Domaine de l'Arlot (juin 2005)
Lise Judet et Jean-Pierre Smet (inspirés par le domaine Dujac) nous accordent un traitement de faveur puisque nous sommes invités à dîner dans cette très belle maison entourée de vignes du Clos de l’Arlot. Contrairement à chez Lécheneaut, on se focalise ici plus sur l’appellation Nuits-St-Georges (et son caractère terrien associé). On déplore quelques (relatifs) ratés (mais la série des vins dégustés, parfois plus répétitive, est longue) et ce long parcours nous permet aussi de comparer assez exhaustivement des expressions variées (en termes de crus et surtout de millésimes).
Il arrive que la végétalité des rouges soit un peu marquée, ou que les vins manquent de gras (et d’une certaine finesse) mais le fruit est souvent en avant.
La propriété est influencée par le domaine Dujac (dont certains vins jeunes peuvent paraître minces et verts mais dont on constate souvent le potentiel de bonification au fil des années - voir plus bas le cas du remarquable Chambolle-Musigny Gruenchers 85).
On retient un Clos de l’Arlot blanc (rare blanc de la Côte de Nuits) qui peut se hisser à très haut niveau (96, 2004) ainsi que de belles envolées sur les 2002 (Suchots, Clos de l’Arlot, Clos des Forêts St-Georges). Le Vosne Suchots est plus que concluant alors que la grandeur de la Romanée-Saint-Vivant (sur ce millésime particulier) nous a parue moins probante.
millésime 2004 sur fût :
Domaine de l’Arlot Côtes-de-Nuits-Villages Clos du Chapeau 2004 :
JP13,5 - PP13,5 - LG13,5
Framboise délicate au nez. Matière un peu légère, aux tonalités végétales.
Domaine de l’Arlot Nuits-St-Georges Clos des Forêts St-Georges 2004 :
JP16 - PP16 - LG15
On discerne un joli fruit (cerise gourmande), des fruits noirs. Tannins de qualité pour une expression veloutée, florale, légèrement végétale, friande (forêt noire) qui manque juste un peu d’impulsion en finale.
Domaine de l’Arlot Vosne-Romanée Les Suchots 2004 :
JP16 - PP16 - LG16
On décèle ici des senteurs élégantes de fleurs et de framboise. Bouche fine, longue, dotée d’un superbe toucher croquant, avec un « trait de vert » assez idéal. Le vin bénéficie pleinement de la classe du terroir.
Domaine de l’Arlot Romanée-St-Vivant 2004 :
JP16 - PP16,5 - LG16,5
On apprécie des notes délicates de cerise, de framboise, complétées par le charme de la rose. Matière raffinée, goûts de rafle et de réglisse, finale encore un peu dure. Fin et aromatique.
Domaine de l’Arlot Nuits-St-Georges Villages blanc 2004 :
JP&& - PP&& - LG(14)
Format sympathique, fruité, correctement vertébré.
Domaine de l’Arlot Nuits-St-Georges Villages blanc 2004 :
JP&& - PP&& - LG(15)
Cette cuvée inclut une part de pinot gris (entre 10 et 15%). Elle dispense du fruit (fruits exotiques, poire) de manière généreuse. Plus structurée et aussi plus lourde.
Domaine de l’Arlot Nuits-St-Georges Clos de l’Arlot blanc 2004 :
JP16,5 - PP16 - LG(16)
Le nez apparie de substantielles odeurs de fruit, de menthol, de verveine, de fleurs blanches. L’allure est assez baroque (grasse et délurée), pas encore complètement en place mais déjà capable d’une profitable présence minérale et fruitée.
vins dégustés en bouteille :
Domaine de l’Arlot Nuits-St-Georges Clos de l’Arlot 2003 :
JP15,5 - PP15,5 - LG15,5
Nez très mûr, presque entêtant, sur les agrumes, avec un aspect oriental. Un effet 2003 mesuré cependant. La bouche est légère, dotée d’un fruit croquant, avec l’élégance d’un Vosne. Elle a bien résisté aux caprices de la météo, tout en manquant un peu de précision, de puissance et de complexité.
