Bonjour,
Dégustation en Belgique le WE dernier, avec Lab ( l'hôte organisateur ) Eric D, Marc, pour les gens de LPV.
Les infos sur les vin du domaines sont assez peu nombreuses à pas mal d' égards:
Sur le forum, les CR comparatifs sont peu nombreux, et les avis sur la garde assez mitigés.
Les infos sur les parcellaires sont peu nombreuses, hormis le sol: les mentions des % de cépages ne sont plus trop données avec précision ces dernières années semble t'il ( du moins sur les CE ), et on ne sait pas trop si les vinif et élevages sont identiques enter les cuvées.
Pas de réelle prise de note de la part des personnes présentes, l'absence de dernière minutes du Bon Docteur J vous privera donc de CR détaillé, bouteille par bouteille.
Sans vouloir balancer, un certain Marc a, lui, pris des notes au fur et à mesure.....on verra s'il passe par ici.
2 pirates dans la série, mais toujours en Irrouléguy blanc ( on le saura plus tard )
Une sorte de demi aveugle, puisque le thème était connu ( Arretxea blanc ) sans savoir combien de pirates ni ou ils passeraient, ni leur origine.
Le parcellaire Ophites est le "Pantxuri", c'est en fait un peu synonyme, achat de vendange au viticulteur Pantxo Indart à Baigorry, et donc ensuite vinifié par Arretxea.
En 2009 Hegoxuri existait en "normal" et puis en "hegoxuri grès schiste", ce qui deviendra plus tard un parcellaire juste "grès schiste".
L'ordre de service a été le suivant, par 1 ou 2 ou 3 blles:
1 Bordaxuria Errotik 2016
2 Brana Ilori Les Jonquilles 2013
3 Arretxea Hegoxuri 2013
4 Hegoxuri 2012
5 Ophites / PAntxuri 2012
6 Schistes 2012
7 Hegoxuri 2010
8 Pantxuri / Ophites 2010
9 Hegoxuri 2009
10 Pantxuri / Ophites 2009
11 Hegoxuri Grès / schistes 2009
12 Hegoxuri ( pas de parcellaires à l'époque ) 2006
Première série:
Bordaxuria 16 est d'un style moderne ( ce n'est pas un défaut ) le boisé perceptible., la bouche a la fois ample mais avec du tonus et de la mâche. C'est très bien maitrisé !
C'est très bon, ça tiendra quelques années sans soucis.
A pu être identifié par certains comme un "grand blanc" du sud est.
Brana Ilori les jonquilles 13
D'une insolente fraicheur, il ne fait pas ses quelques années.
Le plus Glou Glou de la journée en l'état, sa relative simplicité devrait le faire consommer maintenant, pourquoi attendre quand c'est très bon ? D'ailleurs, c'est la seule bouteille qui ait été vidangée sur le moment ( mais bon, 12 blancs et 4 rouges à 6 personnes, c'est vrai qu'on ne pouvait pas tout siffler )
Rapport QP impressionnant, touché à 10 ou 12 €
Aurait pu être situé vers Jurançon.
Hegoxuri 13
Plus évolué, nettement, que le Brana ( oeil, nez, bouche ) du même âge.
Le marqueur aromatique dominant est pour moi sur une prune jaune de type mirabelle. On retrouvera ce marqueur dans tous les vins du domaine qui suivront, bien sur avec un état d'évolution différent: le fruit deviendra de plus en plus compoté.
La bouche présente de la mâche, une sensation tannique, de l'acidité, et un moelleux confortable. L'équilibre parait périlleux, mais il est réussi.
Ce n'est pas un vin d'apéro, ça appelle la table.
Le préféré de Lab.
Deuxième série:
Hégo 12: Ben presque le même que le 13, dans une suite logique, un poil plus évolué et peut être plus complexe.
Mon préféré.
Pantxuri 12:
Déjà très fatigué, c'est inquiétant.
Arômes très oxydatifs, bouche molle, avachie.
Grès schistes 12:
Entre les 2. Plus évolué que le générique, encore vivant, mais proche du déclin.
Troisième série et suivantes:
Le schéma se répète:
Hégoxuri est à chaque fois bien meilleur ( ou bien dans le cas des 09 le seul encore fréquentable quoi que TRES fatigué ),
Grès schiste évolue bien plus vite, il n'a pas le tonus acide qui tient hégoxuri et de fait ne réussit pas à avoir cet équilibre de haut vol entre le gras, du grain, et l'acidité.
