Les élevages se font partiellement en fûts de bois neuf (30 – 40 %) et sont très longs principalement pour les chenins (de 12 à 18 mois). Après la mise, on peut retrouver jusqu’à 15 à 20 mg de soufre libre quand cela s’avère nécessaire ; dans le cas de nos dégustations sur fûts, nous avons rencontré beaucoup de cuvées titrant 0 mg de soufre libre.
Les vins sont élevés pour être à la fois volumineux et très aériens, croquants avec beaucoup de fruit et de fraicheur. Les malos sont évitées sur les blancs, sauf sur certains élevages longs, quand le millésime ne permet pas trop de les contourner comme en 2007 sur la cuvée Négrette.

Deux cuvées de Montlouis sec sont particulièrement mises en avant : Touche Mitaine et Négrette. La troisième cuvée principale du domaine est en rouge: un Cot

La cuvée Touche-Mitaine résulte de l’assemblage de trois terroirs (dont le dénommé Touche Mitaine en majorité) et est originaire de vignes de 15 à 30 ans. L’élevage est prolongé pendant 7 à 10 mois en fûts avec un pourcentage appréciable de fûts neufs.

La cuvée Négrette provient d’une seule parcelle avec des vignes dont l’âge est nettement plus marqué (de 1922, voire fin du 19e siècle). L’élevage se fait sur 15 à 16 mois avec un pourcentage de fûts neufs encore plus marqué (30 à 34%).


Dégustation

Montlouis Sec Touche Mitaine 2007

Mise en septembre-octobre 2008 ; 2 gr de résiduel ; pas de malos.

Le vin propose beaucoup de fraicheur au nez avec des agrumes citriques assez intenses. L’élevage n’est pas perceptible ni au nez, ni en bouche, où cela explose de fraicheur et de fruit avec une très belle longueur empreinte de minéralité.
Des cuvées dégustées en blanc, c’est certainement la plus prête. Très bien.

Montlouis Sec Touche Mitaine 2008

Dégusté sur fûts ; élevage avec 30% de futs neufs ; pas de malo ; soufre libre 0 mg ; 15° alcool.

Gouté en dernière position, le vin s’avère assez difficile à cerner mais on retrouve hors élevage, des notes de fruits citriques et de pomme grany très marquée, frisant l’oxydatif. La bouche est tout aussi imprégnée par ces aromes, portée par une très belle acidité à laquelle le millésime n’est certainement pas étranger. Tout comme pour la cuvée Négrette 2008.(voir plus bas), un beau vin en devenir, surtout pour ceux qui recherchent la tension et le côté aérien des vins. Très bien

Montlouis sec Négrette 2005

16 mois d’élevage, 30 % de fûts neuf ; pas de malo.

Les aromes du nez sont très évolués avec des notes de pierre à fusil, de végétal, mais où la fraicheur et les fruits (pomme) sont bien présents. On est à la limite de l’oxydatif mais ca reste plaisant. En bouche, malgré une acidité plus ténue, on a beaucoup de finesse et de fruit, moins marquée par le citrique et aussi une assez belle longueur. Malgré les conditions difficiles liées au travail des vignes pour ce premier millésime, ce vin s’en sort drôlement bien. Bien

Montlouis Sec Négrette 2006

Mise en décembre 2008 après 15 mois d’élevage ; 30% de fûts neufs ; pas de malo.

Le nez est extrêmement puissant, très marqué par l’élevage, avec, ici aussi beaucoup d’agrumes citriques mais aussi des aromes plus évolués qui rappellent la pomme grany. La bouche est aussi marquée par l’élevage avec un rappel des aromes du nez. Il n’y a pas d’alcool perceptible et la finale est longue mais marquée par une certaine amertume probablement consécutive au bois neuf. Difficile de juger ce vin au fort potentiel de garde mais assurément trop jeune à ce jour. Bien

Montlouis Sec Négrette 2007

Dégustation sur fût ; 34 % de bois neuf ; élevage long avec 100 % de malo et 0 % de soufre libre.

