Après la délicieuse garden-party au Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande sous un soleil de plomb, l’appel de la piscine de notre maison d’hôtes se faisait pressant.
Nous avons dîné avec notre logeuse et ses amis. Le foie gras était un bon foie gras, le poulet un fort bon poulet. On me propose un vin de pêche et je dis non d’instinct, or ce breuvage aux feuilles de pêche était fort bon. Le Château de Cugat 2002 « Cuvée Fleur » blanc vieilli en fût de chêne, qui s’appelle Bordeaux est assez douloureux à mon palais car il appartient à cette cohorte de vins qui veulent bien faire et en font trop. Alors qu’à l’inverse le même Château de Cugat mais Entre-deux-mers 2004, qui a évité le supplice du chêne est fort plaisant. Un vin de pays des Côtes de Gascogne, domaine Tariquet, gros manseng 2001 ne figurera pas forcément dans la liste des vins qu’il « faut » que j’acquière. La fraîcheur de la piscine et la sérénité de l’érable abritant notre dîner auront contribué à une fort agréable soirée.

Un événement aura lieu à Yquem. Il se prépare très tôt. Un long bain en piscine est destiné à rafraîchir mon corps pour pouvoir revêtir un smoking plus adapté au Groenland qu’au Mali. Il fait en effet très chaud. Mais une bonne fée veille sur cette soirée car la température fut clémente, ce qui permit à chacun de profiter de cet instant unique dans les meilleures conditions.

La grille toujours ouverte de l’accès au château d’Yquem est aujourd’hui fermée. A un carrefour quatre gendarmes nous orientent vers un parking aménagé dans les bois au sommet de la colline d’Yquem. Des voiturettes électriques en noria nous mènent à la porte d’entrée. Des hôtesses, toutes plus belles les unes que les autres, nous accueillent et nous indiquent le numéro de table pour le dîner.
Plus protocolairement, le Président des Grands Crus Classés, le Président de Moët Hennessy et le souriant Pierre Lurton donnent à chacun, par de larges accolades, l’impression qu’il est important. Un bouquet d’arbres nous offre une ombre fort utile, où des stands de dégustation sont installés pour que l’on puisse comparer certains des plus grands Sauternes et Barsac des années 1998 et 1999.

De délicieux petits toasts préparés par un grand chef brillent avec ces liquides dorés. Une musique de chambre en plein air, d’un orchestre de plus de vingt musiciens nous fait aimer ces vins chaleureux. Je déguste le Climens 1999 avec la propriétaire de ce château qui voulait faire ma connaissance car elle avait appris que Climens 1923 avait été le déclic de mon amour des vins anciens. Nous nous sommes promis de nous revoir. Nous retrouvons de nombreux convives de la magnifique fête de Pichon Longueville Comtesse de Lalande, dont May Eliane de Lencquesaing et Gildas d’Ollone souriants de la réussite de leur fête d’hier. Mon épouse discute avec une charmante jeune chinoise, écrivain du vin, fort spirituelle. Je salue avec plaisir les plus grands sommeliers du monde, des journalistes qui comptent et des propriétaires de grands vins.

Une armée de vigiles cerne nos vagabondages. Le vrombissement d’un hélicoptère annonce une personnalité. Est-ce Bernard Arnault et son épouse ou bien Philippine de Rothschild qui arrivent par la voie des airs sous les claquements des flashes des innombrables photographes ? Ils répondent, comme certains personnages importants du vin, aux interviews. Je suis présenté à Bernard Arnaud qui me gratifie de propos de circonstance. Je ne regarde que son épouse tant sa beauté fascine. Sa fille promène son fiancé qu’elle épousera ici en septembre (on en saura plus dans Voici ou Gala). Albert Frère me reconnaît car nous avons un passé commun du temps où il était dans l’acier. Mais on ne parle ici que de vins.

