CR:Mercredi.
Envie de revoir mon vieux pote Olivier autour d’un petit repas d’avant vacances accompagné de quelques bouteilles qui me font de l'oeil depuis quelques semaines.
Isabelle, sa compagne, arrive avec une bouteille de champagne pour fêter le Bac de sa fille aînée. La soirée se passera donc bien !
En apprenant la bonne nouvelle, je ne peux m'empêcher de penser que le temps file à une vitesse folle.
Le bac, pour moi, c’était en 89… Bientôt 20 ans. Et Olivier, ça fera pile-poil 30 ans que je le connais quand nos propres mômes feront leur rentrée en CM1 au mois de septembre.
Chemins parallèles, routes divergentes, retrouvailles mais, au final, une amitié qui n’a jamais défailli.
J’ai choisi quatre vins pour accompagner la petite tambouille.
Avec les crevettes marinées servie à l’apéritif, j’ai opté non pas pour l’accord parfait (je n’y suis jamais arrivé !
) mais une bouteille que m’a fait découvrir EricB (tu)et que je transmets à mon tour.
Il s’agît des
Chalasses 2005 de J-F Ganevat. Un vrai régal que ce chardonnay ouillé et élevé en fût. Un fruit bien mûr, une bouche grasse et une finale fraîche convainquent Olivier. Ma dernière bouteille de Grandes Teppes sera probablement pour lui et, pour attendre, il repartira avec la moitié du précieux flacon. Excellent rapport qualité/prix/plaisir.:)o
Nous passons à table et attaquons les filets de bar au fenouil mi-croquant et à l’anis vert. Recette toute simple, rapide et savoureuse. J’ai opté pour un
Meursault Charmes 2003 du Domaine Marc-Rougeot Dupin. En Haute-Normandie, nous trouvons facilement ses vins dans les Hypermarchés Leclerc. Il a une activité de négociant pour les grands crus (Bonnes-mares, Romanée Saint Vivant, Clos de Vougeot, Montrachet, en autres) et possède des vignes en propres. Un sujet lui est d’ailleurs consacré sur LPV.
Olivier et Moi, lors d’une de nos premières FAV, avions flashé sur son bourgogne générique 1997
« Les grandes gouttes » (vendu à l’époque pour 5 €) dont nous nous sommes véritablement régalés pendant plusieurs années. Il était donc intéressant de regarder un cran au dessus.
Malheureusement, force est de constater – une fois de plus - que l’étiquette ne tient pas ses promesses:(. Le nez s’annonce discret, délivrant une note oxydée. En bouche, c’est fluide, sans grand relief ni complexité. C’est bien évidemment marqué « Chardonnay », marqué par le millésime, mais vraiment faiblard pour un premier cru.
Le parallèle avec les Chalasses et très largement favorable au Jurassien qui gagne dans tous les domaines : équilibre, vivacité, complexité… Ce Meursault déçoit. Payé 14,90 € au lieu des 33 affichés, il reste d'un très mauvais rapport qualité/prix/plaisir. Je n'aimerais pas être à la place de celui qui a payé le prix fort...
Pour accompagner le rôti de bœuf et le gratin Dauphinois (Bin oui ! faut bien ça, vu le temps pourri que nous avons à Rouen en ce moment !
) j’ai opté pour un vin dont plusieurs d’entre nous ont dit le plus grand bien :
Lascombes 2001.
Verdict :
RE-GA-LEZ-VOUS !
Super bouteille : La couleur, d’un beau rouge très sombre, très dense, est encore jeune. A l’olfaction, c’est suave, fin, équilibré, fruité. La bouche est ample, veloutée, riche, avec une belle finale qui appelle un autre verre. Archétype du beau Bordeaux, à des années lumières de ma dernière déception. Excellent rapport qualité/prix/plaisir.
Pour accompagner le roquefort et le dessert, une bouteille de
Rayne Vigneau 1998 est ouverte en cuisine. Joli bouchon imbibé sur 2mm. Je sens le goulot et :
"Chérie ! Tu devrais de faire les ongles au Sauternes, il paraît que c'est tendance cette année !".
Malgré un beau jaune très lumineux, en pleine forme, le vin déçoit dans le verre avec une note de vinyle très puissante et très désagréable, légèrement contrebalancée par le safran et la cire d'abeille. Petite pointe de mandarine.
La bouche est fluide, pas maigre, pas riche. C’est assez équilibré, mais il n’y a pas de magie. Je cherche encore le botrytis…
Sur le roquefort, les notes vinyliques sont décuplées. Sur le crumble ananas-mangue-nectarine, c’est mieux, mais pas franchement transcendant.
Nous laissons d'ailleurs les deux tiers du vin dans la bouteille.
Passablement déçu mercredi, je l’ai trouvé un peu plus en forme hier soir, délivrant des notes safranées plus puissantes que la veille. Mais au final, ce vin acheté 22 € en FAV en septembre 2002, n’est pas à la hauteur de son classement. Il m’en reste deux bouteilles, j’essaie de me rassurer en me disant qu’il est dans une « phase ingrate »…
Bilan :
1/ J-F Ganevat sait faire du vin. Mais ça, je le savais déjà.
2/ Rougeot-Dupin me déçoit sur cette bouteille et sur ce millésime. Aucun intérêt.
3/ Lascombes est actuellement très beau (ceci dit, ça fait longtemps qu’il l’est !
) et possède à mon sens tout ce qu’il faut pour vieillir harmonieusement,
4/ Rayne Vigneau reste un mystère. Si quelqu'un a réussi à l'interpréter, qu'il n'hésite pas à me contacter !
Vougeot