chers LPViens,
Je m'étais bien formé dans les années 90 avec notamment force dégustations et le recueil de Hachette "Connaître et choisir le Vin" jusqu'au No 101. Puis m'étant trouvé avec env 900 bt. j'ai très peu acheté à partir de 2001, aussi à cause de l'escalade des prix des Bordeaux. Après, j'ai surtout bu ce que j'avais, et même avec mon esprit analytique, je ne goûtais le plus souvent que juste en vue du repas à accompagner, et pendant le repas.
Entretemps les thiols variétaux ont été découverts, et voilà que j'en trouve à tour de bras, et je ne me demande même plus (déformation de chimiste, je perçois le soufre de ces molécules) si ça sent le pamplemousse ou la rhubarbe pour les Arvine, le buis du Sauvignon je le cite encore, mais je viens coup sur coup en quelques jours d'être frappé par des odeurs de thiols dans une
pêche blanche et une nectarine jaune.
Il y a bien longtemps que je connais le Sancerre, le Pouilly-Fumé, il faut pour moi que ce soit bien mûr, comme tous les autres cépages d'ailleurs. Cela a été discuté ailleurs, le Colombard, le Muscat et d'autres ont été cités. J'ai trouvé ce goût végétal une fois en allant quelques semaines trop tôt à ma vigne chercher du Muscat pour en manger. Pouah
De fait j'ai passé à côté du début des discussions sur ces thiols variétaux, ici ( me suis inscrit 10 ans trop tard...pardon) et sur les blogs, les publications, alors, pour vous LPViens qui êtes en majorité français, je donnerai un exemple suisse : c'est en goûtant une petite Arvine que je dis "c'est réduit, ça sent un peu le soufre". L'oenologue, fille du propriétaire, me dit: ce sont des thiols variétaux, c'est réducteur. Trouvez-vous un arôme de rhubarbe? oui, je le perçois. De retour à la maison, je me documente, refais mon retard, et note les formules de ces thiols dans mon répertoire de molécules apparaissant dans le vin.
L'arvine étant un cépage tardif, avant, de 1960 à 81, il ne mûrissait vraiment qu'une année sur 3, il se vendangeait parfois en novembre, et personne ne parlait de pamplemousse rose ou de rhubarbe. Mais les cuisiniers se sont mis à demander des vins avec une acidité certaine, ne voulant pas d'Arvine de raisins vraiment mûrs pour accompagner les plats de produits de la mer, poissons en sauce un peu acide. Sur ce, une série d'étés chauds ont fait que les teneurs en sucre ont augmenté trop rapidement, et que ce cépage a aussi connu les déséquilbres communs, exemple : j'ai eu une bouteille de Petite Arvine de Fully 2003 à 15 %! Si on ne veut pas cela, et qu'on veut "placer" son Arvine dans les meilleurs restos du pays, il faut vendanger (souvent) trop tôt. Sinon, il y a aussi le risque d'avoir du SR, et plus que par le passé.
Il est clair que c'est joli, une fine nuance de pamplemousse rose dans le bouquet, c'est aussi devenu à la mode dans les années 90 en parfumerie. Mais voila, ceux qui sont nés trop tard ne connaissent peut-être que ces vins peu ou prou déficients, au cycle végétatif abrégé. Et il y a toute une génération qui pense que ça
doit sentir cela.
Certes, ce sont des arômes très légers, c'est mieux que le buis &Co. qui saute au nez, on est loin du truc en vogue néo-zélandais, et je ne me plains donc pas trop, sauf sil y a en plus trop de SO2. Mais je me mettrai à chercher ce que je préfère. Parce que ma perception s'est exacerbée, et que j'identifie les thiols avant les végétaux ? Peut-être. C'est à gauche de la narine gauche......
Il m'intéresse de voir ce que l'Arvine et d'autres vont donner en 2013, en cette année où il y a du retard, en souhaitant de beaux mois de septembre et octobre, pas trop chauds, et des vendanges à fin octobre, si,si.
Quelle est votre expérience en la matière?
J'ai bien vu un certain nombre de CR avec des mentions dépréciatives sur une partie des vins de Loire, et des jugements "Réduit" et pamplemousse, encore tout récemment,
ICI
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