Une photo va immortaliser les producteurs de vins présents. Corinne Mentzelopoulos me remercie de mes mots aimables du bulletin 143. Ce sont mes amis du restaurant Laurent qui m’ont « trahi » en lui faisant lire. Elle est venue avec sa fille d’une rare beauté. Le long des remparts du château les sujets de conversation et les motifs de rencontres ne manquent pas. Valérie Lailheugue gère tout son monde d’un talkie-walkie autoritaire. La musique s’arrête et l’on nous prie de rejoindre le lieu du dîner. Longeant le château, avec la vue sublime sur les vignes et la vallée, on descend vers une halle métallique immense de belle ferronnerie où tout va se passer.

Je ne peux m’empêcher de penser qu’en ce jour de l’année qui est le jour le plus long, j’ai regardé les mêmes vignes avec Alexandre de Lur Saluces avec cet éclairage magique où le soleil de 21 heures envoie des rayons rasants sur les vignes et les colore de façon inimitable. Les feuilles deviennent diaphanes, rosissent et dégagent une vibration unique. En marchant j’essaie de faire passer cette émotion à une convive que je ne connais pas. Elle a dû se demander qui est ce doux rêveur qui poétise devant ces vignes. J’ai pensé que cet éclairage unique, je ne le verrai plus avec le Comte. Mais j’en garderai la grâce. Pour lui, et pour l’histoire d’Yquem dont mon palais a lu de nombreux chapitres.

Nous sommes à la table de Charles Chevallier, l’homme qui fait Lafite, et son épouse. Nous retrouvons Emmanuel Cruse et son père, propriétaires d’Issan, le sémillant propriétaire des Caves Legrand, une ravissante journaliste de Munich et Emmanuel cache à mes yeux un américain dont je ne découvrirai qu’à la fin du repas un incroyable point commun : nous nous parlons virtuellement depuis longtemps sur un même forum de vins.

Bernard Arnault fait un discours fort volontaire où la langue de bois est absente. J’ai déjà entendu ses propos en d’autres lieux. Il ne mâche pas ses mots. J’aime ces propos toniques car notre pays en a besoin. M. Castéja, le président des crus classés, fait un discours plus adapté à la circonstance. Bernard Arnault a sobrement et délicatement mentionné Alexandre de Lur Saluces. Ce fut bien.

Le menu est élaboré par trois chefs, Michel Guérard, le chef de Potel & Chabot, et Michel Trama. Autant dire que la qualité est au rendez-vous. Ce fut tout simplement superbe. Le premier service des vins se fait avec Château d’Issan 1999 et Duhart-Milon 1996. Nous disons en riant que ceux qui les ont faits étant à notre table, les vins sont forcément excellents et en fait ils le sont. Le Issan est bien agréable alors que le Duhart Milon est strict comme un clergyman. Leurs aînés les suivent peu après, Issan 1989 et Duhart Milon 1989. L’épanouissement est spectaculaire et ces deux vins sont manifestement fort bons. Servis longtemps avant que le plat n’arrive et contingentés par un serveur qui refusait de faire ce que veut dire son nom, c'est-à-dire servir, ces deux vins agréables eurent un goût de trop peu sur une viande délicieuse. J’attendis pour la finir qu’on commence à servir la série de prestige.

Imaginez cinq verres en cercle devant vous. Cinq vins rouges. Ce sont : Margaux 1983, une délicatesse, un charme redoutable. Mouton-Rothschild 1982, une structure d’une rare précision, un vin de grande définition. Lafite-Rothschild 1979 en magnum, servi un peu frais et d’une année plus austère, on reconnaît Lafite, mais un Lafite discret. Château Latour 1978, un prodige de distinction et de raffinement. Des journalistes avaient voulu créer une sensation en se demandant si le vin de Latour serait représenté car son propriétaire n’est pas véritablement l’ami du tycoon qui nous reçoit. C’eût été une faute de goût de ne pas l’inclure en ce jour. Je suis sûr que la question ne s’est même pas posée. Haut-Brion 1975 en magnum, un nez inimitable d’un raffinement unique. Mais en bouche une petite déception que ne connaîtront pas des tables voisines. En d’autres circonstances, j’aurais délivré un classement de ces cinq vins. Je l’ai d’ailleurs fait sur l’instant. Mais ne serait-il pas convenable de ne pas les classer ce jour là ? Avoir en face de soi cinq vins de génie, n’est-ce pas un cadeau qui ne se divise pas. Ils furent grands, tous ensemble. J’aurais évidemment préféré les avoir sur la viande plutôt que sur un fromage. Mais qu’importe !

