Bonjour à tous,

Plusieurs expériences récentes me font pesner que les blancs de Bourgogne avaient à gagner à être ouverts très longtemps avant le service.

1er expérience : Meursault 2004 de Jean Fraçois Coche Dury ouvert il y a environ 1 an (il ne se présentait pas à l'époque comme en ce moment, il était encore un peu fermé). Le soir de l'ouverture, le vin était quelque peu dissocié et nous avions eu du mal à en faire le tour... Le sur lendemain, le fond de la bouteille était absolument extraordinaire (comme d'hab avec JFCD....) sur l'amande, une note fumée et le légendaire grillé maison qui apporte une complexité folle tout en étant si équilibré.

2eme expérience : Saint Aubin 1er cru en Remilly 2004 de Sylvain Langoureau ouvert en Novembre dernier. Le soir de la dégustation la matière prenait bien trop le pas sur la minéralité et les vin n'était pas du tout en place.
UNE SEMAINE APRES, je retrouve le fond de la quille dans le frigo, je goute machinalement, et là.... je suis sur les fesse, le vin est fantastique de finesse, la minéralité est parfaitement présente. Les notes d'amandes que j'adore chez Sylvain se font jour, tout en retenue. Je n'ai jamais gouté un Remilly de cette manière. Sublime.

3eme expérience : La semaine dernière avec une Gondonne 2003 de Goisot. Le soir de l'ouverture, je suspècte un problème de bouteille avec une fianle sur la noix trop présente à mon goût, mais le nez et l'attaque sont très bien. Je décide donc de réserver la bouteille.
Sur les 4 jours suivants,je n'ai cessé de monter les palliers qualitatifs avec cette Gondonne pour terminer 5 jours après ouverture à un niveau digne d'un Chablis grand cru. Les notes de noix qui m'avaient dérangé au départ apportent maintenant de la complexité à un ensemble mangifique.

Donc, je pense ouvrir mes blancs de Bourgogne sur les millésimes jeunes au moins une journée avant le service (certainement 2 d'ailleurs).

Avez vous d'autres expériences de ce type ?

Cordialement

Mais quand tu conseilles "d'ouvrir" les blancs, tu veux dire : déboucher la bouteille uniquement ? Carafer le vin ? Ou déboucher et servir un verre ?

Car je ne sais pas quelle l'influence peut avoir un débouchage d'une bouteille (le goulot comme simple zone d'aération) sur "l'ouverture" d'un vin ?

chambermusimanée,

Je comprends ton impresion sur le vin de Coche : élevage long, réducteur.
Le vin a sans doute eu besoin de s'oxygéner pour s'exprimer.

Le soir de la dégustation la matière prenait bien trop le pas sur la minéralité

En lisant tel quel la phrase, j'imagine un vin bien en place à l'ouverture, équilibré (équilibre alcool/acidité) puis, au fil du temps, le vin s'amincit ...
Peux-tu expliquer ?

Olivier

Meursault 2004 de Jean Fraçois Coche Dury ouvert il y a environ 1 an

Un an, c'est peut-être un peu beaucoup, non ?

Luc

Je n'ai pas osé !
En même temps, c'était trop beau -

Olivier

Velvet,

Mes experiences se sont passées de la manière suivante, j'ai ouvert les bouteilles, j'en ai bu quelques verres sur le champ et j'ai constaté une amélioration du vin en bouteille. Mais le niveau était très bas dans la bouteille. Je pense donc ouvrir, retirer un verre de la bouteille de manière à augmenter l'espace d'echange entre l'air et le vin et attendre.... deux jours.

Olivier,

Sur le Meursault de Coche, le vin n'était tout simplement pas en place à l'ouverture avec une impression avec une richesse de mantière et une complexité arômatique bien presente mais pas organisée. Je me souviens avoir dis "il y a trop de choses dans ce vin et je n'arrive pas à en faire le tour".

Mais au fil du temps, le vin ne s'est pas amincit, la matière est toujours restée en place, mais au niveau arômatique les choses s'étaient organisées autour de cette matière donnant un vin bien plus "lisible". Il me semble plus long aussi.
J'espère répondreà ta question, et bien que cela fasse 1 an, j'ai vraiment un souvenir très clair de cette évolution.

Luc,
Bien vu ()

Vous n'avez jamais vécu de telles expériences ?

chamber...

Votre pseudo est tout de même un peu long.

Vos remarques sur les vins de JFCD, que je connais bien, me paraissent tout à fait justes. Il m'est arrivé souvent, en particulier avec Rougeots, de ressentir la même chose que vous.

Toutefois les circonstances peuvent ne pas permettre cette ouverture longtemps à l'avance. Un passage dans une carafe dotée d'un disque large peut beaucoup aider.

