Bonjour à tous,

Je fais régulièrement des dégustations à quelques centaines de km de mon domicile (le vin passe la journée dans la voiture pendant le boulot) et j'achète énormément en ligne (caviste et ebay - vin transporté par la poste). Depuis quelques temps et après une expérience malheureuse récente je m'interroge sur l'influence qu'a le transport sur la qualité du vin et sur la façon d'y remédier...

Quel délai laisser entre le transport et la dégustation ?
J'ai lu qu'on pouvait "remettre d'aplomb" le vin après le transport par quelques heures au frigo, est ce vrai ?

Je suis donc preneur de tout conseil et retour d'expérience sur le sujet.

A++
Nico

Y a-t-il réellement une "règle" sachant que chaque vin se comportera de manière différente. J'ai envoyé 80 vins à travers l'Atlantique pendant 3 mois, ils sont arrivés par des températures supérieures à 30 degrés (je ne parle donc pas de celle à l'intérieur du conteneur) et ils étaient tous excellents.

Quand je prends des vins en voiture, j'évite les montés de chaleur subites (du style laisser les bouteilles dans le coffre au soleil). Ensuite, soit je le bois dans les 48h, soit je les laisse tranquille 3 à 4 semaines, à moins que ce ne soient des vins à boire sur le moment pendant les vacances.

Le vin est capricieux, certes, mais il est souvent plus robuste qu'on ne le pense.

Salut,

Effectivement un truc qui marche bien c'est de passer la bouteille 24 heures au frigo après le voyage.
C'est notamment ce que j'ai fait avec mes syrahs valaisannes et du Gauby prises dans ma valise ce printemps lors d'un voyage au Sri Lanka (par plus de 32 °) et les bouteilles étaient parfaites !

Salutations
Laurent

Nico,

Je pense que ton flacon devait déjà être en souffrance avant le départ. Une expérience récente permet de relativiser : voir ci-dessous l'article du Figaro en date du 4 juin 2009. Je ne tire aucune conclusion définitive de cet article mais c'est intéressant.

Les secousses ont amélioré la bouteille de Michel Desjoyeaux

Le vainqueur du dernier Vendée Globe avait déposé dans sa cale une bouteille de Lilian Ladouys 2004, le Saint-Estèphe de son sponsor.

Trois semaines avant de franchir la ligne d'arrivée du port des Sables-d'Olonne, Michel Desjoyeaux savait qu'il avait déjà gagné le Vendée Globe pour la seconde fois… Il aurait pu fêter l'événement avec la seule bouteille de vin embarquée. « Je n'avais pas de tire-bouchon à bord », plaisante-t-il.

De toute façon, il ne boit jamais d'alcool en course. Mieux encore, dès le mois d'août, c'est-à-dire quatre mois avant le départ, il a commencé à diminuer sa consommation personnelle, jusqu'à atteindre le niveau zéro. Pas le temps de s'accorder la moindre récréation dans une telle compétition, et encore moins de rêvasser aux mouettes. Même chose pour la nourriture. Sa longue expérience de solitaire lui a appris aussi que plus on mange, plus on dort. Conclusion : pour rester affûté, il faut manger le moins possible, absorber juste les calories nécessaires, sans plus. « Avant et après la course, mon poids n'a pas varié d'un gramme… J'ai même dû me surveiller pour ne pas faire du gras quand les conditions climatiques sont devenues moins dures », admet-il. Quant à la bouteille, une Lilian Ladouys 2004, cru bourgeois de Saint-Estèphe, il n'était pas question de la boire puisqu'elle faisait partie d'une expérience destinée à son ami et sponsor Jacky Lorenzetti, qui vient d'acquérir ce beau domaine en Bordelais.

Des variations de température extrêmes

L'usage veut en effet que le vin soit élevé avec douceur. Qu'il soit choyé et dorloté dans l'obscurité des caves dont la température ne varie guère autour de 14 °. Cette sérénité seule garantirait la qualité des grands crus. Enveloppée dans un plastique à bulles antichocs, puis enroulée dans un tee-shirt et un maillot du Racing Club de France (référence à son sponsor), la Lilian Ladouys est alors partie à bord du Foncia pour son tour du monde le 8 novembre et rentrée le 1er février après 84 jours 3 heures 9 minutes et 8 secondes. Entre-temps, elle a dû subir des milliards de secousses comme à l'intérieur d'un skaker permanent, et des variations de température passant de 40 ° au voisinage de l'équateur à 5 ° autour de l'Antarctique. Tandis que l'autre, sa sœur, belle endormie dans son chai, n'a jamais vu l'ombre d'un nuage.