L’orchestre berçait nos émerveillements et soudain le ton se fit impératif. Une armée de cinquante serveurs, chacun portant une bouteille de Yquem 1967 pourfendit les allées. Les flacons jetaient des ors plus beaux les uns que les autres. Un orange profond et des variations de l’un à l’autre. Quand l’armée fut en place, un feu d’artifices perça le ciel pour ponctuer cet événement impensable : servir lors d’un même dîner cinquante bouteilles d’Yquem 1967, le plus grand Yquem depuis 1950.

La différence incroyable qu’il y a entre Yquem et ses cousins du précédent service, c’est qu’on ne se pose aucune question. Pour le Lafite, pour le Haut-Brion on peut se demander : est-il en forme, est-il à maturité, se montre-t-il sous son bon jour ? Avec Yquem, pas de ces questions. Il est parfait, idéal en toutes circonstances. Et ce soir il est éblouissant. Alors que les fruits rouges sont proscrits, voilà que des fraises des bois légères, grâce à une gelée délicieuse et adaptée, s’offrent le luxe d’embellir Yquem. Quel tour de magie de Michel Trama ! La crème de l’étage du dessous plaisait aussi à l’Yquem qui bouda la mangue au coulis trop sucré.

Raffinement suprême, quand le crépitement du feu d’artifices cessa, à travers le nuage gris qui retombait, le château fut percé par l’éclairage de toutes les fenêtres, d’un ton orange strictement de la couleur du Yquem 1967. Si c’était voulu, c’est un magistral clin d’œil. Eblouis par les saveurs intenses de ce sublime repas on cherchait autour de soi avec qui partager ses impressions. Michael Broadbent était tout sourire, Philippine de Rothschild était aux anges. Une coupe de Dom Ruinart rosé 1990 allait préparer le retour vers nos voitures dans des allées où des torches remplaçaient les rosiers qui ponctuent les rangs de vignes.

De tout cet émerveillement, le collectionneur que je suis retiendra surtout les cinquante Yquem 1967. Mais, déguster ensemble cinq premiers grands crus classés, comme le suggère la photo (jointe à mon texte initial) à laquelle il ne manque que la palette des parfums, est aussi une grande rareté. La chaleur des rencontres de gens passionnants est la cerise sur le gâteau de cet événement inoubliable.

Un nouveau dîner de wine-dinners m’attendait. C’est le cœur rempli de toutes ces merveilles que je revins à Paris, heureux de cette chance d’avoir vécu le prestige du vin de Bordeaux magistralement honoré.

François,

Merci pour ce moment de magie, Philippe Castéja (mon "Patron") m'en avait relaté l'extrème qualité mais en des termes qui ne m'avaient pas transporté et là j'y étais (qu'en pensée seulement )

Merci et à bientôt,

amicalement,

Fabien

Un grand Merci pour ce superbe texte!

C'a fait rêver: je n'ai bu aucun Yquem antérieur à 76 et je ne suis jamais allé au Château.

cordialement,
Thierry

Thierry,

Une petite virée pourrait peut-être s'organiser cet hiver? qui sait? et réfléchir à l'ouverture d'un ou deux millésimes d'avant 70? à étudier...

Fabien

De quoi rever!

Je suis content que François Audouze confirme la qualité exceptionnelle de Yquem 1967. J'ai déjà dit sur le site que c'était de très loin le meilleur de la petite dizaine que j'ai bus, tous postérieurs.
C'est également un des 5 (peut être même 3 !) plus grands vins toutes catégories, que ma petite expérience m'a proposé!
Je me rappelle encore du choc gustatif, de la fraicheur,de l'équilibre aromatique
fabuleux sans une ombre de vulgarité et de la longueur en bouche de ce vin qui n'avait pourtant bénéficié d'aucune "méthode" paticulière d'ouverture !
Mais la robe était plutot ambrée que orangée!

Heureusement, il m'en reste une:)

Fabien,

C'est une très gentille proposition.

Un grand Merci!