Domaine de l’Arlot Nuits-St-Georges Clos des Forêts St-Georges 2003 :
JP14 - PP14,5 - LG14,5
L’effet millésime est net : liqueur de fruit, cerise confite, notes balsamiques. Le fruit est gourmand, la trame plutôt tannique et fraîche en dépit d’un taux d’alcool conséquent. L’astringence et la richesse alcoolique compromettent la distinction.
Domaine de l’Arlot Romanée-St-Vivant 2003 :
JP15 - PP15 - LG15
L’ensemble aromatique mûr et profond, qui évoque clairement la parfumerie, entremêle des notes très orientales : violette confite, rose, émanations de souk. A l’opposé, il y a en bouche une présence tannique (pour un beau volume fruité certes) qui durcit le vin.
Domaine de l’Arlot Vosne-Romanée Les Suchots 2002 :
JP16+ - PP16 - LG16
Le nez fleure bon le pinot qui commence à prendre de l’âge : une certaine sauvagerie foxée automnale (je la trouve attirante, d’autres pourraient être rebutés), de la cerise, des fleurs. En bouche, l’expression est en revanche ici impeccable de délicatesse, fruitée (joliesse de la cerise charnue), avec du caractère et une végétalité au service du vin. Fantastique fraîcheur épicée et grande évidence de constitution.
Domaine de l’Arlot Nuits-St-Georges Clos de l’Arlot 2002 :
JP15,5 - PP15,5 - LG15
Nez dominé par des notes fortement animales (marinade de lièvre), qui désolent notre hôte mais qui ne nous dérangent pas plus que cela. Un vin de chasse, velouté, pour des flaveurs de cerise et d’épices. Il a de la sève mais manque un peu de netteté.
Domaine de l’Arlot Nuits-St-Georges Clos des Forêts St-Georges 2002 :
JP16,5 - PP17 - LG15,5
Pour le coup, le nez est ici très net, plus « noir » également, avec de la cerise et de la violette. La bouche est juteuse et je suis moins emballé que Pascal et Jacques en raison de sa forte astringence (je préférais la finesse et la douceur du Suchots 2002).
Domaine de l’Arlot Nuits-St-Georges Clos des Forêts St-Georges 2001 :
JP15 - PP15 – LG15
Le nez, plus « blanc » cette fois-ci, conjugue en élégance des senteurs de cerise (intense), de fleurs, de savon d’Alep (olive, laurier). Bouche fruitée de nouveau, avec encore un peu d’astringence. L’extraction paraît poussée, conférant presque de la rugosité.
Domaine de l’Arlot Nuits-St-Georges Clos des Forêts St-Georges 2000 :
JP15 - PP15 – LG14,5
Le nez concilie le fruit, la fleur, les épices (poivre), le laurier et même le cacao. Bouche de densité seulement moyenne, dans un style un peu répétitif (tannicité fruitée, propre à l’appellation ?).
Domaine de l’Arlot Nuits-St-Georges Clos des Forêts St-Georges 1999 :
JP15 - PP15 – LG14,5
Le nez mûr (un peu à la manière du millésime 2003) associe des parfums de fruit et de poivre, couplés à des notes balsamiques. Tannins de nouveau bien présents, saveur réglissée qui manque un peu de glycérine et d’harmonie. Longueur seulement moyenne.
Domaine de l’Arlot Nuits-St-Georges Clos de l’Arlot blanc 2003 :
JP12 - PP13 - LG13,5
Un blanc trop mou, impavide, desservi par un millésime difficile. Avec son alcool et ses goûts de poire et de guimauve, il ressemble à un petit Hermitage anodin.
Domaine de l’Arlot Nuits-St-Georges Clos de l’Arlot blanc 1997 :
JP15 - PP15 - LG14,5
Intonations de guimauve, d’anis, de menthol, de cire, de citron, de verveine. L’expression souffre d’une certaine placidité. Un vin pur mais qui manque clairement de punch. Très loin du niveau de l’extraordinaire 1996 et du prometteur 2004. Le 2003 semble malheureusement sur cette trajectoire.