Le vin paraît plus fondu que le précédent et l’élevage est moins perceptible malgré un plus grand pourcentage de fûts neufs. L’effet de la malo ? On retrouve au nez les agrumes mais aussi du gras, du beurré, qui placé à l’aveugle, m’aurait fait penché vers un chardonnay jeune. En bouche, on a aussi beaucoup de fruits et de gras avec de la tension marquée tant à l’attaque qu’en finale.. et toujours aussi peu de perception d’alcool. Globalement, ce vin paraît plus rond que le 2006. Très bien.

Montlouis Sec Négrette 2008

Dégustation sur fût ; 30% de bois neuf, pas de malo à ce jour.

On retrouve les aromes du 2007, très aériens, avec de l’élevage, mais sans perte de fraicheur. En bouche, l’acidité est actuellement gigantesque et dissociée du gras et du fruit, bien mûr quant à lui. On a aussi à nouveau une perception de pomme grany, un peu strudel.
Très prometteur, servi par un beau millésime, je trouve ce vin purement exceptionnel, avec encore énormément de choses à livrer. Excellent

Cot de Touraine 2008

La robe est assez sombre et le nez propose des fruits rouges bien frais, légèrement compotés.
En bouche, l’acidité est bien présente, droite avec des tanins présents sans manquer d’un certain soyeux. Bien +

Patrick Böttcher
VinsLibres.net
26 Mai 2009 01:31 #1

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Superbe !!! :)

Merci pour ce magnifique récit.

Bien cordialement,
Thierry
26 Mai 2009 07:22 #2

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Nous avons eu la chance ce WE à Saint Jean de Monts de faire une "intégrale" de la production de Sébastien David. On a pu voir l'évolution du style de ce vinificateur hors-pair. Ses derniers millésimes sont bluffants par leur maturité et leur texture. Même son hurluberlu est d'un très bon niveau !

Foreau (voir ICI ) a confirmé également son haut niveau.

Eric
Mon blog
26 Mai 2009 07:50 #3

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Respect Mr Patrick.(tu)

Laurent L
26 Mai 2009 10:49 #4

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Comme Eric, j'ai été enchanté de la venue de Sébastien David à Saint Jean de Monts.
Mais je triche, car je le connaissais déjà.
Ce qui ressort effectivement, la maturité et la texture, je rajouterai juste, le tout avec des degrés d'alcool raisonnable, bravo l'artiste.(tu)

Laurent L
26 Mai 2009 10:53 #5

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(tu)(tu)(tu)
Splendide travail Patrick !!
Le Vouvray Sec 2007 est un travail d'orfèvre.
Hurluberlu est une "petite tuerie entre amis" à découvrir d'urgence...

cordialement
26 Mai 2009 11:07 #6

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Docadn, allez réveille toi, tu ne rêves pas, tu as dégusté des Cabernet Francs qui ne poivronnent pas. ;)

Tu ne sais pas combien tu me fais plaisir en appréciant ces vins, surtout pour un réfractaire comme toi.;)

Amitiés à vous

Laurent L
26 Mai 2009 11:16 #7

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chinbourg écrivait:
tu as
> dégusté des Cabernet Francs qui ne poivronnent
> pas. ;)

Ce fut pour moi grandement apprécié. ;)

Marc Lotin
Il ne faut pas toujours tout s'autoriser...mais ne jamais rien s'interdire.
26 Mai 2009 11:53 #8

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Marc veux tu dire que tu as apprécié toi aussi les vins de Sébastien David?

Sinon juste comme cela en passant, pour ceux qui pensent encore que le Cabernet Franc ligérien poivronne, il faut réviser vos classiques et déguster des vignerons qui travaillent bien, suivez la voie de Patrick.;)
Cela dit, je suis sûr que certains arriveront à trouver des vins qui poivronnent, mais de là à en faire un constante...

Laurent L
26 Mai 2009 12:01 #9

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Laurent,

Marc était avec nous... mais le pôvre était chargé des photos... pas possible de te le montrer. Moi par contre, on peut pas me rater, j'fais cent livres de plus que les autres... ;)

Patrick Böttcher
VinsLibres.net
26 Mai 2009 12:08 #10

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Laurent,

J'étais du voyage avec Patrick.
Oui, j'ai vraiment bien aimé les vins de Sébastien David.

