Mes impressions quant à la dégustation d'Haut Brion 1987 ce samedi 1er janvier 2011 :

Ouverture une heure avant le repas et mise en carafe pour décantation. Déjà, le transvasement est un véritable plaisir ! Je suis saisi par son intensité. Ca sent la truffe à plein nez !

Je ne peux attendre le repas, il faut goûter ! Peu de particules dans le verre, beaucoup sont restées collées à la bouteille. Certaines flottent à la surface. La couleur témoigne déjà d'une belle maturité, les reflets sont ambrés.

Dans le verre, le parfum de la truffe n'est plus présent mais laisse place à des odeurs de tabac, de bois, de fumée, et moins glamour... de goudron.

En bouche; violette, tabac, café torréfié.

Et plus anecdotique, dans le verre, une fois vide, je constate une odeur de chutney de figues.

Pour ma première dégustation d'un très Grand Cru, je suis plutôt satisfait. Mais je manque encore un peu d'expérience dans la description...

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Belle description qui donne envie. Je suppose que l'accord avec le boeuf aux morilles a été nickel

Oui très bel accord avec le boeuf, mais tellement concentré sur le vin que j'en ai presque fait abstraction !!

Le lendemain, il restait de quoi se servir encore un verre... Mais 24h après, HB 87 n'avait malheureusement plus le même corps que la veille.

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Bonjour,déguster ce midi un :
Château HAUT-BRION 1994.

La bouteille fût ouverte ce matin à 8h , remis en cave puis ressortie vers 11h pour l’amener à 18° pour le repas,qui eut lieu a 13h.
Le premier verre servi pour dégager les épaules me rassura quant a la vivacité de cette demoiselle de 17 ans.
Puis vint le moment tant attendu du repas.Et là,je dois avouer que l'instant fût magique.

Un robe pourpre avec un léger disque orangé pour marqué un début d'évolution et un belle éclat avec de belles larmes,voici le prémisse d'un voyage qui s’annonçait des plus délectable.

Un nez assez frais et fruité et qui a chaque olfaction nous envoyait directement au milieu des vignes qui se trouve a l'avant garde du château et dont on pourrait rester pendant des heures a flâner par delà les pieds.

Et ce fût la dégustation proprement dite avec des notes tertiaires, végétal et épicées.Les tanins qui sont doux et soyeux,vous caresse les papilles puis une légère apprêté et acidité qui donne un nectar superbe,bien équilibré, vous choie tellement que vous n'avez pas envie de poser le verre.
Bref en un mot MAGIQUE.

Je dois dire qu'avec une infime expérience au niveau des dégustations des GRANDS CHÂTEAUX ,ce Haut-Brion arrive loin devant MOUTON 97 et ex eaquo avec ANGELUS 96.
Un flacon que l'on peut ouvrir sans problème aujourd'hui.

C'était apparemment un grand moment et tant mieux!
Juste quelques questions pour bien comprendre ton propos:

Un nez assez frais et fruité et qui a chaque olfaction nous envoyait directement au milieu des vignes

ça veut dire que ça sentait le raisin?

des notes tertiaires, végétal et épicées

peux-tu s'il te plaît préciser un peu, car souvent le végétal n'est pas une caractéristique d'un vin "magique", mais tout dépend du type de végétal...
Est-ce que le fruit du nez était encore présent en bouche, ou n'y avait-il "que" du "tertiaire, végétal et épicé"?

une légère apprêté et acidité qui donne un nectar superbe

alors légères j'espère! Est-ce que l'âpreté peut vraiment donner un "nectare superbe"? Au fond, pourquoi pas, mais je suis un peu surpris...

Cordialement et merci!

Vince2

je traduis par une légère amertume et comprends tout à fait que cela peut être élégant

Bonjour Vince2,
Au niveau du nez,effectivement il fût marqué par le fruit pas que le raisin mais aussi framboise et cassis,c'etait vraiment agréable pour un vin de son age et personnellement je m'y suis laissé prendre.
En bouche les notes tertaires etaient des aromes de sous-bois et pour le "végétal" ce fut une legere touche poivronné et mentholé.Et ce fût cette alliance qui me fit dire que ce vin etait magique.
Alors surement que mes termes ne sont quelques fois pas adequat ou appropriés et je m'en excuse,mais je vous retranscris ce que je ressens par delà ma faible experience car cela ne fait que 4 ans que je me suis mis a deguster le vin plus en profondeur en essayant d'apprendre tous les jours a travers differentes sources et surtout aux CR des LPviens.
Merci Vince2 pour vos questions,au plaisir

