Cette année, je suis en retard, et de surcroît je ne parviens à ma libérer qu'au dernier moment. Une "chance" pour moi que les vendanges ne soient pas au programme, ce qui angoisse quelque peu M Cotat. Dans quelques semaines, ce sera plié... d'ici là, il scrute le ciel.
On démarre :
Les Caillottes 2012 Le fruit est évident, pétant. Souple. Le vin est très avenant. Pas de touche variétale. En bouche on trouve une structure impressionnante pour ce vin (sans doute un des effet de la maturation des vignes). Le fruit est bien soutenu avec une longueur remarquable et fraîche. Très belle bouteille, qui donne le ton. 80+
Les Monts-Damnés 2012 Au contraire des autres, la bouteille vient d'être ouverte, on est donc plus fermé et sur des notes aromatiques qui rappellent plus le cailloux avec une ligne sous-jacente de bourgeon de cassis. Au nez, c'est moins ouvert que Caillottes (logique de tous points de vue). Peu causant mais avec les traits qu'on trouve souvent sur cette cuvée. La bouche est marquante par sa matière, son organisation... Caillottes m'avaient plu de ce point de vue mais MD est bien au dessus. En bouche le vin se révèle plus complexe. Il développe sur les agrumes avec notamment une finale citronnée superbe. La longueur est grande. 85
Culs de Beaujeu 2012 Ouvert depuis plus longtemps, certes, le contraste n'en reste pas moins saisissant. Le nez ne montre pas ces notes minérales (dédicace à Enzo
) ni les touches végétales (élégantes) de MD. On est ici plutôt sur une trame exotique avec quelque chose de poivré. La bouche est large, puissante. La longueur excellente. On trouve de surcroît des notes épicées et la touche végétale absente du nez. Beaucoup moins minéral également (comme d'habitude). C'est beau ! mais je pense que le contraste expressif d'avec MD vient majoritairement de l'ouverture. 90
La Grande Côte 2012 On retrouve des touches plus nettement exotiques comme la mangue, et du fruit jaune. Mais c'est très nettement fermé. En bouche, on gagne en élégance, en finesse. Et la complexité aromatique est assez incroyable. Fruits mûrs, abricot, pêche avec toujours cette trace verte très agréable de complexité. Très tendu en final. Magnifique bouteille (mais on attendra 10 ans gentiment, hein?). 95-
Rosé 2012 Production quasi inexistante. Le Rosé de Cotat parvient presque toujours à me parler (j'avais adoré 2010, qui faisait plus blanc que rosé, d'ailleurs). Mais ce millésime est au dessus en terme de vinosité. On y trouve un fruit rouge frais, la groseille, beaucoup de gourmandise et un bouche solide. Tout en gardant la minéralité en finale. Très beau. Les 14% affichés au compteur n'y sont sans doute pas pour rien. 85+
Pause pour synthèse. 2012 est manifestement une réussite. Les vins sont promis à un très bel avenir si on n'est pas tenté de toucher cela trop tôt. Sur la base de cette dégustation, il fait partie des plus grandes réussites du domaine.
Pour nous convaincre sans doute d'attendre
nous goûtons :
La Grande Côte 2001 Ouverte depuis longtemps... je commente donc peu. Cela reste magnifique, avec un nez sur la truffe blanche et beaucoup de fruit exotique. La bouche attaque sur une fine touche miellée mais c'est cacher une droiture imparable. Pour info, j'aurai noté 95+, c'est dire si malgré le temps, la bouteille était encore belle.
La Grande Côte 1995 Ouverte pour se consoler (ça me va). On retrouve la truffe mais légère, le cassis. La complexité en bouche est hallucinante et l'équilibre supérieur à 2001. Pour les dominantes, on retrouve l'exotique, passion, mangue... mais il faudrait au moins 2-3h de carafe pour libérer le vin qui semble tellement jeune !! Allez, on met 100 ?
Bonus
Non goûté au domaine, j'ai ouvert le soir même un
Pinot Noir 2011 dont François ne disait pas un grand bien... carafé une heure-une heure trente, c'est un vin merveilleux, totalement atypique (impossibilité totale de trouver le Pinot Noir). D'une légèreté absolu, frivole, je dirais, il est virevoltant. Je comprends qu'on n'en dise pas que c'est une grande bouteille (car ça n'est pas très structuré) mais c'est un plaisir indiscutable de boire ce vin, tellement, que la bouteille n'a pas fait 10 minutes. Pour situer, j'aurai mis ce vin dans les 80/100, déjà buvable.
Sur ce... je fourbis ma patience...