Il est vrai que je suis fort sensible à cet arôme de poivron et je ne suis pas fan de cet arôme.
Chez Breton, je n'ai pas retrouvé de poivron dans ces rouges.
Par contre, j'en ai retrouvé dans un ou deux vins de chez Amirault (sans que ce soit dérangeant). Mais jamais au niveau de ce que j'ai trouvé chez Baudry.:D
Notammment dans un 2007 où Yannick a certifié que c'était une année où le raisin était mûr.
Tous les vignerons que nous avons été visité ont une chose en commun : la passion de leur métier et cela se ressent dans leurs vins.
Un bien beau voyage en Loire.

Marc Lotin
Il ne faut pas toujours tout s'autoriser...mais ne jamais rien s'interdire.
26 Mai 2009 12:10 #11

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Pour Baudry, cela reste un mystère...

L'essentiel étant que tu arrives à trouver les vins qui te font plaisir.

Laurent L
26 Mai 2009 12:16 #12

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  • Patrick Bottcher
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Moi, je vends du Baudry... mais ce sont des pâtes pour la gorge ;). Plus sérieusement, impossible de participer à ce débat là, surtout qu'on l'a pas rencontré (sauf peut-être en songes).

Patrick Böttcher
VinsLibres.net
26 Mai 2009 12:20 #13

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Pour une prochaine descente Patrick...

Laurent L
26 Mai 2009 12:24 #14

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Laurent,

J'ai en effet trouvé des vins avec lesquels je prends du plaisir.
Particulièrement chez Sébastien David pour les rouges et chez Foreau pour les blancs.

Si une bouteille de Baudry recroise mon chemin, je dégusterai pour voir si ce poivron se confirme.
On ne l'a pas rencontré lors de notre périple...on peut pas tout faire...:)

Marc Lotin
Il ne faut pas toujours tout s'autoriser...mais ne jamais rien s'interdire.
26 Mai 2009 13:43 #15

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chinbourg écrivait:
> Docadn, allez réveille toi, tu ne rêves pas, tu as
> dégusté des Cabernet Francs qui ne poivronnent
> pas. ;)
>
> Tu ne sais pas combien tu me fais plaisir en
> appréciant ces vins, surtout pour un réfractaire
> comme toi.;)
>
> Amitiés à vous

Salut Laurent,
Mais je suis toujours éveillé Laurent lorsque
je déguste des Cabernets ;), mais j'ai l'impression
que beaucoup ont enfin compris qu'il fallait le cueillir mûr..
Il était temps :D
Réfractaire moi ::o !! oh grand jamais tant que je
suis pas obligé de subir un détartrage quand je
déguste:D
26 Mai 2009 13:46 #16

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Tous les membres qui se sont un jour essayés aux joies du reportage illustré pourront aisément apprécier l'exceptionnel travail (une nouvelle fois) produit par Patrick ! ::o
Absolument remarquable ! (tu)

C'est vraiment un grand privilège que d'avoir accès à des textes de cette qualité !
Merci à tous ceux qui prennent sur leur temps de vie pour faire partager leur passion d'une manière aussi brillante et désintéressée !

Oliv, bien assis et pourtant sur le c.. !
26 Mai 2009 17:45 #17

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Philippe Foreau n'est donc pas remonté plus loin que les 1997 (je parle bien sûr des moelleux) dommage car j'ai un souvenir encore ébloui du gouttes d'or 89 et du 1947.
26 Mai 2009 17:56 #18

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Pas de Goutte d'Or produit en 89.... seulement le moelleux , le Reserve et 2 autres cuvées non commercialisées, un essai en bois neuf, et une 4eme trie...