Le Domaine Leflaive préconise un passage en carafe la veille pour certains millésimes jeunes.

L'idéal demeure de boire ces vins à maturité.

Votre pseudo est tout de même un peu long.

Chambermusimanée 3 - Chassertin 2

Qui va nous en mettre 7 d'un coup ? tel Gil Blas de Santillane et les mouches ..........du Coche-Dury .

Charles,

Je suis tout à fait d'accord avec vous, l'Hermitage blanc 78 ouvert par Mr Chave lors de ma dernière visite à Mauves me fais abonder dans votre sens....

Cependant si l'aération longue des vins jeunes chez JFCD est communément admise, je considère pour ma part que la généralisation de cette pratique à tous les bourgognes blancs jeunes de noble origine est bénéfique.

Charles,

Combien de temps de carafage pour Chevalier-Montrachet Leflaive 99 ?
(cf le sublime Bâtard 99 bu ensemble chez Nidal).

Bonjour,

Bienvenue Bâtard Montrachet du domaine leflaive 1999 bu il y a 2-3 mois , carafé 2 bonnes heures, c'était un régal.
Le vin n'a pas beaucoup évolué , ni dans le 1er ni dans le 2ème verre que j'ai bu .
Mon avis, ce n'est que mon avis c'est que ce vin sera encore meilleur d'ici 3-4 ans .

commentaire du vin , ici

Grand moment de dégustation prévue avec ce Chevalier 99

Pascal
20divin

J'ai également bu le Bâtard 99 à haut niveau en 2007.

Le domaine Leflaive annonce des GC prêts pour 2007 ...
Commentaire à l'avenant de Robert Parker (... harmonieux et pur avec une finale souple, il sera parfait dans 10 ans ...) - le pb avec ce type de commentaire est que le T0 est rarement précisé !

Et carafage indispensable.

chambermusimanée,

Je me suis mal exprimé, ma question concernait le vin de Langoureau, pas celui de Coche.

Olivier

Laurent,

J'essaie d'imaginer les conditions où tu te trouves...

J'aurais, dès ce matin, ouvert la bouteille puis goûté sans cracher le vin.

J'aurais ensuite apporté la bouteille au restaurant à la fin du service du déjeuner pour que le sommelier la passe en carafe.

Trop tard, désolé !

Par ailleurs, il se dit dans les milieux bien informés qu'une bouteille de Krug 1996, malencontreusement égarée près d'un radiateur d'un établissement de la rue Balzac, demande de toute urgence à être... rafraîchie ! X(

Il n'est peut-être pas trop tard...

Je vous souhaite un excellent repas.

Olivier,

Concernant le vin de Sylvain, le soir de l'ouverture de la bouteille, le gras était bien en place mais l'impression arômatique semblait courte par rapport à cette grosse matière.
Au bout de 5 jours, le profil arômatique de la bouteille était bien moin explosif mais terriblement plus complèxe, subtil et surtout long.

En deux mots, le vin s'est affiné au contact prolongé avec l'air.

même expérience récemment sur un Chablis Preuses 04 de Fèvre : après trois jours, le vin avait pris son envol : le bouquet avait gagné en complexité et en pureté (sensation de soufre à l'ouverture), alors que la bouche s'était métamorphosée, présentant à la fois plus de structure, plus de goût et plus de longueur. Je me suis dit que c'était un vin qu'il fallait impérativement carafer....ou attendre, mais le fil sur l'oxydation prématurée des bourgognes blancs ne me dispose guère à garder ces vins très longtemps. Quid ?

Yves Zermatten

Même experience le soir du reveillon de la St Sylvestre. J'ouvre 2 bouteilles de Chateau Grenouille 2002 4 heures avant d'attaquer les st Jacques prévues avec. Le vin est une déception pour une grande partie de la table, malgré une belle matière, le vin n'est pas en place, dissocié. Nous n'en bouvons qu'une bouteille et 1/4 de la seconde.
Le lendemain, à 14h, la bouteille est restée à 20° depuis la veille. Je passe mon nez dessus et là, que d'aromes révélés soudain !! A la dégustation, le vin est fantastique, certainement un de mes meilleurs Chablis dégusté à ce jour.

Heureux de voir que je ne suis donc pas le seul...

Ok, maintenant, je comprends mieux et, effectivement, le vin avait semble-t-il besoin d'aération.
En ce qui me concerne, je ne généralise pas.
Au cas par cas, à l'ouverture, je goûte le vin et je décide ou non de carafer.
Récemment, un Corton-Charlemagne 2000 de Rollin a nécessité un carafage pour s'exprimer.
De même, je suivrai le conseil de certain domaine : Leflaive conseille de carafer ses 2002 la veille, en cave.

Olivier

Le problème est que selon mes observations, le vin est mieux 2 ou 3 jours après ouverture...

