Horacio,
Quelques réactions suite à quelques uns de tes commentaires, en commençant par celui-ci :
J'avoue néanmoins que j'ai été surpris de la manière pas très amicale dont je me suis fait cueillir.
Relis ta première intervention et celles qui ont suivi. J'ai personnellement trouvé tes propos pas très amicaux, pour ne pas dire franchement désagréables.
Peut-être qu'emporté par mon enthousiasme, j'ai été un peu péremptoire. Mais je parlais de quelque chose que je connais et que j'ai expérimenté, ce qui ne semble pas être ton cas. Pourtant, le screw-cap, tu en as certainement déjà dévissé quelques uns, c'est un moyen de fermeture de bouteilles en usage depuis quelques décennies, qui ne t'as sans doute jamais choqué lorsque utilisé sur une bouteille d'eau minérale, de bière ou de spiritueux.
Pour la "pureté confondante des arômes", j'aimerais que tu goûtes quelques sauvignons néo-zélandais encapsulés de cette manière et puis qu'alors seulement, tu juge mes mots. Mais lis ou relis aussi l'éditorial de Michel Bettane dans la RVF de mars 2004, page 68. Je peux t'envoyer une copie si tu ne l'as pas.
oui, l'idée qu'une ou deux bouteilles sur cent que j'ouvre (c'est ce que j'ai constaté plutôt qu'une sur dix) est une idée qui me plaît plus qu'elle ne me déplaît. Je vis dans une société où l'homme veut tout contrôler, tout dominer, tout prévoir. Le fait qu'une fois de temps en temps, la nature et le hasard aient leur mot à dire est quelque chose qui me séduit et, je le dis sans hésitation, qui me plaît. Je trouve cela "beau". J'accueille toujours une bouteille bouchonnée avec un sourire. Un sourire un peu jaune je trouve toujours que c'est une belle leçon d'humilité parfois, comme tout le monde, mais, et que finalement j'y gagne plus que j'y perds. Et cela fait partie intégrante des raisons pour lesquelles j'aime le vin. Bien entendu, si une bouteille sur deux était bouchonnée, je souhaiterais quelque chose d'un peu plus efficace. Mais ce n'est pas le cas. Voilà .
Moi, cela ne me plait pas qu'une bouteille que j'ouvre soit bouchonnée. Pas plus tard qu'hier soir, je recevais des amis pour une dégustation, sur 13 bouteilles ouvertes, deux étaient franchement bouchonnées. Heureusement, c'étaient des vins à 7,50€ seulement. Mais lorsque j'ouvre des bouteilles d'un prix plus conséquent, c'est vraiment ma hantise que l'une d'elle soit bouchonnée. Mon unique Yquem que j'ai ouvert récemment, je n'aurais pas souris si elle était foutue, même pas jaune. Mais c'est vrai qu'il y a des gens qui ne sont pas dérangés par le goût de bouchon. Cela m'arrive régulièrement dans des salons de signaler à l'exposant qu'une bouteille au ¾ vide est bouchonnée, sans que personne auparavant ne l'ait remarqué.
Tiens, je reprends ce passage en l'adaptant un tout petit peu, dis moi ce que tu en penses :
Oui, l'idée qu'un ou deux gosse sur cent qui naît est trisomique est une idée qui me plaît plus qu'elle ne me déplaît. Je vis dans une société où l'homme veut tout contrôler, tout dominer, tout prévoir. Le fait qu'une fois de temps en temps, la nature et le hasard aient leur mot à dire est quelque chose qui me séduit et, je le dis sans hésitation, qui me plaît. Je trouve cela "beau". J'accueille toujours un gosse trisomique avec un sourire. Un sourire un peu jaune je trouve toujours que c'est une belle leçon d'humilité parfois, comme tout le monde, mais, et que finalement j'y gagne plus que j'y perds. Et cela fait partie intégrante des raisons pour lesquelles j'aime la vie. Bien entendu, si un gosse sur deux était trisomique, je souhaiterais quelque chose d'un peu plus efficace. Mais ce n'est pas le cas. Voilà .