Merci Christophe pour les précisions!
Je ne voulais pas chercher la petite bête (promis. Claudius!), juste comprendre un peu mieux ce vin que je ne connais pas.
En lisant ces quelques détails supplémentaires, je conçois très volontiers que tu as dégusté un vin magique!
C'est intéressant pour le menthol, car je le perçois en général plus dans les syrah que les cabernets, mais j'imagine bien qu'un vin de 15 ans puisse développer des arômes de ce genre.
Bon, alors si j'en vois sur ma route, je n'hésiterai pas donc!
A bientôt, et merci pour le CR, car même s'il pouvait demander quelques précisions (à mon avis), c'est un beau CR et c'est beaucoup mieux que pas de CR du tout ()
Sur ce, bonne soirée à tous!
Vince2

Pour l'avoir gouté il y a 2 ans, j ai les mêmes impressions que Christophe et avais été tres agréablement surpris par la qualité de ce vin qui d'ailleurs avait été tres bien noté par les journalistes.
Néanmoins pas de souvenir de ce disque orangé, j avais au contraire été médusé par le "côté sombre" et la jeunesse de ce vin.
Mais effectivement Tres grand moment!!
Cyril

Afin de rééquilibrer un peu ce concert de louanges concernant le 1994, je me permets de rappeler la verticale à laquelle j'ai eu la chance d'assister il y a quelques années (comme le temps passe vite...).

Luc

C'est le fameux goût d'étiquette, qui plaît ou qui ne plaît pas
Dans ma cave trop humide, c'est les escargots qui adorent !

Deux remarques suite aux échanges ci-dessus :

1) le menthol est un arôme classique du cabernet sauvignon.

2 ) mis à part le muscat ou le gewurz, c'est rare qu'un vin "sente le raisin". Vous pouvez croquer autant de grains de cabernet que vous voulez, vous n'y trouverez pas de cassis, de cèdre ou de menthol...

Eric B écrivait:

> 1) le menthol est un arôme classique du cabernet
> sauvignon.

Oui, bon, ben d'accord.
J'ai juste dit que c'était intéressant, pas que c'était faux.
Mais peut-être n'est-ce même pas intéressant, juste banal, au fond.

Pour moi, c'est intéressant, car, avec mon nez à moi, je trouve le menthol plus classique du cépage syrah.

C'est juste ça que je voulais dire. J'ai le droit?
Vince2

Je comprends tout à fait qu'il puisse y avoir un ressenti de menthe et de cassis et de fruits rouges de cerise,framboise et autres fruits rouges , particulièrement sur Pessac Leognan

D'autre part , les arômes de café grillé, de cèdre, de santal, de tabac blond sont souvent présent , voir assez typique des P-L de Haut Brion dans leurs jeunes années

Claude

Je suis "en deuil" aujourd'hui.
Je ne sais pas si cette petite histoire a sa place ici (peut-être dans le topic "Dictons et légendes", ou autre?; à déplacer dans ce cas).
Je ne sais pas non plus si elle intéressera quelqu'un. Mais j'avais besoin de l'écrire

Il est arrivé à la plupart d'entre nous, j'imagine, qu'un proche nous dise: "tiens, toi qui connais les vins, as-tu une idée sur ça?", ou "j'ai un ami qui aimerait avoir ton avis sur une bouteille x ou y".
L'idée qu'ils se font des connaissances que l'on a, est souvent vague et trop flatteuse. Mais on tend néanmoins systématiquement l'oreille, parce que la passion nous prend, toujours et encore.

Il y a quelques mois de cela, un ami me dit qu'il a quelques bouteilles en cave depuis des années, et qu'il aimerait savoir ce que j'en pense.
Mes yeux s'ouvrent grands: comme à chaque fois alors, j'espère trouver quelques beaux flacons, pouvoir lui dire qu'en effet il possède quelques trésors; les regarder, les toucher. Lui annoncer une belle nouvelle.

Et ce jour-là... il s'avère que je tombe sur... trois Haut-Brion 1961.
Un moment rare et assez jouissif, je dois l'avouer.

