Très belle et surprenante expérience de dégustation dernièrement avec un vin dont j'ai suivi l'évolution depuis l'achat soit le Cabernet Sauvignon, Reserve, Las Casas Del Toqui, 1997, Totihue, Vallée de Cachapoal, Vina de Larose. C'était la dernière bouteille de quatre. J'avais été séduit par le fruité exubérant et riche des deux premières, bues en prime jeunesse. La troisième m'avait déçu et laissé perplexe face à l'avenir de la dernière. J'avais tort de m'en faire. Plutôt que la déception appréhendée, c'est une très belle surprise qui s'est révélée.
La robe du vin montre des signes d'évolution étant maintenant rubis et translucide jusqu'au centre. C'est au nez que l'étonnement débute, l'exubérance a disparu, le tout est maintenant plus retenu. Je suis surpris de retrouver un profil aromatique qui évoque la Syrah, avec des notes très présentes de viande fumée, le tout accompagné par le fruit rouge et un peu plus tard du fruit noir. Somme toute un nez qui rappelle des vins du Rhône ou du Languedoc. La bouche suit et n'est pas en reste. Cette fois, on croirait avoir affaire à un vin de Pinot Noir généreux. L'ensemble ramène à ma mémoire le Pinot Noir, Vision, Cono Sur, dont j'avais déjà vanté les mérites sur ce forum. L'attaque est de vivacité moyenne, belle présence fruitée intense mais tout de même assez contenue. Le tout évolue vers une belle finale longue où s'exprime une amertume fine et de subtiles notes vestiges d'un boisé autrefois beaucoup plus présent. En résumé, voici un vin qui est passé en quelque années du feu d'artifice à une certaine élégance, un vin maintenant sur le mode de la subtilité et du charme ayant été il n'y a pas si longtemps l'inverse. Autre exemple que les vins Chiliens de type Reservas sont des vins intéressants pour la moyenne garde. Pour la longue garde, je continue mes expériences, “time will tell†comme on dit en Espéranto du XXI sciècle.
Ce vin illustre une de mes convictions par rapport au vieillissement. C'est-à dire qu'un même vin peut être aussi bon en jeunesse qu'à un âge plus avancé, ce qui change c'est le profil du vin, son style. Quatre ans plus tard, il n'est pas meilleur, seulement différent. Toutefois, s'il n'avait pas eu ce qu'il fallait au départ, il ne pourrait pas être bon aujourd'hui. Aussi, les vins subtils en jeunesse sont plutôt rares ou peut-être faut-il y mettre le prix.