Pardon d'intervenir naà¯vement dans ce débat très avancé, mais concernant la biodynamie, je crois que chacun voit midi à sa porte...
J'ai rencontré M. Amoreau du ch. du Puy (côtes de Francs) dimanche dernier au salon des vins bio à Paris : homme ô combien sympathique, sincère dans son discours ! et ses vins nous montrent qu'il a raison ! C'est probablement l'une des plus anciennes propriétés bordelaises (XVIIème siècle), en AB depuis 1935( !) avec des essais en bioD. Il a sa propre vision, faite d'empirisme et de croyance perso. L'important c'est le plaisir que nous apporte ses vins (sic). Il a établi un calendrier lunaire, dont il m'a assuré avoir expérimenté son « efficacité ». Je le crois, car ses vins sont bons.
Mais quels sont les points communs entre lui, N. Joly, F. Chidaine, A.C. Leflaive, T. Michon, Ostertag, … ?
Amtha, seule la recherche du « vin le meilleur possible » constitue le véritable fil conducteur de leur quête !
Un exemple qui me tient à cÅ“ur : F. Chidaine produit des vins que j'apprécie de plus en plus pour leur complexité et leur potentiel de longévité, même en « petit » millésime. Mais tout est clair dans son discours ! point de recours à d'éventuels artifices, pour lui, tout commence par un travail forcené à la vigne, suivie d'une grande simplicité au niveau des vinifs (si j'ai bien compris) : interventions minimes, pas de levurage, pas de chaptalisation évidemment. Il se dit en bioD ., mais il est simplement amoureux de sa terre et de ses vignes, donc il les bichonne ! Et si jamais il tenait compte de la position de la Lune, des astres, etc. en tout cas, je ne crois pas que ça puisse abîmer les vins. C'est juste un effet placébo :-)
Ce que je regrette chez N. Joly, c'est surtout son côté « gourou », inaccessible, ses prises de position dogmatiques, ses certitudes empreintes de scientisme… Avec Xavier, nous fumes interloqués lorsque Mme Joly « mère » héla de façon peu courtoise sa « domestique » qui nous faisait déguster les savennières 2000 et 99. J'avais l'impression qu'elle s'adressait à son esclave ! Et puis le « Monsieur Nicolas » était d'un autre temps… Pour moi, sans vouloir non plus donner des leçons de morale, avant de défendre bec et ongle une quelconque notion de terroir et de rapport avec la terre, le ciel le feu, l'eau et j'en passe, il faudrait aussi être humainement irréprochable, penser au bien-être de ses semblables et savoir les respecter…M. Joly, je souhaite un jour avoir la chance de vous rencontrer : accepteriez-vous de croiser le chemin d'un modeste physicien, amateur de grands vins ?
Pour en revenir au vin, je ne crois pas qu'il y ait une seule bioD., d'autant plus que la distinction entre bioD. et A.B. est parfois confuse. Peut-on comparer le travail de Joly, de Chidaine ou de Noà«l Pinguet, pour ne rester que dans la Loire (en excluant les diff. de terroir)?
La différence semble plus tenir de la philosophie que d'une réelle conception originale du vin.
L'utilisation de la bouse de corne de vache ou de soupe d'ortie est connue depuis l'Antiquité. On peut même dire qu'au début du siècle dernier, les vignerons étaient bio, sauf qu'ils ne le savaient pas et qu'ils employaient tous les moyens dont ils disposaient pour se battre contre la nature et en extraire de quoi survivre (ils ont traité dès qu'ils ont pu le faire…). Maintenant, on possède des connaissances beaucoup plus pointues, un grand recul sur l'utilisation des pesticides, etc.
Quant à l'influence de la Lune sur l'élevage du vin, cela me fait sourire de prime abord, mais je ne suis pas dans les chais pour déguster. M. Delorme du dom. de la Mordorée me soutint mordicus qu'il constatait une nette influence de la Lune sur le vin en cours d'élevage : il se refermait en Lune… j'ai oublié ! que répondriez-vous à ceci ? Il faudrait peut-être aussi tenir compte du climat, savoir si pendant le cycle de la Lune, il n'y a pas eu de variations du climat (i.e. variations de pression, passage du beau temps vers un temps plus nuageux, qui pourrait expliquer les modifications dans le vin, etc.). et puis, pourquoi ne pas tenir compte de l'envol d'un papillon en Asie ou du pêt d'escargot de bourgogne… :-) bon, là je m'égare.
Au final, je considère la BioD. comme un outil permettant de s'approcher d'un meilleur respect de notre environnement, de la Vie, mais ce n'est pas un but !
C'était un point de vue parmi tant d'autre, n expérant que ma prose ne fut pas trop soporifique :-)
Phil