Goutte d'Or uniquement en 1947 et 1990

Jull
26 Mai 2009 18:38 #19

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Mea culpa, après un MP me demandant des précisions sur le gouttes d'or 89, j'ai appelé Philippe Foreau, il n'y a eu que 47 et...90. Dont acte! Ma mémoire m'a joué un vilain tour. je prends vite des gouttes...
27 Mai 2009 00:29 #20

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Belles visites, belles dégustations, beau CR,

je m'abstiendrai de commentaires sur les vins de mon ami Sébastien, par contre, j'ai bu un vouvray sec 2006 de Foreau absolument désolant lors d'un atelier schiste ou calcaire. A l'aveugle, nez discret de massepain, bouche fluide, citrique à la limite du buvable (l'impression de sucer un bonbon sûr), aucun plaisir; bouteille, millésime, sol, viticulture, cave, sulfite, style? Nous sommes tous restés très dubitatifs et ce n'est pas la première fois. La bouteille est toujours là, à moitié pleine et ça ne bouge pas ...Enfin, j'en ouvre une seconde dans 15 jours ;-))

Weisskopf, je ne connais pas mais ça ne va pas tarder ;-))

bonne continuation (c'est le moins qu'on puisse souhaiter avec de tels cr...)

Laurent - Caviste
Mes blogs Vinature et
BrutdeCrayon
27 Mai 2009 10:59 #21

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Laurent,
Le sec 2006 est vraiment pas terrible, c'est peu dire...
Tu devrais essayer le 2007.
Après une chose est certaine, P Foreau aime le vin droit, tendu, donc filtration et soufre...
Pas vraiment le style que tu affectionnes. ;-)))

Amitiés

Laurent L
27 Mai 2009 12:04 #22

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Je ne connais pas ce vouvray sec 2006, mais le millésime 2006 est exécrable sur Vouvray (à mon goût).
Goute du Foreau 2002, 2005, 2007 ou 2008 et on en reparle...
Passer à coté c'est gouter bien mal...
Après je pense que Jull peut intervenir pour nous expliquer les méthodes culturales qui sont à mon avis au dessus de tout soupçon en ce qui concerne le respect de la plante et de l'environnement (sans aller sur du tout bio). En cave, les interventions sont minimes puisque le principe de ces grands Vouvray est de ne pas faire les malos de manière à laisser s'exprimer le Terroir qui est de tout premier plan.
Un sulfitage important me parait inconcevable avec la pureté recherchée dans ces vins, mais un léger permet de boire autre chose que du vin qui pétille troublement.
Enfin le style, si on ne le comprends pas et bien on ne goutera jamais de grands Vouvrays, autant passer à autre chose.

Olivier.

"Le gras c'est bon" Moi
27 Mai 2009 12:29 #23

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Chenin76 écrivait:
> Je ne connais pas ce vouvray sec 2006, mais le
> millésime 2006 est exécrable sur Vouvray (à mon
> goût).
> Goute du Foreau 2002, 2005, 2007 ou 2008 et on en
> reparle...
> Passer à coté c'est gouter bien mal...
> Après je pense que Jull peut intervenir pour nous
> expliquer les méthodes culturales qui sont à mon
> avis au dessus de tout soupçon en ce qui concerne
> le respect de la plante et de l'environnement
> (sans aller sur du tout bio). En cave, les
> interventions sont minimes puisque le principe de
> ces grands Vouvray est de ne pas faire les malos
> de manière à laisser s'exprimer le Terroir qui est
> de tout premier plan.
> Un sulfitage important me parait inconcevable avec
> la pureté recherchée dans ces vins, mais un léger
> permet de boire autre chose que du vin qui pétille
> troublement.
> Enfin le style, si on ne le comprends pas et bien
> on ne goutera jamais de grands Vouvrays, autant
> passer à autre chose.
>
> Olivier.

En voilà un qui a l'air sûr de lui;)

pas de malo, donc il sulfite ? J'ai du mal à saisir l'absence de malo et le terroir ...

"passer à côté c'est goûter bien mal" je ne vais donc pas m'y aventurer, j'ai une réputation ;)

Laurent - Caviste
Mes blogs Vinature et
BrutdeCrayon
27 Mai 2009 12:42 #24

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« "passer à côté c'est goûter bien mal" je ne vais donc pas m'y aventurer, j'ai une réputation winking smiley »
Qui ne fera qu'augmenter quand tu auras mieux compris le chenin ... sois confiant !