Thierry

Raymond, pourquoi en rajouter une couche sur ce Yquem 67 ....je noublie pas que des amateurs Suisses m'ont " Chippé " une caisse complète chez un caviste de Chambéry , dans les années 80 ...je suis passé une semaine trop tard !

Ps : le 2001 est annoncé .....je vais acheter pour les enfants .

Fabien,
Je suppose que vous donnerez copie de ce texte à M. Castéja, que j'attends de pied ferme à l'un de mes dîners.

1967 est un Yquem de plaisir.
Je pense que 1988 ira loin. Il sera plus dans la lignée des yquems forts. C'est un peu 1893 ou 1928.

Pour ceux qui regardent leur budget vins, pensez qu'un Yquem d'une petite année donne un plaisir que beaucoup de vins ne donnent pas.

Et pensez aussi que Fargues, depuis une vingtaine d'années, cousine fortement avec Yquem, car les méthodes sont strictement les mêmes.

On va peut-être connaître entre Yquem et Fargues la même histoire qu'entre Haut-Brion et Mission Haut-Brion, le moins titré flirtant avec la qualité du plus titré.

J'espère que cette histoire vous aura intéressés.

ces récits de dégustations sont plus passionnants les uns que les autres (raison pour laquelle je viens de commander votre livre sur amazon).

Merci de nous faire partager ces moments uniques.

cordialement

Yves Zermatten

Il n'est pas encore 8 heures du matin et je viens de lire votre récit! Autant dire que la journée commence fort bien...

merci

François Audouze a écrit:

---

> > propriétaire de ce château qui voulait faire ma
> . Nous nous sommes promis de nous revoir.
>
. . Je ne
> regarde que son épouse tant sa beauté fascine.. Elle est venue avec sa fille
> d’une rare beauté.
>
> > C’est le cœur rempli de toutes ces merveilles que
> je revins à Paris, heureux de cette chance d’avoir
> vécu le prestige du vin de Bordeaux magistralement
> honoré.
>

Pas seulement le vin ...! Mais pour moi c'est complémentaire....

Plus sérieusement Yquem servi avec un petit feuilleté aux Fraises Sauvages ....c'est le must ." MAIS PRENDRE GARDE AUX RENARDS " .

Quel récit, le plaisir est entier, la qualité sémantique aidant, nous sommes transportés, les yeux fermés dans les jardins du château, soleil couchant sur le vignoble : on s'y croirait : superbe.

François,

Un grand Merci pour ce récit. (tiens, j'ai fais une rime).
Si Yquem 1967 est grandiose, que pensez-vous de Fargues dans la même année ?
Il m'en reste une bouteille en cave.

Bien à vous.

Thierry Gobillon (Bruxelles)

Je ne connais pas Fargues 67, mais par assimilation, on peut penser que c'est très bon.

Je connais Fargues 42, 48 et Fargues 62, et je n'en ai que de bons souvenirs.
ça n'a pas le panache d'Yquem, mais c'est grand.

A propos du récit, il n'y a pas d'autre domaine qui me donne autant d'émotion qu'Yquem.

Pour la Romanée Conti, l'émotion, je l'ai dans les vignes ou dans les caves. Mais la modeste bâtisse ne peut pas donner cette émotion magique que l'on ressent à Yquem, et que j'ai ressentie aussi du fait de l'amitié d'Alexandre de Lur Saluces.

Bonjour,

C'est bien de cette soirée dont a pu voir des images dans le reportage d'envoyé spécial diffusé hier soir consacré à Enrico Bernardo (meilleur sommelier du monde 2004) ??
C'était à Yquem, feu d'artifices, et j'ai entraperçu une bouteille d'Yquem avec le "1967" dessus ))

Cordialement

Scoll,

Effectivement c'est bien de cette même soirée dont on a vu des images hier.