« Laquelle a fait le tour du monde ? » : une bouteille dans chaque main, Michel Desjoyeaux, revenu au château, s'amuse aux devinettes.

Instant de vérité : les deux bouteilles sont parfaitement identiques.

- La bouteille voyageuse est celle de droite ?

- Gagné.

- Et c'est la meilleure.

Un retour d'expérience, j'ai ramené il y a quelques années du gewurstraminer vendanges tardives de Strasbourg dans les Hautes Alpes (800 Km), a Grenoble, aprés 6 heures environ de route, 39 degrés..bouchon... Derriére ca le col du Lautaret (2100m) et redescende a 1000 m.

Le vin était gazeux et bizarre, même aprés plusieurs mois de repos, rien a faire, même en cuisine avec un lapin ca n'allait pas, Gout que je ne saurais définir et surtout mal de téte, même avec le lapin!

Les 6 bouteilles foutus, quand aux maux de têtes, est ce que le soufre a entamé une transformation chimique, ou quelque chose comme ca?
Je n'en sais rien.

j'ajoute que je n'avais pas gouter le vin avant le trajet, d'autres millésimes oui, et que ce n'était pas terrible mais sympa bien frais, et un cadeau c'est un cadeau...

Yoann

Lors de nos rencontres LPViennes de Jongieux ,j'ai toujours été agréablement surpris de n'avoir jamais eu de problème avec des bouteilles ayant parcouru parfois plusieurs centaines de kilomètres en voiture. Et par des routes sinueuses !!

Et même pour des vins plus anciens pour lesquels on aurait pu craindre , comme un Richebourg 78 par ex . !

yoyoyo écrivait:

---

> Un retour d'expérience, j'ai ramené il y a
> quelques années du gewurstraminer vendanges
> tardives de Strasbourg dans les Hautes Alpes (800
> Km), a Grenoble, aprés 6 heures environ de route,
> 39 degrés..bouchon...

Ah ! Le goût de bouchon !

""Et même pour des vins plus anciens pour lesquels on aurait pu craindre , comme un Richebourg 78 par ex . !

Raymond ....ne pas oublier que nous avons un " transporteur hautement qualifié ....et un " outil " de premier choix " Rolls-Royce 49 :

Bonjour,
je viens d´acheter quelques bouteilles du 85, 86, 87, 89, et quelques des années 90..... . Elles ont été transportés par la poste pendant 800 kilomètres. Combien de temps faudrait- il attendre pour les ouvrir? Est-il conseillé de les mettre tout de suite dans la cave?

Je ne suis pas un spécialiste mais perso je laisse reposer un vin après transport pendant 3 mois. Tout du moins quelques semaines me paraissent un minimum.
Cordialement
Eric

Merci...Mais je crois que je ne vais pas mettre 3 mois comme tu dis..... l´impacience d´en goûter au moins un. 2 semaines sera mon minimum pour le premier.. quoique si le vin n´est pas bien je ne saurai jamais si c´était à cause du transport....Les autres attendront le temps conseillé. Merci.

Je suis parfois étonné par la rapidité avec laquelle je reçois des commentaires sur des vins que je viens d'expédier ...

Les retours sont systématiquement positifs, personne ne s'est plaint d'un quelconque problème semblant lié au transport. Ou alors, sachant avoir commis un impair, les clients n'osent pas le dire et la suivante est meilleure ?

A titre personnel, j'essaie de transporter les bouteilles verticales dans la mesure où elles sont ouvertes pratiquement tout de suite, mais c'est juste pour éviter de remettre un dépôt en suspension. A ce sujet, j'avais rencontré un amateur éclairé particulièrement fier de tourner ses bouteilles d'un quart de tour vers la droite tous les trois mois . Cela permet certes au dépôt de se fixer de manière plus uniforme, mais à part l'effet esthétique cela ne semble pas avoir d'incidence sur le goût et la conservation du vin : cela se saurait sinon.