Peu importe ton passé de dégustateur, ta profession, ta taille et ton signe zodiacale, je vais t'expliquer le principe:

Le Chenin est un cépage qui s'exprime magnifiquement sur l’équilibre sucre/acidité, cette acidité lui apportant longueur, nuance, finale net et tranchée.
Elle est donc primordiale dans ce cépage (afin de contrebalancer les sucres) et plus ou moins importante suivant les types de sols, un sol argileux aura tendance à donner des vins avec de fortes acidités, un sol plus calcaire en développera moins. Ensuite il y aura des différences suivant la nature des argiles, la profondeur des sols, etc…

Il peut donc y avoir des différences très importantes suivants les types de sol, qui vont ensuite s’exprimer de manière subtile et variée au niveau aromatique, l’acidité en étant une composante essentielle.

Hors la fermentation malolactique qui va transformer l’acide malique en acide lactique, gomme cette composante essentielle. Le vin va s’arrondir, « se détendre », les sucres vont se faire plus présents et le vin va perdre sa longueur.
On aura un aspect maquillé. Vous me direz le maquillage ça peut toujours embellir et charmer. Et il est vrai que certains Chenin ayant fait leur malo ne sont pas dénués de qualités (Je pense à certains Saumur Blanc que je Bois en ce moment, le manque d’acidité étant compensé par un joli gras, certains Montlouis aussi), mais ils n’auront jamais l’élégance, la retranscription si parfaite des terroirs que ceux de Huet et Foreau qui n’ont pas fait leurs malo.

Voili, me suis un peu énervé parce que Foreau et Huet restent les derniers des Mohicans à travailler comme ça et que j’ai peur que ça disparaisse un jour…

Qu’il y ait du Soufre chez Foreau comme je l’ai dit précédemment, ça ne fait aucun doute, il en faut, mais mesuré je ne le trouve absolument pas gênant.
Enfin aussi pour répondre à Chinbourg je pense que si il y a intervention Chimique à la Vigne, elle est très raisonnée et respectueuse du ceps et de l’environnement (et surtout bien compliqué à éviter sur les 2 derniers Millésimes).

Voilou, désolé pour cette parenthèse qui me paraissait indispensable dans votre discussion et bravo pour votre dégust en Loire que vous avez très bien retranscrite, on s’y croirait. Il me tarde aussi de gouter Weisskopf.

Cordialement,

Olivier.

"Le gras c'est bon" Moi
27 Mai 2009 15:39 #25

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Olivier sur 2006 Foreau aurait du faire une malo, au moins le vin aurait été maquillé. ;)

Si F Chidaine tombe sur tes écrits, il va être charmé.;)

Laurent L
27 Mai 2009 15:47 #26

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J'assume.

Mais pour moi Chidaine, c'est très Bon :), il réussit à garder de belles acidités dans ses vins, quand le millésime le permet.

Olivier.

"Le gras c'est bon" Moi
27 Mai 2009 15:52 #27

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D'accord les Chidaine 2006 sont pas au top non plus.

Laurent L
27 Mai 2009 15:53 #28

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De toute manière 2006... Quoique J'en ai gouté un extra sur Montlouis à Angers de loin le meilleur que j'ai bu, et figure toi que je me demande si c'est pas Weisskopf. Faut que je retrouve mes notes.

Olivier.

"Le gras c'est bon" Moi
27 Mai 2009 16:12 #29

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J'ai tout de même un petit de mal à comprendre en quoi un vin qui a fait sa malo reflèterait moins son terroir qu'un vin qui ne l'a pas fait. Que l'acidité soit moins importante, c'est certain, mais que vient faire le terroir dans cette histoire ? De plus, parler de maquillage alors que la fermentation malolactique est un phénomène naturel me semble aussi être un abus de langage.

Luc
28 Mai 2009 12:48 #30

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