C'est difficile d'oser ouvrir une bouteille le Jeudi pour le Samedi.... Et pourtant je suis certain que ce serait souvent profitable pour ce type de vin, et donc s'en remettre aux conseils du domaine Leflaive.

Et dans ce cas, à mon avis l'oxygénation moins violente et surtout plus lente ne donne pas le même résultat qu'un carafage de 2 ou 3 heures.

Quoi qu'il en soit cela soulève à mon avis pas mal d'interrogations... Plus on avance dans un domaine et plus on se rend compte de la complexité des choses, en d'autres termes plus on sais que l'on ne sais rien.

La prochaine fois que j'ouvrirai un blanc jeune je pense me poser bon nombre de questions... Aurais je les bonnes réponses ?

Ne tombons tout de même pas dans l'excès d'humilité et d'ignorance feintes !

En ce qui me concerne, je bois de nombreuses bouteilles de Bourgogne blanc provenant de très bons domaines que je connais bien.

Chez moi, je les prépare à ma guise selon mon expérience et les recommandations des propriétés.

Ailleurs (amis, restaurants), j'essaie de me débrouiller au mieux avec les moyens du bord. Je n'hésite pas à ouvrir et goûter les bouteilles avant de partir. Ainsi dernièrement une bouteille de Meursault Perrières JFCD 2000 fut-elle ouverte en fin de matinée, chahutée par le transport et les changements de température, pour être bue vers 21h30 au Taillevent dans de bonnes conditions.

chambermusimanée,

Je pense que la meilleure solution est au cas par cas.

Et, toute règle ayant ses exceptions, tu trouveras des bouteilles séductrices dès l'ouverture et d'autres qui prendront plus de temps à se livrer.
La dégustation du Coche évoquée par charlesv ci-dessus est tout aussi anecdotique car le domaine, si je ne me trompe pas, est connu pour ses élevages longs, en réduction.
Donc par définition, des bouteilles à aérer/carafer longuement avant de servir. Et pourtant ...

De plus, nous évoquons des vins "jeunes" : toi des 2004, un Preuses 2004, un Château Grenouille 2002, un Bâtard-Montrachet 1999.
Certains de ses vins ne peuvent-ils pas tout simplement, et je pense aux grands crus, être dans une phase de fermeture ?
Encore une fois, on ne peut pas généraliser, ni en vin jeune, ni en vin vieux.

Olivier

Olivier,

Que voulez-vous dire par anecdotique ?

Ne vous vexez pas cher ami !
A la relecture, révélateur me paraît plus opportun.

Olivier

Olivier,

Anecdotique et révélateur n'ont effectivement pas la même signification.

Ne vous vexez pas cher ami !

Cette phrase semble anecdotique mais est révélatrice de vos dispositions d'esprit.

Ne soyons pas les mouches du coche et revenons au sujet !

Oliver,

Justement,
La difficulté des choses est justement qu'il est impossible de généraliser, d'ou ma précédente intervention.

Faisons donc nos choix de service au cas par cas, en ce qui me concerne, guidé par nos expériences respectives, et dans le cas présent Charles, je ne fais pas preuve d'ignorance feinte, je tenterai juste de faire le bon choix et cela implique de prendre un risque en ouvrant peut être 2 jours avant consommation... Ou pas... D'ou mes interrogations.

Cependant le plus simple est tout simplement d'attendre l'appogée surtout en 1er et Grand cru.

Charles,

Telephone arabe ...

Merci (le Krug 96 fut amene frais) : belle bouteille

Superbes : Coulee 70 (nulle trace d'oxydation), Climens 66, FE 2001,
de Fargues 82, Mouline 88 ...

Chevalier 99 OK avec l'ambre que tu as judicieusement citee sur le BM 99 (potentiel liturgique) : si j ai bien vu, pas carafe et servi pas trop frais comme il se doit

Sur ces vins, nous n'avons pas fait Balzac ...

No soucis Charles !

D'ou mes interrogations.

chambermusimanée,

Tout autant pour moi, c'est une décision importante qui magnifiera ou détruira le vin ...

Olivier

Laurent,

Je suis très agréablement étonné par ton jugement sur FE 2001. Je l'avais bu dans sa gangue il y a moins d'un an : évolution soudaine ? A moins que ce ne soit l'effet détonant et/ou détonnant de la cuisine.

Olivier,

Je vous lis souvent avec le plus grand intérêt.

"Tout autant pour moi, c'est une décision importante qui magnifiera ou détruira le vin ..."

Justement, la semaine prochaine je vais ouvrir un Chablis de W.Fèvre les Bougros GC 98, pas si jeune que ça, mais loin d'être à son apogée, comment, selon vous, dois-je le carafer?
Merci d'avance