Première pour moi que cette soirée œnologique organisée en CA. A l’ordre du jour : découverte des vins du Chili et accord vins-fromages.

Le Chili : Bordé par le Pacifique qui tempère les ardeurs du climat, ce pays hispanique a vu naître de beaux vignobles dont la vallée de la Maule.

Après la présentation historique et géographique de ce pays d’Eric qui a la bonne idée de faire suivre une encyclopédie sur le Chili, suivi d’un complément de François (sommelier à New York), la troupe découvre le premier vin un CASA LAPOSTOLLE blanc 2002 Cuvée Alexandre. De sa robe jaune relativement claire, suit un nez puissant, boisé, beurré et d’agrumes. On ne sent pas vraiment le temps qui a passé. En bouche on ressent les mêmes éléments avec un peu de noisette. Il est gras et l’alcool est un peu masqué par le bois, mais il est là. Il me fait penser au Los Boldos (cliquez sur le lien vers le rouge, le blanc ne semble pas répertioré) de chez Mazennez qui coûte moitié prix. Los Boldos, vin chilien connu par ici puisque le siège des anciens propriétaires de ce domaine se trouve à quelques encablures de là (Villé).

Casa Lapostolle: Que calore !

Suit un Aromo 2007, à base de sauvignon. Eric fait bien les choses : ces deux vins ne sont pas aux antipodes mais pas loin : le boisé est plus discret et on est sur des fruits blancs, un côté végétal (fleurs blanches) plus prononcés. Ce cépage aromatique ne perd pas sa principale qualité, même au Chili. En bouche, un peu de miel d’acacia. C’est bien équilibré et vraiment très parfumé mais aussi plus facile d’accès que le précédent, presque « suffig » relativement au précédent, pour sûr.

On passe au rouge avec un vin à base de Carménère 2008 de chez AROMO (Vallée de la Maule) (cépage bordelais oublié mais qui a subsisté au Chili, épargné par le phylloxéra). La robe est très sombre. Le nez est puissant, fruité. Mais qu’est-ce donc ? C’est Aurélie, ma voisine de tablée, qui trouve la réponse : « du cassis ! » et à plein nez. Monolithique, exacerbé, délirant : du cassis comme s’il en pleuvait ! Christian aura aussi ce mot juste : « on dirait un blanc’cass » : pas faux. C’est aussi alcooleux et en bouche le cassis persiste longtemps. Diabolique.

Le Las Ninas 2008 d’Estelle et Sabine (issues d’une famille de vignerons qui ont fait fortune dans le languedoc-Rousillon) est à base de cabernet sauvignon, en témoigne ce nez de poivron, mais aussi avec du boisé, un peu de cuir. En somme, je dénote des éléments tertiaires alors que c’est un 2008. Amusant. Un peu de tannin, mais cela reste très sphérique même si un membre de la troupe le trouve rude. Inévitablement, c’est aussi chaud.

Le clou devait être un 1999 : En effet, vu la force de ces vins, on peut penser qu’ils sont tailler pour la garde. C’est le CLOS APALTA qui tient ce rôle. Cet assemblage de cabernet sauvignon, franc et de malbec a malheureusement un poil de bouchon. Il semble néanmoins d’un bel équilibre et rond.

Et alors que penser de cette première partie ?

Voilà pour cette incursion chilienne. Le Castillo del Diablo ne fait pas partie des vins dégustés malgré sa réputation dans le milieu. Mais ce vin doit échapper au circuit de distribution d’Eric car il procède de la GD. J’aurai dû en ramener une aussi Jcar cela reste un beau rapport qualité prix au regard des vins bus en cette soirée qui donne cependant un panorama succinct mais suffisant pour se faire une idée du paysage viticole du Chili. Comme l’indiquera François, il faut vraiment être au pays pour boire des vins un peu moins stéréotypés. Ceux-là sont conformes aux a priori : des vins puissants, boisés, ronds, fruités et chauds.

C’est alors qu’un jeune passionné s’interroge sur la politique d’importation française : pourquoi si peu de vins étrangers et si chers…Dura lex, ced lex. Franchement, avec les vins qu’on a France, je ne suis pas effrayé par cette situation. Evidemment qu’il est bien de pouvoir goûter de tout mais quand on est à la source, est-ce vraiment bien raisonnable ? Et d’ailleurs, les allemands roulent-ils en Renault ?

63 euros pour le vin bouchonné. Dommage, et sans connaissance du cru, il était honnête certes mais sans émotion particulière. Cela en dit long sur le rapport prix/qualité d'un cru.

On avait bien aimé aussi l'Aromo Carmenère lors de notre dégustation Chili , sur le millésime 2009, effectivement, un concentré de cassis, voici ce qu'on en avait dit :

Robe violacée à l'extrême.
Nez puissant sur le cassis très mûr, le bonbon anglais, un peu herbacé. Après aération dans le verre, le côté bonbon anglais s'estompe et laisse apparaitre les épices et le poivron vert.
En bouche, c'est très rond, avec un fruit dense, sur une finale poivron relativement longue mais un peu herbacée amère.
15/20

Et d’ailleurs, les allemands roulent-ils en Renault ?

L'exemple est mal choisi, car les allemands boudent Opel par exemple, et le circuit des ventes d'occasion Renault explose en Allemagne depuis 2 - 3 ans !

Arrakis écrivait:

---

>
> C’est alors qu’un jeune passionné s’interroge sur
> la politique d’importation française : pourquoi si
> peu de vins étrangers et si chers…Dura lex, ced
> lex. Franchement, avec les vins qu’on a France, je
> ne suis pas effrayé par cette situation.
> Evidemment qu’il est bien de pouvoir goûter de
> tout mais quand on est à la source, est-ce
> vraiment bien raisonnable ? Et d’ailleurs, les
> allemands roulent-ils en Renault ?

Pourquoi ? Parce qu'il n'y a pratiquement pas d'importateurs et que le marché n'est pas considéré comme prioritaire pour les Chiliens (trop gros). La typologie de beaucoup de vins n'est pas faite pour la consommation française. C'est aussi un marché réputé difficile car chauvin

Et aussi, parce qu'il est compliqué d'importer du vin en France.

Par contre, je ne vois pas pourquoi on devrait se réjouir du fait qu'en France nous ne trouvons presque rien de l'étranger (Allemagne, Italie, Autriche, pas mieux!). Au contraire, ça donnerait un peu plus de dynamique au marché et ça permettrait peut-être de faire un peu le ménage dans nos productions bas de gamme. Pour ma part, j'ai beaucoup de vins étranger en cave car ce sont des produits dont on ne trouve pas un équivalent chez nous.

"L'argument" automobile n'a aucune valeur car il est faux. Renault est le premier importateur et monte en puissance. Aux USA, Honda et Toyota sont dans les plus vendus. Et pour rester en France, pour le coup, toutes les marques sont présentes dans notre pays (qui pourtant a plusieurs marques nationales)... bref...

Ne sachant où placer ce post sur ce vin d' Aromo (Chili ) Petit verdot 2009, je le mets dans cette discussion où le domaine est cité deux fois avec des vins d'autres cépages.

Robe noire et jeune.
Nez intense, fumé, terreux, violette, ne paraît pas très naturel.
L'attaque en bouche est sur les mêmes arômes, peu agréables, avant un milieu de bouche un peu plus fruité.
Je n'ai pas apprécié ces arômes, venant du petit verdot ?
12,5 / 20.

Jean-Loup