Fabien

"Raffinement suprême, quand le crépitement du feu d’artifices cessa, à travers le nuage gris qui retombait, le château fut percé par l’éclairage de toutes les fenêtres, d’un ton orange strictement de la couleur du Yquem 1967. Si c’était voulu, c’est un magistral clin d’œil. Eblouis par les saveurs intenses de ce sublime repas on cherchait autour de soi avec qui partager ses impressions. Michael Broadbent était tout sourire, Philippine de Rothschild était aux anges. Une coupe de Dom Ruinart rosé 1990 allait préparer le retour vers nos voitures dans des allées où des torches remplaçaient les rosiers qui ponctuent les rangs de vignes."

Et, on ne se la pète pas, on finit par chambouler la baronne et les marquises dans les rosiers....La vie est belle, les photographes de Gala et Voici étaient invités, Stéphane Berne était au micro, derrière la caméra....Et la France, était émerveillée, cette France qui a besoin des propos toniques de Bernard Arnault.....Cela me donne quelques idées pour la manifestation du mardi 4 octobre prochain....

Cette France du délire, du m'as-tu vu ?, moraliste, donneuse de leçons, vous pouvez vous la garder....moi, je crois que je vais me remettre au Beaujolais!!!!

In Vino Veritas!

Néophytement vôtre.

Jalousie, mal de vivre ...
J'ai du mal à cataloguer.
Ces propos cherchent à blesser et révêlent une souffrance personnelle interne et un mal de vivre.
Quand on attaque quelqu'un qu'on ne connait pas, sur un forum de vin, lieu de partage, c'est parce qu'on souffre.
Je souhaite à Jean de résoudre ses problèmes.

Une autre raison de ces propos acerbes pourrait être qu'il existe un code de bonne conduite que je n'aurais pas lu qui veut qu'on n'ait le droit de parler que des vins que Jean Pinochard a bus ? Et avec des mots que Jean Pinochard a agréés.

Jean, voulez-vous devenir mon guide de bonne conduite ? Dites moi
de quoi je dois parler.
J'ai ouvert hier un Musigny 1928 Coron absolument émouvant. Je n'ai pas le droit de le dire ? Et un Corton Grand Cru Joseph Drouhin 1953 magiquement charmant. Embargo sur cette information ?
Dites moi. Il faut être monacal, faux-cul pour ne pas choquer Billancourt. C'est ça que vous voulez ?

Si Olivier de Kersauson parle de ses tours du monde sur des bâteaux à dix millions d'euros, il a le droit. Si l'héritier Picard dépense des dizaines de millions d'euros pour un tour du monde en ballon, il a le droit. Mais si quelqu'un parle d'un vin que Jean ne peut pas acheter ou d'un événement où Jean n'était pas, alors, motus. Interdit.

Jean, soyez plus tolérant, vous serez plus heureux.

François,

Votre suffisance n'a d'égal que la méconnaissance de l'être humain et de sa psychologie. Je ne peux vous laisser dire :
"Jalousie, mal de vivre ...
J'ai du mal à cataloguer.
Ces propos cherchent à blesser et révêlent une souffrance personnelle interne et un mal de vivre.
Quand on attaque quelqu'un qu'on ne connait pas, sur un forum de vin, lieu de partage, c'est parce qu'on souffre."

Ne cataloguez pas si vous ne pouvez pas! Je vous connais beucoup plus que vous ne le pensez et permettez-moi de dire que je ne partage pas votre vision du monde si manichéenne.
Le vin n'est pas pour moi un moyen d'étaler mes relations et mes connaissances qui valent largement les vôtres! Je vais très bien et peux vous affirmer que mes amis (psychiatres y compris) me trouvent très heureux et sont souvent envieux.
Il est vrai que sur un forum, on peut s'exprimer librement et faire partager sa passion, ce que vous réussissez d'ailleurs fort bien (à témoin les nombreux messages d'admiration), mais on peut aussi être en désaccord et le manifester.
Reste, j'en conviens la liberté de lire ces récits dignes de Mr Jourdain ou des personnages issus des "Caractères de La Bruyère"