Les trois flacons sont mal conservés (la cave n'en est pas une). Ils sont par ailleurs placés à un endroit qui pourrait provoquer de la casse.
Nous avons une confiance mutuelle totale; aussi, je lui dis que je peux les conserver pour lui.
Quitte même, si cela le rassure, à signer un petit acte sous seing privé. Un p'tit contrat synallagmatique "en bon uniforme", comme dirait l'autre.
Je lui donne également quelques modestes conseils de conservation, en attendant le transfert des bouteilles, pour éviter toute déconvenue supplémentaire.

Je le relance un peu. Mais rien.
Je n'insite pas: ce sont ses flacons, il a eu mes très humbles avis, c'est à lui de prendre sa décision.

Le couperet tombe aujourd'hui, avec une certaine logique hélas: je viens d'apprendre qu'il a malencontreusement cassé une des bouteilles...

Gloups

Eric.

Bonjour,

En lisant ton texte, je croyais que ton ami avait brisé définitivement sa vie.

Dommage effectivement pour le flacon, mais cela ne reste que du vin.

Cordialement,
dfried

En effet Denis, il faut toujours relativiser.
Il y a bien plus grave dans la vie, que quelques centilitres d'alcool, aussi nobles soient-il

Eric.

Haut-Brion 1961 c'est un des parfums les plus extraordinaires qui soit, avec Margaux 1900.
Je comprends ta tristesse, même si ce ne sont pas tes vins, car c'est triste quand un si grand vin finit sa vie ainsi.

Il faut vite sécuriser les deux autres !

Et bien écoute, François, je dirais sans méchanceté aucune à son attention, mais forcément avec un peu de tendre ironie, qu'en ce qui concerne le parfum dont tu parles, c'est bien la seule chose qu'il n'a pas pu manquer

Eric.

ça reste du vin mais c'est toujours dommage, surtout que l'ami en question avait demandé des conseils... qu'il n'a manifestement pas suivi... dit lui le prix d'un HB 61, ça lui servira de leçon !

Il le connaissait déjà, je lui avais dit... avant la casse.
Sa réaction fut alors, comment dire: :

Même réaction à la description poétique de la bouteille légendaire, dans le cas où il souhaitait plutôt boire les flacons.

Alors après "l'incident", et bien... c'est à dire que... [size=x-small]gloups... [/size]

Eric.

Ca me ferais mal au... (aller je reste poli! ) dire que je connais certaines personnes pour qui gacher de l'alcool (meme pas forcement du bon vin) est un sacrilege, sur le coup ton copain aurait du courir vite... TRES vite! !!!

Personnellement j' aurais léché le sol... ou à l' aide d' une éponge neuve récupéré ce que j' aurais pu!

Ca va loin

Eric.

Nécrologie
Le duc de Mouchy, ancien directeur général du Château Haut-Brion, est décédé à l'âge de 88 ans.

www.decanter.com/new...

C'est fou ce que les bas débris d'un Haut-Brion peuvent engendrer comme tristesse.

Jmm

> C'est fou ce que les bas débris d'un Haut-Brion
> peuvent engendrer comme tristesse.
>
> Jmm

- Jmm est en forme.

- Oliv, ton message me fait froid dans le dos... on croirait lire du Cuelho... ces éclats de verre auguraient-ils d'une bien mauvaise nouvelle?
En tout état de cause, c'est bien triste.
Et, pour revenir à mon échange avec Denis, nous voilà dans ce qui est, hélas, bien plus grave et malheureux que quelques centilitres d'alcool perdus, aussi nobles soient-ils...

Eric.

Oenopol,
Tu ne crois pas si bien dire.

Lorsque j'ai écrit mon livre sur les vins anciens, l'éditeur m'a présenté une maquette de la couverture, avec une photo d'une belle table avec des chandeliers et une belle nappe.
J'ai dit que je trouvais ça ringard, et je lui ai proposé une photo d'une Margaux 1900 que j'avais cassée dans ma cave.
Il a trouvé ça gonflé, puis après réflexion il a dit oui.

Il y a sur la couverture une photo d'une Margaux 1900 cassée, avec ce texte :

Paradoxe que cette photo !
Collectionner, c'est aussi accepter le risque d'un accident.
Quand cette Margaux 1900 s'est brisée, il m'a fallu plusieurs minutes pour réaliser que j'avais commis l'irréparable.
J'ai lapé le vin sur le sol, j'ai humé son odeur merveilleuse.

j'ai effectivement léché le sol !