Pour finir, j'ai échangé quelques bouteilles avec un peu d'inquiétude en voyant la cave de celui qui me donnait des bouteilles : sous-sol d'immeuble, simplement isolé à l'intérieur, et ouverture du soupirail la nuit en été pour rafraichir. Ce n'est pas sa seule cave, mais aucun défaut sur les deux bouteilles ouvertes jusqu'à maintenant !

Jean Louis,

Les bouteilles que je reçois de toi par exemple, je les mets en cave quelques temps, mais jamais 3 mois. J'ai trop envie de gouter certaines bouteilles avant. 15 Jours 3 semaines me parait amplement suffisant. Je me trompe peut être mais je n'ai jamais déploré de problèmes sur les bouteilles ouvertes.

Arnaud.

Arnaud,

J'ai quelques fois des commentaires dans la semaine de l'expédition ! Ca ne me semble pas le mieux, mais visiblement pas de souci.

Un test à la Desjoyaux avec une voiture serait intéressant, promener une bouteille une journée et la comparer à une autre étant restée immobile. Mais comme on a déjà des différences entre deux bouteilles homozygotes n'ayant jamais été séparées, il semble difficile d'en tirer des conclusions. Ce qui est sur c'est que si la bouteille semble avoir un défaut cela sera forcément lié au transport...

Je dois t'avouer que je crains beaucoup plus les températures (genre 6 Heures de voyage dans un coffre alors qu'il fait 35 ° à l'ombre) que les secousses pour le vin.. Mais je parle aussi ici plutôt de vins jeunes, et pas des vins de 20 ans ou plus...

Peut-être que si ta bouteille a pris un coup de chaud il vaut mieux la boire de suite, après retombée de la température ?

Homozygote : Un individu est homozygote pour un gène quand il possède deux allèles identiques de ce gène. Le terme ne semble pas du tout approprié au vin.

J'adore tes interventions toujours très pertinentes et adaptées, merci de continuer à t'inquiéter de la qualité de mon langage mais ne pourrais-tu faire autre chose ? Tu n'es pas partisan de la pédagogie par l'exemple en tous cas.

Il semble bien que l'on puisse utiliser les deux termes, homozygote et monozygote :

"Dans le cas de "vrais jumeaux" ou jumeaux homozygotes, le patrimoine génétique est rigoureusement identique" Article en entier sur Lycos

Alors Wikipédia (que tu ne cites pas) ou Lycos ?

Et qui a parlé de vin ? Change tes lunettes à défaut de ton esprit, je parlais de bouteilles homozygotes, comme les jumeaux du même type, pour viser deux bouteilles a priori strictement identiques et pourtant différentes à l'ouverture. Le Docteur Seignalet, que tu connais certainement, a fait des recherches sur les maladies auto-immunes développées par un seul et non deux jumeaux homozygotes, pour en arriver à la conclusion que c'est le mode de vie qui influe et notamment l'alimentation. Dans le cas de bouteilles, et non de vin, on n'a même pas cette différence là car elles peuvent en plus rester dans la même cave ou dans le même carton !

Tu es quand même un drôle de zygote... eau !

Mais deux bouteilles n'auront jamais le même bouchon.

Stéphane

Certes, mais on a quand même plus de chance si on sait que le bouchon, la bouteille et le vin proviennent du même lot et ont toujours vécu dans les mêmes conditions.

Pourtant on sait aussi qu'il existe des différences à l'arrivée, qu'on a retrouve à l'origine. Ainsi j'ai goûté un jour deux fûts en cours d'élevage, dont un superbe et l'autre sans plus. Le producteur m'a assuré avoir fait rigoureusement la même chose du début à la fin, même vin, même tonneau du même lot du même tonnelier, et les fûts côte à côte...

Il reste que l'expérience de Michel Desjoyaux est quand même passionnante !

aquablue écrivait:

---

> Je dois t'avouer que je crains beaucoup plus les
> températures (genre 6 Heures de voyage dans un
> coffre alors qu'il fait 35 ° à l'ombre) que les
> secousses pour le vin.. Mais je parle aussi ici
> plutôt de vins jeunes, et pas des vins de 20 ans
> ou plus...

Lors de nos rencontres LPViennes ( à Jongieux par ex ) nous nous retrouvons avec des vins de bien plus de 20 ans ayant parcouru parfois plusieurs centaines de kilomètres en voiture .Certes , jamais par fortes températures .