Pantxuri est inquiétant: très usé en 10, mort en 09. Usure aromatique ( le plus oxydatif / oxydé ), et bouche molle sans grain, sans fraicheur.
Hégo 06 est encore très bon, il fait son âge mais le porte dignement. C'est l'exemple le plus frappant d'un vin qui demande à accompagner un plat puissant pour le porter et l'accompagner.
Conclusion sur les vins dégustés, du domaine:
Bien sur, ça vaut sur les vins dégustés et uniquement ceux là.
Hégo nous a ( tous ) toujours le plus séduit. Pourquoi payer plus cher des parcellaires qui n'amène pas grand chose d'évident ? Pour lui et seulement lui, la garde peut être envisagée. Lab ( pourtant dôté d'un palais quasi jurassien avec la tolérance à l'oxydatif que celà suppose ) a néanmoins préféré le plus jeune, le 13.
Pantxuri, faudrait le voir sur une année très récente, peut être sera t'il plus vite séducteur, quand Hégo serait encore trop jeune ? A part cette hypothèse, on ne lui trouve aucun intérêt si on envisage de garder 5 ans ou plus.
Grès schiste est entre les 2. On ne voit pas l'intérêt non plus, l'impression de gouter du terroir ( ou du moins de gouter une "empreinte" quelconque ) ne nous ait pas apparu. Il vieillit plus vite, c'est tout, et même en comparant avec un hégo plus vieux ce dernier a plus de tonus.
Je parlais d'accord mets / vins un peu plus haut. Entre autres choses nous avions une crème de thon, bien chargée en citronnelle et en zestes de citron. Le côté agrume ( et en particulier le zeste ) a bien réveillé le pantxuri 10. Pas de miracles non plus, ça n'a pas ressuscité le pantxuri 09. Hormis les "jeunes" 2012 et 2013, c'était très moyen pour les plus vieux avec des fromages ( pourtant de compétition ): un basque et un parmesan. Les vins écraserait sans doute un poisson délicat. Il faut de l'oursin ( peut être ) ou en tout cas une sauce puissante. Mais là encore, avec du gras de sauce, il faudra du tonus et donc plutôt rester sur le générique Hégoxuri et éviter les parcellaires.
Interprétations ( personnelles ...) entre les diverses cuvées
Bon, ça n'engage que moi, et ce ne sont que des conjectures.
Je n'ai pas eu l'impression de goûter différents terroirs, j'ai eu l'impression de goûter des vins dont l'itinéraire technique a été différent.
Peut être voulu ( par exemple en cherchant plus de gras et de volume sur des parcellaires, en vinif / élevage ),
Ou peut être subi ( si les parcellaires sont des petits volumes, c'est plus dur à gérer pour la protection de l'oxydation ).
En l'espèce, je me demande si on a pas l'illustration parfaite selon laquelle le mieux ( ou le plus ) est l'ennemi du bien. En général, sur un parcellaire, un viticulteur va amener des pratiques supplémentaires et plus travailler ses vins. C'est peut être ce travail excessif qui gomme les aspérités ( tanins, acidité ) et font tomber l'équilibre des parcellaires vers la mollesse et l'ennui.
Si les pratiques au chai sont identiques, alors peut être que les parcellaires sont vendangés "trop murs".
Gardons néanmoins à l'esprit que ce sont des vins à très haute personnalité. Même si on en boit pas tous les jours, c'est bien que celà existe pour la défense de la diversité des goûts. Mais avec un peu d'évolution, il faudra être attentif avec l'accord à table, et ne pas trop miser dessus en apéro.
PS:
Sur les 4 rouges de clôture, un seul était du sud ouest, je mentionne ici même si hors thème:
Montus Prestige 1998, apporté par Eric D.
J'avais trouvé Madiran, mais nom di diou, je voyais 5 / 7 ans de moins.
Alors çà, ça défie les années ! Cette colonne vertébrale acide enrobé d'une trame tannique ultra compacte m'a amené vers Madiran. A siroter tranquillement sur les 10 prochaines années.....pour ceux qui en ont encore.
2 vins "hénaurmes": Trévallon 2001 et Montcalmès "La Sy" 2006
Un mourvèdre "nature" du gard dont j'ai oublié le nom, j'ai une réputation à défendre
Que Lab soit remercié pour son organisation, et tous les participants pour leur bonne humeur et la qualité du moment passé !