"Arrias a tout lu, a tout vu, (a tout goûté) il veut le persuader ainsi ; c’est un homme universel, et il se donne pour tel..... On parle à la table d’un grand d’une cour du Nord : il prend la parole, et l’ôte à ceux qui allaient dire ce qu’ils en savent ; il s’oriente dans cette région lointaine comme s’il en était originaire ; il discourt des mœurs de cette cour, des femmes du pays, de ses lois et de ses coutumes ; il récite des historiettes qui y sont arrivées ; il les trouve plaisantes, et il en rit le premier jusqu’à éclater. Quelqu’un se hasarde de le contredire, et lui prouve nettement qu’il dit des choses qui ne sont pas vraies. Arrias ne se trouble point, prend feu au contraire contre l’interrupteur : « Je n’avance, lui dit-il, je ne raconte rien que je ne sache d’original : je l’ai appris de Sethon, ambassadeur de France dans cette cour, revenu à Paris depuis quelques jours, que je connais familièrement, que j’ai fort interrogé, et qui ne m’a caché aucune circonstance. » Il reprenait le fil de sa narration avec plus de confiance qu’il ne l’avait commencée, lorsque l’un des conviés lui dit : « C’est Sethon à qui vous parlez, lui-même, et qui arrive de son ambassade."

Que vous nous fassiez le récit de vos dégustations, soit! Mais épargnez-nous, s'il vous plaît, cette très désagréable propension à faire du "Name dropping".

Tout cela est un avis personnel qui n'a aucune importance.
Bon vent et bonne littérature!

Jean le bienheureux ("Bienheureux soient les simples d'esprit")

Pas de réponse.
L'auteur de ces critiques jalouses se discrédite lui-même.

C'est une question d'opinion et non de jalousie!

Ce ne peut pas être une opinion.

Je n'ai jamais dit avoir plus de connaissances (ou relations) que vous, vous oui.
Je n'ai jamais dit mieux connaître les vins que vous, vous oui.
Je n'ai jamais dit que vous êtes mégalomane, vous oui
Je n'ai jamais dit que vous êtes un obsédé de l'étiquette, vous oui, alors que vous ne savez pas la diversité des vins que j'ai bus
Je n'ai jamais dit que votre monde est manichéen, vous oui.

Ce qui veut dire que je ne me suis jamais permis de porter un jugement sur vous, vous oui.

Je vais rappeler mon arrivée sur ce forum. Quelqu'un me dit qu'on donne de moi une image négative suite au reportage d'Envoyé Spécial. Je corrige (ou j'essaie) cette image.
Comme je trouve ce forum sympathique, à part vos remarques déplacées, je décide de donner quelques extraits de mes bulletins. Evidemment, je choisis des extraits pour allécher, car je trouve plus amusant de raconter un repas à Yquem que les repas à la cantine de mon collège avec de la purée de brocolis. La dégustation de 38 millésimes de Montrose présente un intérêt. D'autant plus que j'annonce la couleur : la vérité sur Montrose, ce n'est pas moi qui la possède. Je ne donne qu'une humble vision, la mienne, en aucun cas universelle. Le repas à Yquem dont toute la presse a parlé, j'en donne ma version. C'est forcément furieusement people. Et quand j'ai vu les fenêtres allumées d'un orange doré comme la couleur du Yquem 1967, ça m'a fait tilt et je le dis. Seuls les mauvais coucheurs, les coincés du myocarde peuvent critiquer cette évocation que j'ai trouvée poétique. Je raconte l'émotion des pétales de rose avec Alain Senderens, moment qui m'a ému. C'est plus marrant pour les membres du forum que si je raconte quand dans mon bistrot on m'a changé mon rond de serviette.

Ma vision des choses est uniquement la mienne et quand quelqu'un m'a demandé mon avis sur les 2003, j'ai dit attention, je ne suis pas un professionnel dont l'avis compte. J'ajoute des témoignages parce que je vis des expériences plutôt inhabituelles. je garde la tête froide, car je ne serai jamais un gourou.

A titre d'indication par exemple, les très intéressants reportages de Ganesch donnent des notes. Je ne me sens pas autorisé à donner une note. Je donne des impressions.
Alors, vous dites que vous me connaissez, vous me connaissez mal. Vous avez des jugements impolis, intolérants, et je persiste, bêtement jaloux.