Nous n'avons jamais constaté de détérioration de ce fait ...............à mon agréable surprise je l'avoue.
Les vins même vieux ne sont pas si fragiles que ça !

Je vois que ma question d´il y a quelques jours a eu beaucoup de réponses. Merci à tous. Seulement vous dire que j´ai constaté que, effectivement, le vin n´est pas si fragile comme on pense. J´ai ouvert après une semaine de sa réception deux Saint-Julien , un du 85 et l´autre du 89.. Excellents tous les deux. Donc, je n´aurai plus de soucis sur cette question.

>Le vin est capricieux, certes, mais il est souvent plus robuste qu'on ne le pense.

Même les vins natures sans sulfite ? cela m'etonerait

J'apporte ma contribution, avec retard mais bon.
Je propose moi-même des dégustations en réunion chez des particuliers. Je ne suis pas quelqu'un qui anticipe à mort et je pars souvent à l'arrache, de plus ma conduite n'est pas de tout repos. Malgré cela le vin après 1/2heure est plus que bien apprécié et bien que je prévienne que les conditions ne soient pas idéales , l'accueil est vraiment favorable. maintenant je ne sais pas si cela est dû aux palais de mes clients, à la qualité du vin, à un gros coup de bol ou bien à une résistance du vin au transport.

Bonjour,
Tout dépend effectivement du vin car je pense que les vins sans soufre (ajoutés, j'insiste) sont plus fragiles que d'autres.
Au niveau du transport, tout dépend du nombre de kilomètres et dans quelles conditions car quand vous revenez de votre fournisseur de vin, je doute que les bouteilles n'ait subi la moindre vibration. Maintenant, il est clair que les caisses que vous ramenez du Sud de la France dans votre coffre doivent avoir soufferts.
Je ne pense pas que le frigo soit l'endroit idéal car, comme je le disais dans un autre post, le bouchon de liège aura tendance à absorber les arômes alimentaires de votre frigo (Roquefort, viandes marinées, ...).
Par contre, laisser les bouteilles pendant quelques jours (1 semaine maximum me semble une bonne chose) pour que l'éventuel dépôt et la température se stabilise soit une bonne recette.
A bientôt,
Michel

Je pense aussi que certains cépages sont plus fragiles que d´autres. J ai moins de crainte envers une grenache noire qu´un pinot noir

Sincèrement, pour mettre toutes les chances de mon côté pour la dégustation, j'avais l'habitude de conserver au calme pendant 7 jours les flacons qui arrivaient par colis.
Depuis j'ai fait l'expérience de comparer un vin qui venait d'arriver et le même vin sorti de la cave.
Je mets quiconque au défit d'identifier les 2 flacons ! A condition d'avoir laissé reposer le vin "secoué" 12H quand même !
Bien entendu, un vin de 20-25 ans et plus peut patienter encore 3 - 4 jours !
De même, étant limité au niveau du stockage, j'ai des vins de moyenne gamme qui dorment dans une cantine fermée type militaire parfois jusqu'à 3 ans avec un petit bac contenant un peu d'eau pour assurer un minimum de 60% d'humidité toutes saisons confondues, celle-ci étant dans une pièce exposée Nord/Nord-Ouest donc à l'ombre jusqu'à la fin de journée et je n'ai jamais eu le moindre problème (ou du moins pas plus qu'avec celles de la cave) !
Donc les "pas plus de 6 mois dans le cellier" comme j'ai déjà pu lire sur internet, c'est du bidon !

Si vous lisez La Degustation Revue Et Corrigee Nouveau Guide Pratique de Myriam Broggi,

et si l'on peut la croire, elle a laissé une caisse de bordeaux dans sa voiture durant un an et la même en cave.

Elle explique que le vin qui a "vécu" dans la voiture était plus évolué que celui en cave mais qu'il était tout-à-fait bon à boire.

Je crois que je vais tenter l'expérience et mettre une bouteille dans mon coffre...rendez-vous dans un an!

@+.

Une très intéressante étude sur les variations de températures subies lors du transport des vins.

www.finewinemag.com/...

Ca serait génial que tu nous le traduises pour ce soir

La bouteille d'Eszencia 1901 en entête est magnifique, [size=x-small]je vais la mettre sur ma liste de cadeaux pour le père Noël[/size] -