Tu ris jaune, là maintenant ?
Oui, je sais, c'est déloyal.
Je ne souhaite pas un monde lisse, aseptisé et sans défauts. J'apprécie qu'un vin soit original, avec du relief, des aspérités et toutes choses qui le font vibrer, qui le rendent différent. Il y a suffisamment de place pour le hasard et les imperfections au sein du vin lui-même. Pour moi, c'est donc pas nécessaire que le contenant s'en mêle et dénature le contenu.
J'apprécie la beauté, c'est tout, et l'objet bouteille en verre/bouchon de liège est pour moi d'une grande beauté.
Moi, je trouve que l'objet bouteille en verre/capsule métallique est d'une grande beauté mais j'ai un ami qui trouve que l'objet amphore en terre cuite/bouchon en bouse de croco séchée est d'une grande beauté.
Que crois-tu que deviendraient à terme ces forêts (de liège), sans l'exploitation des bouchons, dans une société où la valeur de la nature se réduit de plus en plus à sa valeur économique ?
Actuellement, les forêts de liège sont surexploitées, la demande est telle que le liège n'a pas le temps de se régénérer suffisamment, ce qui provoque d'une part, une hausse importante du coût des bouchons de qualité et, d'autre part, une production de bouchons de qualité médiocre. Donc, je me répète, tout le monde y gagne si l'on diminue la pression sur ces forêts de liège. Et puis, il ne faut pas s'inquiéter pour les producteurs de liège, il y a d'autres applications que les bouchons.
Petite précision concernant le versant économique (il a comme le reste son importance) : si je ne m'abuse, cet écart de coût "faible" entre liège et synthétique est à l'avantage du synthétique.
Réponse de Bonny Doon (vignoble Californien) :
Q: Are screwcaps less expensive than corks? Has this contributed to your decision to replace corks with screwcaps?
A: What cynicism! Screwcaps are slightly less expensive than a cork/capsule combination. However, we are spending over $100,000 in improvements to our bottling line to allow us to use screwcaps. We will also be spending significantly more on bottles designed for screwcaps than on bottles designed to accept corks. Cost was not an issue in deciding whether to use screwcaps; wine quality was the sole consideration. (The juicy public relations opportunity to be the first California producer to introduce screwcap closures on a large scale did not figure into our thinking one whit.)
Pour en savoir un peu plus et ne pas parler dans le vide :
(un peu toqué le gars)
et surtout :
Cliquez sur le lien : technical information, avec entre autre infos, ceci qui pourra intéresser Frache :
J Ribéreau-Gayon et al (1976), "Traité d'Oneologie - Sciences et Techniques du Vin" Vol. 3
"... les quantités d'oxygène qui pénètrent normalement dans les bouteilles sont infimes sinon nulles. L'oxygène n'est pas l'agent du vieillissement normal en bouteille."
Translated:
"... the quantities of oxygen that normally penetrate into the bottles are negligible if not zero. Oxygen is not the agent of normal bottle maturation."
E. Peynaud (1981, "Knowing and Making Wine"
"...it is the opposite of oxidation, a process of reduction or asphyxia, by which wine develops in the bottle."
P Ribéreau-Gayon et al (2000), "Handbook of Enology - Vol.2 The Chemistry of Wine Stabilization and Treatments"
"When a wine ages in the bottle, the oxidation - reduction potential decreases regularly until it reaches a minimum value, depending on how well the bottle is sealed. Reactions that take place in bottled wine do not require oxygen."
"During bottle aging, wines develop in a reducing environment, tending towards greater organoleptic quality than they initially possessed."
Cordialement
Didier
PS : je n'ai bien entendu aucun intérêt économique ou autre ni dans les vins néo-zélandais, ni chez aucun fabriquant de screw-caps.