Sur une autre discussion où l'on parle de Pape Clément, j'annonce que je vais ouvrir Pape Clément 1929.
Il y a deux attitudes :
- la votre que je vois bien : "qu'est qu'il la ramène, en nous insultant par ses bouteilles inabordables", donc l'attitude du jaloux,
- celle de gens moins jaloux : il va nous donner un témoignage qui va élargir notre horizon. Et comme j'annonce ne pas détenir "la vérité" mais donner des témoignages, il y a des gens plus relax que vous qui les accepteront, comme des témoignages.

Buvez bien, et racontez le avec un esprit ouvert. Pas avec cette intolérance assez primaire. Je continuerai à raconter des histoires, tant que j'aurai le plaisir de communiquer et dialoguer ouvertement, avec l'acceptation mutuelle de l'autre.

Très beau compte-rendu de la soirée de gala au Château d' YQUEM en l' honneur du mariage de la fille de M.ARNAUD qui passe pour un des hommes les plus riches de France et qui possède parmis les plus beaux fleurons de notre industrie du luxe .
M.AUDOUZE possède un style poétique qui transporte l'amateur de vins dans des paradis sensitifs, olfactifs,visuels,émotionnels,passionnels qui parlent à son goût des belles et des bonnes choses.
De très nombreux amateurs sur LPDV ont fait part dans ces colonnes de la part importante du contexte dans lequel se déroule une dégustation.Athmosphère festive, intime,concentrée ou décontractée, décors rustiques,sophistiqués,exotiques,naturels,convivesattentionnés,bienveillants,acariatres ou décalés quelquefois.Tout celà participe à ce qui s'imprime dans le subconscient de notre mémoire, de notre raison.
Qu' il y ait quelques nuances dans la manière de voir les choses entre François AUDOUZE et Jean PINOCHARD est naturel.Que l' inaccessibilité de M.AUDOUZE puisse agacer( sans pour autant qu'il faille y voir de la jalousie) paraît inévitable sur un site tel que LPDV.C' est le contraire qui serait étonnant.Tant que celà se passe dans le respect des Personnes..
J' ai vu le reportage sur Envoyé Spécial et entendu cet après-midi sur une station de Radio qu' une grande partie du Gouvernement et plus de la moitié du CAC 40 était présente ce soir là au Château d'YQUEM.
Les politologues débattront de la proximité quasi constante des Princes qui nous gouvernent avec les Princes de l'Industrie et de l'Economie.Pour ma part la proximité de ce grand nombre de convives fortunés et prestigieux aurait suffit à rompre le charme du décors et des plus qu'exellents vins qui y étaient servis.En voyant M.ARNAULT j'aurais vu le désespoir des salariés de la Samaritaine et ce luxe insolent face à cette détresse profonde m' aurait renvoyé vers des lieux plus sereins et moins chargés d' hypocrisie.
En voyant certains de nos Ministres je me serais dis qu' ils n'ont jamais assisté et n'assisteront jamais aux noces de la fille du Postier ou de l'Agent de la SNCM alors qu' ils se targuent à longueur de discours d'être les Représentants de tous les Français.Qu' ils sont capables d' envoyer le GIGN contre des Personnes qui défendent leurs emplois.
Je serai parti bien loin de tout celà et j'aurais fais un beau voyage pour déguster un beau verre de Banuyls avec la femme que j'aime au coucher du soleil dans le calme du crépuscule et avec comme seul tumulte le bruit de la mer....et j'aurai oublié YQUEM pour revenir à mes échelles de valeurs.
Chacun dois vivre en harmonie avec ses valeurs.La richesse de Jean PINOCHARD réside dans sa liberté de ton et dans sa passion des vins qui transparaît dans son expression.La richesse de François AUDOUZE est d' avoir fais le choix de vivre une passion (très )onéreuse, de toucher à l' inaccessible..et d'avoir manifestement plaisir à le partager avec les autres.Deux Personnages somme toute sympathiques.....comme énormément d' intervenants sur LPDV.
Cordialement.
Clem

Sur cette affaire, François Aoudouze s'est montré courtois et prévenant. Il a pris énormément de soin et de précautions dans la formulation de ses posts pour éviter de passer pour un donneur de leçons. On ne peut pas en dire autant de Jean, loin de là.

Pour le reste, évitons de tout mélanger et tenons-nous en à notre passion svp.

Yves Zermatten

Après l'avis d'Yves, celui d'un autre modérateur, le mien

Comme Yves, je pense que LPV est un forum consacré au vin et à la passion qu'il nous inspire... Et à rien d'autre.
Toute remarque "politique" ou "sociologique" y est déplacée: ce n'est pas le lieu.
J'ai été surpris de voir, ces derniers temps, certains posts se terminer par des commentaires sur la politique des USA... Ce n'est pas l'endroit pour cela.

Sur ce forum, chacun doit être respecté et libre de s'exprimer quand il vient nous faire partager sa manière de vivre sa passion.

Je n'ai pas les vieilles bouteilles de François Audouze et je suis heureux de lire ses commentaires:
ils m'apportent une ouverture complémentaire sur le monde du vin.
Je suis également heureux de lire les notes sur des vignobles dont je bois peu souvent les vins...

Cela me permet d'être un peu moins ignare...

Je dis donc un grand Merci à François Audouze et à ceux qui me parlent de flacons que je ne connais pas.

bien cordialement,
Thierry

Clem,

Petite rectification que je trouve somme toute importante pour seulement resituer le contexte.

Le repas dont Mr Audouze fait commentaire n'est pas le repas de mariage People de la fille de Mr Arnault mais le repas en l'honneur du 150ème anniveraire du classement de 1855, où il y avait certes des politiques (agriculture, commerce extérerieur --> logique non?) mais dont l'assistance était surtout constituée de personnes impliquées dans la vie du vin, dans la magie du vin d'où la présence à titre amical de Mr Audouze.
C'était pas JET SET mais la célbration d'un grand anniversaire à la hauteur de cet évènement (idéalement situé la veille de l'ouverture de VINEXPO pour justement avoir en présence le monde du vin dans sa globalité)

Fabien

C'était effectivement le dîner de l'union des grands crus qui avait élu domicile au chateau d'Yquem. Dans deux ans ce sera ailleurs.

Sur les 500 personnes, il y avait environ 400 personnes du monde du vin, tous les membres de l'asociation des grands crus (ce qui a entraîné une photo historique avec les propriétaires des plus grands chateaux).

Il y avait environ 70/80 personnes de la presse internationale, des grands sommeliers, des grands clients.

Il y avait en plus une vingtaine d'amis, dont le cercle très restreint des amis d'Yquem dont je fais partie. Dans ce cercle à géométrie souvent variable car personne n'est jamais libre au même moment il y a un japonais, un suédois, deux ou trois suisses, deux allemands, et nous devons être trois français. Il n'y a ni liste formelle ni formalisme. Mais quand on ouvre quelque chose de grand à Yquem, il y a des chances qu'on nous y convie.

Ce n'est donc pas people.

Merci d'avoir fait partagé ce moment unique.

Regrouper de tels vins, la même soirée, de façon qui plus est cohérente, et orchestrée de la sorte doit être unique.

Les vins dégustés sont merveilleux, et je partage le doute concernant le Haut Brion 1975, ayant moi-même le souvenir d'un vin quelque peu décevant (toutefois servi en bouteille)

Yquem est sans égal, la quintessence de l'excellence, le 1967, gigantesque.
Le 1928, j'en ai des souvenirs, mais j'avoue qu'à cette époque, je n'étais qu'un petit commis sommelier, encore bien incapable de comprendre un tel vin...je lui trouvais un manque de fraicheur, et de sucrosité !! ;-)

Peut-être serai-je un jour amené à y regoûter.

Merci encore pour ce partage affable,

Emmanuel DELMAS
Sommelier
www.sommelier-vins.com

Cette discussion m'amène une question :

Combien de bouteilles de chaque millésime sont-elles gardées dans la réserve du château ?

Ca doit être relativement important pour se permettre d'ouvrir 50 bouteilles d'Yquem 67 d'un seul coup ? C'est qu'il doit en rester encore pas mal, non ?

Il me semble que malgré le verre par pied de vigne, D'Yquem c'est plusieurs dizaines de milliers de bouteilles par millésime commercialisé.

Cela laisse du stock.

dfried